• La droitisation saisie par la rhétorique de « l’insécurité culturelle »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/11/29/la-droitisation-saisie-par-la-rhetorique-de-l-insecurite-culturelle_1797924_

    Cette dynamique a contribué à la diffusion d’une fiction sociale dans laquelle les populations d’origine arabo-musulmane représentaient quant à elles un corps unifié socialement, culturellement et religieusement.

    Cette cristallisation entre la représentation d’un « nous » composé d’individus épars en concurrence, et un « eux » imaginé comme solidaire, entraîne dans l’imaginaire des populations une coagulation des insécurités : physique, économique, culturelle, elles ne constituent en fait qu’un seul bloc pour de nombreuses personnes, déplaçant ainsi sur une critique des populations d’origine arabo-musulmane le rapport entre les transformations de l’économie et des technologies et nos modes de vie.

    Ce sentiment d’insécurité culturelle est encore plus vivace chez ceux à qui est affirmé qu’ils ne sont pas adaptés à la mondialisation et à ses conséquences sur nos structures économiques.

    #Extrême_droite #intégration

  • Coups de force permanents

    des régimes « postdémocratiques », où le scrutin n’est qu’un prétexte, et où l’essentiel du pouvoir se passe ailleurs

    Enfin quelqu’un qui ose égratigner notre sacro-sainte démocratie, et qui laisse suggérer que nous avons là un modèle à dépasser... D’autant plus que, avec le recul de l’esprit républicain, avec le triomphe de l’individualisme cupide, un certain sens de l’honneur, de l’intérêt général et une certaine éthique, ont purement et simplement disparu... Au profit de querelles et coups-bas de petits merdeux arrivistes, dont Sarkozy et Copé sont les plus beaux spécimens...

    On a comparé la lutte autour de la présidence UMP aux cafouillages que l’on a pu constater en Afrique, après telle ou telle élection. Ce n’est pas suffisant. Il faut rattacher cette histoire exemplaire à ce que l’on voit émerger un peu partout : des régimes « postdémocratiques », où le scrutin n’est qu’un prétexte, et où l’essentiel du pouvoir se passe ailleurs.

    Le politologue britannique Colin Crouch a analysé ce phénomène au début des années 2000, en expliquant pourquoi, peu à peu, les intérêts privés et la puissance des lobbies, financiers, médiatiques et autres, vidaient la démocratie de son sens et de sa substance, et cela même en Europe (la chancelière Angela merkel elle-même a été traitée de postdémocrate par le philosophe Jürgen Habermas).

    Mais il y a encore plus frappant, et on en a un exemple avec l’UMP et ses nombreuses commissions faussement indépendantes (Cocoe, Conare) : dans cet univers postdémocratique, les politiques ont du mal à respecter la séparation des pouvoirs. Le législatif n’est qu’une ombre et le judiciaire doit filer doux. On crée, à côté, des commissions à sa botte. Fini donc les coups d’Etat, nous voilà entrés dans l’ère des coups de force permanents.

    #démocratie #illusion #corruption #pouvoir

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/11/29/coups-de-force-permanents_1797925_3232.html