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/2020

  • Après un naufrage, le Sénégal s’inquiète de la « recrudescence » des tentatives d’émigration
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/10/28/apres-un-naufrage-le-senegal-s-inquiete-de-la-recrudescence-des-tentatives-d

    Le Sénégal s’inquiète de la « recrudescence » des tentatives d’émigration clandestine vers l’Europe, après un nouveau naufrage qui a fait au moins dix morts et suscité une vive émotion dans le pays. Entre le 7 et le 25 octobre, la marine sénégalaise, appuyée par la Guardia Civil espagnole, a intercepté cinq pirogues en partance pour l’Europe, secourant au total 388 personnes, selon le gouvernement. (...)Les causes de cette « recrudescence » des départs n’ont pas été précisées, mais le Sénégal subit les conséquences de la pandémie de coronavirus, qui a entraîné la fermeture des frontières alors que le tourisme est l’un des principaux revenus du pays. Le secteur de la pêche a lui aussi vu ses débouchés se tarir. « Il ne restait qu’un seul choix à mon grand frère, émigrer pour gagner sa vie, d’autant que certains (de ses amis) arrivés en Espagne lui avaient envoyé des photos et vidéos affichant leur mieux-être », a déclaré à Saint-Louis Ousmane Djigo, sans nouvelle de son frère de 35 ans. Un ancien premier ministre, Abdoul Mbaye, a mis en cause Macky Sall. « De grâce, ne les laissez pas partir vers le mirage et souvent la mort. De grâce, retenez-les par l’emploi et l’espoir. De grâce, cessez de désespérer nos jeunesses (par) la mal-gouvernance, la corruption et l’injustice », a-t-il écrit sur Twitter.
    Plus de 60 migrants africains étaient morts noyés au large de la Mauritanie en décembre 2019, dans le pire naufrage que cette année a connu sur la route des migrations longeant la côte Atlantique, et 27 autres en août.
    Parmi les voies de migration pour gagner l’Europe, la route de l’Afrique de l’Ouest, par mer ou par terre, fut l’un des itinéraires privilégiés, emprunté par des dizaines de milliers de migrants au milieu des années 2000.
    Les Canaries (Espagne), à une centaine de kilomètres des côtes marocaines, offraient l’une des principales portes d’entrée à l’Union européenne.
    Les mesures prises par Madrid ont réduit le flux, alors qu’au même moment les migrants empruntaient en nombre les trajets méditerranéens vers l’Espagne, la Grèce ou l’Italie. Mais la route occidentale connaît ces dernières années un relatif regain en raison des mesures prises contre la migration transitant par la Libye, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM)

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#emigration#sante#economie#crise#oim#mortalite#routemigratoire#migrationirreguliere

  • Les migrants algériens affluent sur les côtes espagnoles
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/10/27/les-migrants-algeriens-affluent-sur-les-cotes-espagnoles_6057563_3212.html

    Depuis le début de l’été, près de 2 500 Algériens ont rejoint les côtes de la région de Murcie. C’est déjà plus que les 1 900 migrants arrivés durant tout 2019, alors que les principaux mois d’activité de la « route algérienne » vers l’Espagne s’étalent d’ordinaire d’octobre à décembre. Aux Baléares, plus de 60 embarcations avec près de 900 personnes à bord ont aussi accosté dans l’archipel. Un autre record. Et à Almeria, en Andalousie, des mafias proposent la traversée en moins de cinq heures pour 3 000 euros dans des embarcations ultra rapides. Au total, l’exode algérien représente, selon le dernier bulletin de l’agence européenne de gardes frontières Frontex, les deux tiers des traversées de migrants en Méditerranée occidentale.
    La principale raison de ce boom n’échappe à personne. « Ils ne peuvent pas nous renvoyer en Algérie à cause du Covid : les frontières sont fermées », fanfaronne Mohamed Ould Lavioud. C’est la quatrième fois que ce jeune homme de 22 ans traverse la Méditerranée. A chaque fois, il avait terminé son périple dans un Centre d’internement pour étrangers (CIE), où les migrants sont enfermés par la police durant au maximum soixante jours, le temps d’organiser leur rapatriement. « Mais cette fois, c’est la bonne ! », assure-t-il. L’Algérie, où l’immigration clandestine est un délit, semble débordée par ces départs. « Quand trente ou quarante embarcations sortent en même temps, les garde-côtes algériens ne peuvent rien faire », explique Anouar, 29 ans.
    Autour d’eux, ils sont des dizaines à attendre l’heure du déjeuner, servi dans la cantine de la Croix-Rouge, ou à tuer le temps avant de prendre le prochain bus pour Barcelone. Nabil Damane, 37 ans, guette lui l’arrivée de son cousin, qui descend de Nîmes pour le chercher et le ramener à Amiens. « Ma femme et mes enfants m’y attendent, raconte l’homme, édenté, en montrant sur son téléphone la bouille ronde de sa fille de 2 ans. J’ai été expulsé en décembre 2019 car je n’ai pas de papiers. A Alger, j’ai entendu que quelqu’un préparait un voyage en bateau depuis Chlef (à 200 km à l’ouest de la capitale). Ça m’a coûté 500 euros. On était dix-sept dans un zodiac de 6 mètres, avec trois femmes et un enfant de 3 ans. On a mis quinze heures », détaille-t-il.
    Fuir l’Algérie, pour lui, est une évidence. « Là-bas, il n’y a pas de boulot, pas de vie. L’Etat contrôle tout. Il faut être pistonné, faire partie d’une bonne famille. Si tu es pauvre, tu es condamné à attendre la mort. Et pourtant notre pays est riche en pétrole, en gaz, en diamant, mais l’Etat et ses généraux accaparent tout », résume-t-il, amer, avant d’annoncer : « Vous verrez, le 1er novembre, les Algériens vont sortir manifester. » Ce jour, anniversaire du début de la guerre d’indépendance (1954-1962), coïncide avec le référendum sur une nouvelle mouture de la Constitution algérienne proposé par le président Abdelmajid Tebboune. « On ne l’accepte pas. On veut changer le pays, mais l’Etat s’y refuse », poursuit Nabil Damane.
    La détérioration de la situation sociopolitique en Algérie est l’une des causes avancées par la préfecture de Murcie pour expliquer l’augmentation des migrants algériens, perceptible depuis septembre 2019. Dans les barques, on dénombre aussi quelques Marocains, de rares Subsahariens et des Tunisiens, mais « plus de 90 % des migrants qui partent d’Algérie sont des Algériens », insiste Mari Carmen Vera, directrice des opérations d’urgence de la Croix-Rouge. Elle rappelle que la ville de Carthagène « a toujours accueilli des migrants, mais ils arrivaient peu à peu, en novembre et en décembre. On les recevait dans le port de Santa Lucia, dans le centre. Cet été, il y a eu tant d’arrivées que ce n’était plus possible ».
    C’est au milieu des raffineries du port industriel d’Escombreras, coupé de Carthagène par deux postes de contrôle, interdit d’accès y compris aux journalistes, que les autorités ont donc installé le nouveau dispositif de la Croix-Rouge. Ce 20 octobre, 92 des quelque 250 migrants arrivés durant le week-end se trouvent encore sur le quai, sous de grandes tentes. Nourris et habillés, ils sont aussi identifiés par la police et soumis à un test PCR. Si un cas positif au Covid a été détecté sur une embarcation, tous les passagers sont envoyés dix jours en quarantaine à l’hôtel El Cenojo, perdu dans la nature, à 130 kilomètres de là. Si tous sont négatifs, ils peuvent continuer leur projet migratoire. La Croix-Rouge se charge alors de leur fournir un billet de car ou de train vers la ville espagnole de leur choix. La plupart du temps, ils optent pour Barcelone, ce qui leur permet de continuer ensuite leur route vers la France ou la Belgique. Les moins chanceux, sélectionnés selon des critères sibyllins, sont emmenés au CIE, qui a rouvert fin septembre en prévision d’une possible réouverture des frontières après la visite du chef du gouvernement Pedro Sanchez à Alger le 7 octobre.

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#espagne#méditerranee#sante#exil#frontiere#frontex#quarantaine#test#crise

  • Covid-19 : l’OMS mise sur des tests rapides en Afrique
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/10/23/coronavirus-l-oms-mise-sur-des-tests-rapides-en-afrique_6057076_3212.html

    Selon l’OMS, « de nombreux pays africains ont eu du mal à effectuer des tests en nombre suffisant pour contrôler la pandémie ». « L’utilisation généralisée de tests rapides de haute qualité en Afrique peut révolutionner la réponse du continent » au virus, a déclaré le docteur Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Les nouveaux tests de diagnostic rapide basés sur la détection de l’antigène aideront à répondre aux énormes besoins de diagnostic en Afrique », a-t-elle ajouté.
    Dans des nombreux pays africains, le nombre de tests est réduit, limité aux grandes villes et aux voyageurs, et le délai d’attente des résultats varie entre 48 heures à plus de dix jours, selon l’OMS. « La plupart des pays africains se concentrent sur le test des voyageurs, des patients ou des contacts, et nous estimons qu’un nombre important de cas ne sont pas détectés », a dit le docteur Moeti. Les nouveaux tests rapides « sont faciles à utiliser, moins chers que les tests PCR et fournissent les résultats en 15 à 30 minutes seulement, ce qui permet aux pays de décentraliser les tests », estime l’organisation.

    #Covid-19#migrant#migration#sante##test#casimporte#voyageur#afrique#oms

  • « On n’a plus rien à vendre » : au Maroc, la crise sanitaire met un coup d’arrêt à la contrebande
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/10/20/on-n-a-plus-rien-a-vendre-au-maroc-la-crise-sanitaire-met-un-coup-d-arret-a-

    Les commerçants du souk Joutia, dans le quartier de Derb Ghallef, à Casablanca, affichent une mine dépitée. L’endroit, réputé pour son marché informel et ses contrefaçons, a beau grouiller de monde, Mohamed est inquiet : « Au début de la crise sanitaire, nous avons écoulé les stocks qui nous restaient, confie-t-il devant son échoppe de matériel électronique. Puis nous avons augmenté les prix sur certaines marques qu’on ne trouve pas dans le circuit formel. Aujourd’hui, nous n’avons plus rien à vendre. »
    Avec la fermeture des frontières marocaines, le 13 mars, à cause de la pandémie de Covid-19, le transport de marchandises non déclarées s’est brutalement arrêté. Comme seules les lignes commerçantes officielles ont pu continuer d’opérer, les produits de contrebande ont petit à petit disparu des étalages des commerçants. Une absence qui a révélé, en creux, l’ampleur considérable d’un trafic qui pèse 20 milliards de dirhams par an (environ 1,8 milliard d’euros), selon les douanes marocaines.
    Pendant des années, les marchandises de contrebande qui passaient par les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc, ont inondé les marchés : agroalimentaire, textile, produits d’hygiène, matériel électronique, pièces automobiles… Des épiceries aux grandes surfaces en passant par les ateliers automobiles et les salons de beauté, on en trouvait partout.
    « Je faisais venir mes produits d’Europe et de Turquie via des transporteurs informels. Soyons honnêtes : la contrebande est au cœur du système. Le Covid-19 nous a montré à quel point tous les commerces en étaient dépendants », reconnaît la patronne d’un salon de coiffure à Casablanca, où une grande partie des produits en vente sont « en rupture de stock ». Si la plupart des entreprises agroalimentaires se sont tournées vers des producteurs locaux ou des sociétés d’importation officielles, beaucoup de commerçants ne parviennent pas à réformer leur modèle d’approvisionnement. « Je serai obligée d’augmenter le tarif de certaines prestations, explique la cheffe d’entreprise. Sans parler des produits qu’on ne trouve pas en dehors du marché noir. On ne sait pas si la situation est définitive ou non, on attend. »
    A Rabat, l’administration des douanes avait pourtant promis de mettre définitivement fin au trafic. En octobre 2019, le pays avait décidé pour la première fois de fermer Bab Sebta, un des deux points de passage frontalier qui séparent les enclaves espagnoles du Maroc. C’est là que s’opère le « commerce atypique », selon la terminologie officielle : Rabat ne reconnaissant pas la souveraineté de l’Espagne sur ces entités, il n’existe pas de douane commerciale entre les deux territoires et le sol marocain. Les marchandises venues d’Europe par voie maritime passent de l’Espagne au royaume chérifien sans contrôle, exemptées de taxes à payer, le plus souvent par l’intermédiaire de « femmes mulets » portant sur leur dos les marchandises, parfois au péril de leur vie. Ce trafic, juteux, est né il y a plusieurs décennies. « Une poignée de mafieux ont exploité le filon et organisé un réseau de transport de marchandises au noir », raconte le directeur général de l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII), Nabyl Lakhdar, à Rabat : « Au début, les produits étaient essentiellement vendus localement, dans les régions du nord. Petit à petit, les contrebandiers ont réussi à les faire descendre. Evidemment, le trafic a attiré dans la région beaucoup de gens qui cherchaient un travail pour survivre. »

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#espagne#turquie#europe#trafic#economieinformelle#sante#crisesanitaire#frontiere

  • Des parlementaires européens se mobilisent pour les prisonniers d’opinion en Egypte
    Hélène Sallon, Le Monde, le 21 octobre 2020
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/10/21/des-parlementaires-europeens-se-mobilisent-pour-les-prisonniers-d-opinion-en

    La mobilisation parlementaire s’intensifie en Europe et aux Etats-Unis autour des prisonniers de conscience en Egypte. Dans une lettre ouverte rendue publique mercredi 21 octobre, 222 députés européens exhortent le président Abdel Fattah Al-Sissi à libérer tous les opposants politiques, défenseurs des droits humains et voix critiques, détenus arbitrairement dans les geôles égyptiennes, avec des risques sanitaires aggravés par la pandémie de Covid-19. Lundi, une lettre similaire avait été adressée au président égyptien par 56 membres du Congrès américain. « Le ton se durcit du fait de l’autisme des autorités égyptiennes face aux critiques répétées contre les violations des droits de l’homme et les attaques contre les opposants politiques », commente l’eurodéputé Vert Mounir Satouri.

    « Depuis son accession au pouvoir [en 2014], le président Sissi a criminalisé toute organisation et expression politique. L’Union européenne a continué à soutenir l’Egypte, même financièrement, comme si la question des droits de l’homme n’existait pas. Or, ce qui se joue, ce sont aussi nos valeurs et notre Etat de droit », poursuit l’eurodéputé français, rapporteur spécial sur l’Egypte auprès de la commission des affaires étrangères du Parlement européen. En octobre 2019, Bruxelles avait déjà épinglé Le Caire pour la détérioration significative de la situation des droits de l’homme et appelé à une « révision en profondeur » des relations européennes avec l’Egypte. Des milliers de prisonniers d’opinion y croupissent en prison, passant souvent plus de deux ans en détention provisoire.

    Situation critique

    Alors que la répression s’est amplifiée, 82 eurodéputés ont signé cette lettre, aux côtés de parlementaires de sept pays européens, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, alliées stratégiques du Caire. En France, 80 signataires – dont 66 députés, pour moitié issus de la majorité présidentielle – se sont joints à l’appel. « Il aurait pu y avoir un tournant dans le contexte Covid, mais l’Egypte n’a pas saisi cette occasion de relâcher des personnes qui vivent dans de mauvaises conditions sanitaires et qui sont en détention administrative », déplore la députée LRM Mireille Clapot, membre de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale.

    Sensibilisés par le cas du militant politique Ramy Shaath, arrêté en juillet 2019 et dont l’épouse française, Céline Lebrun-Shaath, a été expulsée d’Egypte, une dizaine de parlementaires avait manifesté en décembre 2019 en faveur des défenseurs des droits humains incarcérés. Et en janvier, 66 députés et eurodéputés français avaient signé une tribune dans Le Monde pour demander leur libération. Aujourd’hui, les signataires de la lettre ouverte réitèrent l’appel à relâcher tous les prisonniers d’opinion, dont une vingtaine sont nommés. « L’extrême surpopulation et le manque d’accès aux soins médicaux dans les lieux de détention et prisons ont créé une situation dramatique, et des informations sur des cas de Covid-19 parmi le personnel carcéral ont émergé », soulignent-ils.

    La pandémie de Covid-19, qui a fait 6 142 morts en Egypte selon les chiffres officiels, a rendu la situation critique. Les signataires déplorent le refus des autorités de procéder à des libérations exceptionnelles, recommandées par l’Organisation mondiale de la santé, et les restrictions supplémentaires imposées à la population carcérale et à leurs familles : de mars à août, les prisonniers ont été privés de contacts avec leurs proches. Céline Lebrun-Shaath a ainsi eu droit à deux appels téléphoniques mais n’a toujours pas été autorisée à rendre visite à son époux, malgré la pression de Paris. « La forte mobilisation des parlementaires est réconfortante, dit-elle cependant. On espère que les autorités égyptiennes entendent cet appel. » Au moins un décès des suites de l’exposition au SARS-CoV-2 en détention a par ailleurs été confirmé, celui du journaliste Mohamed Mounir.

    Nouvelle vague d’arrestations

    Les parlementaires exhortent aussi Le Caire à faire cesser les représailles à l’encontre des défenseurs des droits humains plaidant leur cause, comme Bahey Eldin Hassan. Exilé en France depuis 2014, le directeur de l’Institut du Caire pour l’étude des droits de l’homme a été condamné, en août, à quinze ans de prison ferme par contumace pour ses prises de position en faveur des droits humains. « De plus en plus de prisonniers d’opinion sont poursuivis sur de fausses accusations de terrorisme, comme les médecins qui ont critiqué la gestion du Covid-19 par les autorités égyptiennes », alerte-t-il.

    Depuis le 20 septembre, une nouvelle vague d’arrestations – plus de 900, selon la Commission égyptienne pour les droits et les libertés – vise ceux qui ont défié le pouvoir lors de manifestations contre la dégradation de la situation socio-économique et pour marquer l’anniversaire d’une mobilisation anti-Sissi qui avait déjà déclenché, en 2019, plus de 4 000 interpellations.

    « L’accumulation des pressions des pays partenaires, qui font levier sur l’Egypte, donnera un jour des résultats », est convaincu Bahey Eldin Hassan. La dégradation de la situation socio-économique met à mal, à ses yeux, l’argument avancé par le président Sissi auprès de l’Europe et des Etats-Unis d’être « le garant de la stabilité de l’Egypte et en conséquence de l’Union européenne, en agitant la menace des migrants ».

    Alors que les députés européens appellent à un discours de fermeté vis-à-vis de l’Egypte, la mobilisation des membres du Congrès américain – 55 démocrates et le sénateur indépendant Bernie Sanders – sonne comme un avertissement : la relation avec l’Egypte, qui reçoit une aide militaire annuelle de 1,3 milliard de dollars (soit 1,1 milliard d’euros), pourrait être réévaluée à l’aune du respect des droits humains.

    #Ramy_Shaath #prison #Égypte #liberté_d'expression #parlementaires #USA #Europe

  • La hantise de l’hôpital public au Maroc retarde les diagnostics en cas d’infection au Covid-19
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/10/07/coronavirus-au-maroc-la-hantise-de-l-hopital-public-retarde-les-diagnostics_

    Le royaume chérifien ne déplore que 2 400 décès dus au Covid-19, mais avec seulement 1 642 lits en réanimation, tout le système de santé est sous tension.

    Fin août, la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant le chaos dans un hôpital de Marrakech a fini d’achever la réputation du secteur public. On y voit des patients atteints du coronavirus dormir à même le sol, dans des conditions insalubres, privés de soins faute de matériel médical. « On est terrorisés à l’idée de finir comme eux. Avec le coronavirus, c’est fini la distinction entre riches et pauvres. Tout le monde est logé à la même enseigne, confie Dalila Hajji, consultante en ressources humaines de 43 ans, à Casablanca. Personnellement, si je ressens l’un des symptômes, je n’irai pas de me faire tester. Ils demandent la pièce d’identité et font remonter le résultat au ministère de la santé. »
    […]
    Enfin, depuis quelques semaines, les personnes déclarées positives ne sont plus contraintes de séjourner à l’hôpital si les symptômes sont légers. Un dispositif de suivi à la maison a permis à de nombreux malades de prendre le traitement à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine depuis leur domicile, monitorés à distance par le personnel de santé. « Malgré tout, les gens n’ont pas confiance. Ils craignent toujours de voir l’ambulance arriver comme c’était le cas au début de la crise sanitaire », regrette [un] biologiste [à Rabat].

  • Des Marocains bloqués dans l’enclave espagnole de Melilla bientôt rapatriés
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/30/des-marocains-bloques-dans-l-enclave-espagnole-de-melilla-bientot-rapatries_

    Des centaines de Marocains bloqués dans l’enclave espagnole de Melilla, depuis la fermeture de la frontière avec le Maroc en raison de la pandémie de Covid-19, vont être rapatriées dans leur pays, ont annoncé mardi 29 septembre les autorités espagnoles. Un premier groupe de 200 personnes doit l’être dès ce mercredi dans le cadre de cet accord signé entre Madrid et Rabat. « Toutes les personnes qui nous ont fourni leurs coordonnées et nous ont communiqué leur désir de retourner au Maroc pourront le faire », a annoncé Sabrina Moh, la préfète de Melilla, dans un message retransmis à la télévision. Afin de freiner la propagation du Covid-19, le Maroc a fermé ses frontières mi-mars, laissant des centaines de ses ressortissants bloqués à Melilla et à Ceuta, deux enclaves espagnoles situées dans le nord de son territoire et qui constituent la seule frontière terrestre européenne avec l’Afrique. En mai, un premier groupe de 500 personnes avait pu retourner au Maroc depuis les deux enclaves.
    Après le premier groupe rapatrié mercredi, deux autres groupes doivent quitter Melilla vendredi puis dimanche. Ce délai de 48 heures doit donner le temps aux autorités marocaines de réaliser des tests de Covid-19 sur ces personnes.La mesure concerne tous les Marocains voulant rentrer dans leur pays, a expliqué à l’AFP un porte-parole de la préfecture de Melilla, sans préciser le nombre exact de personnes qui allaient être rapatriées. En raison de la fermeture des frontières marocaines, l’Espagne ne peut expulser les migrants marocains entrés à Melilla ou Ceuta de manière clandestine. Une cinquantaine de migrants marocains illégaux entrés à Melilla ont récemment reçu des ordres d’expulsion, selon le porte-parole de la préfecture. Cette démarche est habituelle dans ce genre de cas et en pratique : ils ne peuvent être reconduits à la frontière tant qu’elle n’a pas été rouverte par le Maroc.
    Début septembre, le Conseil de l’Europe a demandé à l’Espagne d’améliorer la situation de centaines de migrants regroupés dans des arènes « surpeuplées » de Melilla, où il était difficile de « respecter les mesures » de sécurité sanitaires, selon Dunja Mijatovic, la commissaire pour les droits humains de l’organisation.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#espagne#sante#rapatriement#crisesanitaire#frontiere#droit#test

  • Coronavirus : en Tunisie, une centaine de travailleurs confinés dans une usine de masques
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/24/coronavirus-en-tunisie-une-centaine-de-travailleurs-confines-dans-une-usine-

    A leur poste de travail, musique mezoued en fond sonore, des ouvrières assemblent sans relâche les élastiques et la toile bleue des masques jetables que tous les Tunisiens ont déjà pu acheter en pharmacie pour se protéger de l’épidémie de Covid-19. Elles en produisent jusqu’à 100 000 par jour. « Nous avons été réquisitionnés pour fournir l’armée au début de la pandémie. C’est pour ça que nous avons fait le choix du confinement. Il ne fallait prendre aucun risque », explique Mohamed Alouini.A l’origine, les produits phares de Consomed sont plutôt des équipements médicaux tels que les trousses chirurgicales ou les housses à usage unique pour les hôpitaux. Mais le masque s’est rapidement imposé comme une nouvelle priorité. Le frère de Mohamed Alouini, Hamza, se souvient du salon de l’Arab Health Medical Exhibition de Dubaï, en janvier, quand des clients peu communs ont commencé à le démarcher : « Un premier Chinois est venu me demander si je faisais des masques. J’ai cru que c’était une blague, jusqu’à ce que ce que deux, trois, quatre Chinois viennent me demander la même chose. » Hamza Alouini entend finalement parler de ce mystérieux virus apparu à Wuhan, en Chine. Très vite, il réfléchit à une stratégie pour produire davantage de ce produit soudainement très convoité. Reste alors le plus difficile : convaincre les employés, à l’époque tous effrayés par la propagation du coronavirus dans le monde, d’accepter de rester à l’usine pour éviter le risque de fermeture en cas de contamination. Sonia Chaarabi, 32 ans, cheffe de zone originaire de Hajeb El Ayoun, à 60 km de Kairouan, se souvient des premiers jours. Jeune mariée, elle a dû faire des compromis entre sa vie de famille et l’usine. « Nous n’avions aucune relation avec l’extérieur et il fallait beaucoup travailler pour répondre à la demande. C’était un effort collectif », raconte-t-elle.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#sante#economie#dubai#chine#circulationthérapeutique#masque

  • Avec le coronavirus, « tout s’est arrêté d’un coup » : l’Afrique pleure ses touristes disparus
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/25/avec-le-coronavirus-tout-s-est-arrete-d-un-coup-l-afrique-pleure-ses-tourist

    Les vols internationaux ont beau avoir repris mi-juillet au Sénégal, les touristes continuent de se tenir à distance, échaudés par l’évolution imprévisible de la pandémie de Covid-19 à travers la planète. Le pays connaît les mêmes déboires que ses pairs africains. Du Maroc à l’Afrique du Sud, du Cap-Vert à l’Ethiopie, le tourisme a connu un coup d’arrêt brutal et prolongé sur l’ensemble du continent. Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), la crise du secteur pourrait entraîner la destruction de 7 à 17 millions d’emplois, sur l’année 2020, dans une région du monde déjà frappée par un chômage très élevé.
    Au premier semestre, les arrivées de voyageurs internationaux en Afrique ont chuté de 57 %, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Et la débâcle est loin d’être terminée : début septembre, la moitié des destinations africaines n’avaient toujours pas rouvert leurs frontières. « L’industrie a été décimée », s’afflige Naledi Khabo, la directrice de l’Association du tourisme africain, une agence de promotion du continent basée aux Etats-Unis : « La banqueroute menace de nombreuses PME qui constituent l’essentiel des acteurs du secteur. Elles n’ont pas les fonds pour faire face et doivent souvent se débrouiller sans aides publiques. » Le constat est d’autant plus amer que l’Afrique était, avant la pandémie, de plus en plus demandée par les touristes internationaux. Les arrivées étaient en forte hausse (+ 6 % en 2019). Le secteur représente aujourd’hui 10 % des recettes d’exportation du continent (contre à peine 5 % dans les années 1980) et plus d’un emploi sur cinq dans certains pays comme le Cap-Vert ou l’île Maurice.« La dynamique était excellente et tout s’est arrêté d’un coup », résume Sisa Ntshona, le patron de la Fédération du tourisme en Afrique du Sud : « C’est particulièrement regrettable pour une économie comme la nôtre, qui essaie de se diversifier dans les services pour moins dépendre des matières premières. » Le professionnel garde un souvenir traumatisant du premier coup de semonce : l’annulation en janvier d’un congrès international sur l’ophtalmologie censé se tenir en juin au Cap. L’événement, en préparation depuis cinq ans, devait accueillir 15 000 participants venus du monde entier. Soit 15 000 billets d’avions, 15 000 chambres d’hôtel et tous les à-côtés, dont il a fallu se passer.
    L’Afrique du Sud, qui rouvrira ses frontières le 1er octobre après avoir été durement touchée par le coronavirus, pleure ce tourisme de conférence dont elle était l’un des piliers continentaux. Elle s’interroge aussi sur l’avenir des safaris proposés aux amoureux de la faune sauvage dans les réserves du pays telles que le célèbre parc Kruger. « Rien ne permet de penser que les clients types – des Occidentaux fortunés et en général un peu âgés – vont se précipiter pour revenir tant que la situation sanitaire ne sera pas complètement sous contrôle », indique M. Ntshona.

    #covid-19#migrant#migration#afrique#tourisme#sante#economie

  • Coronavirus : l’Afrique du Sud annonce la réouverture partielle de ses frontières
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/17/coronavirus-l-afrique-du-sud-annonce-la-reouverture-partielle-de-ses-frontie

    Les frontières de l’Afrique du Sud vont rouvrir le 1er octobre, avec des restrictions pour « certains pays » dont les taux d’infection au coronavirus demeurent « élevés », a annoncé, mercredi 16 septembre au soir, le président Cyril Ramaphosa. Une liste précise de ces pays sera publiée plus tard, a-t-il ajouté lors de cette déclaration télévisée, et sera établie « en fonction des dernières informations scientifiques » disponibles.« Nous allons alléger, progressivement et avec précaution, les restrictions pour les voyages internationaux », a annoncé M. Ramaphosa depuis Pretoria, après avoir rappelé que les chiffres de nouvelles contaminations avaient sérieusement baissé ces dernières semaines dans le pays le plus touché du continent par la pandémie. « Il y a deux mois, au plus fort de la tempête, nous enregistrions quelque 12 000 nouvelles infections par jour. Aujourd’hui nous sommes en moyenne à moins de 2 000 », a-t-il précisé, alors que le pays s’est lancé tôt dans une campagne de tests très étendue, qui va se poursuivre. Les voyageurs, qui ne pourront arriver que dans trois aéroports (Johannesburg, Durban et Le Cap), devront présenter un test au Covid-19 négatif datant de moins de soixante-douze heures. S’ils ne l’ont pas fait, ils devront se mettre en isolement « à leurs frais », a détaillé le président, sans préciser de durée exacte. Tout comme ceux qui seraient repérés à leur arrivée comme présentant des symptômes suspects, en attendant la conclusion d’un deuxième test. « Nous sommes prêts à rouvrir nos portes au monde […] pour qu’il goûte à nos montagnes, nos plages, nos villes animées et nos réserves animalières », a déclaré le chef de l’Etat, insistant sur l’importance du tourisme dans l’économie sud-africaine.

    #Covid-19#migrant#migration#afriquedusud#sante#frontiere#isolement#test#economie#tourisme

  • En Tunisie, l’étrange été de la diaspora
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/04/en-tunisie-l-etrange-ete-de-la-diaspora_6050973_3212.html

    A cause de l’épidémie mondiale de coronavirus, Ali, psychologue à Bourg-en-Bresse (Ain), a cru qu’il n’allait pas revoir de sitôt sa terre natale, ses parents et ses huit frères et sœurs. Finalement, le gouvernement tunisien a ouvert les frontières le 27 juin, après plus de deux mois de confinement. Quand Ali s’est envolé pour Chenini en juillet, la France était classée zone verte et aucune mesure sanitaire ne lui a été imposée à son arrivée sur le territoire tunisien. Ce qui était une aubaine s’est finalement révélé un problème. Pour la première fois de sa vie, lui, « l’immigré », a eu la sensation d’être perçu comme un « étranger » dans son pays d’origine.
    De Tunis à Djerba et sur les réseaux sociaux, des Tunisiens ont exprimé leur crainte de voir les touristes et la diaspora apporter avec eux « le corona » et contaminer une partie de la population qui, jusque-là, a plutôt été épargnée par le virus. Fin juin, ce pays de 12 millions d’habitants recensait officiellement 1 172 personnes contaminées et 50 décès. Des chiffres bien moins alarmants que ceux de la France (près de 30 000 décès à la même période) et qui ont alimenté l’idée que « l’immigré est porteur du virus », comme le souligne Ali Abed

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#virus#sante#stigmatisation#diaspora#etranger

  • Comment le coronavirus a poussé des centaines de Subsahariens à quitter l’Algérie pour la Tunisie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/03/comment-le-coronavirus-a-pousse-des-centaines-de-subsahariens-a-quitter-l-al

    A l’instar de plusieurs centaines de Subsahariens, principalement de nationalité nigériane, ivoirienne ou malienne, Souleymane et ses camarades ont quitté l’Algérie pour fuir la crise économique et sanitaire. Une poussée migratoire moins remarquée que celle qui a entraîné des milliers de jeunes Tunisiens vers les côtes européennes cet été, mais qui a donné du souci aux villes sinistrées de l’ouest du pays. A Kasserine notamment, l’arrivée de ces exilés de la crise a fait craindre un emballement de l’épidémie. Souleymane et ses camarades, parce qu’ils ont été parmi les premiers à passer la frontière, ont été immédiatement pris en charge par la police, placés en quatorzaine et soumis à des tests PCR pour dépister d’éventuelles contaminations au coronavirus. Mais « nous avons été très vite saturés au niveau des centres de quarantaine », se souvient le directeur régional de la santé, Abdelghani Chaabani. « Au pic des arrivées, renchérit Dalèle Mhamdi, médecin et chargée de la cellule de crise locale, nous avions 80 personnes à confiner pour seulement 40 lits de disponibles et beaucoup de personnes étaient testées positives. » Les malades ont dû être réunis dans un centre éloigné de la ville, non loin de la zone militaire du mont Chaâmbi, tristement connu depuis plusieurs années pour être le théâtre d’affrontements entre militaires et djihadistes.
    « A “l’abattoir” »

    Le confinement a payé : à Kasserine, on dénombrait cinq cas importés de Djerba en mars, et seulement 34 à la fin août, dont 9 locaux. Mais, si l’épidémie semble sous contrôle, l’état des infrastructures inquiète dans cette ville sinistrée. « Tout le monde sait ici que l’hôpital n’a pas les moyens, confie Shady Rehbi, un Kasserinois chargé de protection de l’enfance à l’Unicef et ex-conseiller municipal. Certains le surnomment même “l’abattoir” tellement il est synonyme d’une mauvaise prise en charge. » Un nouveau service des urgences est en cours de construction mais, en attendant, la plupart des cas sévères de Covid-19 sont transférés dans les hôpitaux des régions côtières comme Sousse et Monastir. Dans le hall de celui de Kasserine, une sorte de sas fabriqué par les étudiants d’une école d’ingénieurs pour filtrer les patients et prendre leur température est déjà cassé et laissé à l’abandon.Si Souleymane a été, de son propre aveu, « bien traité », tous les migrants n’ont pas bénéficié du même accueil. « Il y avait dix à vingt personnes qui arrivaient chaque jour, raconte Hatem Labbaoui, président du comité local du Croissant-Rouge à Kasserine Nord. Au début, nous avons tout fait pour leur assurer le minimum mais, très vite, nous avons été débordés. Pour les demandeurs d’asile, certaines ONG internationales nous ont fourni des tentes. Mais comment voulez-vous forcer à confiner quelqu’un sous une tente par une telle chaleur ? Sans compter les trajets à faire vers Chaâmbi, en dehors de la ville, où l’eau a été coupée plusieurs fois. »

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#afrique#sante#systemesante#immigration

  • « Cette traversée ne peut rapporter que la mort » : en Tunisie, les familles pleurent leurs « harraga »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/26/cette-traversee-ne-peut-rapporter-que-la-mort-en-tunisie-les-familles-pleure

    Dans ce coin de Tunisie, les candidats à l’exil connaissent la réponse à cette maudite question. « C’est le dégoûtage », disent-ils pour exprimer leur ras-le-bol. « Dégoûtage » de voir, impuissants, leur pays sombrer sans leur offrir aucun avenir. Depuis la révolution de 2011, qui a mis un terme à la dictature de Ben Ali, l’économie de la Tunisie s’est dégradée. En neuf ans, le salaire minimum n’a guère augmenté (400 dinars, soit environ 120 euros). Et ce printemps, la pandémie de Covid-19 a porté l’estocade. Le tourisme est en berne (des recettes divisées par deux en juillet, selon la Banque centrale), l’économie en chute libre, le PIB a lourdement diminué de 21,6 % au deuxième semestre, selon l’Institut national de la statistique. Et le taux de chômage atteint désormais les 18 %…Alors pour cette jeunesse, diplômée ou non, l’exode vers l’Italie reste l’unique solution, au point qu’au cours des douze derniers mois, les Tunisiens représentent près de la moitié des migrants arrivés illégalement dans le pays. Cet exil clandestin a d’ailleurs poussé Rome à hausser le ton et à dépêcher ses ministres des affaires étrangères et de l’intérieur à Tunis le 17 août. Mais les explications socio-économiques ne convainquent pas le père de Helmi. Son fils était « heureux » en Tunisie, « il ne manquait de rien », assure-t-il. « Moi j’ai un garage et un petit commerce. » Helmi, lui, avait travaillé à Tunis sur un chantier de construction. Pieux, souriant, s’occupant comme un second papa de son frère et de sa sœur, le jeune homme n’avait « jamais contrarié » ses parents. Il venait même de décrocher un contrat de travail en Italie et préparait son visa. « Je pensais que mon fils allait partir de façon légale et j’en étais fier. Mais des gens, des trafiquants, des assassins, lui ont fait croire qu’il était plus rapide et moins cher de brûler, raconte Ahmed Ghédir en serrant les dents. Un visa, c’est long, alors que la traversée coûte 5 500 dinars [1 685 euros] et se fait en quelques heures. » Pour ce « voyage », Helmi a puisé dans ses économies et vendu sa voiture, une Peugeot Partner. Le 25 juillet au soir, Ahmed Ghédir ne savait pas que son fils allait prendre le large tout près de la ville côtière de Mahdia... C’est sur le chemin que Helmi l’a appelé pour lui annoncer qu’il était en route pour l’Italie et lui demander « pardon ». 2 jours plus tard, son corps était retrouvé sur la plage de la Louza, entre Sfax et Mahdia. « J’ai un message pour les autres jeunes : ne brûlez pas, ne brûlez pas ! », lance sa mère en larmes.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#italie#sante#mortalite#harraga#economie

  • Pourquoi les pays du Sahel ont mieux résisté au coronavirus
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/24/pourquoi-les-pays-du-sahel-ont-mieux-resiste-au-coronavirus_6049776_3212.htm

    Sur la bande sahélienne, les tout premiers malades ont été décelés en février au Burkina, en mars au Tchad, et le virus a ensuite circulé à bas bruit, sans montée spectaculaire comme ont pu en connaître les Etat-Unis, l’Europe ou quelques pays africains comme l’Afrique du Sud et le Nigeria, pourtant voisin. « Dans la plupart des pays du Sahel, les mesures de confinement et la fermeture des frontières ont été décidées très tôt, avant même qu’il y ait un nombre important de cas. Et cette politique a eu des effets positifs sur la propagation du virus », souligne le docteur Mihigo.
    Si chaque pays a réagi avec sa culture, la célérité a été un point commun à tous. Ainsi, au Tchad, les lieux de culte, les écoles et les commerces ont été fermés dès le lendemain de l’enregistrement de la première contamination, le 19 mars. Et en Mauritanie, tout un dispositif a été rapidement déployé. Médecin-conseil à l’ambassade de France à Nouakchott, Raymond Najjar le qualifie volontiers d’« exemplaire ». « Le gouvernement a fermé ses couloirs aériens en avril, puis ses frontières intérieures, au point que plus personne n’a pu circuler dans le pays jusqu’en juillet », résume-t-il. Au Niger, pas de tergiversations non plus : les mosquées ont été fermées durant deux semaines et Niamey, la capitale, est restée isolée du reste du pays la première quinzaine d’avril.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#circulation#frontiere#afrique#sahel#pandemie

  • #Coronavirus : l’#OMS et l’#Unicef plaident pour la réouverture des #écoles en #Afrique
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/21/coronavirus-l-oms-et-l-unicef-plaident-pour-la-reouverture-des-ecoles-en-afr

    « L’impact à long terme de la fermeture des écoles risque de nuire encore plus aux #enfants, à leur avenir et à leurs communautés », estime un responsable de l’Unicef.

  • Madagascar : quand la diaspora fait les courses pour les familles fragilisées par le coronavirus
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/20/madagascar-quand-la-diaspora-fait-les-courses-pour-les-familles-fragilisees-

    Avec l’épidémie, les commandes de produits de première nécessité via Internet ont explosé sous l’influence des expatriés soucieux de venir en aide à leurs proches.

    #Covid-19#migrant#migration#madagascar#diaspora#sante#aidealimentaire