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    De nombreux sites français s’assoient sur les refus des traceurs exprimés par les internautes au fil de leur navigation. De son côté, la Cnil consulte toujours sur les modalités pratiques de recueil du consentement des internautes. La protection des données personnelles est-elle une illusion ? Voilà bientôt deux ans que le règlement général sur la protection des données (RGPD) est entré en application dans l’Union européenne. « C’est un texte que tous les acteurs se sont approprié, que ce soit les (...)

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  • ­A la FNSEA, le train de vie hors sol des dirigeants - Page 1 | Mediapart
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    Le syndicat majoritaire du monde agricole dénonce régulièrement les conditions de vie de plus en plus difficiles du secteur. Mais ses cadres dirigeants se sont rarement portés aussi bien. Mediapart s’est plongé dans les arcanes de la #FNSEA. Premier volet de notre enquête.

    • Dans les comptes de l’organisme financé en grande partie par les cotisations syndicales de ses adhérents et des subventions publiques (6,3 millions d’euros pour les premières via les fédérations départementales FDSEA et les « Associations spécialisées » ; 4,2 millions d’euros pour les secondes), nulle amélioration du résultat ne vient justifier ce nouveau traitement salarial : le déficit de la FNSEA se creuse d’année en année. En novembre dernier, à l’occasion d’une réunion du personnel, des pertes à hauteur de 1,5 million d’euros ont été annoncées pour l’année 2019.

      Les niveaux de salaire de la direction du syndicat historique du monde agricole, qui compte près de 120 salariés, n’ont pourtant rien de modeste. Ils sont déjà bien supérieurs à ce qui se fait dans des entreprises de taille équivalente, mais aussi à ce qui se pratique dans les autres syndicats. Insuffisant, semble-t-il, pour le nouveau directeur général, Clément Faurax… Prenant ses fonctions en avril 2019, ce dernier a décidé une augmentation immédiate sur la plupart des postes de direction allant, selon les cas, de 5 à 30 % du montant de leur rémunération.

      Lui-même, devenant directeur général après avoir été directeur adjoint, s’est octroyé une hausse de 22 % après avoir déjà connu une revalorisation de près de 8 % en 2017. Il émarge aujourd’hui à 13 400 euros brut mensuels, soit 3 300 euros de plus que le ministre de l’Agriculture qui est rémunéré, comme les autres membres du gouvernement, 10 100 euros brut chaque mois.

      Celui qui a remplacé Clément Faurax au poste de directeur adjoint après avoir été directeur du département « entreprises et territoires », Jean-Louis Chandellier, a connu la hausse la plus significative : + 30 %. Le salaire mensuel de ce dernier est actuellement de 9 600 euros brut. Le directeur du département « économie et développement durable » s’est quant à lui vu attribuer une hausse de 11,5 % pour atteindre 7 500 euros brut, tandis que le directeur du département des affaires sociales a touché une hausse de près de 13 % pour atteindre 7 400 euros brut.

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      Lors de la passation de pouvoir, le cas le plus frappant a sans doute été celui de la directrice générale sortante, Catherine Lion.

      Suivant un découpage original, pendant les quelques mois précédant sa retraite, d’avril à septembre 2019, le salaire de cette dernière est maintenu au même niveau que lorsqu’elle dirigeait la FNSEA. Pourtant, pendant cette période, Catherine Lion n’a plus aucune fonction d’encadrement ni de responsabilité au sein du syndicat des exploitants agricoles : elle est affectée à un poste de conseillère. Et elle n’est employée qu’à temps partiel.

      Comme le stipule l’avenant à son contrat de travail, Catherine Lion devient en effet « conseillère auprès de la Direction générale et de la présidente de la FNSEA ». Qui plus est, nous apprend cet avenant, « Madame Catherine Lion désirant ne pas travailler à temps complet, il est convenu qu’elle accomplira chaque année 125 jours de travail par an », soit trois jours par semaine. Sa rémunération brute est répartie entre un salaire de base à 8 900 euros et une « prime mensuelle » de 6 000 euros.
      En un mois, l’équivalent de ce que touche un exploitant agricole sur une année

      « Quand Catherine Lion est partie de son poste de directrice générale, nous avons souhaité bénéficier de son expertise, précise son successeur à la tête de l’organisation administrative du syndicat. Nous lui avons confié deux missions : un mandat au CESE [Le Conseil économique social et environnemental – ndlr], et une mission de réflexion intitulée FNSEA 2025, qui vise à réformer nos modes de fonctionnement. »

      Résultat, Catherine Lion touche, à partir d’avril, 14 900 euros brut mensuels sur un poste de conseillère à temps partiel – pour 14 800 euros de salaire lorsqu’elle était directrice générale à temps plein. Autrement dit, pour trois jours de travail par semaine, l’équivalent de ce que touche en moyenne un exploitant agricole sur une année entière…

      Nouveau changement de statut le 1er octobre. À cette date, Catherine Lion est officiellement à la retraite. Elle touche alors, de la part de la FNSEA, 146 300 euros brut au titre des indemnités de départ à la retraite, soit 42 100 euros de plus que la base de l’accord interne au syndicat qui permet à ses salariés de toucher, au moment de leur départ en retraite, une prime équivalente à six mois de salaire.

      Depuis, Catherine Lion n’est jamais partie. Elle est toujours salariée à temps partiel du syndicat, pour une rémunération de 7 100 euros brut mensuels, et elle cumule cet emploi avec sa pension de retraite – ce qui est autorisé par la loi. La retraite de l’ex-DG de la FNSEA s’élevant, d’après la direction du syndicat, à environ 37 % de son ancien salaire, Catherine Lion touche, à l’heure où nous écrivons ces lignes, un total retraite + salaire de plus de 12 500 euros par mois.

      Pour calculer le montant de sa pension, Catherine Lion a par ailleurs bénéficié, là aussi, des ressources de la FNSEA. C’est le cabinet « France Retraite », facturé 4 200 euros à l’organisme syndical, qui a missionné un gestionnaire de retraite pour traiter son dossier. « Assistance à liquidation de retraites », « analyse préalable de situation » et « prestation platine VIP », peut-on lire sur la facture que Mediapart a pu consulter. Dans le monde du travail ordinaire, les salariés constituent eux-mêmes leur dossier de départ en retraite – une démarche administrative qui peut s’avérer longue et fastidieuse si l’on est passé par différents employeurs au cours de sa vie professionnelle.

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      Dans un communiqué de presse diffusé quelques heures après la mise en ligne de notre article, la FNSEA ne dément aucune de nos informations. « La FNSEA assume pleinement les niveaux de rémunération de ses cadres dirigeants », peut-on lire dans son texte.

      L’organisation, qui estime que les rémunérations des membres du comité de direction de la FNSEA sont « en dessous des normes de rémunération pour une organisation professionnelle nationale de cette taille », annonce par ailleurs avoir déposé une plainte « pour vol d’informations ».