Le livre a l’air bien. Sur le même sujet, j’en profite pour reposter cet article qui était déjà mauvais il y a dix ans, avec Lincoln et Obama présentés comme des modèles démocratiques.
Démocratie & Internet à l’ère du numérique - Revue Critique d’Ecologie Politique
▻http://ecorev.org/spip.php?article854
De même, alors que dans son roman 1984
Orwell critique le communisme de 1948 qui
n’a nul besoin de l’internet pour contrôler la
population, il est étonnant de voir revenir sans
cesse l’argument selon lequel l’informatique
permettrait « l’Orwellisation » de la société [2] ;
d’autant que les technologies de surveillance
peuvent au contraire alléger la surveillance
effective et les forces de répression en étant
détournées [3].
Dans la ligne de la conclusion de L’immatériel,
nous postulons avec André Gorz que l’informatique
est une « technique ouverte », un « outil
convivial » (Illich), profitable à une écologie
définie comme « homéotechnique » (Sloterdijk).
A nous de nous focaliser sur l’essentiel : défendre notre liberté. En permanence à
reconquérir, elle est le fruit de l’aptitude des
humains à redéfinir l’autonomie et à mettre en
œuvre la démocratie dans un contexte social
et technologique donné. De ce point de vue,
l’internet renferme un extraordinaire potentiel
d’expression des droits civiques et de communication
des valeurs humaines (Manuel
Castells).
Internet c’est en effet la parole donnée à
chacun sans exclusive et quel que soit son
handicap, y compris celui d’appartenir à
une classe sociale défavorisée. Wikipédia en
est un exemple édifiant. La diffusion du
savoir et des connaissances n’est pas conditionnée
par le statut social de l’individu mais
par le contenu même de sa production.
L’évaluation des diplômes ne vient pas court-circuiter
sa participation. Pour autant il n’y
est pas produit n’importe quoi, grâce au
développement d’une vigilance critique qui
en régule le contenu.
« Face aux questions et métriques que
produisent les pratiques sur l’internet,
l’autorégulation et la critique constructive
des internautes eux-mêmes sont peut-être les
réponses les plus intéressantes au défi qui est
lancé en terme de démocratie. » (Hubert
Guillaud)
Internet c’est ainsi l’intelligence collective au
bénéficie de tou-te-s et la possibilité d’un
travail collaboratif qui permet à des
individus isolés d’entrer en contact, de se
mobiliser et de participer à des actions
collectives, comme ce fut le cas à Seattle
avec la coordination internationale des altermondialistes
via la toile, ou encore pour la
mobilisation des malades du Sida à l’échelle
mondiale.
Les outils de diffusion de cette intelligence
collective sont d’ores et déjà opérationnels.
Toujours dans cette idée de diffusion
démocratique, la télémédecine et le téléenseignement,
pratiques encore trop peu
développées principalement par manque de
volonté politique, pourraient dès aujourd’hui
améliorer grandement la qualité de l’accès
aux soins et aux savoirs.
L’Internet est une agora planétaire qui met à
mal les hiérarchies des ordres anciens distinguant
auteurs et lecteurs, experts et profanes.
la mise en lien via ce réseau permet la
construction d’une intelligence collective de
manière horizontale : une construction qui
parie sur la confiance et l’expertise des
individus et se fonde sur l’interactivité entre
citoyens et citoyennes responsables.
Le partage, maître mot du réseau comme de
la démocratie, est inscrit dans l’histoire de la
toile.
C’est à ces usages que peut s’adosser l’écologie-
politique, et permettre enfin une façon
plus écologique de faire de la politique,
grâce à une démocratie des minorités ancrée
dans le local, et le face à face, à l’opposé de
toute dictature majoritaire, pouvant constituer
à terme une véritable démocratie cognitive
en interaction entre agir local et pensée
globale (Jean Zin).
Je sais pas comment ils ont fait pour faire du retour-chariot dans tout le texte...