Farah Barqawi : « Les femmes arabes sont comme toutes les autres, même si tout le monde veut les voir différemment »
Par Lou Mamalet | Dimanche 8 mars 2020 | Middle East Eye édition française
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(...) Middle East Eye : D’où vient votre engagement féministe ?
Farah Barqawi : Mes parents sont tous les deux très impliqués politiquement. Ils étaient tous les deux activistes au sein de l’OLP [Organisation de libération de la Palestine] et ma mère est une féministe engagée pour les droits des femmes en Palestine. Elle travaille notamment comme assistante juridique dans une ONG à Gaza.
Pour moi, être Palestinienne est une chose très complexe mais je n’aurais jamais voulu être autre chose. Je suis née d’une blessure, mais c’est elle qui maintient la flamme en vie
J’ai donc baigné dans une famille assez féministe, même si je n’ai pas été directement impliquée dans le combat avant de terminer mes études à Chicago et de revenir au Caire, au moment des révolutions arabes.
MEE : Beaucoup de vos travaux comportent de la poésie, qu’il s’agisse de performances scéniques ou d’articles de presse. Pourquoi avoir choisi la poésie comme moyen d’expression ?
FB : Une grande part de cela vient sûrement de mon origine palestinienne. Mon père était un fou de poésie et c’était vraiment notre langage à la maison. Je n’ai pas été élevée avec mon père car mes parents étaient séparés, mais j’ai grandi en lisant et récitant des poésies.
Je me souviens même avoir très tôt participé à des festivals où je devais monter sur scène pour réciter des poèmes de Mahmoud Darwich, Samih al-Qasim ou Taoufik Ziyad. C’est ainsi que mon langage s’est construit et, aujourd’hui, mes performances comme mes articles sont emprunts de poésie.