• L’Assemblée nationale adopte la proposition de loi sur les réseaux de soins... au grand dam de la droite
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20121129trib000734174/l-assemblee-nationale-adopte-la-proposition-de-loi-sur-les-reseaux-de-soin
    Disons que dans un désert médical comme le mien, ça risque par se traduire par un accès aux soins encore plus difficile, les médecins « partenaires » de ma mutuelle risquant d’être encore plus loin que les quelques uns qui restent encore conventionnés à 80km à la ronde. À la fin, je vais me retrouver avec des arbitrage à la con, entre douiller 20€ d’essence et planter 2h de route et me prendre un surcoût de X€ en ne roulant plus de 30mn. Sans compter que LE médecin signataire (parce que vu le nombre de praticiens dans le coin, ça va pas se battre pour signer) peut être un bras cassé...

    Après d’âpres débats, les députés ont finalement adopté dans la nuit du 28 au 29 novembre, en première lecture, la proposition de loi qui autorise les mutuelles à mieux rembourser leurs adhérents lorsqu’ils passent par des réseaux de soins agréés.

    • Méfiance, lorsque sont introduites des discriminations (dites positives, toujours) c’est en fait dans l’autre sens qu’il faut les lire (et les payer). Seront punis d’amende tout ceux qui refuseront d’en passer par là.

    • L’idée me semble bonne malgré tout. C’est un coup de canif à la médecine libérale, un schéma ancien où le médecin était seul maître à bord, entre l’instituteur et le curé.
      Cette dépendance à la performance individuelle et à l’humeur du moment de son docteur est pour l’usager une véritable loterie. L’apport du collectif, via une organisation qui garantit une certaine qualité, stabilité et un contrôle élémentaire me semble être un bon rééquilibrage. L’idée est que dans une telle structure, un « bras cassé » soit mieux épaulé et supervisé pour éviter d’être à côté de la plaque.
      Après dans la mise en oeuvre, bien sûr, faut voir... Entre difficultés d’application, effets pervers et dévoiements du système, faudra être vigilants..

    • À mon avis, c’est plutôt inspiré du système américain. Ta mutuelle détermine quels médecins tu as le droit de voir. Tu es toujours libre d’aller voir les autres, mais ça va être (encore) plus cher. Résultat, là-bas, tu peux te retrouver à devoir accoucher à l’autre bout de la ville, parce que la maternité à côté, qui est mieux et moins chère dans l’absolu, n’a pas signé d’accord avec ta mutuelle. Et si l’oncologue choisi par ta mutuelle est moins bien ou réticent à prescrire le traitement qui pourrait sauver ta peau, et bien tu crèves.
      C’est très rigolo comme système qui prétend préserver la liberté de choix.
      Dans un désert médical comme le mien, les médecins compétents pour les trucs sortants légèrement de l’ordinaire sont déjà très loin. Si on rajoute le paramètre mutuelle, ça va être encore plus compliqué.
      Ensuite, tu peux aussi imaginer que tu vas en avoir pour ton argent : si tu as pris la grosse garantie, tu auras accès aux médecins pointus et doués et si tu as pris l’entrée de gamme de ta mutuelle, tu auras le dispensaire et les étudiants en médecine.

      Donc, j’y crois moyen. C’est de la balkanisation médicale en délégation au privé, alors qu’il faudrait au contraire une couverture maladie universelle et inconditionnelle assortie d’un plus grand contrôle des médecins (qu’on arrête un peu de faire n’importe quoi sous prétexte de liberté d’exercer), de la fin du paiement à l’acte et de la mise en place de paiements forfaitaires, avec des modulations tarifaires en fonctions des besoins réels des territoires et populations, la déjudiciarisation des erreurs médicales (qui nous coûte collectivement un bras en procédures à la con et assurances prohibitives) pour un contrôle et une prise en charge collective, un numérus clausus collégial, basé sur les prévisions des besoins réels des populations et non sur des données comptables, de vraies politiques de prévention, la mise sous tutelle administrative des labos et de leurs médicaments, la fin des collusions d’intérêts entre organismes de contrôle et labos pharma, et aussi un fort recrutement de futurs médecins dans toutes les couches sociales. Bref, on étatise plus pour gaspiller moins.