« đŸ˜ĄL’UniversitĂ© de Paris s’apprĂȘte Ă  voter un nouveau rĂšglement intĂ©rieur. Il comporte des mesures menaçant la #libertĂ© de rĂ©union, qui s’inscrivent dans un contexte de #rĂ©pression administrative et policiĂšre extrĂȘme. Info : https://t.co/0NBbn9eg0W #FacsEtLabosEnLutte ✊
 https://t.co/vlEzmHxmkj »

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  • L’#universitĂ©_de_Paris prĂ©voit-elle des mesures « liberticides » contre le #droit_de_rĂ©union des #Ă©tudiants ?

    Des articles prĂ©sentĂ©s comme les extraits du potentiel nouveau #rĂšglement de l’universitĂ© de Paris inquiĂštent des Ă©tudiants et des professeurs.

    La libertĂ© de rĂ©union des Ă©tudiants et des personnels de l’universitĂ© de Paris va-t-elle bientĂŽt ĂȘtre remise en cause par son nouveau rĂšglement intĂ©rieur ?
    C’est ce qu’affirme le site militant « RĂ©volution permanente » en diffusant certains articles, particuliĂšrement restrictifs, censĂ©s Ă©maner de ce projet de nouveau rĂšglement.
    La direction de l’UniversitĂ© confirme Ă  « 20 Minutes » l’authenticitĂ© de ce « document de travail », dont la version finale doit encore ĂȘtre votĂ©e.

    « Un projet liberticide », « une atteinte sans prĂ©cĂ©dent Ă  la libertĂ© de se rĂ©unir Ă  la fac »â€Š Le site militant « RĂ©volution permanente » ne mĂąche pas ses mots pour dĂ©noncer les changements qui attendraient les Ă©tudiants et le personnel de l’UniversitĂ© de Paris, l’entitĂ© qui regroupe, depuis le 1er janvier 2020, les universitĂ©s Paris Diderot (Paris 7) et Paris Descartes.

    Dans un article intitulĂ© « L’UniversitĂ© de Paris veut faire contrĂŽler les rĂ©unions Ă©tudiantes par la prĂ©fecture », la plateforme du « courant communiste rĂ©volutionnaire du [Nouveau parti anticapitaliste] » dĂ©nonce ainsi certaines dispositions du projet de nouveau rĂšglement intĂ©rieur, extraits du document en question – marquĂ©s de la mention « confidentiel » – Ă  l’appui.

    L’article 2 de ce projet de rĂšglement intĂ©rieur datĂ© du 4 fĂ©vrier 2020 oblige par exemple les « organisateurs d’une rĂ©union publique au sein de l’universitĂ© » Ă  « prĂ©senter, deux mois Ă  l’avance, une demande d’affectation d’un local, auprĂšs du prĂ©sident de l’universitĂ© ». Celle-ci doit en outre ĂȘtre « dĂ©posĂ©e sous forme d’un dossier "manifestation" » devant « obligatoirement contenir la dĂ©claration prĂ©alable faite en prĂ©fecture et le rĂ©cĂ©pissĂ© remis aux dĂ©clarants. »

    ▻https://twitter.com/UnivOuverte/status/1230060835877347329?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

    FAKE OFF

    ContactĂ©e par 20 Minutes, PhilomĂšne, l’autrice de l’article – et Ă©tudiante Ă  l’universitĂ© Paris Diderot, oĂč ont lieu de nombreuses assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales (AG) et autres mobilisations depuis dĂ©cembre 2019 –, nous explique comment elle a mis la main sur ce document : « On l’a dĂ©couvert jeudi [13 fĂ©vrier] grĂące Ă  des professeurs mobilisĂ©s [contre la rĂ©forme de l’enseignement supĂ©rieur et la rĂ©forme des retraites], qui nous ont expliquĂ© que le projet de nouveau rĂšglement intĂ©rieur avait fuitĂ©. Je n’ai pas eu accĂšs au document intĂ©gral mais des extraits ont Ă©tĂ© partagĂ©s, et c’est comme ça que nous avons pu les diffuser sur "RĂ©volution permanente" ».

    L’universitĂ© de Paris nous confirme pour sa part l’authenticitĂ© de ces articles, tout en prĂ©cisant qu’il s’agit d’un « document de travail », d’un « texte non abouti, qui s’appuie essentiellement sur des textes rĂ©glementaires en vigueur » dont la « version finale sera soumise au vote des instances de l’universitĂ© ».

    Certains Ă©lĂ©ments prĂ©vus dans ce projet – que 20 Minutes a pu consulter en intĂ©gralitĂ© – existent en effet dĂ©jĂ  dans les rĂšglements de l’universitĂ© Paris Diderot, comme le reconnaĂźt lui-mĂȘme un collectif de personnels et d’étudiants mobilisĂ©s de Paris 7 : « L’accĂšs extrĂȘmement rĂ©glementĂ© aux espaces universitaires, qui est rĂ©servĂ© aux "usagers" officiels de l’établissement et oblige donc Ă  prĂ©senter sa carte d’identitĂ© lors du contrĂŽle sous peine d’ĂȘtre exclu, ou expose Ă  des procĂ©dures disciplinaires si on refuse de prĂ©senter sa carte ou si on la prĂȘte Ă  autrui, n’est pas nouveau, mais il est contraire Ă  l’idĂ©e qu’on se fait d’une universitĂ© libre. »

    L’article 24-2 du rĂšglement de l’établissement dispose par exemple que cette carte « doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e aux autoritĂ©s universitaires ou aux agents dĂ©signĂ©s par elles chaque fois que ceux-ci le demandent » et que « tout refus de prĂ©sentation expose l’étudiant Ă  une procĂ©dure disciplinaire ».
    « Toute rĂ©union serait soumise aux mĂȘmes rĂšgles que l’organisation d’une manifestation »

    En revanche, les strictes conditions d’organisation d’une rĂ©union au sein des locaux envisagĂ©es par le nouveau projet de rĂšglement intĂ©rieur sont, elles, bien nouvelles. « Non seulement il faudrait faire une dĂ©claration prĂ©alable de rĂ©union en prĂ©fecture et demander un local Ă  la direction de l’universitĂ© deux mois avant – alors que ce type d’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale s’organise gĂ©nĂ©ralement quelques jours avant –, mais cette demande doit ĂȘtre signĂ©e par au moins une personne rĂ©sidant dans la commune du lieu de la rĂ©union, alors que de nombreux professeurs et Ă©tudiants n’habitent pas Ă  Paris », poursuit le collectif.

    Il dĂ©nonce aussi le « flou » entourant les notions de « rĂ©union » des « agents et usagers » – possible Ă  condition d’en demander l’accord huit jours avant au prĂ©sident de l’établissement – et de « rĂ©union publique », ouverte Ă  tous, y compris aux personnes extĂ©rieures Ă  l’universitĂ©, soumise aux critĂšres restrictifs Ă©voquĂ©s plus haut : « En pratique, toute rĂ©union serait en rĂ©alitĂ© publique et donc soumise aux mĂȘmes rĂšgles que l’organisation d’une manifestation. Ces points de rĂšglement ne seront Ă©videmment pas appliquĂ©s Ă  chaque fois, mais ce qui est crĂ©Ă© ici, ce sont les outils rĂ©pressifs nĂ©cessaires pour faire annuler ces rĂ©unions ou poursuivre leurs organisateurs. »

    Enfin, les Ă©tudiants et personnels mobilisĂ©s s’inquiĂštent de potentielles restrictions en matiĂšre de libertĂ© d’expression, un article de ce projet prĂ©voyant certaines limites Ă  son « exercice », qui ne doit par exemple pas « porter atteinte au respect des personnes et Ă  l’image de l’universitĂ© » : « C’est un Ă©lĂ©ment extrĂȘmement subjectif, et il y a un vrai danger pour la libertĂ© d’expression si on ne peut plus exprimer de critiques vis-Ă -vis de l’universitĂ©. »

    Selon nos informations, le vote de ce projet de nouveau rĂšglement intĂ©rieur est prĂ©vu le 13 mars, lors d’un conseil d’administration de l’universitĂ© de Paris.

    ▻https://www.20minutes.fr/societe/2723171-20200220-universite-paris-prevoit-mesures-liberticides-contre-droi

    • « LibertĂ© de rĂ©union ». Une COMUE attaque les #libertĂ©s_universitaires

      À l’occasion de la fusion des facs de Paris 5 et Paris 7 la prĂ©sidence de la fac a rĂ©digĂ© un projet de nouveau #rĂšglement_intĂ©rieur classĂ© confidentiel. Les documents ont fuitĂ© rĂ©vĂ©lant un projet liberticide, une atteinte sans prĂ©cĂ©dent Ă  la libertĂ© de se rĂ©unir Ă  la fac alors mĂȘme que les personnels et Ă©tudiants se mobilisent actuellement contre les rĂ©formes de l’enseignement supĂ©rieur. La moindre #rĂ©union serait dĂ©sormais soumise Ă  une dĂ©claration prĂ©alable en prĂ©fecture et Ă  une validation par la prĂ©sidence.

      Depuis le dĂ©but du mois de dĂ©cembre le mouvement contre la rĂ©forme des retraites s’est lancĂ© sur l’universitĂ© de Paris Diderot -Paris 7- et les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales -AG- se sont multipliĂ©es, rassemblant plusieurs centaines de personnes. À la rentrĂ©e les profs sont rentrĂ©s dans le mouvement, marquant leur refus de voir passer une nouvelle attaque contre l’universitĂ©, la LPPR — Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. C’est dans ce contexte Ă©lectrique sur la fac que les vigiles ont commencĂ© Ă  fermer les grilles et contrĂŽler les cartes Ă  l’entrĂ©e, une heure avant chaque assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, avant de se dĂ©cider finalement Ă  filtrer toutes les entrĂ©es 24h/24, 7j/7. « Puis rĂ©cemment ils ont essayĂ© de faire annuler des AG, en niant des rĂ©servations d’amphi Ă  Descartes par exemple, ou en interdisant l’accĂšs au matĂ©riel sonore ! », nous relate une professeure en sociologie sur Diderot.

      C’est au milieu de cette effervescence que le 1er janvier est arrivĂ©, et avec lui la mise en place effective de la fusion dĂ©cidĂ©e en 2017. Elle devait initialement regrouper Paris 3, 5 et 7, mais la mobilisation Ă  l’époque dans les trois facs et celle particuliĂšrement importante sur Paris 3 a permis Ă  l’universitĂ© cette derniĂšre de sortir du projet. C’est donc un processus de fusion entre Paris 7 et Paris 5 qui a abouti il y a un peu plus d’un mois. La #fusion des universitĂ©s permet d’en faire des pĂŽles compĂ©titifs intĂ©grĂ©s au marchĂ© Ă©conomique, en poursuivant la dualisation des cycles (licence / master-doctorat), en faisant des premiĂšres annĂ©es d’études supĂ©rieures une simple extension des Ă©tudes secondaires, reportant le travail de recherche au moment du master. Dans le mĂȘme temps, avec l’intĂ©gration toujours plus massive de reprĂ©sentants du #patronat dans les #conseils_centraux, la #recherche est peu Ă  peu orientĂ©e en fonction des besoins des grandes entreprises. Ce sont ces mĂȘmes cadres anti-dĂ©mocratiques qui sont entrain de dĂ©cider du rĂšglement intĂ©rieur pour la nouvelle UniversitĂ© de Paris.

      Les documents ont fuitĂ© jeudi dernier : la prĂ©sidence espĂšre faire voter la semaine prochaine l’application d’un tout nouveau rĂšglement intĂ©rieur, grĂące auxquelles toutes tentatives de se rĂ©unir au sein de l’établissement seront rendues impossibles.

      Il est indiquĂ© que toutes les rĂ©unions publiques devront dĂ©sormais ĂȘtre dĂ©clarĂ©es en #prĂ©fecture, en Ă©change d’un rĂ©cĂ©pissĂ©. Les organisateurs de cette rĂ©union devront Ă©galement constituer un dossier pour Ă©mettre une demande de rĂ©servation Ă  la prĂ©sidence de l’universitĂ© au moins deux mois Ă  l’avance, aprĂšs prĂ©sentation du rĂ©cĂ©pissĂ© de la prĂ©fecture. Cette demande ne sera acceptĂ©e que si : l’objet et la nature de la rĂ©union sont validĂ©s par la prĂ©sidence, et si les organisateurs prĂ©voient « d’assurer le #bon_ordre » de cette rĂ©union, nĂ©cessitant la mise en place peut ĂȘtre d’une #sĂ©curitĂ© ?
      Finalement, pour organiser une quelconque assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ou autre rĂ©union de tout type, entre la demande en prĂ©fecture et celle Ă  la prĂ©sidence, il faudra s’y prendre au moins 10 semaines Ă  l’avance. Pour donner un exemple avec ces nouvelles conditions, si l’on voulait rĂ©server un amphi cette semaine pour discuter et dĂ©cider de l’organisation de la journĂ©e du 5 mars dans l’enseignement supĂ©rieur, il aurait fallut s’y prendre aux alentours du 5 dĂ©cembre
 avant mĂȘme le dĂ©but de la grĂšve. On comprend bien que ces nouvelles mesures, en apparence purement administratives, rendent impossible toutes perspectives de mobilisation solide et rĂ©active au sein de ces deux #facs. Une attaque trĂšs forte contre le droit de rĂ©union, qui s’inscrit dans une dĂ©marche de #criminalisation du #militantisme Ă  la fac, qui vise Ă  empĂȘcher l’émergence de mouvements, ou de la moindre rĂ©union contestataire au sein de l’universitĂ© .

      Et la prĂ©sidence est bien consciente du caractĂšre extrĂȘmement liberticide de ces mesures. C’est pour cette raison qu’elle essaye Ă  tout prix de dissimuler l’affaire, en faisant d’abord pression sur tous ceux Ă  qui elle a fourni ces documents, notamment avec « PROJET CONFIDENTIEL » imprimĂ© en filigrane. Puis en omettant purement et simplement d’informer de l’existence mĂȘme de ce projet de rĂšglement intĂ©rieur les instances censĂ©es Ă©tudier de tels projets comme le sĂ©nat acadĂ©mique de l’universitĂ© de Paris qui se rĂ©unit pourtant chaque mois. Si bien que la premiĂšre fois que des informations sont sorties du cercle trĂšs restreint des personnes informĂ©es du projet, ce n’est qu’une dizaine de jours avant le 24 fĂ©vrier, la date de sa mise au vote. La prĂ©sidence avait clairement l’intention que le moins de monde possible ne dĂ©couvre ce qui se manigance pour empĂȘcher un scandale avant le vote . La prĂ©sidence s’est aussi donnĂ©e le droit, nouveau, de dĂ©clarer un Ă©tat d’urgence universitaire, en cas de « circonstances exceptionnelles », lui permettant de s’auto-octroyer les pleins pouvoirs au sein des facs fusionnĂ©es.

      Face Ă  ces attaques liberticides et Ă  cette tentative de criminaliser les Ă©tudiants et professeurs qui souhaiteront se rĂ©unir, se rencontrer ou se mobiliser Ă  l’avenir, il est nĂ©cessaire de s’organiser, et d’empĂȘcher que ce nouveau rĂšglement intĂ©rieur ne passe. La solidaritĂ© des autres facs mobilisĂ©es en ce moment contre la rĂ©forme des retraites ou la LPPR, va ĂȘtre Ă©galement nĂ©cessaire pour que cette dĂ©cision ne fasse pas jurisprudence et ne serve Ă  rĂ©primer dans les autres universitĂ©s.

      ▻https://academia.hypotheses.org/15905

      #université #fac