https://www.leparisien.fr

  • Manifestations contre la réforme des retraites : un rapport dénonce l’« instrumentalisation » de la garde à vue à des fins de maintien de l’ordre.
    La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté dénonce, dans un rapport publié mercredi 3 mai, des gardes à vue « dépourvues de base légale » et s’inquiète d’une « banalisation de l’enfermement » à titre préventif.
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/03/manifestations-contre-la-reforme-des-retraites-un-rapport-denonce-l-instrume

    Ce rapport accablant met en évidence de « graves atteintes aux droits fondamentaux », des gardes à vue « dépourvues de base légale » et fait part de ses « vives inquiétudes » face à cette « banalisation de l’enfermement ».

    Dans un courrier envoyé au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui a été destinataire de ce rapport le 17 avril, la contrôleure générale, Dominique Simonnot, ne se contente pas de constater les « carences alarmantes » détectées dans le travail des agents qui ont procédé aux interpellations. Elle en attribue en grande partie la responsabilité aux « instructions » données par la Préfecture de police et le parquet de Paris, encourageant un recours massif aux interpellations « à titre préventif ».

    Cette approche « préventive » du maintien de l’ordre, qui n’est prévue par aucun texte de loi, « révèle ainsi non seulement une instrumentalisation des mesures de garde à vue à des fins répressives, mais également un dévoiement de l’autorité judiciaire, dont le rôle constitutionnel (…) n’est pas de garantir la sécurité juridique des mesures de police, a fortiori lorsqu’elles ont sciemment été prises en méconnaissance de la loi ».

    • Dominique Simonnot, c’est comme la LDH, faudrait peut-être voir à envisager de la dissoudre :
      https://www.huffingtonpost.fr/justice/article/gerald-darmanin-repond-a-dominique-simonnot-sur-les-gardes-a-vue-prev

      Dans sa réponse en date du 2 mai Gérald Darmanin fait valoir que la contrôleuse « excède ses compétences, notamment lorsqu’elle dénonce “une instrumentalisation des mesures de garde à vue à des fins répressives” ».

    • « Les instructions données par la préfecture de police et le parquet de Paris, de même que le classement sans suite de 80% des procédures , révèlent un recours massif, à titre préventif, à la privation de liberté à des fins de maintien de l’ordre public, dénonce Dominique Simonnot. Conformément à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, le droit français conditionne pourtant expressément le recours à une mesure de garde à vue à l’existence d’un soupçon caractérisé quant à la commission ou la tentative d’infraction. »
      https://www.francetvinfo.fr/societe/prisons/retraites-la-controleuse-generale-des-lieux-de-privation-de-liberte-den
      ce qui laisse 20% de possible incarcération alors que la surpopulation carcérale atteint un nouveau record en fRance.
      https://seenthis.net/messages/979544
      le rapport en question du #CGLPL
      https://seenthis.net/messages/1001545

    • Dominique Simonnot : « Je n’ai pas été nommée pour plaire au pouvoir » | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/030523/dominique-simonnot-je-n-ai-pas-ete-nommee-pour-plaire-au-pouvoir

      La Contrôleuse des lieux de privation de liberté constate « un recours massif » aux gardes à vue pendant les manifestations contre la réforme des retraites, « à titre préventif » et « à des fins de maintien de l’ordre public ». Gérald Darmanin estime qu’elle « excède ses compétences ». Elle réagit sur Mediapart.

    • Donc les gardes à vue que vous avez vues, vous, étaient majoritairement abusives ?
      Exactement. Et je le regrette. C’est un peu aberrant. Je comprends que c’est très compliqué, qu’il y a beaucoup de monde, que les policiers n’en peuvent plus, que leur métier est très dur. Bien sûr qu’il faut arrêter ceux qui s’en prennent aux policiers : on a vu des images épouvantables de violences contre les policiers, personne ne peut les cautionner. Mais le boulot des policiers, c’est de garder leurs nerfs, et d’arrêter ceux qu’il faut arrêter. La loi, c’est la loi, et c’est tout. On ne peut pas s’asseoir sur la loi dès qu’il y a un évènement particulier…

      À l’issue de ces gardes à vue abusives, il n’y a pas de recours possible ?
      Non. Et les conditions de garde à vue sont particulièrement immondes. Je vous assure qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour entrer dans ces cellules. Au commissariat de Nice, des avocats ont noté ce que nous constatons souvent : des cellules ignobles, des draps avec des couvertures dégueulasses, des matelas qui ne sont pas désinfectés, des toilettes ignobles, sans chasse d’eau, ou qu’il faut actionner de l’extérieur. Résultat : l’État vient d’être condamné par le tribunal administratif de Nice à améliorer en urgence les cellules sous peine d’astreintes financières. Nous l’avions déjà signalé, le ministre de l’intérieur n’a pas voulu nous écouter. Je salue l’action des avocats qui se saisissent de ces sujets. C’est par le droit qu’on y arrivera, puisque politiquement cela semble impossible. Il faut dire aux Français combien ça nous coûte à tous de ne pas se tenir conformément à la loi. C’est d’ailleurs la même chose sur la surpopulation carcérale : le fait qu’il n’y ait pas plus de détenus que de places de prison, ça viendra avec des recours d’avocats au nom de leurs clients, qui vont faire condamner l’État. Il faut faire payer l’État.

    • Gardes à vue abusives : « Je me sens insulté », Nuñez réagit au rapport de la Contrôleuse des prisons - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/gardes-a-vue-abusives-je-me-sens-insulte-nunez-reagit-au-rapport-de-la-co

      […]
      « C’est totalement faux, je ne passe aucune instruction sur les interpellations préventives, a réagi ce mercredi matin le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, invité sur CNews. Je me sens insulté, offensé quand j’entends dire ça. Je demande à mes effectifs de faire cesser des infractions. Je demande d’interpeller uniquement les auteurs de ces infractions. »

      Le préfet de police s’est justifié en recontextualisant les nombreuses gardes à vues qui ont suivi les manifestations contre la réforme des retraites : « Ce sont des interpellations massives, dans des cortèges sauvages » où sont commis des « incendies, des dégradations ». « Il est parfois difficile de caractériser la nature de l’infraction dans un groupe », dit-il, pour expliquer le nombre élevé de personnes relâchées sans poursuite.

      « Scènes collectives de violences »
      « Par nature, les scènes collectives de violences telles que celles concernées par les contrôles rendent complexes aux services enquêteurs l’attribution de la responsabilité individuelle, dans le temps de la garde à vue, au sens pénal », a également répondu Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, dans un courrier adressé à Dominique Simonnot.

      « On pourra regretter que le rapport, malgré la consultation de procédures judiciaires individuelles, ne cite jamais les références de celles dont certaines citations sont extraites, rendant particulièrement complexe l’apport d’éléments de réponse sur la forme et le fond », a-t-il déploré.

    • La susceptibilité de Nuñez a de quoi interroger. Il n’accepte aucune vexation comme si toutes les exactions n’étaient pas documentées.
      https://www.hrw.org/fr/news/2023/05/04/alerte-aux-restrictions-de-lespace-de-la-societe-civile-en-france
      Est-il aussi chatouilleux que Darmanin ? Celui-ci déclarait s’étouffer, en entendant parler de violences policières, juste après les meurtres de George Floyd, de Cédric Chouviat ... et de tant d’autres victimes de la police.

  • Retraites : RIP, proposition de loi du groupe Liot... pourquoi la macronie peine à tourner la page - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/politique/rip-proposition-de-loi-du-groupe-liot-la-macronie-narrive-pas-a-tourner-l
    https://www.leparisien.fr/resizer/0ou5QlJBkL-xMZ-KhQ361G4iksM=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/Z4JJL5QTMRB2XMRXL2AGP5W4AE.jpg

    « Si jamais cette proposition de loi est adoptée, les Français vont penser que la réforme des retraites est tombée, s’étrangle un pilier de la majorité. Alors qu’il faudra encore que le Sénat l’étudie. ». Et d’ajouter : « On n’a que des coups à prendre dans cette histoire. On sera peut-être obligé d’utiliser à notre tour l’obstruction – ce qu’on a reproché à la gauche d’avoir fait pendant les débats – pour éviter que le texte soit examiné dans le temps imparti ou d’envisager une procédure de vote bloqué. Ça va faire du bruit, ça va être affreux. »

    Ouais, mais eux, ils sont obligés, tu comprends… parce que c’est toujours la faute aux autres.

    C’est tellement un discours de #bullies.

  • Retraites : le FN/RN de Marine Le Pen, l’autre parti du capital | Minuit dans le siècle
    https://spectremedia.org/minuit-dans-le-siecle/?playing=1293

    Le Front national devenu récemment Rassemblement national (FN/RN) a indéniablement conquis une frange de l’électorat populaire au cours des quatre dernières décennies. Pour autant, défend-il un programme favorable aux intérêts matériels des classes populaires ? Pas le moins du monde, comme on le montre dans cet épisode avec l’économiste Denis Durand. Durée : 38 min. Source : Spectre

    https://episodes.castos.com/60c88ecb8244e2-60091627/a207c241-b842-4fb6-947e-90749fb68b71-EpDenisDurand.mp3

    • On constate ici, à juste titre, la continuité idéologique existant entre la droite libérale et l’extrême droite, notamment pour ce qui concerne la conception du rôle de l’État dans le maintien de l’économie capitaliste.

      Pour autant, on semble considérer que l’opposition au « fascisme » représente non seulement une fin en soi, mais une priorité, s’appuyant sur maintes références historiques parfaitement valides.

      Chaque période historique n’est-elle pas singulière ? N’y a t-il pas lieu de déterminer les continuité et les rupture, afin d’éviter les erreurs d’appréciation de la réalité ?

      On retrouve, de mon point de vue, toute l’ambiguïté de l’antifascisme : c’est au nom de cet antifascisme épidermique que nombre de personnes ont voté à deux reprises et retourneront voter contre Le Pen aux élections, sans forcément faire le bilan d’une situation politique actuelle où les décisions politiques les plus autoritaires s’installent au sein de démocraties ordinaires.

      Ces décisions politiques les plus autoritaires et liberticides sont mises en œuvre par un personnel politique tout à fait classique et « non-fasciste », arrivé au pouvoir à l’issue d’un barrage contre l’extrême droite.

      Alors certes, on sait, que le RN est démagogue, qu’il n’a aucune cohérence politique et qu’il est prêt à raconter tout et son contraire pour arriver au pouvoir mais qu’en est-il des responsabilités de cette gauche (d’où est issu, rappelons-le, Macron) à cette situation ?

      De ce point de vue, l’analyse du capitalisme monopoliste d’État et des « problèmes de la gauche » pour contre-argumenter vis à vis de Le Pen sur le rôle de l’État, qui est évoquée à la fin de ce document me semble quand même assez ras du plancher car elle ne renvoie essentiellement qu’à une perspective électorale.

    • Toujours sur le sujet, en complément de l’exemple donné par @mad_meg : ce retour à chaud de l’action menée cet après-midi au stade de France où nous étions quelques personnes (pas seulement la CGT !) à distribuer des cartons et des sifflets afin de permettre aux supporters d’exprimer leur opposition à la réforme des retraites, à la 49,3e’.

      On a eu affaire, vers 19 heures, à un troupeau d’une centaine de supporters ultras nantais, qui se sont montrés particulièrement teigneux contre nous. Je ne sais pas vraiment comment on pourrait qualifier ces personnes mais ils présentaient tous les attributs, jusqu’à la caricature, des bandes fascistes, sans avoir la certitude qu’ils l’étaient.

      Tout ça pour un bide total. La 49,3e‘ est passée complètement inaperçue ; pire, le commentateur de la TV s’est fait un plaisir de signaler « quelques timides sifflets »...

      Décidément le sport, faut vraiment le prendre à la racine pour en venir à bout. A méditer pour les JO…

      Toujours est-il que cela me semble être une métaphore assez pertinente de la situation : des bandes virilistes et folkloriques – mais incontestablement dangereuses, localement – qui illustrent assez bien le climat de violence sociale du moment, des bataillons de CRS protégeant un pouvoir présidentiel ultra confiné (dans les vestiaires) et une masse de spectateurs avides de jeux.

      Mieux vaudrait ne pas considérer qu’il s’agisse de fascisme (passé ou à venir), car nous y sommes et c’est cela qu’il faut traiter dès maintenant.

    • « Il prônait des valeurs de famille et d’honneur » : qui est François Jay, l’ancien allié du RN mis en examen pour proxénétisme à Bordeaux ?
      Par Marie-Hélène Hérouart
      Publié le 03/05/2023 à 17:46 , Mis à jour le 04/05/2023 à 10:45
      Interpellé après un an d’enquête menée par la police nationale, François Jay, un ancien allié du RN, a été mis en examen pour proxénétisme et blanchiment aggravés, vendredi. Interpellé après un an d’enquête menée par la police nationale, François Jay, un ancien allié du RN, a été mis en examen pour proxénétisme et blanchiment aggravés, vendredi.

      Inscrit sur la liste RN-Siel en 2014, François Jay a siégé pendant un an au conseil municipal de Bordeaux, en remplacement de Jacques Colombier. Propriétaire de nombreux biens immobiliers, il a été mis en examen pour proxénétisme aggravé, vendredi.

      Le Figaro Bordeaux

      Sur son téléphone, qui bascule directement sur répondeur, une voix féminine enjouée lance d’un ton chantant : « Bonjour, laissez un message à François Jay ». Interpellé et placé en garde à vue du 23 au 25 avril après un an d’investigations menées par la police nationale de Bordeaux, François Jay est bien le « proxénète profiteur » désigné par l’enquête, selon une information dévoilée par Sud Ouest et confirmée au Figaro par une source proche du dossier. L’ancien conseiller municipal de Bordeaux, mis en examen vendredi pour proxénétisme et blanchiment aggravés, est accusé d’avoir été à la tête d’un « réseau de prostitution de femmes asiatiques dans l’agglomération bordelaise ». Il aurait agi aux côtés d’un trentenaire de nationalité chinoise, arrêté simultanément.

      « Il n’était pas vraiment Rassemblement national (RN), il était étiqueté Souveraineté, indépendance et libertés (Siel) », réagit auprès du Figaro Nicolas Florian. Et c’est à ce titre que François Jay, troisième sur la liste RN-Siel, a siégé au conseil municipal de la Ville à partir de 2018 en remplacement de Jacques Colombier (RN), tout juste élu député européen. Malgré leur alliance pour les municipales de 2014, le parti d’extrême droite et Siel avaient alors coupé les ponts, deux ans plus tôt, en raison de la tournure « identitaire » de la formation menée par Paul-Marie Coûteaux, précise Jimmy Bourlieux, délégué du RN en Gironde. Un lien « ténu », selon ce dernier, qui souligne par ailleurs que « même s’il était sortant, François Jay n’a pas été reconduit, même à une position inéligible, sur la liste municipale du RN en 2020 ».

      Il avait une tolérance zéro sur l’immigration et la délinquance
      Nicolas Florian, ancien maire de Bordeaux (LR)

      Maire de Bordeaux au moment du passage de François Jay au conseil municipal, Nicolas Florian se souvient d’un élu qui « prônait un certain nombre de valeurs, qui parlait de famille et d’honneur ». « C’était aussi un opposant par principe sur les questions de vivre ensemble. Il fallait frapper fort, avec une tolérance zéro sur l’immigration et la délinquance. Mais, il n’était pas très à l’aise avec les questions de logements », ajoute encore l’ancien édile. Et pour cause : le sexagénaire est propriétaire de très nombreux biens immobiliers (maisons, appartements, immeubles, garages) à Bordeaux et au Lège Cap Ferret. Ce sont ces lieux qu’il est soupçonné d’avoir mis à disposition pour des activités de prostitution « en profitant de faveurs sexuelles de temps en temps », selon le parquet de Bordeaux, au moment « collecter les loyers ».

      Un autre politique local évoque un homme ayant la réputation de « traîner dans pas mal d’affaires louches », aperçu au bras « d’une Ukrainienne de 19 ans » avec qui il « avait l’air d’entretenir une relation peu saine ». François Jay était également très proche de l’association d’extrême droite Bordeaux nationaliste, à qui il prêtait des locaux. Depuis la dissolution du groupe par Gérald Darmanin début février, les lieux sont occupés « gracieusement » par la Bastide Bordelaise, qui n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

      Placé sous contrôle judiciaire en échange d’une caution de 100.000 euros, François Jay, comme le second mis en cause dans cette affaire, est présumé innocent. Son supposé complice a quant à lui été placé en détention provisoire à la prison de Gradignan.

      Le pus infect touche des millions dans la prostitution mais avec 100.000€ il est libre, vive l’amérique !

  • Emmanuel Macron face à nos lecteurs : « Ce qui m’importe, c’est que le pays avance » - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/politique/emmanuel-macron-face-a-nos-lecteurs-ce-qui-mimporte-cest-que-le-pays-avan
    https://www.leparisien.fr/resizer/6osohaCAEQ8M3s3T5srQAzoCU0Y=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/EN2X4WEKBVELBJANYENBWTNKII.jpg

    Et pour l’immigration ?

    Le débat est souvent caricatural. La France est une terre d’immigration depuis des siècles. L’intégration n’a jamais été facile, surtout dans une société qui perd du muscle parce qu’elle se désindustrialise. Nous devons être plus exigeants en matière d’intégration, défendre une laïcité à la française. Côté immigration, nos procédures sont beaucoup trop longues. Les délais explosent, les gens finissent par trouver un travail, s’établissent et sont protégés par d’autres règles. Donc, ça ne marche plus.

    Alors que faire ?

    Mieux protéger les frontières européennes, être plus exigeant avec les pays de transit et d’origine pour éviter ces mouvements. Et on va durcir nos règles sur l’immigration pour que ceux qui n’ont pas de raison d’être ici puissent voir leur dossier étudié plus rapidement et être raccompagnés chez eux.

    Expliciter le « en même temps » raciste : on ne doit accepter que les immigrés qui s’intègrent et virer les autres. Le problème c’est que si on ne les vire pas assez vite, hé ben ils s’intègrent, et ça devient plus compliqué de les virer, et « ça ne marche plus ». Conclusion, il faut les virer beaucoup plus vite pour éviter qu’ils s’intègrent. CQFD.

  • Macron hué, ses ministres chassés : oui, on peut espérer la victoire Frustration
    https://www.frustrationmagazine.fr/macron-hue

    Lundi soir, Macron annonçait vouloir s’en prendre aux allocataires du RSA et aux réfugiés, nous croyant suffisamment cons pour adhérer à sa pathétique tentative de diversion. Il s’est donné 100 jours pour redresser la situation, une référence au retour de Napoléon en 1815. C’est un choix cohérent : il s’agit d’un dictateur comme lui et, à l’issue de cette durée, il s’est trouvé détrôné. Peut-on encore espérer pour Macron le même destin ? 

    Mercredi 19 avril, le président est donc venu tester, en ce jour 3 du “redressement de la situation”, sa popularité en Alsace. Il n’a pas pris un risque énorme dans une région historiquement de droite. Et pourtant : à peine arrivé dans l’usine où il venait faire un petit discours, celle-ci s’est retrouvée privée de courant. Une belle action revendiquée par la CGT énergie. Une fois dans la rue, à Sélestat, le président s’est fait copieusement huer par la foule qui a entonné le tube des gilets jaunes « On est là ». Parvenus au premier rang malgré un imposant dispositif de sécurité, un manifestant a déclaré « « Vous avez un gouvernement corrompu (…) vous allez bientôt tomber vous allez voir ! ». « Vous devez retirer cette réforme monsieur » s’est écriée une responsable syndicale. « C’est pas la première fois que j’entends des gens râler contre moi » a-t-il répliqué, franchement désorienté.

    Emmanuel Macron accueilli par des huées lors de son arrivée à Sélestat en Alsace https://twitter.com/BFMTV/status/1648685030846210049/video/1

    Le mouvement social est devenu une guérilla
    Une journée de merde pour Macron, mais pas seulement : Christophe Béchu, ministre de l’écologie dont vous n’avez sûrement pas entendu parler puisqu’il ne dit ni fait rien, laissant l’agro-industrie dicter son agenda, s’est fait huer lors d’un déplacement dans la Sarthe. Il y a quelques jours, c’est le ministre de la santé qui partait sous les huées des manifestants. Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat en charge du Service National Universel (SNU), ce projet de militarisation des jeunes financé sur le budget de l’éducation nationale, a dû renoncer à son déplacement après que le « village du SNU » installé à Nantes, ait été encerclé par les manifestants, comme le racontent nos camarades de Contre-Attaque. Le Service National Universel, pour rappel, consiste en un encadrement militaire des jeunes, avec flonflon, drapeau et harcèlement sexuel : c’est ce que révèlent nos camarades de Politis dans une enquête carrément accablante, où se mêlent gestes déplacés, remarques racistes, violences physiques de la part des encadrants militaires. Une tentative de mise à pas de la jeunesse de classe laborieuse, pour qui Macron a un plan : la tutelle des militaires, via le SNU, et des patrons, par l’extension infinie de l’apprentissage, dont sa réforme des lycées pro est une modalité.

    Le mouvement social semble être passé de la guerre des tranchées des grandes journées de manifestation à la guérilla d’une multiplicité d’actions directes

    Il semble donc qu’en ce début de printemps, ni le président ni ses ministres puissent se déplacer dans le pays sans être chahutés. C’est pourquoi ils s’entourent d’un coûteux dispositif de sécurité comme Macron qui, lors d’un déplacement à la cathédrale Notre-Dame à Paris vendredi dernier, a fait évacuer l’ensemble de l’île de la Cité. https://www.leparisien.fr/paris-75/ne-rien-lacher-cest-ma-devise-en-visite-a-notre-dame-emmanuel-macron-evoq

    D’une façon générale, le mouvement social semble être passé de la guerre des tranchées des grandes journées de manifestation à la guérilla d’une multiplicité d’actions directes : en dehors des journées de mobilisation officielles, des petits groupes déterminés bloquent les gares, empêchent les livraisons de Leclerc, envahissent les hypermarchés comme le 19 avril à la Défense : « On est là toujours contre la réforme des retraites, on ne lâchera pas tant qu’elle ne sera pas retirée, c’est notre leitmotiv mais on est là aussi pour la défense du pouvoir d’achat face à l’inflation » annonce au Parisien le syndicaliste Lazare Razkallah. Pendant ce temps, la CGT Enérgie annonçait à Libération : « Partout où le gouvernement et le Président sont passés ou passeront, des agents de l’énergie couperont. » 
    NANTES MET LE SNU EN PLS
Franche rigolade ce mercredi à #Nantes. Un « village » du Service National Universel débarquait dans le centre-ville, avec drapeaux BBR, stands de recrutement et camion floqué avec les sigles du #SNU pour promouvoir le projet militariste du gouvernement. https://twitter.com/ContreAttaque_/status/1648701467778248705/photo/1

    Et s’il restait justement 100 jours à Macron ? Après tout, le président n’a plus rien sous le coude. En 2019, pour calmer le mouvement des gilets jaunes, il avait déployé une grande énergie et un certain sens tactique en organisant le « grand débat national », dont le résultat pourrit désormais dans des caves de sous-préfecture. Cette opération cynique avait permis à des gens de se sentir écoutés pour la première fois de leur vie… avant de se sentir complètement bernés. 

    Désormais, tout le monde sait qu’il n’y a rien à attendre de Macron, l’un des plus grands menteurs que le pays ait connu. Plus personne ne le respecte. Plus personne ne peut voir sa tronche, qui déclenche un rejet viscéral de la part de très nombreuses personnes. Plus il parle, plus on le déteste. Et il n’a plus aucune idée nouvelle. Entre son interview TV désastreuse de la mi-mars, qui avait intensifié la mobilisation contre la réforme des retraites, et son allocution de lundi, rien de nouveau. La guerre aux pauvres et aux étrangers est toujours annoncée. La seule perspective offerte est une « nouvelle loi travail », sachant que la précédente a constitué un immense recul de nos droits sociaux. Face à notre colère il nous dit « je vais vous faire pire ».

    Il lui reste 4 ans à tenir et le despote est détesté comme jamais. Il n’a qu’une seule ressource en sa faveur, perpétuellement agitée par les grands médias et par nombre de militants, y compris à gauche : Marine Le Pen.

    Notre constitution pourrissante n’avait pas prévu un cas comme celui-ci. D’ordinaire, dans le train-train désespérant de notre vie politique, les présidents disposent d’une première année paisible, durant laquelle leur popularité reste correcte, « légitimité démocratique » oblige. Mais c’est terminé : il lui reste 4 ans à tenir et le despote est détesté comme jamais. Il n’a qu’une seule ressource en sa faveur, perpétuellement agitée par les grands médias et par nombre de militants, y compris à gauche : Marine Le Pen. « Imaginez si elle passe », osent nombre de commentateurs alors que les arrestations arbitraires se multiplient, que la police mutile voire tue, que les réfugiés sont parqués dans des centres de rétention. Ah oui merci, on imagine aisément, puisque ce qu’on l’on nous avait prédit en 2017 en cas de victoire de Le Pen se déroule sous Macron. Alors quoi, « ça pourrait être pire » ? Mais oui, tout pourrait toujours être pire. Sauf que des choses ignobles se passent en ce moment, alors pourquoi attendre le pire pour agir ?
    🔥BLOCAGE DES LIVRAISONS DU #Leclerc (CENTRE VILLE) RÉUSSIE-18/04-6H-#Brest 
En coordination avec le Collectif Landerneau pour nos retraites et Pays de Morlaix en Lutte qui ont bloqué dans leurs villes l’accès des camions de livraison à des magasins Leclerc#ReformeDesRetraites https://twitter.com/AgLuttesBrest/status/1648652045312770051/photo/1

    La guérilla joyeuse contre la peur du pire
    L’argument du pire est le dernier au secours Macron. Il ne lui reste rien d’autre. Car si vraiment la seule alternative c’est elle, alors on peut se contenter de lui, non ? Une guerre psychologique nous est donc faite, à base de sondage bidons sur une victoire de Le Pen en cas de nouveau duel avec Macron (configuration rendue impossible par la limitation constitutionnelle à deux mandats consécutifs). Cette guerre psychologique vise à nous tétaniser de peur, à nous empêcher de profiter du moment social que nous vivons, et surtout nous interdit d’espérer que les choses changent en mieux : car si le pire est toujours le plus probable, comment songer au mieux ? Derrière cette peur de Le Pen, constamment agitée alors même qu’aucun de ses sujets ne s’est imposé durant les trois mois de mobilisation contre la réforme des retraites, une vieille crainte ancestrale, si répandue chez les gens dits cultivés : celle de la foule, des masses, qui seraient toujours prompts à choisir le fascisme plutôt que la liberté.

    Cette guerre psychologique vise à nous tétaniser de peur, à nous empêcher de profiter du moment social que nous vivons, et surtout nous interdit d’espérer que les choses changent en mieux : car si le pire est toujours le plus probable, comment songer au mieux ?

    A Frustration, nous sommes davantage envahi par la joie de la guérilla qui s’annonce que paralysé par la peur du pire. Car l’histoire nous apprend que le fascisme a toujours été rendu possible par l’action délibérée des classes dominantes pour juguler les envies de révoltes populaires. Car nous voyons que tout de suite et maintenant, on a plus à craindre du déjà-là fasciste de Macron que nous observons en ce moment que du péril fasciste de Le Pen que l’on nous invite à anticiper. Il faut continuer à faire feu de tout bois et rejoindre cette guérilla qui se dessine : perturbation des hypermarchés, blocage des réseaux de transport, empêchement des évènements sportifs, concours régionaux de bordélisation de déplacements ministériels… Libérons-nous donc de la peur du pire et n’ayons pas peur d’espérer le mieux : l’extension du chaos émancipateur et la chute du despote.

    Nicolas Framont

    #bourgeoisie #capitalisme #LuttedesClasses #france #emmanuel_macron #macron #violence #en_vedette #enmarcheverslefn #gouvernement_macron #economie #police #réformes_antisociales #économie

  • Comment le Covid-19 a fait chuter l’espérance de vie en Île-de-France - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/comment-le-covid-19-a-fait-chuter-lesperance-de-vie-en-ile-de-france-17-0
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    Vingt pour cent de décès en plus pendant le Covid, et l’espérance de vie dégringole de 1,4 an pour les femmes, et de 1,8 an chez les hommes. Le précédent décrochage remontait à la canicule de 2003. Depuis 2021, l’espérance de vie repart à la hausse, mais plus les départements sont pauvres, moins la remontée est nette.

    « Les différences s’accentuent à mesure que l’on analyse à l’échelle des intercommunalités ou des cantons », relève Isabelle Grémy. Les hommes en Seine-Saint-Denis vivent en moyenne 3,9 années de moins que leurs voisins des Hauts-de-Seine. L’écart s’est creusé, il était de 2,6 ans en 2019.

  • Une enquête ouverte après une plainte contre Gérald Darmanin pour « complicité de disparition forcée » d’un Tchétchène - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/une-enquete-ouverte-apres-une-plainte-contre-gerald-darmanin-pour-complic
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    Voilà pourquoi il attaque la LDH…

    Avant l’invasion de l’Ukraine en février 2022, les relations entre Moscou et Paris étaient bonnes notamment sur l’épineux dossier tchétchène, après l’assassinat de Samuel Paty. C’est dans ce contexte qu’une juge du pôle crimes contre l’humanité du tribunal de Paris enquête sur une plainte pour « complicité de disparition forcée » visant deux préfets et le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin après l’expulsion controversée d’un Tchétchène en Russie en avril 2021, selon une source proche du dossier, a révélé l’AFP ce jeudi.

    Une source judiciaire a confirmé l’ouverture de cette information judiciaire à la suite de la plainte avec constitution de partie civile de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), de l’épouse et des enfants de Magomed Gadaev, un opposant notoire au dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov mais présenté par les autorités françaises comme affilié à la mouvance islamiste. Pour Manon Fillonneau, chargée du dossier migratoire à Amnesty International, cette enquête « est une bonne nouvelle » parce que ces expulsions ou tentatives sont « contraires au droit international » et ont valu « trois condamnations à la France en 2022 par la CEDH », la Cour européenne des droits de l’Homme.

    • Après de longs démêlés judiciaires, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) rend le 10 mars 2021 un avis estimant contraire au droit international son éventuelle expulsion vers la Russie. Le ministère de l’Intérieur prend néanmoins un arrêté ordonnant son expulsion vers Moscou le 8 avril 2021, exécuté le lendemain.
      [...]
      La plainte d’avril 2021 pour complicité de disparition forcée, de détention arbitraire, d’actes de torture et de barbarie, ainsi que mise en danger délibérée de la vie d’autrui vise aussi nommément Seymour Morsy, alors préfet de la Haute-Vienne et Didier Lallement, alors préfet de police de Paris.

      Gérald Darmanin, signataire par délégation de l’arrêté d’expulsion du 8 avril 2021, est aussi mis en cause par l’avocat des plaignants, Me Arié Alimi, car il a « collaboré avec les autorités russes et tchétchènes pour la disparition d’un demandeur d’asile. » [...] Une plainte distincte à la Cour de justice de la République a été classée en septembre 2021. Sollicité, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu dans l’immédiat.

      Bon anniversaire Gérald !

    • Un autre article de la VDN (7/04/2023) :

      Né en 1984 en Tchétchénie, engagé dans la rébellion tchétchène en 2002, Magomed Gadaev dit avoir tenté d’échapper au pouvoir tchétchène à partir de 2006 et avoir fait l’objet de violences, d’arrestations et de détentions. Il obtient en 2010 le statut de réfugié en Pologne, puis se rend en France en 2012, qui lui refuse l’asile.

      En 2019, le préfet de Haute-Vienne (centre-ouest), où réside M. Gadaev, entame une démarche pour obtenir sa réadmission vers la Pologne. M. Gadaev, connu au sein de la communauté tchétchène de France mais fiché « S » depuis 2013 par les services de sécurité, est « une menace pour l’ordre et la sécurité publics », justifient alors les autorités françaises, arguant qu’il « évolue dans la mouvance islamiste liée à la rébellion tchétchène ».

      Mais Varsovie refuse. Après de longs démêlés judiciaires, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) rend le 10 mars 2021 un avis estimant contraire au droit international son éventuelle expulsion vers la Russie. Le ministère de l’Intérieur prend néanmoins un arrêté ordonnant son expulsion vers Moscou le 8 avril 2021, exécuté le lendemain.

      Quelques mois après l’assassinat de l’enseignant français Samuel Paty, le 16 octobre 2020, par un jeune réfugié de cette région du Caucase, la France a en effet accéléré les expulsions des ressortissants tchétchènes.

      M. Darmanin s’est rendu à Moscou pour en discuter les modalités, suscitant des critiques d’associations sur le risque de tortures voire d’exécutions illégales.

      La plainte d’avril 2021 pour complicité de disparition forcée, de détention arbitraire, d’actes de torture et de barbarie, ainsi que mise en danger délibérée de la vie d’autrui vise nommément Seymour Morsy, alors préfet de la Haute-Vienne et Didier Lallement, alors préfet de police de Paris.

      Mais M. Darmanin, signataire par délégation de l’arrêté d’expulsion du 8 avril, est aussi mis en cause par l’avocat des plaignants, Me Arié Alimi, car il a « collaboré avec les autorités russes et tchétchènes pour la disparition d’un demandeur d’asile. »

      « (Ses) actes récents confirment sa proximité idéologique avec ces régimes », a aussi lancé l’avocat, au lendemain de déclarations de M. Darmanin mettant en cause la LDH, fustigées à gauche et par des associations.

      https://www.lavoixdunord.fr/1313196/article/2023-04-07/une-plainte-pour-complicite-de-disparition-forcee-vise-deux-prefets-et-

  • Après la réforme des retraites, quel rôle pour Olivier Dussopt ? « Il lui faut un autre portefeuille »
    https://www.leparisien.fr/politique/apres-la-reforme-des-retraites-quel-role-pour-olivier-dussopt-il-lui-faut

    À 44 ans, Olivier Dussopt se verrait bien continuer l’aventure. « J’ai écrit l’ossature du texte de la loi sur le plein-emploi », insiste-t-il. Sous-entendu : il est le mieux placé pour la défendre. En privé, il ne cache pas son envie de porter notamment la réforme du RSA, avec l’obligation de consacrer 15 à 20 heures à des activités d’insertion. « Le RSA, c’est une des réformes les plus sociales du programme de 2022 », assure le ministre du Travail.

  • Inflation : les prix de l’alimentation flambent, les Français modestes mangent moins
    https://www.leparisien.fr/economie/consommation/inflation-les-prix-de-lalimentation-flambent-les-francais-modestes-mangen

    Les arbitrages ne se font plus sur une sortie au cinéma ou sur l’achat d’une nouvelle tenue. Désormais, les ménages modestes n’ont plus d’autre choix que de couper… dans les repas. Selon une étude de l’Ifop* pour la Tablée des chefs, consacrée à la précarité alimentaire, réalisée auprès de ceux qui gagnent le smic ou moins, et que nous dévoilons en exclusivité, 79% d’entre eux ont réduit leurs achats alimentaires.
    Les conséquences sont très nettes dans l’assiette : un peu plus de la moitié des sondés (53 %) assurent qu’ils ont réduit les portions et 42 % qu’ils ont même supprimé un repas comme le petit-déjeuner, le goûter ou le dîner.
    Et s’ils en sont arrivés là, c’est à cause de l’inflation qui frôle les sommets depuis des mois. La hausse des prix atteint selon l’Insee 5,6 % en mars sur un an après un pic à 6,3 % en février

    Mais dans les rayons, l’envolée des étiquettes est bien plus forte : « Dans les grandes surfaces, les produits transformés, industriels, avec des emballages et beaucoup de plastique, connaissent une inflation de 15 % alors que les prix des matières premières sont en hausse de seulement 5 % », décrypte Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au BDO.
    Au moment de passer à la caisse, ils sont donc de plus en plus nombreux à renoncer à certains produits. « Cela fait déjà plusieurs mois qu’ils ont adapté leurs achats face à l’inflation mais la hausse des prix de l’alimentation de ces derniers temps a été le coup de grâce, estime Jérôme Fourquet, le directeur du département opinion publique à l’Ifop. Désormais, ce sont sur les besoins essentiels que se font les arbitrages d’une partie des Français. »
    Tous les profils modestes sont concernés : étudiants, retraités, familles, célibataires… Seul dénominateur commun, le niveau de revenus de ces Français, travailleurs pauvres ou bénéficiaires des minima sociaux.
    « Cette catégorie, qui gagne le smic ou moins, représente environ 30 % des Français, poursuit Jérôme Fourquet. Ils ne réduisent pas forcément les quantités de nourriture à tous les repas mais cela revient régulièrement. La dernière alarme en termes de crise de la consommation avait été tirée par les Gilets jaunes, un public un peu plus aisé, qui n’arrivait plus à s’offrir de petits plaisirs. Là, c’est une population encore plus modeste qui a épuisé tous les arbitrages et est obligée de réduire les produits de base. »

    Un ras-le-bol général, avant une crise sociale ?
    Leur situation ne devrait pas s’améliorer avant plusieurs mois. « Les produits transformés ont été renégociés à la hausse en mars, précise Anne-Sophie Alsif. Ils vont donc rester très haut, au moins jusqu’aux prochaines négociations commerciales. » Sauf si industriels et distributeurs se remettent autour de la table pour ouvrir de nouvelles négociations, comme vient de le réclamer Bercy sans imposer de calendrier.
    Faut-il donc craindre une crise sociale si la situation perdure ? Dans « les cortèges de la réforme des retraites, on sent un ras-le-bol général. La réforme est la goutte d’eau d’un malaise plus global, s’inquiète Jérôme Fourquet. Aujourd’hui en France, la structure sociale est très fragilisée et l’on sent bien qu’un événement quasi anodin, une petite phrase ou un appel lancé sur les réseaux sociaux pourrait attiser la colère. »

    #alimentation #inflation #restriction #pauvres

    • Inflation : les effets néfastes sur la santé de ces ménages contraints de moins manger
      https://www.leparisien.fr/societe/inflation-les-effets-nefastes-sur-la-sante-de-ces-menages-contraints-de-m

      Élèves qui viennent en classe le ventre vide, patients qui ne peuvent plus payer fruits et légumes… Médecins et infirmières scolaires s’inquiètent des conséquences de l’inflation sur l’équilibre alimentaire des ménages modestes.

      En Seine-Saint-Denis, les élèves qui sautent un repas, « ce n’est pas nouveau », soupire Rachel, prof dans un collège de Montreuil. Dans sa classe, un tiers des ados « arrivent sans petit-déjeuner », chiffre-t-elle au doigt mouillé. Problème : « C’est de pire en pire. l’inflation est en train de faire grimper cette part de gamins », souffle l’enseignante.
      « Je ne suis pas étonnée, réagit Camille, infirmière dans un groupe scolaire du sud de la France. J’ai à peu près 650 élèves sous ma responsabilité, de milieux sociaux plutôt défavorisés, et j’en vois de plus en plus souvent qui ont faim. Je les reconnais d’emblée : ils sont pâlots. Ils viennent aussi parce que, dans mon cabinet, il y a des bonbons, du sucre, des barres de céréales. » Sur une classe de vingt-cinq, « vous en avez au moins cinq qui n’ont pas déjeuné le matin », indique un chef d’établissement de région parisienne.
      Résultat : « Des malaises, des élèves atones, cela arrive tous les jours ! »
      Même son de cloche chez Paul, prof dans un collège REP + de l’Oise. Il a aussi noté que « des gamins qui venaient avec un goûter ne le font plus » — même s’il précise ne pas savoir si c’est à cause de la hausse des prix alimentaires. Depuis peu, il a pris l’habitude d’apporter un gros paquet de bonbons au chocolat en cours, qu’il pose sur son bureau. « Je dis que les gourmands peuvent piocher. Mais je sais que ceux qui le font, c’est surtout parce qu’ils sont venus en classe le ventre vide. »
      Le sujet fait causer dans le cabinet de Jean-Marc Aydin, médecin généraliste à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis).
      « Tous les jours, les gens se plaignent de la hausse des prix, surtout des fruits et légumes. Clairement, certains ne peuvent pas s’en payer puisqu’ils n’arrivent même plus à me régler le tiers payant. Il y a quelque temps, j’avais un refus de carte bancaire par mois, développe le praticien. Aujourd’hui c’est un ou deux… par jour !
      Même les dépenses de santé ce n’est plus possible, alors
      l’alimentation…

      Que risque-t-on en ne mangeant pas assez de fruits et de légumes, ou en remplaçant certains produits par d’autres de moins bonne qualité ? « Cela a une grosse incidence » sur la santé, « au moins à long terme », indique Jean-Marc Aydin, confirmant ainsi les craintes de 67 % des personnes interrogées dans l’étude Ifop. Concrètement, cela peut contribuer à l’apparition de « maladiescardiaques, d’obésité, de diabète et de certains types de cancers ».

  • Après les propos de Darmanin, la Ligue des droits de l’Homme reçoit 30.000 euros de dons en 24 heures - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/politique/apres-les-propos-de-darmanin-la-ligue-des-droits-de-lhomme-recoit-30-000-

    Le ministre de l’Intérieur questionne leur subvention, les dons affluent. La Ligue des droits de l’Homme (#LDH) indique au Parisien ce vendredi avoir reçu en 24 heures 30 000 euros de dons, confirmant une information de nos confrères de Libération. Une somme conséquente, puisque la LDH avait reçu 270 000 euros de dons sur l’ensemble de l’année 2022. En 24 heures, c’est ainsi plus de 10 % des dons annuellement reçus qui ont été récoltés.

    Par ailleurs, 675 personnes ont adhéré « spontanément » à l’association depuis la prise de parole de Gérald Darmanin qui questionnait la légitimité des subventions publiques accordées à la LDH.

    #effet_streisand :)

  • Affaire des bébés nés sans bras : les familles face à un « long tunnel de silence » – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/affaire-des-bebes-nes-sans-bras-les-familles-face-a-un-long-tunnel-de-sil

    Entre 2009 et 2014, dans des périmètres restreints, plusieurs enfants sont nés sans bras ou sans doigts. Les autorités sanitaires ont-elles réellement tout mis en œuvre pour connaître les causes de ces malformations   ? Cinq ans après sa médiatisation, « Libération » s’est replongé dans cette affaire.

  • La gestion du Fonds Marianne interroge
    https://www.humanite.fr/politique/marlene-schiappa/la-gestion-du-fonds-marianne-interroge-789268

    En avril 2021, six mois après l’assassinat de Samuel Paty, Marlène Schiappa, alors ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, annonce la création du Fonds Marianne, crédité d’un montant de 2,5 millions d’euros. L’objectif : « Soutenir des actions en ligne destinées aux jeunes exposés à des idéologies séparatistes. » Deux ans après, le magazine Marianne et l’Œil du 20 heures de France 2 ont enquêté sur l’attribution opaque de cet argent. 17 associations en bénéficient et le lien avec la lutte contre la radicalisation est parfois loin d’être évident. Une association sportive pose particulièrement question : l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire. Elle a récolté 355 000 euros, dont 120 000 auraient servi à rémunérer les deux administrateurs, Cyril Karunagaran et Mohamed Sifaoui, ce dernier connu pour ses positions controversées sur la laïcité. Il justifie l’attribution du fonds par la création du contenu en ligne iLaïc, qui n’a récolté que quelques dizaines de vues pour 13 vidéos.

    Une version bien minable de la Stratégie du choc par la playmate d’avril.

    • Fonds Marianne : Schiappa a personnellement sucré 100 000 euros de subvention à SOS Racisme | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/070623/fonds-marianne-schiappa-personnellement-sucre-100-000-euros-de-subvention-

      L’ancien directeur de cabinet de la ministre a reconnu devant la commission d’enquête sénatoriale que Marlène Schiappa était directement intervenue dans le processus de sélection du fonds Marianne. Selon nos informations, elle a personnellement retoqué le dossier de SOS Racisme en raison des positions politiques de son président. Alors que l’administration avait validé cette candidature.

      La nouvelle est tombée en milieu de journée, en pleine audition de son ancien directeur de cabinet devant la commission d’enquête sénatoriale sur le fonds Marianne : Marlène Schiappa ne pourra finalement pas tenir le « brief presse » qu’elle avait prévu le matin même. Au lendemain de la publication d’un rapport accablant sur la gestion de ce programme de financement lancé par ses soins et de la démission du préfet Christian Gravel, qui en avait la charge, l’ex-ministre déléguée chargée de la citoyenneté escomptait se sortir de cette affaire en distillant ses éléments de langage auprès des journalistes.

      Mais l’audition de Sébastien Jallet, qui a dirigé son cabinet de septembre 2020 à janvier 2022, a anéanti ce plan de communication. Car le haut fonctionnaire, aujourd’hui préfet de l’Orne, a notamment expliqué sous serment que Marlène Schiappa était directement intervenue dans le processus de sélection du fonds Marianne, contrairement à ce qu’elle a toujours indiqué jusqu’à présent. D’après les éléments recueillis par les sénateurs, la ministre serait intervenue après la réunion du comité de sélection pour écarter du projet de financement une association avec laquelle elle était en désaccord politique. Sollicité, son cabinet n’a pas répondu.

      Sans révéler le nom de cette structure, Sébastien Jallet a confirmé que Marlène Schiappa avait tranché en défaveur du choix du comité de sélection de lui attribuer 100 000 euros. Et ce, a-t-il précisé, « en raison d’un historique de relations assez ancien » avec l’association et d’une « mise en cause » récente de l’action de la ministre par l’un de ses membres dans la presse. « Il y a bien eu une infirmation par la ministre [de la décision du comité de sélection] », a admis l’ancien directeur de cabinet. Selon nos informations, l’association en question n’est autre que SOS Racisme, qui travaillait depuis longtemps avec le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) et avait effectivement déposé un dossier jugé solide.

      Or, son président, Dominique Sopo, était dans le collimateur de la ministre déléguée pour avoir plusieurs fois critiqué sa stratégie de communication. « Nous avions quelques contentieux liés à sa façon de procéder et à utiliser la question de la lutte contre les discriminations de façon totalement légère pour sa communication personnelle », confirme le militant associatif à Mediapart. Dominique Sopo évoque également un échange, au printemps 2021, avec le patron du CIPDR, Christian Gravel, au cours duquel le préfet lui aurait reproché, entre les lignes, d’avoir signé une tribune contre la loi « séparatisme » avec la Ligue des droits de l’homme (LDH).
      La défense laborieuse de l’ancien directeur de cabinet de Schiappa
      La confirmation de l’intervention de Marlène Schiappa au détriment de SOS Racisme contredit les conclusions de la mission d’inspection, qui a affirmé que « l’ensemble des témoignages recueillis indique au demeurant que la ministre déléguée s’est effacée du processus, une fois passé le lancement officiel de l’appel à projets, le 20 avril 2021 ».

      Démentie par l’audition de mercredi, cette phrase est d’autant plus problématique qu’elle a été reprise dans la presse pour souligner que le rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA) « exonérait » l’actuelle secrétaire d’État à l’économie sociale et solidaire et à la vie associative. Il ressort au contraire des travaux de la commission d’enquête sénatoriale que celle-ci était en prise directe avec certains acteurs associatifs bénéficiaires du fonds Marianne, à commencer par Mohamed Sifaoui qu’elle avait vu au moins à deux reprises en octobre et en novembre 2020.
      Par la suite, son cabinet a continué d’échanger régulièrement avec le journaliste aux travaux controversés, jusqu’à l’« inciter » – selon l’expression de Sébastien Jallet – à « envisager un projet associatif pour recevoir un soutien » financier. Le 16 mai, devant cette même commission d’enquête, le préfet Christian Gravel, qui dirigeait jusqu’à mardi le CIPDR, chargé du pilotage du fonds Marianne, déclarait lui aussi sous serment avoir été informé de l’existence de ce projet par un « coup de fil » de Mohamed Sifaoui qui sortait tout juste du bureau de la ministre déléguée.

      L’ancien directeur de cabinet de Marlène Schiappa a fait état de plusieurs rendez-vous entre ses collaborateurs et le journaliste avant le lancement de l’appel à projets. Il indique avoir lui-même reçu ce dernier le 22 avril 2021, soit deux jours après ce lancement, à 15 h 15 très exactement – un privilège que n’ont pas eu les autres bénéficiaires du fonds Marianne. Selon les dires de Sébastien Jallet, ce rendez-vous aurait dû être assuré par la ministre en personne, mais il l’a suppléée « pour des raisons de conflits d’agenda ». Ce jour-là, elle avait toutefois trouvé le temps de « passer le saluer cursivement », a-t-il précisé.

      Comme Mediapart l’avait souligné en révélant les sept phrases du projet de l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), rien dans ce qui était porté à l’époque par Mohamed Sifaoui ne justifiait un tel traitement par la Place Beauvau. Son association est pourtant celle qui s’est vu octroyer la plus grosse enveloppe de fonds publics (355 000 euros). Quant à Reconstruire le commun, qui a reçu la deuxième subvention la plus importante (330 000 euros), Sébastien Jallet a reconnu face aux sénateurs que ni lui ni personne d’autre au sein du cabinet n’en connaissaient l’existence avant la réunion du comité de sélection.
      Relancé à plusieurs reprises sur la chronologie des rendez-vous et les promesses faites à Mohamed Sifaoui, le haut fonctionnaire s’est soudainement retrouvé en difficulté. Sombrant dans une défense laborieuse, il a expliqué n’avoir plus de souvenirs précis du déroulé des événements, répétant des formules générales. « Je vous sens un peu agacé et sur la défensive », lui a lancé Jean-François Husson, le rapporteur (Les Républicains) de la commission d’enquête. Sébastien Jallet s’est contenté de lui répondre qu’une information judiciaire avait été ouverte sur cette affaire et qu’il n’avait, ici, ni « appui d’un avocat » ni « garantie minimale de défense et de protection ».

      En préambule de son audition, l’ancien directeur de cabinet de Marlène Schiappa s’était pourtant montré beaucoup plus clair. Détaillant le rôle d’un cabinet ministériel, il a notamment rappelé aux sénateurs que les administrations sont d’ordinaire placées sous l’autorité des ministres. Raison pour laquelle, a-t-il précisé, l’ancienne ministre déléguée chargée de la citoyenneté était particulièrement attentive à l’utilisation des fonds publics. « Il y avait une volonté de la ministre et du cabinet de pouvoir décider, valider, l’emploi des crédits, a-t-il indiqué. Les ministres sont responsables des fonds publics. »

      Fort de ses entretiens avec les agents du CIPDR, le sénateur socialiste Claude Raynal, qui préside la commission d’enquête, a insisté face à Sébastien Jallet sur le fait que l’arrivée de la ministre Place Beauvau avait bousculé les habitudes de travail en la matière. En règle générale, a-t-il souligné, « la ministre donne une orientation à son administration », laquelle mène ensuite les appels à projets. Or, il y a vraisemblablement eu « un changement de modèle » car cette fois-ci, « tout remontait au cabinet ». « Je relève par ailleurs que l’IGA a conclu que l’appel à projets [du fonds Marianne] n’a été ni transparent ni équitable », a conclu l’élu.

  • Quand une note des renseignements fait l’éloge des Soulèvements de la Terre, Gaspard d’Allens
    https://reporterre.net/Quand-une-note-des-renseignements-fait-l-eloge-des-Soulevements-de-la-Te

    Depuis plusieurs mois, les autorités ont dans le collimateur Les Soulèvements de la Terre — l’un des collectifs organisateurs de la mobilisation à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre les mégabassines. Reporterre s’est procuré une note des renseignements généraux datée de novembre 2022 qui révèle le long travail d’investigation mené par les services de police sur le mouvement. À l’époque, Le Parisien l’avait déjà citée dans un article.

    En filigrane, la police reconnaît « l’ingéniosité », « l’intelligence » et « la communication parfaitement maîtrisée » des activistes qui ont su rallier autour d’eux intellectuels, associations et syndicats pour créer un véritable mouvement social de l’eau et devenir « un acteur majeur de la contestation écologique radicale ».

    Les renseignements voient Les Soulèvements de la Terre comme une véritable menace. Ce qui expliquerait d’ailleurs le discours du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui réclame leur dissolution.

    Les Soulèvements de la Terre : révélations sur le fer de lance de l’écologie radicale en France, 20 décembre 2022
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/les-soulevements-de-la-terre-revelations-sur-le-fer-de-lance-de-lecologie

    C’était le 11 décembre en fin d’après-midi, jour de l’arbre de Noël de la société Lafarge à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône). Vêtus de combinaisons blanches et masqués, plus d’une centaine d’activistes se sont introduits en force dans l’usine du cimentier

    #paywall..

    #renseignements #police #écologie #Soulèvements_de_la_Terre #transversalité #écosabotage #désarmement