Décret sur les pesticides. Une association dénonce une « farce » et va saisir la justice

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  • Pesticides : le gouvernement opte pour des distances très réduites entre zones d’épandage et habitations
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/20/pesticides-le-gouvernement-opte-pour-des-distances-tres-reduites-entre-zones

    A partir du 1er janvier 2020, les agriculteurs ne pourront plus utiliser de pesticides à moins de trois, cinq ou dix mètres des habitations. Des distances insuffisamment protectrices pour les ONG.

    Ce sera donc trois mètres, cinq mètres, dix mètres, voire très exceptionnellement vingt mètres. Le gouvernement a fini par trancher. Et sans surprise, il a campé sur ses positions. A partir du 1er janvier 2020, les agriculteurs devront respecter une distance minimale dite de sécurité entre les zones d’épandage de pesticides et les habitations, a annoncé l’exécutif, vendredi 20 décembre. Elle variera en fonction du type de culture et de la dangerosité des produits utilisés.

    Le gouvernement d’Edouard Philippe était sous pression. Le Conseil d’Etat lui avait donné jusqu’au 31 décembre pour publier un nouvel arrêté. Le 26 juin, la plus haute autorité administrative avait annulé le texte précédent, estimant qu’il n’était pas suffisamment protecteur.
    Le nouvel arrêté sera publié dans les prochains jours. Le gouvernement met en avant une « distance incompressible » de vingt mètres pour « les produits les plus dangereux ». Par « produits les plus dangereux », il entend ceux dont « la toxicité est quasi avérée pour l’homme », comme les substances classées dans la catégorie cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) avérés pour l’homme. Cette limite de vingt mètres ne concernera qu’une infime partie des pesticides utilisés en France puisque, selon les estimations du ministère de l’agriculture, seul 0,3 % des produits phytosanitaires consommés chaque année entrent dans cette catégorie. Exit le célèbre glyphosate ou les SDHI (fongicides) aux effets néfastes pourtant scientifiquement documentés.

    Des distances « très insuffisantes » pour protéger la santé
    Pour les 99,7 % autres pesticides non jugés comme « les plus dangereux », la distance retenue varie en fonction du type de culture : dix mètres pour les cultures hautes (vignes ou arbres fruitiers), cinq mètres pour les cultures dites « basses » comme les céréales et les salades. Le décret, qui sera publié en même temps que l’arrêté, prévoit même la possibilité de réduire cette « zone tampon » dans le cadre de « chartes d’engagement » validées au niveau départemental entre agriculteurs, riverains et élus : cinq mètres pour l’arboriculture et trois mètres pour les vignes et les autres cultures, à la condition d’avoir recours aux « matériels de pulvérisation les plus performants sur le plan environnemental ».