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Les éditions Albin Michel

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    CDB_77 @cdb_77 25/08/2024
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    40 manteaux et un bouton

    https://www.albin-michel.fr/sites/default/files/styles/extra_large/public/couvertures/9782226473080-j.jpg

    Été 1942. Quarante enfants juifs débarquent à la gare de #Nonantola, dans la province de Modène. Ils ont fui l’Allemagne nazie grâce à une organisation d’#entraide. Accueillis dans une vaste propriété, la #villa_Emma, ces jeunes déracinés se lient d’amitié et se créent un monde moins menaçant que la réalité.

    Natan est l’un d’eux. Rongé par le souvenir de son père arrêté une nuit d’hiver, de sa mère et son jeune frère qu’il a dû abandonner à Berlin, ce garçon sauvage ne parvient pas à renoncer à sa méfiance. Pourtant, ici, il n’y a ni étoiles jaunes, ni ghetto, ni rafles. C’est un lieu où les paysans partagent leur nourriture, où un menuisier construit les lits qui manquent aux pensionnaires, où chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Mais le 8 septembre 1943, les troupes nazies atteignent Nonantola, et les occupants de la villa Emma doivent fuir à nouveau. Cette fois, ils ne sont plus seuls : un village entier est prêt à se battre pour eux.

    Inspiré de faits réels, un magnifique récit d’#héroïsme_collectif et de #solidarité vu à travers les yeux d’un enfant.

    ▻https://www.albin-michel.fr/40-manteaux-et-un-bouton-9782226473080

    #livre #Italie #WWII #seconde_guerre_mondiale #réfugiés #sauvetage #histoire #résistance

    –-

    voir aussi:
    Maria Bacchi e Nella Roveri, L’età del transito e del conflitto. Bambini e adolescenti tra guerre e dopoguerra 1939-2015, Il Mulino

    https://seenthis.net/local/cache-vignettes/L400xH616/cdf9f50cover73e2-9f8a6.jpg

    ▻https://seenthis.net/messages/566930

    CDB_77 @cdb_77
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      CDB_77 @cdb_77 25/08/2024

      40 cappotti e un bottone

      https://m.media-amazon.com/images/I/61onRNvspCL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpg

      Estate 1942. A Nonantola, Modena, arrivano quaranta ragazzi e bambini ebrei. Sono scappati dalla Germania nazista e, grazie all’organizzazione di Recha Freier, stanno cercando di arrivare in Palestina. Ora, sistemati a Villa Emma, sembra che il peggio sia passato. Tra di loro c’è anche Natan, che inizialmente vede tutta questa attenzione con sospetto. Bruciano ancora il ricordo del padre trascinato via nella notte, l’addio della madre e del fratello più piccolo. Eppure, qui sembra di essere in un mondo completamente nuovo. Finché con l’otto settembre del 1943, a Nonantola iniziano ad accamparsi le truppe naziste e per i ragazzi di Villa Emma c’è una nuova fuga da organizzare. Questa volta, però, non sono soli, hanno un intero paese a lottare per loro. Ivan Sciapeconi è insegnante di scuola primaria a Modena. Ha pubblicato libri di narrativa per bambini (Zezè e Cocoricò, Raffaello Editore; Un dicembre rosso cuore, Einaudi Ragazzi; Come mettere il mondo a testa in giù, Giunti) e testi per la scuola (Erickson Edizioni, Rizzoli). 40 cappotti e un bottone è il suo primo romanzo.

      ▻https://www.edizpiemme.it/libri/40-cappotti-e-un-bottone

      CDB_77 @cdb_77
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      CDB_77 @cdb_77 25/08/2024

      « 40 manteaux et un bouton », des villageois italiens au secours d’#enfants_juifs allemands

      Pendant la guerre en Italie, les habitants de Nonantola ont permis l’exfiltration vers la Suisse d’enfants juifs venus d’Allemagne et d’Autriche. Ivan Sciapeconi consacre à cet épisode héroïque de l’Histoire un premier roman

      (#paywall)

      ▻https://www.letemps.ch/culture/livres/40-manteaux-et-un-bouton-des-villageois-italiens-au-secours-d-enfants-juifs-

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  • @cdb_77
    CDB_77 @cdb_77 7/12/2023

    Caricatural, ultra-politisé : le grand n’importe quoi du nouveau #musée_d'Histoire de #Lyon

    Nous avons visité la nouvelle #exposition_permanente du #musée niché dans le vieux Lyon : un parcours déroutant, regorgeant de lacunes, défendant une vision de l’#histoire_engagée et surtout trompeuse.

    Le jour de notre visite, un dossier de presse le martèle, en #écriture_inclusive : le nouveau parcours du musée d’Histoire de Lyon, qui achevait samedi 2 décembre une réorganisation commencée en 2019, a été « co-construit », aussi bien avec des « expert.es » que des témoins et… « témouines », citoyens anonymes de Lyon. Une des conceptrices du musée le détaille : « On est allé en ville, on a posé des questions aux passants, à des jeunes qui faisaient du skate pour leur demander leur récit de la ville ». Un postulat de départ qui fait sourire autant qu’il inquiète et augure du sentiment qu’on éprouvera pendant toute la visite.

    Celle-ci tient par-dessus tout à s’éloigner de la si décriée approche chronologique. Une première salle « questionne » donc la ville, exposant pêle-mêle des objets touristiques ou sportifs récents (maillot de foot), sans enseignement apparent. Il faudra s’y faire : l’histoire n’est pas vraiment au centre du musée d’histoire. La fondation de la ville est évoquée au détour d’un panneau sur lequel un Lyonnais de l’Antiquité exhibe sa… Rolex. Une farce assumée par le musée, dont les guides nous préviennent que les anachronismes fleuriront tout au long des salles. On se mettrait à rire si le musée n’était pas destiné aux enfants aussi bien qu’aux adultes, avec la confusion que ces erreurs assumées entraîneront chez les premiers.
    L’homme blanc quasi absent de... l’industrie lyonnaise

    Les salles, justement, sont magnifiques dans cet hôtel de Gadagne, bâti au XVIe siècle. Mais l’architecture des lieux ne semble pas devoir nous intéresser : un tout petit cartel pour présenter une cheminée monumentale, puis plus rien. Les objets historiques sont rares et s’effacent au profit de montages photographiques et de récits (tous en écriture inclusive bien sûr) de quatre personnages fictifs censés raconter la ville : trois femmes nées à différents siècles, et Saïd, ouvrier devenu bénévole associatif. À l’étage suivant, une pirogue-vivier datée de 1540 trône quand même, dans une ambiance bleutée : c’est la partie consacrée au Rhône et à la Saône. Quelques (beaux) tableaux figurant des scènes de vie des deux fleuves sont exposés... à quelques centimètres du sol : cette seconde partie est dédiée aux enfants de cinq ans et l’on apprend que deux groupes de maternelle ont été consultés pour la concevoir. Des jeux ont été élaborés avec eux, « sans mauvaise réponse pour ne pas être moralisateurs » et parce que le musée est un avant tout un lieu d’amusement. Nous commençons à le croire.

    La suite de l’exposition permanente, qui aborde le sujet de l’industrie lyonnaise, prend toutefois un tour nettement plus désagréable, voire odieux. Voyons bien ce que nous voyons : une absence quasi totale de référence aux ouvriers masculins et blancs. Un métier à tisser inanimé constitue la seule preuve tangible de l’existence des canuts et une salopette vide accrochée au mur figure le prolétariat du XXe siècle. Une véritable provocation car les ouvrières sont elles bien mises en avant, et surtout les travailleurs immigrés. Le directeur, Xavier de La Selle, avait prévenu : « Le concept de Lyonnais de souche n’a aucun sens. » Un visiteur manquant de recul sortira de cette pièce convaincu que la ville n’a été construite que par le travail de femmes et de maghrébins. Le prisme social de l’histoire aurait pu présenter ici un réel intérêt : il est manipulé pour servir une vision politique qu’on ne peut qualifier autrement que de délirante.

    Et nous ne sommes pas au bout de ce délire : la dernière partie, celle qui vient d’être révélée au public, porte sur les « engagements » des Lyonnais. On entre ici dans un bric-à-brac stupéfiant, synthèse gauchiste assumée faisant de l’histoire politique de Lyon une sorte de grande convergence des luttes. Sur les murs et dans les vitrines, des nuages de mots à peu près tous synonymes de rébellion, des pancartes féministes, un haut-parleur, et même un objet sordide : un fait-tout utilisé par une avorteuse locale, célèbre semble-t-il, qui y stérilisait ses ustensiles médicaux mais y cuisait aussi ses pâtes. Le père Delorme, prêtre connu pour avoir organisé en 1983 une grande marche contre le racisme, est abondamment glorifié. Rappelons qu’en matière de religion, le musée ne nous a toujours pas expliqué pourquoi et quand fut construite la basilique de Fourvière ! L’autre référence au catholicisme dans la ville est celle du Sac de Lyon par les calvinistes, une œuvre de bois peint de 1565 décrivant des scènes de pillage, un bûcher d’objets liturgiques, des moines chassés. Son intérêt historique est toutefois anéanti par le commentaire de notre guide, qui n’y voit « pas du tout une scène violente ».

    Désacralisation du savoir

    À ce stade, le musée d’Histoire de Lyon réussit son pari : il n’est plus qu’un divertissement. On aborde une salle qui couvre à rebours la crise algérienne, la Seconde Guerre mondiale et enfin la Révolution. Cette dernière ne fait l’objet que d’un panneau succinct. Le musée est-il ennuyé de devoir évoquer plus en détail les tendances contre-révolutionnaires de Lyon ? À propos de Joseph Chalier, qui avait mis en place une dictature sanguinaire dans la ville avant d’être renversé par le peuple en 1793, un commentaire : « Certains l’ont considéré comme un martyr de la liberté. » L’homme avait commandé la première guillotine à Lyon et préconisait de l’installer sur le pont Morand afin que « les têtes tombent directement dans le Rhône »... Le principal historien consulté sur cette époque, Paul Chopelin, est entre autres fonctions président de la Société des études robespierristes. Enfin, une galerie des grandes figures de l’histoire lyonnaise conclut ce drôle de parcours. Miracle : il s’y trouve presque autant de femmes que d’hommes. Quitte à ce que la première conseillère municipale féminine y tienne la même place qu’Édouard Herriot, maire pendant près d’un demi-siècle. Pas de portrait de Raymond Barre en revanche, mais une lettre anonyme fièrement disposée, le qualifiant de « peu regretté [maire], qui de toute sa carrière s’est bien peu occupé du sort de ceux que son système économique met de côté ».

    Tirons un bilan positif : il n’est pas donné à tout amateur d’histoire d’expérimenter une telle distorsion, une telle désacralisation du savoir. Aux inventions « pédagogiques » en vogue, pour certaines réussies mais souvent inutiles, le musée d’histoire de Lyon ajoute un militantisme qui laisse pantois, et ignore des pans entiers de l’histoire lyonnaise, ne faisant qu’effleurer le reste. L’équipe du musée est certes enthousiaste, convaincue de bien faire, mais s’est méprise sur la notion d’engagement. Plus qu’une déception, pour une structure qui emploie 50 personnes (et exploite aussi un musée de la marionnette et de guignol, peut-être moins amusant) avec un budget annuel d’environ 3 millions d’euros. Son projet scientifique et culturel, validé par l’État, bénéficie du plein soutien de l’actuelle mairie : le maire Grégory Doucet (EELV) se dit ainsi « admiratif du travail colossal » des équipes du musée d’une ville « profondément humaine, tissée par les lumières du monde ». Un tissu, oui, mais pas vraiment de lumière.

    ▻https://www.lefigaro.fr/histoire/mensonger-ultra-politise-le-grand-n-importe-quoi-du-nouveau-musee-d-histoir

    Mots-clé tirés de l’article et de la vidéo :
    #wokisme #woke #révolution_culturelle_woke #intersectionnalité #affaire_de_Grenoble #militantisme #militants_extrémistes #ségrégationnisme #séparatisme #pride_radicale #non-mixité #genre #panique_morale #anti-wokisme #universalisme #universités #culture #films #imaginaire #civilisation_occidentale #industrie_lyonnaise #woke-washing #engagement #père_Delorme #1983 #Marche_pour_l'égalité_et_contre_le_racisme #planning_familial #catholicisme #racisme_systémique #Sac_de_Lyon #divertissement #Joseph_Chalier #histoire #Paul_Chopelin #militantisme

    Les invité·es :

    1. #Nora_Bussigny, autrice de ce #livre :
    Les Nouveaux Inquisiteurs

    https://www.albin-michel.fr/sites/default/files/styles/extra_large/public/couvertures/9782226476951-j.jpg

    ▻https://www.albin-michel.fr/les-nouveaux-inquisiteurs-9782226476951

    2. #Pierre_Valentin, auteur de ce livre :
    L’#idéologie_woke. Anatomie du wokisme

    https://www.fondapol.org/app/uploads/2021/07/199-ideologie-woke-i-couv-fr-w-387x590.jpg

    ►https://www.fondapol.org/etude/lideologie-woke-1-anatomie-du-wokisme

    3. #Samuel_Fitoussi :
    ▻https://www.wikiberal.org/wiki/Samuel_Fitoussi
    (et je découvre au même temps « wikilibéral »)
    –-> qui parle notamment du film #Barbie (min 18’30)

    ►https://www.fondapol.org/etude/lideologie-woke-1-anatomie-du-wokisme

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    #José_Vieira : « La #mémoire des résistances face à l’accaparement des terres a été peu transmise »

    https://pixelfed.zoo-logique.org/storage/m/_v2/578583396227231930/bc40e5d2a-3c51e6/OpONlzdvqVAe/4GVgXFqLCx36AmSKYYUyEPfTOa168Bkk2fmDfTUf.png

    Dans « #Territórios_ocupados », José Vieira revient sur l’#expropriation en #1941 des paysans portugais de leurs #terres_communales pour y planter des #forêts. Cet épisode explique les #mégafeux qui ravagent le pays et résonne avec les #luttes pour la défense des #biens_communs.

    Né au Portugal en 1957 et arrivé enfant en France à l’âge de 7 ans, José Vieira réalise depuis plus de trente ans des documentaires qui racontent une histoire populaire de l’immigration portugaise.

    Bien loin du mythe des Portugais·es qui se seraient « intégré·es » sans le moindre problème en France a contrario d’autres populations, José Vieira s’est attaché à démontrer comment l’#immigration_portugaise a été un #exode violent – voir notamment La Photo déchirée (2001) ou Souvenirs d’un futur radieux (2014) –, synonyme d’un impossible retour.

    Dans son nouveau documentaire, Territórios ocupados, diffusé sur Mediapart, José Vieira a posé sa caméra dans les #montagnes du #Caramulo, au centre du #Portugal, afin de déterrer une histoire oubliée de la #mémoire_collective rurale du pays. Celle de l’expropriation en 1941, par l’État salazariste, de milliers de paysans et de paysannes de leurs terres communales – #baldios en portugais.

    Cette #violence étatique a été opérée au nom d’un vaste #projet_industriel : planter des forêts pour développer économiquement ces #territoires_ruraux et, par le même geste, « civiliser » les villageois et villageoises des #montagnes, encore rétifs au #salariat et à l’ordre social réactionnaire de #Salazar. Un épisode qui résonne aujourd’hui avec les politiques libérales des États qui aident les intérêts privés à accaparer les biens communs.

    Mediapart : Comment avez-vous découvert cette histoire oubliée de l’expropriation des terres communales ou « baldios » au Portugal ?

    José Vieira : Complètement par hasard. J’étais en train de filmer Le pain que le diable a pétri (2012, Zeugma Films) sur les habitants des montagnes au Portugal qui sont partis après-guerre travailler dans les usines à Lisbonne.

    Je demandais à un vieux qui est resté au village, António, quelle était la définition d’un baldio – on voit cet extrait dans le documentaire, où il parle d’un lieu où tout le monde peut aller pour récolter du bois, faire pâturer ses bêtes, etc. Puis il me sort soudain : « Sauf que l’État a occupé tous les baldios, c’était juste avant que je parte au service militaire. »

    J’étais estomaqué, je voulais en savoir plus mais impossible, car dans la foulée, il m’a envoyé baladé en râlant : « De toute façon, je ne te supporte pas aujourd’hui. »

    Qu’avez-vous fait alors ?

    J’ai commencé à fouiller sur Internet et j’ai eu la chance de tomber sur une étude parue dans la revue de sociologie portugaise Análise Social, qui raconte comment dans les années 1940 l’État salazariste avait pour projet initial de boiser 500 000 hectares de biens communaux en expropriant les usagers de ces terres.

    Je devais ensuite trouver des éléments d’histoire locale, dans la Serra do Caramulo, dont je suis originaire. J’ai passé un temps fou le nez dans les archives du journal local, qui était bien sûr à l’époque entièrement dévoué au régime.

    Après la publication de l’avis à la population que les baldios seront expropriés au profit de la plantation de forêts, plus aucune mention des communaux n’apparaît dans la presse. Mais rapidement, des correspondants locaux et des éditorialistes vont s’apercevoir qu’il existe dans ce territoire un malaise, qu’Untel abandonne sa ferme faute de pâturage ou que d’autres partent en ville. En somme, que sans les baldios, les gens ne s’en sortent plus.

    Comment sont perçus les communaux par les tenants du salazarisme ?

    Les ingénieurs forestiers décrivent les paysans de ces territoires comme des « primitifs » qu’il faut « civiliser ». Ils se voient comme des missionnaires du progrès et dénoncent l’oisiveté de ces montagnards peu enclins au salariat.

    À Lisbonne, j’ai trouvé aussi une archive qui parle des baldios comme étant une source de perversion, de mœurs légères qui conduisent à des enfants illégitimes dans des coins où « les familles vivent presque sans travailler ». Un crime dans un régime où le travail est élevé au rang de valeur suprême.

    On retrouve tous ces différents motifs dans le fameux Portrait du colonisé d’Albert Memmi (1957). Car il y a de la part du régime un vrai discours de colonisateur vis-à-vis de ces régions montagneuses où l’État et la religion ont encore peu de prise sur les habitants.

    En somme, l’État salazariste veut faire entrer ces Portugais reculés dans la modernité.

    Il y a eu des résistances face à ces expropriations ?

    Les villageois vont être embauchés pour boiser les baldios. Sauf qu’après avoir semé les pins, il faut attendre vingt ans pour que la forêt pousse.

    Il y a eu alors quelques histoires d’arrachage clandestin d’arbres. Et je raconte dans le film comment une incartade avec un garde forestier a failli virer au drame à cause d’une balle perdue – je rappelle qu’on est alors sous la chape de plomb du salazarisme. D’autres habitants ont aussi tabassé deux gardes forestiers à la sortie d’un bar et leur ont piqué leurs flingues.

    Mais la mémoire de ces résistances a peu été transmise. Aujourd’hui, avec l’émigration, il ne reste plus rien de cette mémoire collective, la plupart des vieux et vieilles que j’ai filmés dans ce documentaire sont déjà morts.

    Comment justement avez-vous travaillé pour ce documentaire ?

    Quand António me raconte cette histoire d’expropriation des baldios par l’État, c’était en 2010 et je tournais un documentaire, Souvenirs d’un futur radieux. Puis lorsqu’en 2014 un premier incendie a calciné le paysage forestier, je me suis dit qu’il fallait que je m’y mette.

    J’ai travaillé doucement, pendant trois ans, sans savoir où j’allais réellement. J’ai filmé un village situé à 15 kilomètres de là où je suis né. J’ai fait le choix d’y suivre des gens qui subsistent encore en pratiquant une agriculture traditionnelle, avec des outils de travail séculaires, comme la roue celte. Ils ont les mêmes pratiques que dans les années 1940, et qui sont respectueuses de l’écosystème, de la ressource en eau, de la terre.

    Vous vous êtes aussi attaché à retracer tel un historien cet épisode de boisement à marche forcée...

    Cette utopie industrialiste date du XIXe siècle, des ingénieurs forestiers parlant déjà de vouloir récupérer ces « terres de personne ». Puis sous Salazar, dans les années 1930, il y a eu un débat intense au sein du régime entre agrairistes et industrialistes. Pour les premiers, boiser ne va pas être rentable et les baldios sont vitaux aux paysans. Pour les seconds, le pays a besoin de l’industrie du bois pour décoller économiquement, et il manque de bras dans les villes pour travailler dans les usines.

    Le pouvoir central a alors même créé un organisme étatique, la Junte de colonisation interne, qui va recenser les baldios et proposer d’installer des personnes en leur donnant à cultiver des terres communales – des colonies de repeuplement pour résumer.

    Finalement, l’industrie du bois et de la cellulose l’a emporté. La loi de boisement des baldios est votée en 1938 et c’est en novembre 1941 que ça va commencer à se mettre en place sur le terrain.

    Une enquête publique a été réalisée, où tout le monde localement s’est prononcé contre. Et comme pour les enquêtes aujourd’hui en France, ils se sont arrangés pour dire que les habitants étaient d’accord.

    Qu’en est-il aujourd’hui de ces forêts ? Subsiste-t-il encore des « baldios » ?

    Les pinèdes sont exploitées par des boîtes privées qui font travailler des prolos qui galèrent en bossant dur. Mais beaucoup de ces forêts ont brûlé ces dernière décennies, notamment lors de la grande vague d’incendies au Portugal de 2017, où des gens du village où je filmais ont failli périr.

    Les feux ont dévoilé les paysages de pierre qu’on voyait auparavant sur les photos d’archives du territoire, avant que des pins de 30 mètres de haut ne bouchent le paysage.

    Quant aux baldios restants, ils sont loués à des entreprises de cellulose qui y plantent de l’eucalyptus. D’autres servent à faire des parcs d’éoliennes. Toutes les lois promues par les différents gouvernements à travers l’histoire du Portugal vont dans le même sens : privatiser les baldios alors que ces gens ont géré pendant des siècles ces espaces de façon collective et très intelligente.

    J’ai fait ce film avec en tête les forêts au Brésil gérées par les peuples autochtones depuis des siècles, TotalEnergies en Ouganda qui déplace 100 000 personnes de leurs terres pour du pétrole ou encore Sainte-Soline, où l’État aide les intérêts privés à accaparer un autre bien commun : l’eau.

    ▻https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/021223/jose-vieira-la-memoire-des-resistances-face-l-accaparement-des-terres-ete-

    #accaparement_de_terres #terre #terres #dictature #histoire #paysannerie #Serra_do_Caramulo #communaux #salazarisme #progrès #colonisation #colonialisme #rural #modernité #résistance #incendie #boisement #utopie_industrialiste #ingénieurs #ingénieurs_forestiers #propriété #industrie_du_bois #Junte_de_colonisation_interne #colonies_de_repeuplement #cellulose #pinèdes #feux #paysage #privatisation #eucalyptus #éoliennes #loi #foncier

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      CDB_77 @cdb_77 3/12/2023

      Territórios Ocupados

      ▻https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=m2igqiT00Tc&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fkin

      Os Cantos dos Baldios é a história de uma espoliação contada pelo povo das serras do Caramulo. As pessoas falam da sua vida após a violenta ocupação e florestação dos seus terrenos comunitários pelo Estado em 1941. Falam de miséria e de emigração, das rupturas e das feridas impostas pelo curso violento da história, contam as suas resistências a essa expropriação. Elas têm ainda a memória de um tempo onde as comunidades se construíam numa percepção colectiva do território que as envolvia.

      ▻https://kintop.pt/territorios-ocupados
      #film #film_documentaire #documentaire

      #baldio #baldios #Portugal #dictature #forêt #communs #boisement #histoire #mémoire #privatisation #peuplement_forestier #administration_forestière #terres #emprisonnement #incendie #feux #feux_de_forêt #terres_incultes #terrains_communautaires #pâturages #émigration #Etat #élevage #montagne #occupation #services_forestiers #1940s #loi #pâturages #pins #terres_communautaires #guerres_des_baldios #15_juin_1938 #loi_de_boisement_des_baldios #réquisition #loi_de_peuplement_forestier #culture_forestière #ministère_de_l'agriculture #régime_forestier #résistance #occupation_illégitime #Vouzela #progrès #modernité #travail #économie_nationale #rendement #rentabilité #préjugés #rural #oisiveté #taux_de_natalité #vie_primitive #Penoita #spoliation #ingénieurs #civilisation_agro-pastorale #auto-suffisance #terres_de_personne #expropriation #pauvreté #misère #géographie_du_vide #propriété_privée #propriété_imparfaite #plantation #arbres_productifs #résistance #révoltes #luttes #PIDE #Salazar #gardes_forestiers #colonisation #travail_salarial #entraide #paysage #faciès_géographique #discipline #soumission #faim #routes #infrastructure #Vasconha #Ventosa #émigration #Alentejo #saisonniers #latifundia #travail_saisonnier #exode_rural #dépossession #industrialisation #énergie #commerce_extérieur #propagande #industrie_du_bois #cellulose #bois #destruction #richesse_nationale #abandon #érosion #censure #catastrophe #métayage #fumier #sécheresse #bêcher #pinède #répression #Caramulo #engrais #engrais_chimiques #agriculture #expulsion #développement_industriel #industrialisation #Cuf #empoisonnement #eau #Adsamo #amendes #accaparement_de_terres #appropriation #exploitation #restitution #morcellement #extorsion #libéralisme

      CDB_77 @cdb_77
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      CDB_77 @cdb_77 3/12/2023

      « #Terres_occupées » au Portugal : retracer l’accaparement des biens communs

      Depuis les montagnes du centre du Portugal, « Territórios ocupados » de José Vieira revient sur une histoire méconnue du régime salazariste durant les années 1940, celle de l’expropriation de paysans de leurs terres communales pour y planter des forêts. Une violence opérée au nom des intérêts des industriels et qui résonne avec les combats actuels contre l’accaparement des biens communs.

      ▻https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/culture-et-idees/terres-occupees-au-portugal-retracer-l-accaparement-des-biens-communs

      CDB_77 @cdb_77
    • @cdb_77
      CDB_77 @cdb_77 3/12/2023

      à mettre en lien avec cette autre forêt et cet autre film, en #Israël :

      Le #village_sous_la_forêt, de #Heidi_GRUNEBAUM et #Mark_KAPLAN
      ►https://seenthis.net/messages/1029869

      CDB_77 @cdb_77
    • @cdb_77
      CDB_77 @cdb_77 10/03/2024

      Quand hurlent les loups

      https://www.albin-michel.fr/sites/default/files/styles/extra_large/public/couvertures/9782226190635-j.jpg

      Tout à la fois roman de moeurs, satire socio-politique et récit d’aventures, ce livre picaresque raconte l’histoire d’une révolte paysanne contre la politique de reboisement des terres communales instaurée par la dictature de Salazar au pouvoir dans les années 30. Autour de Manuel Louvadeus, ancien chercheur de diamants au Brésil, magnifique personnage d’insoumis, les rebelles vont s’unir, « hurlant comme des loups affamés », pour garder les maigres terres que l’Etat veut leur confisquer. La répression sera sans pitié.

      ▻https://www.albin-michel.fr/quand-hurlent-les-loups-9782226190635

      #livre #Aquilino_Ribeiro

      CDB_77 @cdb_77
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  • @klaus
    klaus++ @klaus 17/11/2021
    2
    @fitzlombard
    @02myseenthis01
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    La Conférence des oiseaux de Jean-Claude Carrière
    ▻https://www.albin-michel.fr/la-conference-des-oiseaux-9782226320360

    https://www.albin-michel.fr/sites/default/files/styles/extra_large/public/couvertures/9782226182920-j.jpg?itok=fBajrtBs&.jpg

    La Conférence des oiseaux est un des plus célèbres contes soufi, qui a beaucoup influencé le grand Rûmî, et dont le Persan Farid al-Din Attar (1142-1220) fit l’un des plus beaux récits poétiques de tous les temps. Il raconte comment les oiseaux se mirent en quête du mythique Simorgh, afin de le prendre comme roi. Au terme d’une épopée mystique et existentielle, ils découvrent que le Simorgh n’est autre qu’eux-mêmes : « Le soleil de ma majesté est un miroir. Celui qui se voit dans ce miroir, y voit son âme et son corps. »

    De cette allégorie de la rencontre entre l’âme et son vrai roi, Jean-Claude Carrière a extrait une oeuvre théâtrale, mise en scène par Peter Brook en Avignon en 1979. Longtemps épuisé, ce classique contemporain par lequel un trésor du patrimoine spirituel mondial retrouve son oralité première, est enfin rendu à son public.

    Date de parution 03 février 2016

    Soufisme
    ▻https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Soufisme

    Le soufisme (en arabe : ٱلتَّصَوُّف‎, at-taṣawwuf) ou tasawwuf désigne les pratiques ésotérique et mystique de l’islam[1] visant la « purification de l’âme » et de « se rapprocher » de Dieu. Il s’agit d’une voie d’élévation spirituelle par le biais d’une initiation parfois par le biais d’une tariqa[2], terme qui désigne, par extension, les confréries rassemblant les fidèles autour d’une figure sainte.

    #théâtre #mythoologie #Rûmî #Avignon #soufisme

    klaus++ @klaus
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  • @anarlivres1
    anarlivres @anarlivres1 18/02/2020
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    @partagenoir
    @vanderling
    @la_feuille
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    Adieu compagnon
    ►http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#Ragon

    Michel Ragon est décédé dans la nuit du jeudi 13 février à l’âge de 95 ans. Nous avons perdu un compagnon. Plus que du romancier reconnu, du critique d’art et de l’historien de l’architecture, nous nous souviendrons de lui comme un homme libre et un anarchiste. (...)

    #MichelRagon #anarchisme #écrivainsprolétariens #ragon

    anarlivres @anarlivres1
    • @vanderling
      Vanderling @vanderling 29/02/2020

      Michel Ragon, on le connaît surtout pour sa vibrante fresque anarchiste, La Mémoire des vaincus (1990), et aussi pour son best-seller vendéen, Les Mouchoirs rouges de Cholet (1984). Mais ce n’est qu’une partie de l’iceberg, celle qui un temps a émergé au grand jour, quand ses romans se vendaient comme des petits pains. Au vrai, c’est un continent à lui seul. Au compteur, neuf décennies. Et une armée de tributs. Rencontre, avec Lémi & Jean-Luc Porquet.
      ▻http://www.article11.info/?Depositaire-d-un-tresor-les#a_titre
      ▻https://maitron.fr/spip.php?article159090
      ▻https://www.albin-michel.fr/ouvrages/dictionnaire-de-lanarchie-9782226186980
      ▻http://www.michelragon.fr
      ▻https://seenthis.net/messages/828259
      #Michel_Ragon #anarchie #anarchiste #littérature #art #architecture

      Vanderling @vanderling
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