Comment les Gafam sont devenus, en dix ans, des puissances impériales – Economie

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  • Comment les Gafam sont devenus, en dix ans, des puissances impériales – Economie | L’Opinion
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    Un bon résumé des conséquences de la concentration des géants de l’internet sur la confiance dans ce réseau

    Le tournant de la perception du public à l’égard des entreprises de la tech s’est produit en 2016, dans le sillage du référendum britannique sur le Brexit et de la présidentielle américaine, explique Margaret O’Mara, professeur d’histoire à l’université de Washington. Les autorités américaines sont arrivées à la conclusion que la Russie s’est ingérée dans les élections aux Etats-Unis en déversant des éléments de propagande sur les réseaux sociaux. Moscou est également accusée d’avoir joué un rôle similaire dans le référendum sur le Brexit.

    « On s’attendait à ce que ces entreprises aient le contrôle de leurs créations », note le professeur O’Mara. « Maintenant, cela ressemble davantage au monstre de Frankenstein. » Facebook, YouTube de Google et Amazon ont permis une croissance sans entrave de leurs plateformes depuis si longtemps qu’elles sont devenus difficiles à surveiller.

    Les sentiments des Américains à l’égard des entreprises de la tech ont changé de manière notable ces dernières années. Un sondage du Pew Research Center de juillet a montré que les adultes américains les classent au deuxième rang - derrière les églises et les organisations religieuses - pour leur impact positif sur le pays. Mais le pourcentage de ceux qui sont de cet avis cette année n’était que de 50 %, contre 71 % en 2015. Quant à ceux estimant que les entreprises de la tech ont un impact négatif, ils sont passés de 17 % à 33 %.

    Figurant au rang des plus grandes inquiétudes, Facebook a été utilisé pour diffuser des fakes news et des théories conspirationnistes, promouvoir le génocide et diffuser en direct une fusillade de masse en Nouvelle-Zélande.

    YouTube fait face à plusieurs des mêmes critiques. Il a construit des algorithmes conçus pour maximiser le « temps de visionnage » qui ont également aidé les théoriciens du complot à se constituer une audience massive. Fin 2016 et début 2017, son créateur de contenu numéro un, Felix « PewDiePie » Kjellberg, a diffusé à plusieurs reprises des images nazies et du contenu antisémite à ses plus de 50 millions d’abonnés à l’époque. Il a même été célébré par le principal site web néo-nazi. M. Kjellberg disaient à l’époque que ces contenus n’étaient qu’une « blague ».

    L’énorme main-d’œuvre contractuelle embauchée par les entreprises a eu du mal à suivre le rythme du volume de contenu violent, pornographique et autre contenu illégal qui est uploadé chaque minute.

    Dans le même temps, les entreprises sont critiquées pour leur pouvoir de déterminer ce que nous voyons et ne voyons pas.

    « Ces individus ne devraient pas décider quels discours sont autorisés dans le monde », pense Zeynep Tufekci, une professeure de l’Université de Caroline du Nord qui étudie l’impact de la technologie sur la société. Elle les décrit comme des « entités souveraines de facto » étant donné leur échelle massive, et rappelle comment, chez Facebook et Alphabet, la prise des décisions revient en ultime ressort à leurs fondateurs. Mark Zuckerberg, chez Facebook, dirige son empire par le biais du contrôle des actions, tout comme Larry Page et Sergey Brin chez Alphabet, bien que ces deux derniers aient récemment abandonné leurs postes de dirigeants.

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