• « A droite, la culture du chef atteint un degré presque pathologique » | LeMonde.fr
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/11/29/a-droite-la-culture-du-chef-atteint-un-degre-presque-pathologique_1798025_32

    Enfin, il faut ajouter une autre dimension de la crise actuelle à droite : le découplage complet entre les professionnels de la politique et l’éthique de la conviction, c’est-à-dire les valeurs fondamentales qui devraient fonder leur engagement. Dès lors, il ne reste que la lutte pour le pouvoir. C’est évidemment un ressort déterminant de la politique, il serait absurde ou irénique de le nier.

    Mais si c’est le seul moteur, cela devient dangereux pour la démocratie. Surtout dans une période où la domination économique et le discours de rationalité technocratique qui l’accompagne dévalorisent les processus démocratiques, la volonté politique et la souveraineté du peuple.

    (…)

    Car chacun peut mesurer l’impuissance croissante du politique face aux pouvoirs dominants de l’économie, des marchés ou des agences de notation. D’où ce sentiment - dangereux car il nourrit toutes les tentations démagogiques - de dépossession démocratique, de réduction de la capacité de transformer le cours des choses.

    Propos de Jean-Claude Monod recueillis par Gérard Courtois.