• L’affaire de la Ligue du LOL, ou la fabrique de l’oubli
    https://medium.com/@florence.porcel/laffaire-de-la-ligue-du-lol-ou-la-fabrique-de-l-oubli-df4ad3f5f2b5

    Pour avoir subi du harcèlement scolaire, je sais ce que ça implique, et je n’ai pas très envie que ça recommence. Mais le fait est que ça recommence, et que les semaines passent, puis les mois, puis les années, ils sont toujours là, et non seulement ils ne m’oublient pas, mais en plus ils vont toujours plus loin.

    Quand je comprends qu’ils ne me lâcheront pas et qu’ils sont hors de contrôle, alors tout change. Avant chaque tweet, je pèse mes mots, je me demande comment (et non pas “si” !) ça pourra être retourné contre moi. Je m’autocensure. J’ai peur. Quand j’échange avec mes amis, je le fais dans une sorte de soupe de pois malaisante parce que je m’attends à chaque instant à recevoir un coup. Et je ne sais pas quand, ni d’où, ni sous quelle forme. J’étais en tension permanente.

    Evidemment, ça se répercutait sur mon quotidien, sur mon humeur, sur mon rapport aux autres, au monde, à moi-même. « Ils » étaient là. Tout le temps. Même quand j’étais déconnectée, je sentais leur présence. Les effets du harcèlement scolaire ne s’arrêtent pas une fois rentré chez soi. C’est la même chose pour le harcèlement en ligne : il ne s’arrête pas une fois déconnecté.