• Emmaüs secoué par des accusations de violences et d’agressions sexuelles dans les Yvelines
    http://www.leparisien.fr/yvelines-78/yvelines-emmaus-secoue-par-des-accusations-de-violences-et-d-agressions-s
    Une affaire qui ne fera pas beaucoup de bruit médiatique car les victimes ne sont pas célèbres.

    Des coups, des brimades, mais aussi des mains baladeuses ou des baisers forcés. Voilà, comme l’indique le site Mediapart ce jeudi, ce qui est reproché à Jacquy Conderolle, l’un des responsables de la communauté Emmaüs de Bougival, de Chatou et de Nanterre (Hauts-de-Seine).

    Ces révélations font suite à deux plaintes émanant d’anciens compagnons, qui ont depuis été exclus de la communauté. Tous deux dénoncent le traitement que leur aurait infligé le responsable ces derniers mois. Le premier, un homme d’une trentaine d’années d’origine malienne, évoque des brutalités à son encontre et dit avoir été embrassé sur la bouche sans son consentement. Contactée, son avocate ne souhaitait pas s’exprimer dans l’immédiat.
    Une première plainte déposée l’été dernier

    Les faits dont il accuse Jacquy Conderolle se seraient déroulés dans les locaux de Chatou où sont accueillis en permanence une trentaine de compagnons. L’homme avait été admis à l’antenne en avril 2018 et sa plainte, portant uniquement sur des violences physiques, a été enregistrée le 27 juillet dernier.

    Elle est agrémentée d’un courrier envoyé au parquet de Versailles au mois de novembre évoquant des agressions sexuelles. Soit en même temps que le deuxième dépôt de plainte, effectué par un autre ancien compagnon de 35 ans. Lequel dit lui aussi avoir été victime des agissements de Jacquy Conderolle entre 2014 et 2018. L’homme parle de caresses sur la cuisse et de baisers.

    Joint hier, le parquet de Versailles confirme qu’une enquête a été menée après le dépôt de la première plainte. Le dossier est toujours en cours de traitement par les services du procureur. Reçue fin novembre, la seconde plainte est actuellement étudiée par les policiers du commissariat de Saint-Germain-en-Laye.
    Une enquête interne a été menée

    Alain Capmas, le président de la communauté de Bougival, le seul supérieur hiérarchique de Jacquy Conderolle, dit de son côté avoir mené une enquête interne avec sa vice-présidente. « On a parlé avec Jacquy droit dans les yeux, assure-t-il. On a aussi rencontré les autres responsables et les compagnons ». Résultat, le président dit n’avoir rien à reprocher à celui qu’il connaît « depuis plus de vingt ans ». Son enquête aurait en revanche permis « de démontrer que ces compagnons présentaient des problèmes de comportement et d’intégration ». Ils auraient été exclus de la communauté « à la demande du groupe qui souhaitait des mesures ».

    Alain Capmas dit surtout avoir entendu parler « d’une rumeur » qui aurait pu motiver ces dépôts de plainte : « Il se disait à un moment qu’il était plus facile d’obtenir des papiers si on démontrait qu’on avait été maltraité ». Selon lui, les accusateurs de Jacquy Conderolle auraient ainsi tenté de « saisir leur chance ».

    #violence_sexuelle #agression_sexuelle