De l’interprétation du rap par le juge judiciaire
Philippe Piot, Gazette du Palais, le 12 février 2019
▻https://www.labase-lextenso.fr/gazette-du-palais/GPL341t1
Les propos disputés, précise la Cour de cassation, doivent être « éclairés par l’ensemble » du texte et tenir compte « du langage en usage dans le genre du rap ». Elle reconnaît qu’ils peuvent être regardés comme « outranciers, injustes ou vulgaires » mais elle retient, tout de suite, qu’ils entendent surtout « dénoncer le racisme prêté à la société française, qu’elle aurait hérité de son passé colonialiste ». Dès lors, la chambre criminelle juge qu’ils s’inscrivent « dans le contexte d’un débat d’intérêt général » qui les autorise. Pour la Cour de cassation, les extraits poursuivis ne contiennent « même implicitement, aucun appel ni exhortation à la discrimination, la haine ou la violence contre quiconque ». Dès lors, les limites à la liberté d’expression n’ont pas été dépassées.
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