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  • Bannon, le magnat chinois et le virus : comment ils créèrent une star des médias de droite [novembre 2020]
    https://www.nytimes.com/fr/2020/11/27/business/media/bannon-chine-coronavirus-medias.html

    Au départ, la Dre Li-Meng Yan souhaitait garder l’anonymat. C’était la mi-janvier, et la jeune femme, chercheuse à Hong Kong, avait commencé à entendre des rumeurs au sujet de l’émergence en Chine continentale d’un virus nouveau et dangereux, dont le gouvernement minimisait l’importance. Craignant pour sa sécurité personnelle et sa carrière, elle contacta son animateur de chaîne YouTube préféré, connu pour ses critiques du régime chinois.

    Quelques jours plus tard, l’animateur en question [Wang Dinggang, alias Lu De] annonçait à ses 100 000 abonnés que le coronavirus avait été volontairement disséminé par le Parti communiste chinois. Il ne pouvait pas nommer le lanceur d’alerte, disait-il, parce que les autorités risquaient de faire “disparaître” cette personne.

    En septembre, la Dre Yan avait renoncé à toute prudence. Elle est apparue sur la chaîne américaine Fox News pour affirmer, sans preuve et devant des millions de téléspectateurs, que le coronavirus était une arme biologique développée par la Chine.

    Du jour au lendemain, elle devint la coqueluche des médias de droite. Les principaux conseillers du président américain Donald Trump et les experts conservateurs la qualifiaient d’héroïne. Presque aussi rapidement, son interview a été signalée sur les réseaux sociaux comme contenant des “fausses informations”. Des scientifiques ont par ailleurs rejeté les conclusions de ses recherches en disant qu’il s’agissait d’une polémique déguisée en pseudoscience.

    Son ascension est le produit de la collaboration entre deux groupes distincts, mais dont l’alliance ne cesse de se renforcer, et qui colportent la désinformation : un pan restreint mais actif de la diaspora chinoise, d’une part, et la très influente extrême droite américaine, de l’autre.

    Les deux groupes ont vu dans la pandémie l’occasion de promouvoir leurs objectifs. Pour ceux de la diaspora chinoise qui veulent faire tomber le régime chinois, les affirmations infondées de la Dre Yan étaient d’excellents leviers pour parvenir à leurs fins. Quant aux conservateurs américains, ils y ont vu le moyen d’exploiter un sentiment antichinois en pleine croissance et de détourner l’attention de la mauvaise gestion de la pandémie par l’administration Trump.

    [...] Le parcours de Li-Meng Yan a été soigneusement orchestré par Guo Wengui, un milliardaire chinois qui a fui son pays, et Stephen K. Bannon, un ancien conseiller de Donald Trump.

    Les deux hommes ont fait venir la jeune femme par avion aux États-Unis, lui ont fourni un logement sur place, l’ont formée à la prise de parole devant les caméras et aidée à obtenir des interviews avec des animateurs conservateurs populaires comme Tucker Carlson et Lou Dobbs, qui ont des émissions sur Fox News.

    [...] Dès l’arrivée de la Dre Yan aux États-Unis, M. Bannon, M. Guo et leurs alliés entreprirent de la relooker en une lanceuse d’alerte qui passerait bien auprès du public américain.

    Ils l’installèrent dans un “endroit sûr” à l’extérieur de la ville de New York et engagèrent des avocats, dit M. Bannon. L’anglais n’étant pas sa langue maternelle, ils ont recruté un coach média. Comme la Dr Yan l’a elle-même raconté plus tard, l’ancien conseiller de Donald Trump lui a également demandé d’écrire une série d’articles résumant ses prétendues preuves.

    “Assurez-vous de pouvoir démontrer tout cela logiquement”, se rappelle lui avoir dit M. Bannon.

    M. Bannon et M. Guo cherchent ouvertement, depuis des années, à provoquer la chute du Parti communiste chinois.

    Guo Wengui, qui est aussi connu sous le nom de Miles Kwok, était un magnat de l’immobilier en Chine, bien introduit auprès de hauts responsables du Parti, avant de fuir le pays il y a environ cinq ans à la suite d’allégations de corruption. Depuis, il se désigne lui-même comme un combattant de la liberté, mais beaucoup sont sceptiques quant à ses motivations réelles.

    Steve Bannon, qui a patrouillé sur la mer de Chine méridionale lorsqu’il était jeune officier de la marine, s’intéresse depuis longtemps à la Chine. Pendant son séjour à la Maison-Blanche, il a conseillé à M. Trump d’adopter une approche ferme envers le pays, qu’il décrit comme “la plus grande menace existentielle à laquelle les États-Unis ont jamais fait face”.

    [...] En la personne de Li-Meng Yan, les deux hommes ont trouvé pour leur campagne un visage idéal.

    Elle a révélé son identité pour la première fois le 10 juillet lors d’une interview de 13 minutes sur le site web de Fox News. Elle y affirmait que le gouvernement chinois avait dissimulé des preuves de la transmission du virus entre humains. Sans preuve aucune, elle accusait des professeurs de l’Université de Hong Kong d’avoir participé aux manœuvres visant à étouffer l’affaire. (L’établissement a rapidement démenti ses accusations, les qualifiant de “ouï-dire”.)

    “Si je suis venue aux États-Unis, c’est pour livrer la vérité sur la Covid-19”, disait-elle.

    À dessein, elle ne faisait aucune mention de M. Guo ou de M. Bannon.

    Dans sa propre émission, M. Guo raconte avoir dit à la Dre Yan : “Ne parle pas de Bannon, ne parle pas de Guo Wengui. Si tu parles de nous, les Américains d’extrême gauche t’attaqueront et diront que tu poursuis des objectifs politiques.”

    Après la première interview sur Fox News, la Dre Yan entrepris une vaste tournée des médias de droite où elle abordait les sujets chers aux conservateurs. Elle a affirmé qu’elle prenait de l’hydroxychloroquine pour se protéger du virus, même si la FDA, l’agence américaine chargée d’autoriser la vente de médicaments, avait averti que le médicament n’était pas efficace. Elle a laissé entendre que l’Organisation mondiale de la santé avait contribué à dissimuler l’ampleur de l’épidémie.

  • Un Invader déploie son art à travers Paris - The New York Times
    https://www.nytimes.com/fr/2023/02/12/world/europe/paris-space-invader-street-art.html

    J’adore !!!

    PARIS — Tout a commencé dans une petite rue pavée vers la place de la Bastille.

    Un artiste fixait au mur un Martien en mosaïque inspiré du personnage de Space Invaders, jeu vidéo pionnier de 1978. Ses carreaux de salle de bain tenaient lieu de pixels.

    Un an plus tard, il en avait installé 146 autres — sur des monuments, des ponts et des trottoirs.

    Un jour, alors qu’il cimentait une oeuvre contre un mur d’église, la police l’emmena au poste. Sa première arrestation. Il en a collé dix à l’intérieur du Louvre sans être repéré.

    “J’ai envahi l’espace public avec une mosaïque d’un petit personnage dont le rôle est d’envahir,” explique l’artiste qui se fait appeler Invader, interviewé dans l’espace privé d’une galerie parisienne qui expose son travail. “Je me suis dit que j’avais trouvé un truc, là, comme les grands artistes trouvent leur style”.

    #Art #Street_art #Invader

  • À la racine des malheurs d’Haïti : des réparations aux esclavagistes
    https://www.nytimes.com/fr/2022/05/20/world/haiti-france-dette-reparations.html

    En 1791, les esclaves haïtiens réussissent l’impensable.Ils chassent les colons français et fondent un nouveau pays. La France fera payer cet affront à leurs descendants — en espèces. Le montant payé est resté un mystère, jusqu’à aujourd’hui. Pour trouver la réponse, le Times a parcouru des archives centenaires. Le principal bénéficiaire du prêt à Haïti de 1875 est le Crédit Industriel et Commercial, une banque qui participé au financement de la tour Eiffel. Source : The New York Times

    • Le café est au cœur de la vie en Haïti depuis près de trois siècles, quand les esclaves ont défriché des montagnes pour faire place aux premiers caféiers. La colonie, qui s’appelait alors Saint-Domingue, est devenue le premier fournisseur en café et en sucre des cuisines de Paris et des cafés de Hambourg, générant des fortunes exceptionnelles pour un grand nombre de familles françaises. De l’avis de beaucoup d’historiens, c’était aussi la colonie la plus violente du monde.

      Les ancêtres d’Adrienne Present ont mis fin à cette situation en 1791 par la première révolte d’esclaves victorieuse du monde moderne. Elle aboutit en 1804 à la création d’une nation nouvelle et indépendante, plusieurs décennies avant que la Grande-Bretagne n’abolisse l’esclavage ou que la guerre de Sécession n’éclate en Amérique.

      Après l’indépendance du pays, plusieurs générations de Haïtiens ont pourtant été contraints d’indemniser les héritiers de leurs anciens maîtres esclavagistes. Parmi celles-ci : l’impératrice du Brésil, le gendre du tsar russe Nicolas Ier, le dernier chancelier impérial d’Allemagne, et le général Gaston de Galliffet, surnommé le “massacreur de la Commune” après sa répression sanglante de l’insurrection parisienne de 1871.

      Ce fardeau a pesé sur Haïti jusque dans le courant du 20ème siècle. Les richesses que les ancêtres d’Adrienne Present tiraient de la terre ont généré d’immenses profits pour le Crédit Industriel et Commercial, ou CIC, une banque qui a co-financé la tour Eiffel, et pour ses investisseurs. Depuis Paris, ils ont eu, pendant des décennies, la mainmise sur les finances haïtiennes. Le CIC fait aujourd’hui partie de l’un des plus importants conglomérats financiers d’Europe.

      #soft_paywall

  • Hausse de 52 % en 2020 des actes anti-musulmans par rapport à 2019. Les discriminations poussent désormais de nombreux musulmans à quitter le pays. Une info que vous ne lirez pas dans les gazettes hexagonales…
    https://www.nytimes.com/fr/2022/02/13/world/europe/musulmans-france-exil-discrimination.html?smid=tw-share

    Le départ en sourdine des musulmans de France
    Alors que l’immigration domine la campagne présidentielle, l’émigration accrue de Français musulmans témoigne d’une crise plus profonde pour le pays.

    PARIS — La France et son âme meurtrie sont le personnage invisible de chacun des romans de Sabri Louatah et de la série évènement qu’il a écrite. Il évoque son “amour sensuel, charnel, viscéral” pour la langue française et son fort attachement à sa ville d’origine, Saint-Étienne, baignant dans la lumière caractéristique de la région. Il suit de près la campagne des prochaines élections présidentielles.

    Mais M. Louatah fait tout cela depuis Philadelphie, devenue sa ville d’adoption depuis les attentats de 2015 en France par des extrémistes islamistes qui ont fait 130 victimes et profondément traumatisé le pays. Avec le raidissement de l’opinion qui a suivi à l’égard de tous les Français musulmans, il ne se sentait plus en sécurité dans son propre pays. Un jour, on lui a craché dessus et on l’a traité de “sale Arabe”.

    “C’est vraiment les attentats de 2015 qui m’ont fait partir — j’ai compris qu’on n’allait pas nous pardonner,” déplore M. Louatah, 38 ans, le petit-fils d’immigrés algériens. “Quand on vit dans une grande ville démocrate sur la côte Est, on est plus tranquille que dans Paris, où on est au cœur du chaudron.”
    “C’est vraiment les attentats de 2015 qui m’ont fait partir — j’ai compris qu’on n’allait pas nous pardonner,’’ dit Sabri Louatah, chez lui à Philadelphia le mois dernier.

    A l’approche des élections d’avril, les trois principaux rivaux du président Emmanuel Macron — qui devraient cumuler près de 50% des voix, selon les sondages — mènent des campagnes anti-immigration qui attisent des craintes que la nation serait confrontée à une menace civilisationnelle de la part d’envahisseurs non-européens. Le thème est au cœur de leurs programmes, bien qu’en réalité le nombre d’immigrés en France reste derrière la plupart des autres pays d’Europe.

    Une question est pourtant à peine abordée, celle de l’émigration. Cela fait des années que la France perd des professionels hautement qualifiés partis chercher plus de dynamisme et d’opportunités ailleurs. Parmi eux, d’après des chercheurs universitaires, on trouve un nombre croissant de Français musulmans qui affirment que la discrimination a été un puissant facteur de leur départ et qu’ils se sont sentis contraints de quitter la France en raison d’un plafond de verre de préjugés, d’un questionnement persistant au sujet de leur sécurité et d’un sentiment de non-appartenance.

    Ni les politiciens ni les médias n’évoquent ce flux, alors même qu’il témoigne, selon les chercheurs, de l’échec de la France à garantir un ascenseur social même aux membres les plus brillants de l’une de ses plus importantes minorités, d’une “fuite des cerveaux” de ceux qui pourraient servir de modèles d’intégration.

    “Ces personnes vont participer à l’économie de pays comme le Canada et la Grande-Bretagne,’’ constate Olivier Esteves, professeur au Centre d’Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales de l’Université de Lille, où une enquête a été menée auprès de 900 Français musulmans émigrés, dont des entretiens approfondis avec 130 d’entre eux. “La France se tire une grosse balle dans le pied.”

    Les Français musulmans, 10 % de la population selon les estimations, occupent une place étrangement disproportionnée dans la campagne — même si leurs voix se font peu entendre. C’est une indication non seulement du profond traumatisme infligé par les attentats de 2015 et 2016, qui ont fait des centaines de victimes, mais aussi d’années de débats en France autour des questions identitaires et de ses rapports non résolus avec ses anciennes colonies.

    Ils sont associés à la criminalité ou à d’autres fléaux sociaux par le biais d’expressions-choc telles que “les zones de non-France”, décrites par Valérie Pécresse, la candidate de centre-droit actuellement au coude-à-coude avec la cheffe de file d’extrême droite Marine Le Pen pour la deuxième place derrière M. Macron. Ils sont pointés du doigt par le commentateur de télévision et candidat d’extrême-droite Éric Zemmour, qui a déclaré que les employeurs avaient le droit de refuser des Noirs et des Arabes.

    Pour ceux qui l’observent depuis l’étranger, la tournure de la campagne attise leurs craintes. C’est le cas de Sabri Louatah et d’autres comme lui ayant fait le choix de partir, et qui évoquent avec colère et résignation leur pays d’origine où il leur reste de la famille et des liens forts.

    Les pays où ils se sont installés, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, sont loin d’être des paradis libres de discriminations à l’encontre des musulmans ou d’autres groupes minoritaires. Ceux qui ont été interrogés affirment néanmoins y avoir trouvé davantage d’opportunités et d’acceptation. Certains déclarent que c’est hors de France que, pour la première fois, le simple fait qu’ils soient français n’est pas remis en question.

    “Il n’y a qu’à l’étranger que je suis français,” dit Amar Mekrous, 46 ans, qui a grandi en banlieue parisienne auprès de parents immigrés. “Je suis français, je suis marié à une Française, je parle français et je vis français. J’aime la bouffe, la culture françaises. Mais dans mon pays, je ne suis pas français.’’

    Oppressé par la suspicion qui pesait sur les Français musulmans après les attentats de 2015, M. Mekrous est parti s’installer à Leicester, en Angleterre, avec sa femme et leurs trois enfants.

    En 2016, il a créé un groupe Facebook pour les Français musulmans du Royaume-Uni qui compte désormais 2 500 membres. Les arrivées étaient nombreuses avant le Brexit, dit-il, ajoutant qu’il s’agissait principalement de jeunes familles et de mères célibataires qui peinaient à trouver un emploi en France en raison du fait qu’elles portaient le voile.

    Ce n’est que récemment que les chercheurs universitaires ont commencé à dresser un portrait des musulmans français qui sont partis. Il inclut un projet de recherche sur l’émigration des Français musulmans mené par des chercheurs affiliés à l’Université de Lille et au Centre national de la recherche scientifique, ou CNRS.

    Par ailleurs, des chercheurs de trois autres universités — celle de Liège et la KU Leuven en Belgique, et celle d’Amsterdam aux Pays-Bas — travaillent ensemble sur une étude de l’émigration de musulmans depuis la France, mais aussi depuis la Belgique et les Pays-Bas.

    Pour le chercheur français Jérémy Mandin, qui a participé à cette étude depuis l’Université de Liège, nombre de jeunes Français musulmans étaient désanchantés par le fait “d’avoir joué selon les règles, d’avoir fait tout ce qu’on ce qu’on leur avait dit et, au final, de ne pas accéder à une vie désirable.”

    Elyes Saafi, 37 ans, responsable marketing de la branche londonienne de la société financière américaine StoneX, a grandi à Remiremont, dans l’est de la France, où ses parents se sont établis à leur arrivée de Tunisie dans les années 1970. Son père manoeuvrait un métier à tisser dans une usine textile.

    Comme ses propres parents, Elyes Saafi a refait sa vie dans un nouveau pays. À Londres, il a rencontré sa femme Mathilde, une Française, et trouvé une mixité décomplexée qui est inimaginable en France.

    “Quelque chose qui m’a marqué ici, c’est le fait d’avoir des repas, des dîners corporate, où il y a un buffet végétarien, un buffet halal, mais que tout le monde se mélange,” raconte-t-il. “Le CEO vient et il a un turban sur la tête, et malgré tout il vient et côtoie ses employés.”

    La France manque aux Saafi, mais ils ont décidé de ne pas rentrer, en partie par inquiétude pour leur fils âgé de deux ans.

    “Au Royaume-Uni je ne suis pas inquiète d’élever un enfant Arabe”, dit Mme Saafi.

    Les actes anti-musulmans étaient en hausse de 52 % en 2020 par rapport à l’année précédente, d’après les plaintes relevées par la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme. Les incidents se sont multipliés depuis dix ans, avec un pic en 2015. En 2017, une rare enquête publique révélait que les jeunes hommes perçus comme Arabes ou Noirs étaient 20 fois plus susceptibles d’être soumis à un contrôle d’identité par la police.

    Sur le marché du travail, les candidats avec des noms Arabes ont 32 % moins de chances d’être contactés pour un entretien d’embauche, selon un rapport gouvernemental publié en novembre dernier.

    Malgré ses diplômes de droit européen et de gestion de projet, Myriam Grubo, 31 ans, dit qu’elle n’a jamais réussi à trouver d’emploi en France. Après une demi-douzaine d’années à l’étranger — Genève d’abord, à l’Organisation Mondiale de la Santé, puis au Sénégal à l’Institut Pasteur de Dakar — elle est revenue à Paris chez ses parents. Elle cherche un emploi — à l’étranger.

    “Me sentir étrangère dans mon pays me pose un problème,” dit-elle, ajoutant qu’elle a envie qu’on la “laisse tranquille” pour pratiquer sa foi.

    Rama Yade, secrétaire d’État chargée des droits humains sous la présidence de Nicolas Sarkozy, estime que le déni par la France de problèmes comme les violences policières n’a fait qu’aggraver les choses. À ses yeux, la fronde actuelle contre le “wokisme” en France — ou les idées américaines de justice sociale supposément “woke” — n’est “rien d’autre qu’un prétexte pour ne plus s’attaquer aux discriminations.”

    Née au Sénégal dans une famille musulmane, Rama Yade voulait croire que sa nomination au poste de secrétaire d’État en 2007 serait “le point de départ". Mais après une candidature malheureuse à l’élection présidentielle de 2017, elle est partie pour les États-Unis.

    “Mon plafond de verre était politique,” analyse Mme Yade, 45 ans, maintenant directrice du pôle Afrique à l’Atlantic Council, un think-tank basé à Washington.

    Pour elle, l’accent que met la campagne présidentielle sur l’immigration est “la consécration de 20 ans de pourrissement” d’une culture politique obsédée par l’identité nationale. Elle a quitté son parti politique — dont Valérie Pécresse est actuellement la candidate aux élections — car il est, dit-elle, devenu “très hostile à tout ce qui ne représentait pas une version fantasmée de l’identité française.”

  • Xavier Niel et Hectar : le pari d’une agriculture d’un nouveau genre - The New York Times

    Demain, l’agriculture française : high-tech avec des weekends ‘off’

    Hectar, l’école financée par Xavier Niel, veut rendre l’agriculture plus rentable, plus attractive, “plus sexy” au moyen de la technologie. D’autres en France s’y essaient déjà.

    YVELINES, France — À l’ouest de Paris, une ferme centenaire au cœur de la verdure s’est transformée en campus de start-up. Ici, des codeurs apprennent à programmer un robot moissonneur, des jeunes citadins conçoivent des vignobles et des exploitations agricoles guidés par l’intelligence artificielle, et peaufinent leurs présentations pour les investisseurs.

    Dans un champ voisin, des étudiants inspectent des vaches équipées de colliers de style Fitbit (montres électroniques) traquant leur état de santé, puis se dirigent vers une grange transformée en open-space moderne (avec machine à cappuccino). Là, penchés sur leurs ordinateurs portables, ils étudient les techniques d’agriculture les plus rentables pour inverser le changement climatique par l’agriculture.

    Ce groupe d’étudiants fait partie d’un nouveau projet d’entreprise agricole peu orthodoxe dénommé Hectar. La plupart d’entre eux n’ont jamais côtoyé de vaches et encore moins mis les pieds dans un champ de roquette bio.

    Mais une crise guette la France : une grave pénurie d’agriculteurs. Et ce qui compte le plus, c’est que les étudiants réunis sur ce campus soient innovants, d’origines diverses et surtout motivés pour travailler dans un secteur qui a désespérément besoin d’eux pour survivre.

    “Nous devons attirer une génération entière de jeunes pour changer l’agriculture, produire mieux, moins cher et plus intelligemment,” explique Xavier Niel, milliardaire français de la tech et bailleur de fonds principal de Hectar. M. Niel, qui depuis des décennies est un trublion du milieu statique de l’entreprise française, a désormais rejoint un mouvement en plein essor visant à transformer l’agriculture française — qui est sans doute le secteur le plus protégé du pays.

    “Et pour réussir ça,” précise-t-il, “il faut rendre l’agriculture sexy.”❞

    #robotique_agricole

  • En préparation d’un (potentiel) projet avec une compagnie de théâtre dont le site fera partie intégrante de la création finale, j’ai commencé à recenser des exemples et outils (dont certains trouvé ici même) pour mettre en place une narration sur le web.

    Si vous avez des exemples et des outils à ajouter, je suis preneur.

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    LES EXEMPLES

    http://www.framescollection.com/tunnelrats.html
    Peu de technique, mais une narration forte illustrée et rythmée graphiquement

    http://www.framescollection.com/manly.html
    essentiellement graphique mais peu adaptable sur mobile

    https://projects.lukehaas.me/scrollify/examples/apple
    principalement des animations visuelles et peu de texte

    https://projects.lukehaas.me/scrollify/examples/layered-scrolling
    joue principalement sur les fonds (image ou vidéos) et peu de texte

    http://computer-grrrls.gaite-lyrique.net
    joue principalement sur le rythme des blocs de contenu

    https://brest1937.kubweb.media/episode/heritage
    alterne animations et contenus textes/vidéos

    https://www.nytimes.com/interactive/2015/09/17/nyregion/st-patricks-cathedral-pope-francis-visit.html
    très simple, repose sur l’image

    https://www.liberation.fr/apps/2019/02/paris-populaire
    moins linéaire, on doit se balader sur la carte pour avoir accès aux contenus

    https://fabre.montpellier3m.fr/Correspondance d’@arno
    pour l’alternance de texte à lire (défilement vertical) et des photos des pages manuscrites (défilement horizontal)

    https://www.bloomberg.com/graphics/2015-auto-sales
    haut niveau, avec animation de #SVG et tout

    https://www.theguardian.com/us-news/ng-interactive/2015/oct/19/homan-square-chicago-police-detainees
    idem, gros niveau, The Guardian quoi

    https://geoculture.fr/musiques-et-danses-traditionnelles-du-limousin tout en SPIP / Noizetier par @rastapopoulos et @drbouvierleduc (cf commentaire)
    Site plus archivé mais tjs visible via https://web.archive.org/web/20190904140136/https://geoculture.fr/faire-bonne-chere-en-limousin

    https://www.nytimes.com/fr/2022/05/20/world/haiti-france-dette-reparations.html
    Pour l’intro et le zoom sur le carte

    https://uploads.knightlab.com/storymapjs/27497e92f064ef5616553b1c97c91106/walking-tour/index.html
    pour la navigation dans la carte

    https://www.women-in-type.com
    Pour les animations sur les images dans le déroulé de la page (entête et diaporama) et le filtrage des listes (menu en « sticky ») qui identifie bien les parties

    https://fos200ans.fr
    Pour la double navigation immersive/cartographique et l’organisation des ressources par périodes.

    https://www.tdg.ch/inegalites-ecologiques-ultrariches-et-superpollueurs-347025086713

    https://media.lesechos.fr/infographie/tenet
    Pour la double navigation chronologique (les timelines) / géographique (les flèches sous le globe)

    https://ig.ft.com/generative-ai

    https://tympanus.net/codrops/demos/?tag=scroll
    Pas mal d’exemples (attention, il y a à boire et à manger)

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    LES OUTILS

    How to implement #scrollytelling with six different libraries partagé par @fil
    https://pudding.cool/process/how-to-implement-scrollytelling

    Scrollama is a modern & lightweight #JavaScript library for scrollytelling using IntersectionObserver in favor of scroll events.
    https://github.com/russellgoldenberg/scrollama

    Scroll Btween partagé par @b_b
    Tween any CSS values on any DOM element in relation with its position into the viewport.
    https://olivier3lanc.github.io/Scroll-Btween

    Scrollify , A #jQuery plugin that assists scrolling and smoothly snaps to sections.
    https://projects.lukehaas.me/scrollify

    ScrollStory is a jQuery plugin for building scroll-based stories. Rather than doing a specific task, it aims to be a tool to help solve general problems.
    https://sjwilliams.github.io/scrollstory

    Vivus is a lightweight JavaScript class (with no dependencies) that allows you to animate SVGs, giving them the appearence of being drawn.
    https://maxwellito.github.io/vivus

    graph-scroll takes a selection of explanatory text sections and dispatches active events as different sections are scrolled into to view. These active events can be used to update a chart’s state.
    https://github.com/1wheel/graph-scroll

    enter-view . Dependency-free JavaScript library to detect when element enters into view. See demo. It uses requestAnimationFrame in favor of scroll events for less jank.
    https://github.com/russellgoldenberg/enter-view

    Projects | Knight Lab partagé par @klaus
    https://seenthis.net/messages/792645

    revealjs The HTML Presentation Framework partagé par @alexcorp en commentaire
    https://revealjs.com

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    TAGS SUR SEENTHIS

    #art_directed_article / #scrollytelling, #narration et #Nouvelles_narrations / #webdoc / #longforms

    #webdev #spip_recette

  • Ne pas voir la race par André Gunthert
    http://imagesociale.fr/9471

    La discussion est vive sur le dernier ouvrage du sociologue Stéphane Beaud et de l’historien Gérard Noiriel, Race et sciences sociales, paru aux éditions Agone. Je ne suis pas spécialiste du sujet, et je n’ai pas encore lu le livre – on peut donc considérer comme tout à fait superflu l’expression d’un avis si peu autorisé. Oui mais voilà, en relisant par hasard ma propre réaction à la sortie du film Avatar et ses commentaires, en décembre 2009, quelle n’est pas ma surprise de me voir défendre une position à la Beaud et Noiriel, autrement dit « aveugle à la race » (colorblind).

    C’est donc d’abord à une autocritique que je me livrerai ici. Cette introspection n’est pas désintéressée : la conversation qui a accueilli un billet que j’ai consacré à la réception d’un dessin de Xavier Gorce a illustré une nouvelle fois un problème rencontré dès l’ouverture de ce blog (« Ne pas voir le sexisme », 21/11/2014), soit les limites de l’argumentation rationnelle dans le cas où deux visions s’opposent.

    A plus de dix ans d’écart, ma vision d’Avatar me paraît aujourd’hui caractéristique de la colorblindness – qui est aussi un trait essentiel d’un film qui repeint en bleu des Aliens manifestement inspirés de la légende amérindienne. Comme l’explique alors la journaliste Annalee Newitz : « C’est un fantasme sur les races raconté du point de vue de personnes de race blanche »...

    • Race et sciences sociales. Essai sur les usages publics d’une #catégorie
      https://api.agone.org/img/470/470/resize/media/original_images/Agone_Epreuves_Race_Com.jpg

      Pour les marxistes, les ouvriers qui manquaient de « conscience de classe » étaient aliénés, victimes de l’idéologie dominante. Grâce aux intellectuels qui disposaient de la bonne théorie révolutionnaire, ils retrouveraient leur véritable identité. À l’opposé, Bourdieu défend l’idée que c’est en respectant l’autonomie de la science que le sociologue peut échapper aux travers de l’intellectuel engagé et la sociologie jouer un rôle utile dans la cité. Car produire des connaissances sur les acteurs du monde social, ce n’est pas parler à leur place, ni leur dire comment se comporter. Là où règnent les injustices, les inégalités et les discriminations, c’est avant tout à mettre en lumière ces vérités que la science sociale doit s’attacher.

      La « #question_raciale » occupe désormais la place publique. Les auteurs de ce livre ont voulu sortir de l’agenda médiatique et politique et mettre le débat sur le terrain de l’autonomie des sciences sociales. Ils reviennent sur l’histoire des enjeux politiques et savants qui se sont noués au xixe siècle autour de la notion de race, pour éclairer les débats actuels et les inscrire dans la continuité de la science sociale telle que la concevaient Durkheim, Weber et Bourdieu. Pour ne pas s’en tenir à des visions trop générales ou théoriques, ils proposent aussi l’analyse d’un « scandale racial » particulier, celui des « quotas » dans le football.

      https://agone.org/livres/9782748904505/raceetsciencessociales
      #livre #race #races #sciences_sociales #Stéphane_Beaud #Gérard_Noiriel

  • Nicolas Cadène, à l’avant-poste du combat pour la laïcité
    Jan. 1, 2021- By Roger Cohen - The New York Times
    https://www.nytimes.com/fr/2021/01/01/world/europe/cadene-laicite-islamisme-1905.html

    Il défend le modèle français de la laïcité mais déplore que “dans les faits, l’égalité n’est pas réelle, la liberté non plus et la fraternité encore moins”.

  • #MeToo : dans la gastronomie, l’espoir d’un changement
    https://www.mediapart.fr/journal/france/261220/metoo-dans-la-gastronomie-l-espoir-dun-changement?onglet=full

    Mediapart a recueilli pendant plusieurs mois des dizaines de témoignages de salarié·e·s de la restauration. Violences physiques, psychologiques, sexuelles, propos racistes et homophobes, conditions de travail éprouvantes : le tableau est atterrant. De plus en plus de voix s’élèvent pour que ça change.

    e me suis demandé si j’allais m’embarquer dans cette affaire. Je sais qu’il a une puissance financière et médiatique que je n’ai pas, mais j’ai réfléchi. J’ai peur, mais j’ai encore plus peur d’avoir des regrets. » Florence Chatelet, 41 ans, est la patronne de By DEHESA, qui fournit depuis 2011 des produits artisanaux d’exception à de nombreux chefs étoilés, au Canada, en Europe et en Asie.

    Le 27 novembre, comme Libération l’a révélé, elle a déposé plainte à Paris contre le chef Guy Martin, pour viol et agression sexuelle. Une enquête préliminaire a été ouverte le 2 décembre par le parquet de Paris.

    Entre 2014 et 2015, Florence Chatelet vend ses produits à deux restaurants dont la carte est supervisée par Guy Martin, également chef et propriétaire du très chic Grand Véfour, deux étoiles Michelin depuis 2008.

    En 2015, au terme d’un rendez-vous professionnel en face-à-face, Florence Chatelet raconte qu’il l’aurait « plaquée contre la porte ». « Il commence à m’embrasser dans le cou, sur la bouche, il touche mon corps, je sens sa main sur mes fesses et sur mon sexe. Je lui ai mis un coup de genou dans les couilles et je me suis barrée », affirme-t-elle. Depuis ce jour, dit-elle, « ma relation commerciale avec le groupe Guy Martin a cessé ».

    Florence Chatelet prétend n’avoir parlé à personne de ce qui s’est passé ce jour-là jusqu’en 2017 : « J’ai réalisé que j’ai été traversée d’abord par un sentiment de honte, puis une certaine forme de dissociation entre mon esprit et mon corps. Je ne pouvais pas l’accepter. »

    De son côté, Guy Martin, via son service presse, indique qu’il « n’a aucune information sur le dépôt d’une plainte et n’a pas de commentaire à faire. Il conteste formellement les accusations portées contre lui, comme il l’a déjà fait lorsqu’elles ont été avancées pour la première fois ». Il est présumé innocent.

    Un secteur en ébullition

    Depuis le printemps, le milieu de la restauration, durement éprouvé par le Covid-19, est en ébullition. Fin mars, un questionnaire est lancé sur les violences en cuisine, entre autres par Camille Aumont-Carnel, créatrice du compte Instagram « Je dis non chef ! », qui publie depuis 2019 les récits de victimes ou témoins de ces violences (voir notre Boîte noire).

    • Il y a un passage sur le Drouant, resto dans lequel se passe les prix Goncourt et Renaudot. Grandes cérémonies de l’invisibilisation des femmes. Renaudot qui a primé #matzneff en 2014

      Aujourd’hui, Stéphanie ne regrette pas sa démarche. « Mais c’est dur de trouver du taf avec un prud’hommes sur le dos, car les gens considèrent que tu es procédurier. »

      C’est le risque que prend Thomas*. À 28 ans, l’ancien sous-chef a saisi en juin dernier les prud’hommes de Paris pour travail dissimulé, rappels de salaire, non-respect des temps de repos, manquement de l’employeur à son obligation de sécurité, harcèlement moral, contre son dernier employeur, la société Drouant.

      De mi-mai 2018 à décembre 2019, il a travaillé au sein du prestigieux restaurant parisien, le Drouant, à deux pas de l’opéra Garnier, et célèbre pour accueillir chaque année les jurys de deux prix littéraires, le Goncourt et le Renaudot. En cuisine, c’est le chef Émile Cotte qui règne depuis 2018.

      Dans sa saisine du conseil des prud’hommes, Thomas, que Mediapart a rencontré, décrit un rythme de travail dantesque, allant jusqu’à provoquer un « malaise dans la rue » et « une fracture de fatigue ». Selon le cuisinier, il était fréquent qu’il effectue des journées de 9 heures à 20 heures, voire minuit, « sans pause le midi pour déj et le soir pour dîner », et « pas de pause l’après-midi, à peine le temps pour aller aux toilettes ». Il accuse aussi le chef d’avoir tenu devant lui des propos « humiliants, vexatoires, à caractère homophobe ».

      Thomas, qui est homosexuel, n’en était pas à ses débuts quand il arrive chez Drouant. Il avait déjà travaillé pour Cotte, et cela faisait plusieurs années qu’il travaillait dans la restauration. C’est après la réouverture du restaurant, un temps fermé pour travaux, à l’automne 2019 que Thomas n’a plus supporté. Il évoque des violences physiques – des « pincements aux bras, aux pectoraux », confirmés par plusieurs témoins –, des cris, des insultes.

      « Des gens ont peur, moi je ne veux plus, dit Thomas. Cotte est un très bon cuisinier, mais en terme de management, c’est “marche ou crève” ».

      Pour corroborer son récit, Thomas produit plusieurs messages envoyés par Émile Cotte et consultés par Mediapart : ce dernier parle de lui à plusieurs reprises comme du « PD ». Dans un message, il dit : « PD et negros inclus. L’ensemble du personnel. » Un jour de février 2019, Thomas est malade, son chef lui écrit sur Messenger : « Ça va mieux aujourd’hui ? / Tu as du sucer une queue pas propre, gros dégueulasse. » Le 7 décembre 2019, Thomas est en arrêt : « Comment ça va le PD / Pas mort. » Le 9 janvier 2020 : « Alors alors pas mort encore / toujours des morilles sur le bout du gland. »

      « Le plus souvent, pour être tranquille, je laissais passer, explique Thomas. C’est un engrenage, surtout avec cette hiérarchie qu’on connaît en cuisine. » En défense, Drouant produit d’ailleurs plusieurs échanges entre Thomas et le chef, laissant apparaître une forme de camaraderie.

      Dans un autre message, le chef parle de « puputtes ». Un mot qu’une autre ancienne de chez Drouant, interrogée par Mediapart, se rappelle avoir entendu. Plusieurs ex-collègues de Thomas ont d’ailleurs accepté de témoigner dans le cadre de sa procédure.

      « Les femmes subissaient aussi des blagues grivoises », raconte Thomas. Deux ex-salariées du restaurant nous l’ont également raconté. Interrogé par Mediapart, Émile Cotte se défend de « toute accusation de violence ou de discrimination ». Il évoque une « amitié de sept ans » avec Thomas, qui s’est brutalement terminée l’hiver dernier ; il parle de lui comme d’un « très bon pro » et qu’il était, avec lui, « dans l’état d’esprit d’un grand frère ».

      Et quand on l’interroge sur les reproches faits par Thomas, et par certains de ses collègues, Émile Cotte indique qu’il est « conscient d’être parfois dur et exigeant », et que les horaires de travail ont pu être « importants ». « C’est un métier parfois difficile et stressant. Mais c’était ma troisième ouverture pour le groupe et jamais je n’ai reçu la moindre plainte », explique-t-il.

      Quant aux messages produits par Thomas, il s’agit, d’après lui, « d’échanges privés, grivois, de franche rigolade ». Il envisage simplement avoir pu « peut-être être maladroit ». « Je peux passer pour le rugbyman bourru, je ne sais pas… Mais je n’ai jamais eu de volonté de nuire à quiconque », affirme encore Émile Cotte.

      La société Drouant, elle, rapporte que Thomas n’a jamais remonté la moindre alerte avant le premier courrier envoyé par son avocate, et qu’« alors que Émile Cotte a travaillé dans plusieurs de nos établissements, personne n’a jamais rapporté de violences en cuisine ». Quant aux messages figurant au dossier, ils relèvent, selon Drouant, d’une relation d’ordre privé : « Nous, employeurs, ne pouvons nous ingérer dans une relation personnelle », explique la DRH Nathalie Lemoine.

      L’audience aux prud’hommes pour Thomas est prévue le 19 janvier prochain.

  • Un coach, des joueurs mineurs et des limites floues - The New York Times
    https://www.nytimes.com/fr/2020/12/02/sports/soccer/abus-football-hardouin-Clairefontaine.html

    L’homme en question, David San José, n’a fait l’objet d’aucune plainte officielle pour abus sexuel ou contact physique inapproprié avec un enfant. Mais le fait qu’il ait pu continuer à travailler avec de jeunes athlètes malgré des signaux d’alerte soulève de nouvelles questions sur l’incapacité, ou la réticence, des organisations sportives à mener des enquêtes sérieuses sur l’attitude d’adultes responsables de la garde d’enfants.

    Ce manque de supervision a conduit à des scandales et à des poursuites pénales ces dernières années, dans des affaires impliquant des gymnastes aux États-Unis, des footballeurs en Grande-Bretagne et des patineurs artistiques et des nageurs en France. Dans la quasi-totalité des cas, les enquêtes ont révélé que les rumeurs et les allégations de mauvaise conduite et d’abus étaient bien connues mais qu’elles étaient demeurées sans suite.

  • Macron contre les médias américains
    By Ben Smith - Published Nov. 15, 2020 - Updated Nov. 16, 2020, 3:58 a.m. ET - The New York Times
    https://www.nytimes.com/fr/2020/11/15/business/media/macron-medias-americains-islam.html

    (...) Et M. Macron a son propre contexte politique : un combat désespéré contre un coronavirus en recrudescence, une économie affaiblie et une menace politique à sa droite. Il se désengage également d’une tentative précoce et infructueuse de rapprochement avec le président Trump. Il avait parlé avec le président élu Joseph R. Biden la veille de notre entretien.

    Je lui ai demandé si ses plaintes à l’encontre les médias américains n’étaient pas elles-mêmes un peu trumpiennes — des attaques hautement médiatisées au service d’un programme politique.

    M. Macron a répondu qu’il veut simplement que lui et son pays soient compris clairement. “Mon message est le suivant : Si vous avez des questions sur la France, appelez-moi”, a-t-il dit. (Accessoirement, il n’a jamais accordé d’interview au bureau parisien du New York Times, ce qui serait un bon début.)

    Il a rejeté la comparaison avec M. Trump. (...)

    • Cité dedans :

      Is France Fueling Muslim Terrorism by Trying to Prevent It ?
      #Vincent_Geisser, The New-York Times, le 31 octobre 2020
      https://www.nytimes.com/2020/10/31/opinion/france-terrorism-muslims.html?searchResultPosition=4

      MARSEILLE, France — Once again, terrorism strikes France — and once again, terrorism is exposing the country’s dangerous contradictions.

      First there was the murder of Samuel Paty, a history teacher who was decapitated near Paris on Oct. 16 by a young Chechen man after Mr. Paty showed students caricatures of the Prophet Muhammad in a class about freedom of expression. Then, on Thursday, three churchgoers were knifed and killed in the southern city of Nice. The prime suspect in that attack is a Tunisian man who later yelled “Allahu akbar” at police officers.

      Within days of Mr. Paty’s murder, the interior minister, Gérald Darmanin, announced a crackdown against people “who spread hate online.” BarakaCity, a humanitarian NGO that the government says “took pleasure in justifying terrorist acts,” has been dissolved. The government has threatened to ban Le Collectif contre l’islamophobie en France, a nonprofit organization that says it combats anti-Muslim racism: According to Mr. Darmanin, the C.C.I.F. is at work “against the Republic.”

      In addition to security and counterterrorism measures, the French government responded to Mr. Paty’s killing by vigorously reaffirming the right of free speech — including the right to satirize and blaspheme — as well as the central role of France’s version of secularism, known as laïcité, in all state institutions, especially public schools.

      In his homage to the teacher, President Emmanuel Macron said Mr. Paty had been killed for “embodying the French republic” and in his name vowed to “hold laïcité up high.”

      But the French government’s conception of radical Islamism also rests on a problematic assumption: namely that the principal cause of terrorism in France is the failure of French Muslims to fully endorse the country’s secular culture.

      In early October, before the recent killings, Mr. Macron had announced a new government plan, including an upcoming comprehensive bill, “to strengthen laïcité and consolidate republican principles” in order to combat what he calls “separatism.”

      The president’s notion of “separatism” seems to assume that a significant minority of Muslims are tempted to set themselves apart somehow from the rest of French society, perhaps by creating enclaves in disaffected suburbs or building Muslim ecosystems of sorts around Islamic schools, halal stores or mosques.

      But this diagnostic is questionable, and it risks being self-defeating: It, itself, may endanger social cohesion.

      One problem with this idea is that it implicitly treats Muslims as though they were a separate category of French people, and immature citizens who lag in their comprehension of secular republicanism.

      In fact, numerous studies and much statistical research, including by the Institut national des études démographiques (the National Institute of Demographic Studies), have long revealed that a majority of Muslims in France are well integrated culturally and socially (less so economically, partly because of job discrimination). The political scientist Bruno Etienne once called French Muslims “abnormally normal.”

      It may be that in the 1980s and 1990s some, perhaps even many, Muslims in France looked upon laïcité as a synonym for antireligiosity or institutionalized atheism. But that thinking has long since changed.

      Back in 2004, l’Union des organisations islamiques de France (the Union of Islamic Organizations in France), a major conservative Muslim group, stated, about a controversial new law banning “ostentatious” expressions of religion at school, “We would have liked for this law not to exist, but the law on laïcité is here and we will apply it.”

      Two-thirds of the Muslim respondents in a 2016 study by the right-leaning think tank Institut Montaigne said they believed that a secular state allowed for freedom of religious expression.

      In a study released last year, 70 percent of Muslim respondents said they felt that they could freely practice Islam in France. Some 41 percent also said they thought Islam should adapt in some respects to conform to laïcité — but 37 percent said they wished that laïcité were more flexible.

      When Muslims in France criticize laïcité today it isn’t the republican version of laïcité set out in a seminal 1905 law about the separation of church and state. That law aims to protect freedom of belief by requiring the French state and its institutions to remain absolutely neutral when it comes to religion: “The Republic neither recognizes nor employs nor subsidizes cults.”

      Muslims who take issue with laïcité typically do so against a more recent and more ideological interpretation of it that is sometimes brandished to blame Muslims for their failure to integrate, as well as other social ills. They feel and fear that this inherently liberal principle is increasingly becoming a cover for anti-Muslim racism, a concept distorted and deployed to make racism respectable.

      Jean Baubérot, a historian and expert in the sociology of religions, once warned: “Let us not use laïcité against Islam.”

      It is telling, for instance, that the far-right party of Marine Le Pen, le Rassemblement national, now casts itself as the last bastion of France’s republican values, including laïcité — even though some of the conservative Catholics among the party’s core members don’t much care for the notion. A universalist principle that once stood for progress has become a defensive partisan slogan.

      Mainstream political discourse in France also tends to chide French Muslims for failing to denounce Islamist radicalism vocally enough. But that accusation, too, only reflects a blind spot on the part of the political elite.

      In the course of my own research, I have found numerous examples of Muslim groups condemning terrorism. After attacks in early 2015, a leading federation of Muslim groups called on mosques to say a weekly prayer asking God “to preserve France.” Muslims routinely hold services to grieve for non-Muslim victims of Islamist terrorism — and, of course, Muslims, too, sometimes are among the victims. The imam of the city of Bordeaux has become a leading figure in efforts to prevent radicalization in France.

      The government’s concern about Muslim “separatism” also is problematic for conflating two distinct phenomena: Islamist terrorism, on the one hand, which does attack the symbols of the French nation and, on the other hand, Muslim communalism, which essentially is an expression of some Muslims’ identity as both French citizens and believers in Islam.

      Warning against the purported risk of separatism will not help mobilize French Muslims against radicalism or encourage their sense of belonging to the nation — just the opposite.

      If anything, it is the French government’s rhetoric that could end up convincing some Muslims that they are indeed different from other French people. The country’s leaders may well be accelerating the creation of precisely that which they fear: a distinct Muslim identity and community within France.

      Vincent Geisser is a political scientist with the French National Center for Scientific Research at Aix-Marseille University. This essay was translated from the French by The New York Times.

      #New-York_Times #Emmanuel_Macron #France #USA #Islamophobie #Musulmans #Terrorisme

    • #censure_macronesque quand même

      Après une série de plaintes de lecteurs et un appel furieux du bureau de M. Macron, le Financial Times a retiré l’article de son site internet — un événement sans précédent, dans les souvenirs de Kristina Eriksson, une porte-parole du quotidien. Le lendemain, le journal publiait une lettre de M. Macron qui attaquait l’article retiré du site.

      Pour avoir vu Balkany fin des années 90 remplacer à Levallois les lieux de réunion des jeunes (info Sida, concerts, pingpong, sorties et groupes de jeunes militants dans des associations citoyennes) par des salles de prière confiées à des imams, au grand dégoût des amis d’origine nord africaine qui œuvraient à un vivre ensemble (et ont fini par abandonner), ma théorie est que la fabrique de l’ennemi a toujours des adeptes aujourd’hui et que cette enflure de Macron a beau se draper dans des concepts républicains en faisant croire à une approche culturelle différente de celle des pays anglo saxons, il n’a surtout pas autant la main mise sur les journalistes étrangers et leur #liberté_d'expression ni la #liberté qu’il pense pouvoir s’arroger pour les faire taire. Lui même et son gouvernement participent du développement et à cette instrumentalisation raciste.

  • Un ex-adjoint au maire de Paris accusé d’abus sexuels - The New York Times
    https://www.nytimes.com/fr/2020/08/16/world/europe/christophe-girard-accuse-abus-sexuels.html

    En échange, affirme M. Hmaïd, M. Girard l’employait parfois comme domestique dans sa résidence d’été dans le sud de la France et lui obtenait des emplois temporaires au sein de la maison Yves Saint Laurent dont il était l’un des principaux dirigeants avant d’entrer en politique.

    (...)

    L’histoire que retrace M. Hmaïd repose sur des disparités similaires en âge, en pouvoir et en prestige mais aussi sur le déséquilibre persistant entre la France et ses anciennes colonies, dont la Tunisie, où certains Français se rendent en quête d’aventures sexuelles occasionnelles.

    “C’est du racisme, c’est de l’abus sexuel, une forme d’abus culturel, de colonialisme,” considère M. Hmaïd.

    (...)

    M. Hmaïd déclare que chacun de ces rapports l’écoeurait.

    “Je peux dire que j’étais consentant,” explique-t-il. “Mais globalement j’étais pris dans un engrenage un peu bizarre. Mes parents qui m’encouragaient à le voir. Moi qui espérais quelque chose, du boulot, quelque chose comme ça derrière.”

    (...)

    Alors même qu’il était en fonction au Conseil de Paris, M. Girard est longtemps resté haut dirigeant du géant du luxe LVMH, ce qui soulevait des questions de conflit d’intérêt.

    M. #Girard gérait un budget culturel de plus de 400 millions d’euros dont près de 100 millions alloués en subventions. Ce pouvoir l’avait rendu quasi intouchable.

  • Démission de Girard : Hidalgo saisit la justice et écarte 2 élues EELV de sa majorité | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/demission-de-girard-hidalgo-saisit-la-justice-et-ecarte-2-elues-eelv-


    Donc, la règle, c’est la standing ovation pour les soutiens de pédophile et les excuses et l’exclusion pour celles qui osent s’indigner.

    Jeudi soir, ce pilier de la majorité, qui a été entendu comme témoin dans le cadre de l’enquête visant l’écrivain, a finalement démissionné face à la pression, ce qui a provoqué l’”écœurement” d’Anne Hidalgo. Ce vendredi matin, plusieurs proches de la maire de Paris sont montés au créneau pour dénoncer “les excès” auxquels ont pris part deux membres de la majorité.

    Anne Hidalgo et son adjoint Emmanuel Grégoire ont par ailleurs demandé des “excuses” à Alice Coffin et Raphaëlle Rémy-Leleu. En vain. Dans la journée, les choses se sont envenimées. Durant la séance du Conseil de Paris, le préfet de police Didier Lallement a rendu hommage à Christophe Girard pour sa “leçon de dignité”, provoquant une standing ovation dans l’assemblée.

    Ce qui a provoqué l’ire d’Alice Coffin, qui a littéralement crié sa “honte” dans l’hémicycle, offrant ainsi une scène surréaliste. Du côté des socialistes, la colère ne retombait pas, alors que c’est l’embarras qui semblait régner chez les élus écolos, David Belliard en tête.

    #Christophe_Girard

    • La photo d’illustration du Huffpost est un contresens, elle nous montre Jean-Louis Missika, le parrain du BTP écarté de la nouvelle mandature, le soir de la réélection, lisant le discours d’Anne H. par dessus son épauleL Le sieur Missika est aujourd’hui en cavale entre l’Espagne et le Maroc, après s’être offert un pied à terre de 7 millions d’euros dans le 16ème l’hiver dernier. Evidemment tout cela n’intéresse personne.

    • Le survol des liens se rapportant à ce monsieur est éclairant  :

      Jean-Louis Missika, né le 6 mars 1951 à Alger, est un homme politique français.. Il est membre du Conseil de Paris et adjoint (apparenté au groupe PS) au maire de Paris chargé de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité.

      Jean-Louis Missika Un temps séduit par Macron, l’adjoint à l’urbanisme sera la clé de voûte de la campagne municipale de Hidalgo à Paris. « Il y a une sorte d’inquiétude chez moi ...

      Jean-Louis Missika : « L’Hidalgo bashing a été trop loin, il a fini par agacer les Parisiens » L’ancien adjoint à l’urbanisme, artisan de l’ombre de la victoire d’Anne Hidalgo prend ses ...

      Jean-Louis Missika : Spécialiste des médias, il enseigne la communication politique à Sciences-Po Paris et dirige une société de conseil en stratégie, auteur notamment de La fin de la télévision (Seuil, 2006).

      Jean-Louis Missika, adjoint à l’urbanisme, au développement économique et à l’attractivité, lors d’un point presse à Londres, le 6 février 2017

      Jean-Louis Missika est un homme de télévision et sociologue français. Il est membre du Conseil de Paris et adjoint (PS) au maire de Paris chargé de l’innovation, de la recherche et des universités.

      Docteur d’État en gestion (Paris IX Dauphine), diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, et d’Études supérieures de Sciences économiques (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et licencié de philosophie (Paris I Panthéon-Sorbonne).

      Jean-Louis Missika débute sa carrière en devenant en 1979 conseiller de Maurice Ulrich et Pierre Desgraupes, présidents-directeurs généraux successifs d’Antenne 2. Il occupera ce poste jusqu’en 1984.
      Entre 1985 et 1986, il rejoint l’INA comme directeur de recherche au département de la recherche prospective
      À partir de 1986, il devient rédacteur en chef de la revue la revue MédiasPouvoirs.
      En 1988 il occupe le poste de chef du Service d’information et de diffusion du Premier ministre Michel Rocard, fonction qu’il exercera jusqu’à la démission de celui-ci en 1991.
      Il intègre ensuite la direction générale du Groupe de la Cité (1991-1993) puis de la Sofres comme directeur général adjoint et directeur des activités médias (1993-1995). En 1995 et durant 3 ans, il dirige BVA, avant de créer sa société de consultant médias, JLM Conseil, filiale d’Altedia, et conseiller de Bertrand Delanoë.
      Administrateur d’Iliad depuis 2004, il est nommé vice-président de la société en janvier 2007[1] et en démissionne en 2008 suite à son élection comme conseiller de Paris.
      Il est aussi membre du comité d’investissement en capital risque d’AXA Private equity.

      Courriel jean-louis.missika@paris.fr ; Conseiller de Paris. Adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité .

      Terra Nova a décidé d’ouvrir ses pages au débat des élections municipales de mars 2020 à Paris en publiant un texte de Jean-Louis Missika sur le nouvel urbanisme parisien. Jean-Louis Missika est membre de l’actuelle majorité municipale, adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture et du Grand Paris, et président du mouvement « Paris en Commun ».
      http://tnova.fr/rapports/le-nouvel-urbanisme-parisien

      Jean-Louis Missika. adjoint à la Mairie de Paris. Les édiles parisiens annoncent, dans une tribune au « Monde », qu’ils ne soutiennent plus le plan de rénovation de la SNCF, qui prévoit ...

      Jean-Louis Missika est spécialiste des médias. Co-auteur de La Folle du logis : la télévision dans les sociétés démocratiques (Gallimard, 1983), devenu un ouvrage de référence sur la télévision, il enseigne la communication politique à Sciences-Po Paris et dirige une société de conseil en stratégie.

      Jean-Louis MISSIKA dirige 5 entreprises (5 mandats), son mandat principal est Administrateur au sein de l’entreprise ORBUS. Jean-Louis MISSIKA évolue dans le secteur d’activité BTP et construction. Pierre BELLANGER fait partie du réseau de Jean-Louis MISSIKA il est Président du conseil d’administration dans l’entreprise ORBUS.

      Jean-Louis MISSIKA. - Cette émulation pour les sous-sols parisiens est quelque chose que nous avons produit. Dès la deuxième édition du projet « Réinventer Paris », nous avons présenté 20 ...

      Jean-Louis Missika, adjoint à la Mairie de Paris chargé de l’innovation est revenu sur le projet de tour Triangle qui sera soumis au vote des conseillers de Paris demain. Selon lui, cette tour représente un enjeu considérable sur le plan écono. Paris fait son 1er « Hacking » en réunissant 300 start-up et 150 investisseurs . La mairie de Paris organise mercredi ...

    • À l’initiative du préfet Didier Lallement, une partie des élus du Conseil de Paris a rendu hommage vendredi à Christophe Girard, l’adjoint à la Culture poussé à la démission en raison d’attaques répétées visant ses liens avec l’écrivain Gabriel Matzneff.

      Alice Coffin, l’une des élues écologistes, bien seule, a osé crier plusieurs fois « LA HONTE ! » Ce qui lui a valu d’être traitée de tout.

      Mais qui est ce Christophe Girard ? Et pourquoi tant d’émotions ?

      Explications :

      Dans l’article du NYT sur l’affaire Matzneff il est rappelé que Christophe Girard aurait :

      –pris en charge une chambre d’hôtel pour que Matzneff s’y installe avec Vanessa Springora, alors âgée de 14 ans.

      –que cette faveur aurait permis à Matzneff d’échapper à la Brigade des mineurs.

      –qu’une fois arrivé à la Mairie de Paris, Girard aurait lourdement insisté pour octroyer à Matzneff une bourse rarement accordée du Centre national du livre.

      –que le livre ’’prunelle de mes yeux" de Matzneff qui romantise sa relation de prédateur à V. Springora est dédié à... Girard

      Etc...

      C’est tout un système de protection d’un pedocriminel auquel Girard aurait participé activement.

      Et c’est cet homme là qu’on applaudit d’une standing ovation ?

      https://www.nytimes.com/fr/2020/02/11/world/europe/france-gabriel-matzneff-pedophilie.html#click=https://t.co/7NhsBeFzmz


      M. Matzneff, à droite, à Paris en 1990 avec l’homme d’affaire français Pierre Bergé, au centre, et Harlem Désir.Credit...Pierre Guillaud/Agence France-Presse — Getty Images


      https://tomub.tumblr.com

  • Longtemps contrainte au silence, la victime d’un écrivain pédophile témoigne enfin - The New York Times
    https://www.nytimes.com/fr/2020/03/31/world/europe/matzneff-francesca-gee.html

    Dix ans plus tôt, à l’âge de 15 ans, Mme Gee avait noué avec M. #Matzneff — bien plus âgé qu’elle — une relation traumatisante qui avait duré trois ans. Maintenant, non seulement il exhibait un portrait d’elle adolescente en couverture de son roman, mais il y incluait les lettres qu’elle lui avait écrites, s’insurge-t-elle, sans son autorisation ni même l’en avoir informée.

    Pendant des décennies, malgré ses protestations répétées, M. Matzneff s’est servi de la correspondance de Mme Gee pour justifier la pédophilie et ce qu’il affirmait être de merveilleuses histoires d’amour avec des adolescentes. Il bénéficiait de l’appui incessant d’une partie des élites littéraire, médiatique, économique et politique.

    En 1973, alors que Mme Gee avait 15 ans et M. Matzneff 37, une amie de l’écrivain leur présenta une gynécologue qui acceptait de prescrire la pilule contraceptive à des mineures sans l’autorisation de leurs parents, ce qui était alors illégal.

    Dans son journal de l’époque, Élie et Phaéton, M. Matzneff rapporte que la gynécologue, le Dr #Michèle_Barzach, « à aucun moment n’a cru devoir faire la morale à ce monsieur de trente-sept ans et à sa maîtresse de quinze ».

    Mme Gee affirme avoir consulté le Dr Barzach une demi-douzaine de fois en trois ans, toujours en compagnie de M. Matzneff.

    « Il l’appelle pour prendre rendez-vous, et on y va », se souvient-elle. « Il est dans la salle d’attente pendant la consultation. Puis il entre, ils discutent et il la règle ».

    Dans ses autres journaux, M. Matzneff écrit que le Dr Barzach devint la gynécologue chez qui, après sa rupture avec Mme Gee en 1976, il a continué pendant des années à emmener des jeunes mineures.

    Le Dr Barzach, qui est également psychanalyste, a été ministre de la Santé de 1986 à 1988 sous la présidence de François Mitterrand.

    De 2012 à 2015, elle a été présidente de la branche française de l’UNICEF, l’agence des Nations Unies pour la #protection_de_l’enfance.

    #pédocriminalité #gynécologie #complicité #femmes_de_droite

  • Adèle Haenel : « La France a complètement raté le coche » de #MeToo - The New York Times
    https://www.nytimes.com/fr/2020/02/24/movies/adele-haenel-metoo-francais.html

    Certaines personnalités politiques ont regretté que vous vous soyez initialement exprimée dans les médias plutôt que de porter plainte. Pourquoi ce choix ?

    Parce qu’on a un système judiciaire qui ne fait pas des violences faites aux femmes sa priorité. Des personnalités politiques ont exprimé leur surprise, mais savent-ils ce que c’est, aujourd’hui, pour une femme, de se retrouver dans le système judiciaire en France ? Est-ce qu’on prend en compte les grandes difficultés qui jalonnent le parcours d’une femme victime de violences sexuelles ?

    Mon dossier est maintenant traité de manière idéale, avec des gendarmes et des policiers attentifs et bienveillants. Je souhaite ce traitement à toutes les victimes.

    Quel regard portez-vous sur la façon dont ces dossiers sont habituellement traités en France ?

    La loi française définit le viol comme un acte sexuel commis au moyen de violence, de surprise, ou de contrainte : elle est centrée sur la technique employée par l’agresseur, pas l’absence de consentement de la victime. Or, si une victime est sidérée pendant l’agression, comment fait-on pour obtenir justice ?

    On doit aussi croire toutes les femmes qui parlent. Dès qu’une femme a moins de pouvoir qu’un homme, on la soupçonne de vouloir se venger. On n’a rien à gagner à se dire victime et les conséquences sur la vie privée sont très négatives.

    Emmanuel Macron a évoqué une société française « malade du sexisme » et s’est engagé à combattre les violences faites aux femmes et de faire de l’égalité hommes-femmes la « grande cause du quinquennat ». Quel est votre avis sur l’action du gouvernment à cet égard ?

    Il n’y a pas assez de moyens alloués pour changer la situation, et on a dans le gouvernement actuel un représentant qui a été accusé par différentes femmes d’agressions sexuelles et d’abus de faiblesse.

    La lenteur de la réactivité du gouvernement face au phénomène #MeToo laisse penser que les pouvoirs publics tolèrent une marge de violence sur les femmes. Cela reste dans une certaine mesure encore accepté.