• La fronde s’élargit contre les distances d’épandage de pesticides décrétées par le gouvernement
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/25/pesticides-la-fronde-s-elargit-contre-les-distances-d-epandage-du-gouverneme


    Un herbicide est épandu dans un champ, en mai 2018 à Piacé (Sarthe).
    JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

    Un nouveau recours est déposé mardi devant le Conseil d’Etat. Il regroupe associations environnementales mais aussi de riverains, travailleurs, médecins et consommateurs.

    La fronde contre l’arrêté et le décret du gouvernement instaurant des zones de non-traitement (ZNT) à base de pesticides s’élargit et s’intensifie. Après le Collectif des maires antipesticides – regroupant environ 120 élus – en janvier, une dizaine d’organisations ont déposé, mardi 25 février, un recours devant le conseil d’Etat pour obtenir l’annulation de textes qu’ils jugent non protecteur pour la santé des riverains et pour l’environnement.

    Publié le 27 décembre 2019, ces derniers fixent des distances minimales à respecter entre aires de traitements et habitations. En fonction du type de culture et de la dangerosité des produits utilisés, le gouvernement a retenu trois mètres, cinq mètres, dix mètres voire très exceptionnellement 20 mètres. Des distances jugées « totalement inefficaces » par les ONG et les maires à l’origine de nombreux arrêtés anti-pesticides ces derniers mois. Ils plaident pour des « zones tampons » d’au moins 150 mètres.

    Le recours a été initié par Générations futures. L’association avait obtenu en juin 2019, déjà devant le Conseil d’Etat, l’annulation du précédent arrêté (de 2017) régissant l’usage des pesticides. Le gouvernement avait été enjoint par la plus haute juridiction administrative d’élaborer un nouveau texte censé mieux protéger les riverains. Cette fois, se sont joints à l’action d’autres organisations environnementales nationale (France Nature environnement) ou régionale (Eau et Rivières de Bretagne) mais aussi des associations de riverains (collectif des victimes de pesticides des Hauts de France et de l’Ouest) et de médecins (Alerte des médecins sur les pesticides), un syndicat de travailleurs (Solidaires) ou encore l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.