• Numérique, communs et notre avenir politique

    Bonjour,

    Les trois derniers ouvrages publiés par C&F éditions sont en phase avec la période politique actuelle : comment trouver de nouvelles perspectives.

    « Twitter & les gaz lacrymogènes » de Zeynep Tufekci essaie de voir comment le numérique est devenu à la fois un outil pour les mouvements sociaux connectés, mais également un nouveau terrain d’affrontement entre dominants et dominés. S’il aide aux mobilisations, le numérique, et notamment les médias sociaux, dépose une partie des clés dans les mains des méga-entreprises de l’économie de l’attention. Les États ont compris comment tirer partie de cette nouvelle situation, en ayant maintenant de véritables pratiques de domination au cœur même des échanges dans les médias sociaux. L’État n’est plus simplement un élément de la surveillance globale, mais aussi un acteur diffusant des informations pour contrer les formes auto-organisées des mouvements sociaux et accaparer l’attention.

    Un ouvrage éclairant, écrit par une sociologue qui connaît à la fois le numérique (elle fut développeuse) et les mouvements sociaux.

    Twitter & les gaz lacrymogènes
    Zeynep Tufekci
    trad. de l’anglais par Anne Lemoine
    ISBN 978-2-915825-95-4 - 29 €
    https://cfeditions.com/lacrymo

    Ensuite, nous avons publié deux ouvrages dans la collection "Interventions" autour de la question des communs, qui se dessine comme étant la véritable alternative capable de s’inscrire dans les transitions qui vont devoir être réalisées dans le court terme.

    « La cité en commun : des biens communs au municipalisme » par César Rendueles et Joan Subirats part de l’expérience des "villes sans peur", notamment de Barcelone, pour réfléchir à l’articulation entre la théorie des communs et les pratiques des nouvelles municipalités. Le débat entre ces deux chercheurs également engagés dans la vie sociale est riche, sans tabou et soulève de nombreuses questions pratiques et théoriques.

    La cité en communs : des biens communs au municipalisme
    César Rendueles & Joan Subirats
    trad. de l’espagnol par Alain Ambrosi
    ISBN 978-2-915825-96-1 - 18 €
    https://cfeditions.com/municipalisme

    Enfin, nous avons publié, pour fêter les dix ans de l’attribution du "Nobel d’économie" à Elinor Ostrom, le texte de son discours, augmenté d’une préface très éclairante de Benjamin Coriat.

    Discours de Stockholm en réception du Nobel d’économie 2009
    Elinor Ostrom
    trad. de l’anglais par Jay Demazière et Hervé Le Crosnier
    préface de Benjamin Coriat
    ISBN 978-2-915825-99-2 - 16 €

    Une dernière remarque : plusieurs lectrices et lecteurs nous ont indiqué qu’il n’y avait pas à proprement parler de "Nobel d’économie". C’est bien entendu exact : l’économie n’était pas considérée comme une science à l’époque des frères Nobel. Le prix est donc décerné par la Banque de Suède, ce qui évidemment fait pencher la balance vers une certaine approche de l’économie. Pour le reste, ce prix reprend les mêmes règles de fonctionnement que les autres prix Nobel : un jury, indépendant (...autant que tout jury scientifique puisse l’être), et une cérémonie calquée sur les autres prix Nobel. Si bien que le raccourci "Nobel d’économie" nous semble tout à fait justifié... Les événements récents du Nobel de Littérature nous montrent que chaque prix accordé avec un tel retentissement mondial est entaché de rapports de forces, de groupes de pression, de réseaux d’influence, et en l’occurrence d’une orientation et pratique machiste exécrable (et heureusement juridiquement condamnée).... On peut donc se réjouir du Nobel accordé à Bob Dylan (comme je le fait) ou s’offusquer de celui de Peter Handke (idem), sans pour autant ni sacraliser, ni dénigrer en soi l’institution qui les a accordés.

    Tout "Nobel" est un signal que chacun peut utiliser en fonction de ses approches et de ses objectifs... c’est pourquoi nous nous sommes, dès 2009, félicités du "Nobel d’économie" accordé à Elinor Ostrom, à la fois parce que c’était la première fois qu’une femme était récompensée, mais aussi pour les thèmes soulevés par Elinor Ostrom, sa méthode coopérative de recherche (largement soulignée dans le discours) et l’esprit humaniste avec lequel elle aborde l’économie. Tous éléments que vous retrouverez dans son « Discours de Stockholm ».

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

    #C&F_éditions