• L’intensification des courants atlantiques pousse les espèces tempérées à migrer vers l’océan Arctique
    https://www.nature.com/articles/s41467-020-15485-5
    http://www.cnrs.fr/fr/lintensification-des-courants-atlantiques-pousse-les-especes-temperees-migrer-d

    L’équipe de scientifiques du CNRS et de l’Université de Laval à l’origine de ce travail, s’est penchée sur les courants de surface atlantiques. Ses recherches montrent que la vélocité de ces courants est aujourd’hui jusqu’à deux fois plus importante qu’il y a vingt-quatre ans. En outre, les auteurs démontrent que cette intensification des courants pousse certaines espèces tempérées à migrer et à se développer dans l’océan Arctique.

    #Réchauffement_climatique

  • Inégalités. Pour les tout-petits, genre et pouvoir s’alignent

    https://www.humanite.fr/inegalites-pour-les-tout-petits-genre-et-pouvoir-salignent-683114

    Une étude du CNRS menée dans trois pays observe que, chez les 3 à 6 ans, l’exercice de l’autorité est plus souvent associé à des images masculines. Et c’est encore plus vrai pour les garçons que pour les filles.

    On savait que les tout-petits étaient sensibles aux stéréotypes de genre. Une étude du CNRS, publiée la semaine dernière dans la revue scientifique Sex Roles, laisse penser qu’ils affectent aussi la perception qu’ils ont du pouvoir. « Dans les interactions entre des figures masculines et féminines, les enfants ont tendance à associer l’individu qui domine au masculin », a résumé à l’AFP Jean-Baptiste Van Der Henst, chercheur en sciences cognitives et coauteur de l’étude. Avec sa collègue Rawan Charafeddine, c’est leur 4e étude : « Nous travaillons depuis plusieurs années sur la représentation du pouvoir chez les jeunes enfants et c’est assez naturellement que, dans ce cadre, nous nous sommes intéressés à la question du genre », explique le chercheur.

    Pour en savoir plus, les auteurs ont mené une série de tests sur 900 enfants âgés de 3 à 6 ans en France, au Liban et en Norvège. Dans la première, les enfants devaient s’exprimer sur un dessin montrant deux personnages identiques, l’un dans une posture de domination, l’autre de subordination. À plus de 80 %, tous sexes et tous pays confondus, les enfants qui avaient compris la relation de subordination associaient le personnage ayant une posture de pouvoir au masculin. « Nous avons été très surpris de ces résultats. Nous pensions qu’il y aurait une différence de perception entre les enfants en Norvège et au Liban, or, ça n’a pas été le cas », souligne Baptiste Van Der Henst. À ce stade, cette uniformité des réponses reste difficile à comprendre. Les deux chercheurs appellent à la réalisation d’enquêtes complémentaires plus fines, prenant en compte la situation culturelle des familles, pour mieux en comprendre l’impact. « C’est aussi le rappel d’une certaine uniformité des cultures. Même dans un pays égalitaire au niveau légal comme la Norvège, la domination masculine n’a pas encore disparu des interactions quotidiennes », analyse Rawan Charafeddine, la coauteure de l’étude.

    Lors de la deuxième expérience, réalisée en France seulement, bonne nouvelle. Lorsqu’il s’agit de se représenter elles-mêmes, les filles ont plus tendance à se mettre en position de pouvoir. Confrontés à la même image que lors de la première expérience, une majorité d’enfants, tous sexes confondus, se projettent dans cette position du dominant. « Cela a infirmé l’hypothèse que nous avions après la première expérience. Nous pensions que la raison pour laquelle les filles attribuaient le caractère dominant aux hommes était qu’elles le dévalorisaient », explique Rawan Charafeddine. Une nuance existe pourtant. Les garçons se voient toujours dans la position du pouvoir, quel que soit le sexe de la personne en face. Les filles, elles, se projettent très majoritairement en dominantes quand l’autre personne est désignée comme une fille. Quand c’est un garçon, elles se positionnent de façon égale dans l’une ou l’autre des positions.
    Les garçons sont conscients de leur privilège de classe

    La même ambiguïté des filles s’observe dans la troisième expérience, conduite en France et au Liban. Cette fois, des marionnettes parées de façon explicite des attributs de genre sont montrées aux enfants. Ils devaient décider laquelle décidait des règles du jeu ou possédait plus d’argent. Là encore, plus de 70 % des garçons dans les deux pays et dans les deux scénarios désignent la poupée masculine comme dominante. Le pourcentage de filles faisant de même tombe en revanche entre 40 et 50 %. « Ce que ces différences montrent, c’est que les garçons sont conscients de leur privilège de classe. Les filles les voient aussi. Elles les vivent, mais elles trouvent ça injuste et veulent autre chose », analyse Rawan Charafeddine. Une révolte qui, selon elle, s’estompe avec l’âge, au fur et à mesure qu’elles intériorisent le fait que le pouvoir a plus de chance d’être aux mains des hommes , comme le montrent des expériences réalisées avec des adolescents. Au-delà de ce constat, elle estime que « cette étude appelle à parler aussi aux garçons des questions d’inégalités de genre, parce que pour l’instant ils ont l’air bien confortables dans leur position de dominants ».
    Camille Bauer

    #domination_masculine #privilège #sexisme

    • L’article dans Sex Roles (résumé uniquement)

      How Preschoolers Associate Power with Gender in Male-Female Interactions: A Cross-Cultural Investigation | SpringerLink
      https://link.springer.com/article/10.1007/s11199-019-01116-x

      Abstract
      Interactions between males and females often display a power imbalance. Men tend to adopt more dominant physical postures, lead conversations more, and are more likely to impose their will on women than vice versa. Furthermore, social representations typically associate males with a higher power than females. However, little is known about how those representations emerge in early childhood. The present study investigated whether preschool children from different countries assign more power to males than to females in the context of mixed-gender interactions. In Experiments 1a (n = 148) and 1b (n = 403), which implemented power through body postures, 4–6 year-old children from France, Lebanon, and Norway strongly associated power with a male character. Experiment 2 (n = 160) showed that although both French boys and girls identified themselves more with a dominant than with a subordinate posture, girls were less likely to do so in a mixed-gender context. In Experiment 3 (n = 213), which no longer used body postures, boys from Lebanon and France attributed more decision power and resource control to a male puppet than did girls. By investigating gender representations through interactions, the present study shows that children associate gender and power at an early age.

    • « Nous avons été très surpris de ces résultats. Nous pensions qu’il y aurait une différence de perception entre les enfants en Norvège et au Liban, or, ça n’a pas été le cas », souligne Baptiste Van Der Henst. À ce stade, cette uniformité des réponses reste difficile à comprendre. Les deux chercheurs appellent à la réalisation d’enquêtes complémentaires plus fines, prenant en compte la situation culturelle des familles, pour mieux en comprendre l’impact. « C’est aussi le rappel d’une certaine uniformité des cultures. Même dans un pays égalitaire au niveau légal comme la Norvège, la domination masculine n’a pas encore disparu des interactions quotidiennes », analyse Rawan Charafeddine, la coauteure de l’étude.

      De mes deux séjours de quelques semaines en Norvège, je retiens en effet que chez les gens, les structures de pouvoir sont aussi patriarcales que chez nous. J’étais certes chez un gros macho (dans le nord, près de Narvik, je précise, pas vers Arendal !) mais je voyais aussi qui dans le couple conduit la voiture, comment les gens distribuent la parole, ce genre de détails...

      @reka ?