Emma Becker : « Le sexe est le dernier bastion d’apolitisme dans l’existence »
▻https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/emma-becker-pour-une-femme-la-jouissance-est-politique-et-cest-un-comb
La maison close comme poste d’observation pour explorer les rapports hommes/femmes, un choix radical ?
Emma Becker : Je voulais faire l’expérience de cette condition très schématique : une femme réduite à sa fonction la plus archaïque, celle de donner du plaisir aux hommes. N’être rien d’autre que cela. Il y avait une forme de bravade mais pas de courage, j’étais tellement fascinée, intriguée, j’avais envie d’écrire sur ce sujet c’est cela qui m’a aidée à pousser la porte du premier bordel.
Quitte à nourrir une admiration presque naïve pour la figure de la prostituée, mythifiée , et pour ce milieu interdit en France ?
Emma Becker : En effet, j’étais fascinée par les prostituées, par cette évidence avec laquelle elles se tiennent là, splendides, sanglées dans leur corset, objectivement faites pour être louées par des hommes, par cette paisible toute-puissance. Toute une part de la littérature en fait des figures mythologiques . J’avais besoin de les faire descendre de ce piédestal sur lequel je les avais mises, et au travers de ma propre expérience, soit de m’élever à leur niveau soit de les ramener au mien. En tout cas j’avais envie de les comprendre.
Si l’on cherchera en vain dans La Maison une critique des rapports de domination et du patriarcat, Emma Becker - qui affirme clairement son engagement en faveur de la légalisation de la prostitution en France - livre en revanche une confession à la fois très littéraire et très intime sur ce que cette expérience a changé dans son rapport à son propre désir, pour aboutir à une revendication de la dimension "apolitique" de la sexualité :
Emma Becker : Pour moi, le sexe est le dernier bastion d’apolitisme que l’on a dans l’existence. Il ne devrait pas y avoir de politique. Malheureusement, il y en a, on réfléchit beaucoup en ce moment à « Qui domine qui ? » « Qui est soumis à qui ? » Mais moi la question de l’égalité dans le sexe ne me fait pas bander. Ce que je trouve très excitant en revanche c’est à quel point la personne qui avait les rênes soudain les lâche, que l’on puisse se réinventer constamment. Que les hommes puissent assumer cette part de féminité dans le sexe, que les femmes accèdent à cette part de pouvoir, de masculinité, et qu’au fond, tout le monde s’en foute. Je pense que la porte de la chambre à coucher devrait rester fermée à toutes ces considérations hystérisées de domination et de soumission.
Ah que c’est misogyne - toutes ces considérations hystérisées -
J’ai toujours trouvé que les personnes se revendiquant de l’ #apolitisme sont en réalité des personnes dont les idées politiques sont à l’extrème droite. Maintenant que ce dessine un #extrême_centre il me semble que le discours tenu par Emma Becker est de ce bord là.
Dans le discours faussement apolitique de Mme Becker on trouve un champ lexical de la domestication non-humaine (femmes sanglées, tenir et lâcher les reines). On retrouve la dialectique Hégelienne maitre-esclave, qui permet toutes les pirouettes inversives. Elle dit plusieurs fois que la prostitution est un myth mais n’as pas l’air de comprendre les mots qu’elle emploie.
Cette écrivaine a reçu le prix Roman des étudiants France Culture-Télérama 2019, il y a une grosse médiatisation autour de son discours. Juste à coté d’articles dénonçant Epstein et Matzneff.
Ce livre est promu sur l’e-monde.fr pour les fêtes de fin d’année, probablement pour renfloué les caisses des anciens propriétaires de cette femme ▻http://www.leparisien.fr/faits-divers/mougins-la-femme-dont-le-corps-a-ete-decouvert-partiellement-brule-a-ete-
C’est un bel exemple de #backlash contre le discours abolitionnistes et une réponse à l’affaire Epstein et des suites de #metoo
Le discours de Mme Becker est assez limpide. La #prostitution c’est la réduction des #femmes à l’état d’objet. La sexualité ne peut être que de l’inégalité. Je dit sexualité mais son discours est en fait très hétérocentré, elle précise bien que la fonction des femmes est de donner du plaisir aux hommes et rien d’autre que cela.
Je relève aussi la manière dont la qualité littéraire est utilisé pour faire passer l’intérêt (a)politique du bouquin.
Je pense qu’une des clés de son discours se trouve ici ; « le sexe est le dernier bastion d’apolitisme que l’on a dans l’existence. » c’est enrober d’une belle couche d’hypocrisie, en fait elle dit que le sexe est le premier bastion de la politique que l’on a dans l’existence
La lutte politique de Mme Becker c’est que les femmes ne soient que des objets et rien d’autre.
#femme_de_droite #extrême_centre #proxenetisme #culture_du_viol