• Les livreurs à vélo : « Construire un modèle valorisant les services rendus, aux distributeurs, à la collectivité et aux consommateurs »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/11/les-livreurs-a-velo-construire-un-modele-valorisant-les-services-rendus-aux-

    Deux chercheurs, Ronan Jouan de Kervenoael et Alexandre Schwob, décrivent dans une tribune au « Monde », le travail des livreurs de Singapour, qui mêle service commercial, social et municipal Tribune. Pas plus d’une heure top chrono entre la commande et la livraison, qu’il s’agisse de recevoir un plateau de sushis, le dernier modèle de smartphone, des couches pour bébé ou une machine à laver. A Singapour, au cours de ces deux dernières années, la livraison en soixante minutes maximum est devenue une (...)

    #Tesco #GoogleMaps #éthique #conditions #travailleurs #VTC

  • Les violences policières sont le reflet d’un échec
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/11/les-violences-policieres-sont-le-reflet-d-un-echec_6025530_3232.html

    Editorial. Mort d’un homme lors d’un simple contrôle routier, manifestants frappés au sol, tir à bout portant au LBD... L’Etat doit revenir à sa mission de base : donner à la police les moyens de ses actions et en assurer en retour un contrôle nécessaire.

    Editorial du « Monde ». La manifestation intersyndicale contre la réforme des retraites, jeudi 9 janvier, a été émaillée à nouveau par ce qu’il faut bien appeler, sans s’encombrer de guillemets, des violences policières. Les multiples vidéos montrant des manifestants frappés au sol par des fonctionnaires, ou encore celle où l’on voit un agent tirant à bout portant au LBD – le parquet de Paris a ouvert une enquête sur ce geste extrêmement dangereux – suffiraient à révulser n’importe quel citoyen.

    Elles viennent malheureusement s’ajouter à la nouvelle du décès de Cédric Chouviat, dimanche 5 janvier, victime d’une crise cardiaque pendant une interpellation sur les quais de Seine, à Paris, et à la stupeur d’apprendre deux jours plus tard que cet homme de 42 ans, livreur de profession, père de cinq enfants, a subi une asphyxie avec fracture du larynx après avoir été plaqué au sol par plusieurs policiers. Dénouement inacceptable pour un simple contrôle routier, quels que soient les torts et le comportement du conducteur.

    L’année 2019 avait été marquée par un débat récurrent sur la question des violences policières. 2020 démarre sur les mêmes bases délétères. Jusqu’à présent, les autorités ont adopté deux attitudes. En nier d’abord farouchement l’existence, malgré le travail documenté de plusieurs médias, dont Le Monde, sur la question. Emmanuel Macron a fait un timide pas en avant en août 2019, en reconnaissant « les blessures inacceptables » de certains manifestants.

    Dysfonctionnements de la chaîne hiérarchique
    Le deuxième argument consiste à brandir comme une excuse la grande brutalité – qui est réelle – d’une partie des manifestants. Cette rhétorique a ceci de dangereux qu’elle crée un parallèle entre la violence des uns et des autres, quand les forces de l’ordre devraient en avoir le monopole, certes, mais également la maîtrise. C’est accepter une logique du camp contre camp, à laquelle ne peut souscrire une police républicaine défenseuse de l’intérêt de tous. C’est oublier la doctrine exprimée par Maurice Grimaud, préfet de police de Paris en 1968, – « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. » C’est enfin concéder un échec stratégique face à l’évolution des formes de protestation dans le pays.

    Dans un entretien accordé à L’Opinion, Eric Morvan, le directeur général de la police nationale, qui prend une retraite anticipée, reste bloqué dans cette impasse. Il rejette les termes de « violences policières », leur préférant ceux de « violences de policiers ». Nuance sémantique qui individualise l’erreur, fait peser la responsabilité sur les seuls fonctionnaires et jette un voile pudique sur les raisons systémiques de ces agissements. A commencer par l’état général d’épuisement des troupes, le manque de moyens, la perte de sens du métier, la faiblesse de la formation ou encore les dysfonctionnements de la chaîne hiérarchique.

    Dénoncer les violences policières, ce n’est pas oublier les bataillons de fonctionnaires qui au quotidien font honneur à leur uniforme, avec un sens remarquable du devoir. Ce n’est pas faire l’impasse sur le comportement admirable de milliers de policiers, y compris dans les manifestations, qui subissent avanies et quolibets, risquent leur vie, et protègent les Français. C’est au contraire rendre hommage à ces agents, nombreux, qui ne dévient pas de leur mission. Et rappeler à l’Etat la sienne : donner à la police les moyens de ses actions et en assurer en retour un contrôle nécessaire, dans le strict respect des principes républicains.

    • Bon, il faut bien lire ce genre de merde pour faire grossir le front contre les #violences_policières...
      Vu ce midi à une manif des dizaines de flics (à vue de pif un pour quatre manifestant·es) dont pas un ne portait un numéro d’identification visible. La polémique enfle sur la manière dont ces valeureux fonctionnaires évitent de rendre compte de leur actions en perturbant leur identification, il serait temps.

    • Moment important ! Le Monde s’engage : un éditorial ! sur les violences policières (dans le titre). Pointant le caractère systémique et l’échec stratégique.

      Bon, il ne va pas jusqu’à rappeler que notre bon président avait – c’était en mars – proclamé qu’il était inacceptable de parler de violences policières dans un État de droit ou de rappeler que si ce que dit Macron est vrai il y a lieu de faire plus que s’inquiéter sur la validité de la prémisse de son implication …

      exercice élémentaire de logique (classique…)
      A : nous sommes en état de droit
      B : il y a des violences policières
      simplifier l’expression suivante
      B ∧ (A ⇒ ¬B)

    • Quand le monde emploie le terme « systémique » pour les violences policières, c’est pour leur trouver des raisons conjoncturelles : manque de moyens, fatigue des policiers ou dysfonctionnements de la chaîne hiérarchique. Un systémisme de circonstances, en somme.

      Manque de moyens ? L’Assemblée a voté en novembre une nouvelle hausse du budget de la police, et l’arsenal matériel ne cesse de s’étendre (LBD, grenades, etc.).

      Dysfonctionnement de la chaîne hiérarchique ? C’est supposer un peu vite que les violences policières se déroulent malgré la hiérarchie, alors que ces violences sont déniées depuis le ministère et qu’on nomme à Paris un préfet connu pour sa brutalité.

      Fatigue des policiers ? Sans doute, mais s’ils sont fatigués, c’est bien en raison de la politique bel et bien systémique de répression acharnée de la contestation qui ne cesse de s’accroître depuis au moins 2016, avec une accélération nette en 2018. La répression, ça fatigue.

      Il n’y a pas de raisons systémiques à chercher à de supposées bavures : ce sont les bavures qui font système, l’impunité promue en règle impose simplement de nouvelles règles par le fait. On de dérape pas, on installe, et c’est parti pour durer.

      Ce qui se passe en ce moment, c’est que la France, patrie de l’idéal républicain, des Droits de l’homme et autres fadaises va devoir se faire à la réalité, bien connue de par le monde et de moins en moins fardée idéologiquement, d’un Etat gouvernant contre sa population.

      https://twitter.com/carbureblog/status/1216291090782920705

      #maintien_de_l'ordre #violence_d'État