Si seulement Matzneff était le seul problème | Le Club de Mediapart
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La grande majorité de ces crimes et délits sont commis dans le cercle familial et 70% des plaintes sont classées sans suite. Pire encore, des théories issues d’auteurs pro-pédophiles américains ont pollué le système judiciaire, portées par des associations dites « de pères ». Ainsi le « #Syndrome_d-Aliénation_Parentale » (#SAP) permet d’affirmer qu’un signalement d’agression d’un enfant par un homme de sa famille est très probablement un fantasme qui lui a été « implanté » par sa mère. Dans des milliers de dossiers, c’est donc la mère qui est remise en cause par la justice, parfois menacée de prison si elle persiste dans ses accusations, et souvent écartée de l’enfant que l’on remet à la garde de son agresseur présumé. Le tout sans enquête digne de ce nom. Parfois sans enquête du tout.
Des « experts » qui se targuent d’enseigner à l’Ecole Nationale de la Magistrature propagent ces théories. Tel le très médiatique Paul Bensussan qui peut prendre la parole dans un procès sans avoir rencontré les victimes. Tel Hubert Van Gijseghem qui tente en permanence de démontrer que les accusations d’agressions d’enfants (parfois signalées par cinq professionnels) ne sont que des inventions. Ces gens-là donnent partout des conférences. Ils enseignent, ils forment des professionnels. Et leur idéologie finit par porter ses fruits. Comme je le démontre dans le livre, cinq propositions de lois ont été discutées à l’assemblée nationale en France pour inscrire dans la législation ces théories dont le but évident est de faire taire les victimes.
Les associations « de pères » que l’on a vu en haut de nombreuses grues françaises dès 2013, soutenues activement par bon nombre de médias, propagent l’idée que les hommes sont victimes devant la justice et que les mères passent leur temps à inventer des agressions sexuelles qui n’existent pas. Tout cela sans évidemment expliquer pourquoi les 3 à 6% d’enfants victimes restent invisibles pour la justice. Ni comment, alors que le nombre de plaintes augmente, le nombre de condamnations ne cesse de diminuer.