Le gouvernement Trudeau refuse de divulguer les données de recherche sur l’identité de genre. Pourquoi ?

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  • #Libby_Emmons : Le gouvernement Trudeau refuse de divulguer les données de recherche sur l’identité de genre. Pourquoi ?
    https://tradfem.wordpress.com/2020/02/27/le-gouvernement-trudeau-refuse-de-divulguer-les-donnees-de-recher

    Par exemple, en 2018, madame Kristi Hanna a quitté un refuge de Toronto pour femmes battues plutôt que de devoir partager une chambre avec un homme s’identifiant comme trans. Le personnel n’a pas tenu compte de ses protestations. En Colombie-Britannique, l’organisme Vancouver Rape Relief, le plus ancien centre d’aide aux victimes de viol au Canada, s’est vu refuser un financement par l’administration municipale, faute d’être jugé suffisamment ouvert aux transgenres de sexe masculin. Une plainte pour atteinte aux droits de l’homme avait été déposée contre le centre par Kimberly Nixon en 1995 pour avoir refusé à celle-ci, née de sexe masculin, une formation à offrir des services-conseils à d’autres femmes. VRR a estimé que Nixon ne pouvait devenir un conseiller pour d’autres femmes, faute d’être elle-même née femme. Un centre d’aide aux victimes de viol ne voulait pas que des femmes ayant été violées soient forcées d’être conseillées par un homme, et il a, pour cette raison, perdu tout son financement.

    Le cas de Jessica Yaniv, qui a porté de multiples plaintes devant le Tribunal des droits de l’homme de la Colombie-Britannique, en accusant les femmes de haine pour ne pas vouloir épiler ses organes génitaux masculins, montre à quel point tout ce dossier a sombré dans l’absurde. Les droits des femmes à déterminer le travail qu’elles feraient chez elles, en privé, ont été remis en question en vertu du projet de loi C16.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://petitions.noscommunes.ca/fr/Petition/Details?Petition=e-2289

  • Au Canada, de plus en plus de gens (et de médias) s’inquiètent, comme LIBBY EMMONS, de la mise au secret par le gouvernement Trudeau d’une évaluation (nécessaire en loi) des effets sexospécifiques de l’accréditation de « l’identité de genre et l’expression de genre » comme critères protégés contre toute discrimination. Cet ajout à la loi annule apparemment le critère de « sexe » comme critère de discrimination dans la Loi canadienne sur les droits de la personne, dans la mesure où tout homme peut maintenant se dire « femme » (sans preuve) et donc se prétendre « discriminé » par les ressources dédiées aux femmes (locaux, services, disciplines sportives, listes politiques, subventions universitaires, emplois, etc.) https://tradfem.wordpress.com/2020/02/27/le-gouvernement-trudeau-refuse-de-divulguer-les-donnees-de-recher

    • @martin4, pourquoi toujours se prévaloir d’une fidélité à l’héritage de Dworkin alors qu’elle ne semble pas sur cette ligne concernant la dite « question trans » ?

      Plus généralement, nous savons que les féministes peuvent ne pas être d’accord entre elles : comment réfléchis-tu la place des hommes dans ce combat ?
      Comment réfléchis-tu ta place dans ce combat ?
      Ne crois-tu pas cliver encore plus ce débat en particulier ?

      Je me permets de te poser ces questions à toi et publiquement ici, dans un endroit qui t’est plutôt favorable, car tu es un gars qui a une place importante dans ces questions (malgré toi ? en as-tu conscience ?), avec plein de ressources (lien direct avec Stoltenberg, mise en place et animation de Tradfem), et je n’ai jamais lu de ta part de remise en question de ta position dans cet espace féministe. Peut-être je me trompe ?
      Il ne me semble en tout cas pas suffisant de (se) dire qu’on traduit des femmes pour s’en sortir, surtout quand certaines ont des positions parfois foireuses (essentialisme, écrire « il » pour Laverne Cox).

      J’ai l’impression que ça appelle à plus d’humilité, surtout dans notre discussions avec des femmes, pour ne pas être « plus radfem que les radfem ». Ce n’est peut-être pas le seul souci dans ce débat mais il me semble nécessaire de s’interroger sur comment on y participe, en tant qu’hommes.

      (J’écris ici pour ne pas polluer d’autres fils.)

    • Merci de ton post.
      Je ne veux pas répondre point par point à tes questions, souvent un peu rhétoriques.
      Je n’ai pas non plus à juger ton opinion sur ce que tu appelles un manque d’humilité de ma part. Je ne me vante de rien, n’avance jamais de théorie personnelle, et il me semble qu’une "remise en question" dont je m’autojustifierais au final serait un peu prétentieuse. Si je ne tiens pas de discours personnel, nous traduisons sur TRADFEM les écrits féministes qui correspondent le plus à ce que nous comprenons de la stratégie collective des hommes, y compris moi-même, tout simplement.
      Mainteant, est-il "clivant" qu’un homme fasse de tels choix dans des domaines controversés ? Je crois que les clivages existent déjà et sont incontournables tant que non résolus dans un affrontement réaliste et honnête. Pour ce qui est de ma position d’homme ne se prétendant pas "non-binaire" ou quelque autre échappatoire, c’est un dilemme de longue date chez les proféministes. J’en ai discuté avec des radfems, dont Dworkin qui m’a au contraire incité à plus de cohérence en affichant mes convictions au risque de déplaire à des femmes aux opinions plus libérales (qui m’ont rarement été "favorables").
      Tu écris que Dworkin "ne semble pas sur cette ligne concernant la dite « question trans »". Je suis justement en train de traduire ce qu’elle a écrit là-dessus, en 1974, dans WOMAN HATING (pp. 185-7). Elle parle spécifiquement du droit des transsexuel.les à un soutien de l’État pour leurs besoins médicaux.
      C’est tout autre chose que le lobbying actuel du lobby transactiviste, qui comprend peu de transsexuel.le.s et est même activement combattu par certain.es transsexuel.le.s parce qu’il instrumentalise leur condition.
      Plus généralement, Je trouve aléatoire et peu éthique de spéculer sur ce que Dworkin aurait dit d’un mouvement qui a émergé une dizaine d’années après son décès, elle qui a combattu explicitement le masculinisme dont ce lobby fait preuve dans sa tentative de réimposer les stéréotypes de genre qu’elle a combattus. Mais ce n’est qu’une opinion personnelle : je ne me prétends pas exégète de sa pensée.
      Enfin, n’est-ce pas charrier un peu que de m’accuser de "toujours se prévaloir d’une fidélité à l’héritage de Dworkin" ? TRADFEM regroupe plus de 6000 essais de féministes radicales contemporaines, dont moins de cinq de Dworkin elle-même. J’espère que tu en liras et adresseras tes commentaires à ces autrices plutôt qu’à leurs messagers.ères bénévoles.

    • Bon, je reviendrai plus tard.
      J’aurais espéré un retour à la remarque de Antonin.
      Dans le même sens, l’une des questions, ce n’est pas que des « féministes libérales » ne te soient pas favorables, c’est que même des féministes matérialistes ne supportent pas/plus votre travail à Tradfem, par exemple. Que fais-tu de cela ?

    • Je n’étais pas certain d’u sens de la remarque d’Antonin : je n’ai pas eu l’impression qu’il endossait la critique qu’il relayait. Il me semble après tout clair que TRADFEM n’est pas « une intrusion dans un espace non mixte » et que je ne suis le « chef » d’aucune femme, ce qui m’a fait rire... (Penses-tu le contraire ?) Je ne peux donc pas commenter des remarques aussi ambigües issues d’une source de deuxième main, mais TRADFEM est un forum où quiconque peut émettre ses commentaires et nous aviser de ce qu’elles « ne supportent plus » et pourquoi.
      Il est évident que les controverses entre féministes peuvent se projeter sur notre travail, mais elles le précèdent et nous n’en sommes pas responsables. Des féministes matérialistes - et non des moindres - encouragent fortement et de longue date notre travail et y collaborent. Nous n’empêchons personne d’autre de s’exprimer, sur nos pages ou ailleurs.

    • J’avoue que je ne savais pas trop quoi répondre à cette remarque que c’est un homme qui est le plus visible dans cette tendance féministe... alors que je défends toutes les féministes matérialistes et les choix qu’elles font d’être transexclusives ou transinclusives (les femmes incluent qui elles veulent) et que je relaie beaucoup d’arguments. Là je ne savais plus quoi dire !

    • Il est clair que mon militantisme proféministe reflète un privilège de genre et de classe, qui le facilite. On peut moins facilement m’intimider comme on le fait systématiquement aux rares femmes à pouvoir s’exprimer publiquement contre le patriarcat (TRADFEM a publié plusieurs protêts de femmes à ce sujet) ni me « doxxer » auprès de mon employeur puisque je suis pigiste (pourtant on voit des internautes anonymes s’y essayer !).
      En Grande-Bretagne, c’est, avec l’autrice J K Rowling, un homme célèbre, le scripteur et acteur Graham Lineham ("The Office", « Father Ted ») qui est l’allié le plus visible des féministes attaquées par les transactivistes. Mais sa visibilité reflète surtout l’efficacité des attaques intimidantes lancées contre les femmes qui disent les mêmes choses.
      Analogiquement, il existe une tradition honorable d’écrivains non Juifs (Zola, Sartre surtout) qui ont pu prendre la défense des Juifs et divulguer l’ancrage de l’antisémitisme à des moments où les plumes juives étaient censurées. L’histoire des luttes de femmes est aussi riche en exemples d’hommes qui ont pu trahir leur appartenance de genre en tenant tête à l’antiféminisme. Un tel soutien visible soulève des difficultés mais elles ne sont pas insurmontables. Et la formule d’un forum de traductions de textes de femmes permet de contourner l’obstacle d’un discours masculin qui devrait s’approprier leurs propos ou les ramener à l’expérience masculine ou à la modélisation de quelque "#NotAllMen réactionnaire.
      Espérant que cela répond à ta remarque,
      Martin

    • TRADFEM est un forum où quiconque peut émettre ses commentaires et nous aviser de ce qu’elles « ne supportent plus » et pourquoi.

      La belle affaire ! Mais que fais-tu de ces voix ?
      C’est bien beau de laisser un espace aux commentaires mais si ce n’est pas pour en tenir compte, quel intérêt ont des meufs que ça saoule et qui n’ont pas que ça à faire de leur vie ?

      Bon, sinon, sur la question de ta/votre/notre place et responsabilité, il y aurait tellement de choses à (re)dire, ça va mériter au moins quelques jours pour poser les choses. L’analogie avec Zola, je m’y attendais pas quand même (honnêtement, je ne connais pas bien cette histoire)[1] : parce que soit on a de l’importance, soit les controverses ne font que se « projeter sur notre travail », mais il me semble qu’on ne peut pas jouer sur les deux tableaux.

      Sur l’"humilité" dont tu fais preuve (pour moi, au-delà de ta position, c’était aussi ça, en fait), cf. https://seenthis.net/messages/840820#message841163

      [1]
      Je ne veux pas embarquer la discussion dans cette direction mais je ne suis d’ailleurs pas sûr que des personnes juives et féministes apprécieraient forcément, et seraient de ton avis.
      Je pense au moins que c’était vraiment pas nécessaire, cette image, pour dire qu’on peut trahir sa classe. On est d’accord.