• Male gaze, ce que voient les hommes (1/2)
    https://www.youtube.com/watch?v=0oMsFlQk_m4

    Dans cet épisode, il est question de cinéma et de séries télévisées vues par le prisme du genre. Victoire Tuaillon s’entretient avec Iris Brey, spécialiste de la représentation du genre et des sexualités à l’écran, critique de séries et de cinéma, enseignante à l’université de Californie à Paris, et autrice de « Le regard féminin : une révolution à l’écran » (éditions de L’Olivier).

    Dans cette première partie, elles discutent de ce qu’est le male gaze, c’est à dire le regard masculin : à quoi est-ce qu’il correspond concrètement, en terme d’esthétique, de choix de mise en scène et de cadrage ? Où en est-on de la parité dans l’industrie cinématographique et pourquoi aujourd’hui encore, la majorité des films produits sont financés et réalisés par des hommes ?

    RÉFÉRENCES CITÉES DANS L’ÉPISODE

    Cette étude du CNC sur la place des femmes dans l’industrie cinématographique et audiovisuelle (https://www.cnc.fr/cinema/etudes-et-r...), où l’on apprend que :
    – 80% des films français sortis en salles en France sur la période 2011- 2015 sont réalisés par des hommes.
    – A la FEMIS, en dix ans, 546 étudiants ont été admis à la Fémis dont 51 % de femmes et 49 % d’hommes
    – Le budget moyen des films réalisés par des femmes est 1,6 fois moins élevé que celui réalisé par des hommes. Plus les budgets augmentent, moins les femmes sont présentes. Au delà de 20 millions d’euros, il n’y a plus aucune femme.
    – En moyenne, une réalisatrice de long métrage a un salaire horaire inférieur de 42 % à celui de ses collègues masculins.

    Cette étude menée par trois économistes sur les différences de cachets entre acteurs et actrices (https://www.theguardian.com/world/201...), étude portant sur 246 acteurs et actrices apparus dans 1343 films entre 1980 et 2015 : pour un même film, les acteurs gagnent en moyenne 1,1 million de dollars de plus que leurs partenaires féminines

    Le test de Bechdel : un film « passe le test » si
    1/ il possède au moins deux personnages féminins et que ceux-ci portent un nom
    2/ ces deux personnages ont au moins une discussion
    3/ que cette discussion concerne autre chose qu’un homme

    Ce site (en anglais) répertorie tous les films qui le passent : https://bechdeltest.com
    Le site Polygraph a passé 4 000 films sortis en salle durant les vingt dernières années au test de Bechdel : http://poly-graph.co/bechdel

    The Riz test, pour mesurer les stéréotypes concernant les personnes musulmanes dans les fictions : https://www.riztest.com

    Le test du paternel : https://lepaternel.com/comment-cinema...
    Un film « passe le test » si :
    1 / Voit-on un père en train de s’occuper de son enfant ?
    2 / A-t-il une conversation avec son enfant sans faire mention de la mère ?
    3 / Accomplit-il une tâche domestique sans que cela semble inhabituel ?

    « Plaisir visuel et cinéma narratif » : le texte fondateur de Laura Mulvey, datant de 1975
    La revue de critique Débordements en avait proposé une traduction :
    http://debordements.fr/Plaisir-visuel...

    CRÉDITS
    Les couilles sur la table est un podcast de Victoire Tuaillon produit par Binge Audio. Cet entretien a été enregistré dans le studio Surya Bonaly de Binge Audio (Paris 19e). Prise de son et réalisation : Quentin Bresson. Réalisation : Quentin Bresson Générique : Théo Boulenger. Chargée d’édition : Camille Regache. Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.

    Female gaze, ce que vivent les femmes (2/2)
    https://www.youtube.com/watch?v=qIbepR7G1tA

    Dans la suite de cet entretien, Iris Brey expose le coeur de sa thèse sur le regard féminin à l’écran : à quoi peut-on le reconnaître ? Qu’est-ce que cela change à notre expérience de spectateurice ? Pourquoi est-ce qu’il ne s’agit pas d’une censure, mais au contraire d’une chance pour l’art cinématographique ?

    Le female gaze n’est pas l’inverse du male gaze, il peut être produit quel que soit le genre du réalisateur ou de la réalisatrice. Il ne s’agit pas d’objectifier les hommes comme on objectifie les femmes, mais bien de tout réinventer : la manière de filmer, de raconter des histoires, de les évaluer en terme critique… et d’enseigner le cinéma !

    LES OEUVRES DONT IL EST QUESTION DANS L’ÉPISODE
    « Titanic » de James Cameron (1997), « Portrait de la jeune fille en feu » de Céline Sciamma (2019), la série « La servante écarlate » par Bruce Miller (2017) pour Hulu, tirée du roman de Margaret Atwood, la série « I Love Dick » par Jill Soloway et Sarah Gubbins pour Amazon Video (2017), tirée d’un livre de Chris Kraus paru en 1997 et traduit en français en 2016 (éditions Flammarion), le film « Madame a des envies » d’Alice Guy (1906), qu’on peut visionner ici : https://www.youtube.com/watch?v=arIMC..., « Cléo de 5 à 7 » d’Agnès Varda (1962), « Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles » de Chantal Akerman (1975), « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard (1960)

    OEUVRES RECOMMANDÉES
    Iris Brey recommande « Wanda » de Barbara Loden (1970) et « Simone Barbès ou la Vertu » de Marie-Claude Treilhou (1980)

    Victoire Tuaillon recommande l’écoute du podcast Mansplaining, du journaliste Thomas Messias et la fréquentation du site Le Genre et l’écran, qui se propose de faire une critique féministe des productions audiovisuelles.

    OEUVRES DE L’INVITEE
    « Sex and the series » 2016 (éd. L’Olivier)
    « Le regard féminin : une révolution à l’écran » 2020 (éd. L’Olivier)

    LE TEST DU FEMALE GAZE, selon Iris Brey
    1 / Il faut que le personnage principal s’identifie en tant que femme.
    2/ Que l’histoire soit racontée de son point de vue.
    3/ Que son histoire remette en question l’ordre patriarcal.
    4/ Que grâce à la mise en scène, le spectateur ou la spectatrice ressente l’expérience féminine.
    5/ Si les corps sont érotisés, le geste doit être conscientisé.
    6/ Le plaisir des spectateurs ne découle pas d’une pulsion scopique.

    CRÉDITS
    Les couilles sur la table est un podcast de Victoire Tuaillon produit par Binge Audio. Cet entretien a été enregistré dans le studio Surya Bonaly de Binge Audio (Paris 19e). Prise de son et réalisation : Quentin Bresson. Réalisation : Quentin Bresson Générique : Théo Boulenger. Chargée d’édition : Camille Regache. Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.

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