Démission du premier ministre russe, Dmitri Medvedev, et de son gouvernement
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Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev, le 15 janvier à Moscou.
DMITRY ASTAKHOV / AFP
Cette annonce surprise intervient quelques heures après un discours de Vladimir Poutine annonçant des réformes de la Constitution.
Dmitri Medvedev a présenté, mercredi 15 janvier, au président russe la démission de son gouvernement, quelques heures après un discours du chef de l’Etat annonçant des réformes de la Constitution russe devant renforcer les pouvoirs du Parlement tout en préservant le caractère présidentiel du système politique qu’il pilote depuis vingt ans.
« Ces changements [ceux annoncés par M. Poutine], une fois adoptés, (…) apporteront des changements significatifs non seulement à toute une série d’articles de la Constitution, mais aussi à l’équilibre du pouvoir, du pouvoir exécutif, du pouvoir législatif, du pouvoir judiciaire, a expliqué, selon les agences russes, M. Medvedev. -Dans ce contexte, il est évident que nous, en tant que gouvernement de la Fédération de Russie, devons donner au président de notre pays les moyens de prendre toutes les mesures qui s’imposent. C’est pour cela (…) que le gouvernement dans son ensemble donne sa démission. »
Le président a remercié son premier ministre sortant et ses ministres, leur demandant d’expédier les affaires courantes jusqu’à la nomination d’une nouvelle équipe. « _Je veux vous remercier pour tout ce qui a été fait, exprimer ma satisfaction pour les résultats obtenus (…) même si tout n’a pas réussi », a-t-il déclaré.
Juste après l’annonce surprise de la démission du chef du gouvernement, Vladimir Poutine a désigné comme nouveau premier ministre le patron du fisc russe, Mikhaïl Michoustine, inconnu du grand public, selon les agences russes citant le Kremlin. En poste à la tête du service fédéral des impôts depuis 2010, M. Michoustine est une nomination inattendue. Il a néanmoins la réputation d’être un haut fonctionnaire efficace. Il a mis en place « le meilleur système de collecte d’impôts au monde », a affirmé la télévision d’Etat Rossiya-24.
« La Russie doit rester une république présidentielle forte »
Plus tôt dans la journée, lors de son allocution annuelle devant les membres du Parlement et les élites politiques, Valdimir Poutine a proposé la tenue d’un référendum sur les réformes envisagées. « Je juge nécessaire de soumettre au vote des citoyens du pays l’ensemble des révisions de la Constitution proposées », a-t-il déclaré dans son allocution, sans pour autant préciser le calendrier.
La principale mesure annoncée vise à renforcer le rôle du Parlement dans la formation du gouvernement, lui donnant la prérogative d’élire le premier ministre que le président sera alors obligé de nommer. Actuellement, la Douma confirme le choix du chef de l’Etat. Selon M. Poutine, il s’agit d’un changement « significatif » pour lequel il a jugé la Russie assez « mûre ». Le président ne semble, cependant, pas prendre trop de risques puisque les deux chambres du Parlement sont aujourd’hui dominées par des forces pro-Poutine et ne s’opposent jamais aux volontés du Kremlin.
Les propositions de réforme exposées par M. Poutine visent aussi à renforcer les pouvoirs des gouverneurs régionaux, à interdire aux membres du gouvernement et aux juges d’avoir des permis de séjour à l’étranger et à obliger tout candidat à la présidentielle à avoir vécu les 25 dernières années en Russie.