• Glenn Albrecht, gentleman « fermosophe »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/09/glenn-albrecht-gentleman-fermosophe_6032283_3232.html

    Glenn Albrecht a deux passions : observer les oiseaux et inventer des mots. Son goût de la langue lui vient de sa mère, « femme au foyer, qui adorait les mots croisés et le Scrabble ». Mais si l’homme, 67 ans ce mois-ci, se régale à créer des néologismes, il y voit aussi une stratégie politique. « Ce que nous faisons subir à la Terre est sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Cela crée en nous des émotions pour lesquelles nous n’avons pas encore de mots. Or, si nous voulons agir, il faut pouvoir les décrire précisément », affirme-t-il. Une assertion que ne démentira pas le philosophe français Baptiste Morizot, pour qui « les néologismes sont des cartes pour explorer autrement le monde qui vient ».
    Le sentiment sans nom

    Se décrivant lui-même comme un « fermosophe » – farmosopher, en anglais, contraction de farmer et philosopher –, l’Australien est devenu célèbre en inventant le concept de « solastalgie ». « La solastalgie, c’est le sentiment de perte que vous ressentez lorsque le lieu que vous avez toujours connu n’existe plus. C’est avoir le mal du pays dans son propre pays. » La création du mot est née pour lui d’une nécessité.

    Le glossaire qui accompagne son livre en réunit une bonne vingtaine. Certains sont poétiques – « mermérosité », état d’inquiétude anticipant la mort possible du monde familier –, d’autres plus politiques – « sumbiocritique », forme de critique sociale, culturelle et littéraire dont les critères de jugement sont l’interdépendance des humains et de la vie non humaine. Et l’un d’eux, à l’instar de la solastalgie, pourrait connaître un joli succès : le « symbiocène », autrement dit l’ère qui succédera, si tout se passe bien, à l’actuel anthropocène, période à partir de laquelle l’activité humaine a commencé à modifier l’histoire de la Terre.
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    « Au symbiocène, l’empreinte des humains sur la Terre sera réduite au minimum, et toutes les activités humaines seront intégrées dans les systèmes vitaux », détaille-t-il. Y croit-il vraiment ? Glenn Albrecht n’est pas naïf. Il sait bien que l’« écoagnosie » (le fait qu’une personne ignore son environnement ou soit indifférente à l’écologie) reste très prégnante et que la dynamique économique mondiale ne permettra pas aisément d’inverser la tendance. Mais il se veut « un optimiste sans relâche ».

    Sa détermination ne va pas sans certaines contradictions, ni sans une vision binaire, parfois caricaturale. « Nous sommes à l’aube d’une troisième guerre mondiale, une guerre “émotionnelle” entre les créateurs de la Terre et ses destructeurs », affirme-t-il ainsi, début mars, sur France Culture.

    Le jeune philosophe Pierre Charbonnier, auteur d’une récente histoire environnementale des idées politiques (Abondance et liberté, La Découverte, 464 pages, 24 euros), l’épingle aussitôt d’un tweet ironique : « Les gentils, les méchants, pas de machines ni d’institutions au milieu. On est bien équipés pour aborder le problème, c’est évident. » Le « fermosophe », il est vrai, ne développe guère de pensée politique. Mais il propose un récit, des mots à conquérir, des imaginaires à construire. Par ces temps de catastrophisme écologique, ce n’est pas négligeable.

    #Symbiocène

  • Claire Denis : « Je ne pense pas que quiconque ait voulu cracher au visage des victimes ni d’Adèle Haenel »

    Dans un entretien au « Monde », la réalisatrice revient sur la soirée des Césars. Elle estime que la colère contre Roman Polanski est « fondamentalement juste », mais qu’elle ne « s’exprime pas au bon moment ».


    Emmanuelle Bercot (à gauche) aux côtés de Claire Denis tient le César attribué à Roman Polanski pour « J’accuse », aux Césars le 28 février. BERTRAND GUAY / AFP

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/09/claire-denis-je-ne-pense-pas-que-quiconque-ait-voulu-cracher-au-visage-des-v

    La polémique autour des Césars s’est ouverte le 13 janvier avec le refus de l’Académie de valider les « marraines » choisies par certains jeunes acteurs. Vous étiez l’une d’elles, avec la romancière et cinéaste Virginie Despentes, qui a signé le 1er mars dans « Libération » un texte incendiaire sur la domination masculine et bourgeoise dans le milieu du cinéma. Avez-vous eu l’impression que ce refus était lié au fait que vous étiez une femme ?

    Non, pas vraiment. Je crois plutôt que c’était une question de standing. Ni Virginie ni moi-même ne représentons sans doute l’image policée que souhaitent renvoyer les Césars. Je pense que ce n’est rien de plus que cela. L’important, c’est que ça s’est fait quand même, finalement. Et puis du temps a passé et on m’a appelée pour remettre un prix, on ne m’a pas dit lequel, et j’ai pensé qu’ils m’appelaient un peu pour se rattraper, alors j’ai accepté. C’est en me retrouvant à la répétition jeudi soir avec Emmanuelle Bercot que j’ai compris que c’était pour la réalisation. Et le lendemain, on s’est pointées aux Césars…

    extrait d’un entretiens sous #paywall
    Je savais pas que c’etait Claire Denis qui avait été choisi pour donner la médaille du pédovioleur-réalisateur préféré des professionne·les du cinéma français. Quel sale coup de la part des césars, un de plus. Je suis déçu qu’elle ai accepté cette charge et aussi décu par ce qu’elle raconte dans l’extrait disponible ici.

    Ca m’étonnerai que le fait que Claire Denis soit une femme n’y sois pour rien dans le rôle qu’on lui a donné à la cérémonie. Même chose pour Emmanuelle Bercot pour représenté Polanski et Foresti pour faire la speakrine des quetards du cinéma français qui ont nominé 12 fois Polanski pour les 12 femmes qui l’accusent de viol. Si elle ne voie pas le problème à donner un prix pour la 5eme fois à un violeur d’enfants notoire en pleine affaire Madzneff, pas longtemps après celle d’Adèle Haenel c’est qu’elle est aveugle. De plus par ces propos elle se désolidarise de Adèle Haenel qui a dit elle même que ce prix était une récompense aux pédocriminels.
    J’imagine qu’elle dit ca pour avoir la chance de travailler encore... et qu’elle cherche à ménager la chèvre et le chou. Ce qui fera les affaires de la chèvre et certainement pas du chou. Quelle tristesse de la voire se rabaissé ainsi pour le plaisir de violeurs et de violophiles.
    C’est pratique, on met les femmes en spectacle et elles s’en prennent plein la figure et Polanski se la coule douce dans son chalet.
    Je note aussi que tout le monde s’applique à ne pas mettre en lien les différents milieux, les différentes affaires, dans les différentes classes sociales... aucun rapport entre Polanski, Matzneff, les agressions dans le sport, à la fac, dans la rue, à la récré... c’était une autre époque car aujourd’hui bien sur c’est l’égalité déjà là .

    C’est quand le bon moment pour ne pas célébré un pedovioleur multirécidiviste qui échappe à la justice depuis 40ans ?

    #fraternité #cinéma #violophilie #femmes