• Mort de Dominique Kalifa, historien et fidèle contributeur de « Libération » - Culture / Next
    https://next.liberation.fr/livres/2020/09/13/mort-de-dominique-kalifa-historien-et-fidele-contributeur-de-liberat


    Dominique Kalifa à Paris, en juin 2015. Photo Didier Goupy. Signatures

    Le spécialiste de l’histoire du crime et de ses représentations, professeur à l’université Panthéon-Sorbonne et collaborateur régulier depuis plus de trente ans des pages Livres de « Libération », s’est éteint samedi à l’âge de 63 ans.


    Dominique Kalifa, bas-fonds et débats de fond

    Certains, sur Twitter, lisant le dernier message de Dominique Kalifa, ont cru qu’il s’éloignait pour un temps de ce réseau où il communiquait volontiers, sur un mode souvent lucide, parfois simplement informatif  : ­ « Au revoir. » Mais c’est à nous tous que l’historien faisait ses adieux. Dominique Kalifa s’est donné la mort samedi, le jour de ses 63 ans. Spécialiste du XIXe siècle – ce « long XIXe » qui s’achève dans les tranchées de la Grande Guerre –, professeur à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, où il a succédé à Alain Corbin, il a publié plus d’une dizaine d’ouvrages sur l’histoire du crime, de la justice et de la culture de masse. Il était aussi un collaborateur régulier, depuis trente ans, des pages Livres de Libération.

    L’historien Dominique Kalifa, spécialiste des imaginaires sociaux, est mort à l’âge de 63 ans
    https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2020/09/13/l-historien-dominique-kalifa-specialiste-des-imaginaires-sociaux-est-mort-a-

    Professeur à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, où il dirigeait le Centre d’histoire du XIXe siècle, il était également un collaborateur régulier du quotidien « Libération ».

    C’était un des historiens les plus attachants et les plus originaux de sa génération. Dominique Kalifa, spécialiste des imaginaires sociaux, qui s’intéressa aussi bien aux faits divers de la Belle Epoque ou aux bagnes coloniaux qu’au mythe des bas-fonds ou à la figure de Fantômas, s’est suicidé samedi 12 septembre, le jour de son soixante-troisième anniversaire. Professeur à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, où il dirigeait le Centre d’histoire du XIXe siècle, membre du Comité d’histoire de la Ville de Paris, il était également, depuis plus de trente ans, un collaborateur régulier des pages « Livres » du quotidien Libération.
    Il naît le 12 septembre 1957 à Vichy. Ancien élève de l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d’histoire, il soutient en 1994, sous la direction de Michelle Perrot, une thèse de doctorat sur les récits de crimes dans les années 1900. Elle devient, l’année suivante, son premier ouvrage, L’Encre et le Sang (Fayard), dont « Le Monde des livres » écrit : « L’inventivité et l’érudition se mêlent ici pour faire de ce livre un modèle d’étude culturelle. » L’œuvre qui vient de s’ouvrir sera marquée jusqu’au bout par un mélange d’insatiable curiosité et de rigueur, d’éclectisme et de recherche tenace d’une image exacte des manières de vivre et de se représenter la vie.

    Suivront une dizaine de livres, auxquels s’ajoutent des directions d’ouvrages collectifs et quelques collaborations avec d’autres historiens, comme le marquant Vidal le tueur de femmes. Une biographie sociale (Perrin, 2001, rééd. Verdier, 2017), coécrit avec Philippe Artières, où, à travers un montage d’archives, sont reconstitués la trajectoire du tueur en série Henri Vidal et, plus encore, l’impact que cette affaire eut sur la société française. De La Culture de masse en France (La Découverte, 2001) à Biribi : les bagnes coloniaux de l’armée française (Perrin, 2009), en passant par Imaginaire et sensibilités au XIXe siècle (avec Anne-Emmanuelle Demartini, Creaphis, 2005), il impose ses sujets et ses méthodes. Ce disciple d’Alain Corbin ajoute à l’histoire des sensibilités des pistes nouvelles, avec lesquelles il faut désormais compter.

    « Immense tristesse »

    Un livre comme Les Bas-Fonds : histoire d’un imaginaire (Seuil, 2013, prix Mauvais Genres) en offre une illustration éclatante. Passant des récits de crimes aux milieux censés en être les théâtres, il dresse, entre anthropologie et histoire, un inventaire des usages sociaux d’une catégorie infamante, par laquelle une partie de la société est expulsée hors du champ de la civilisation. Mais des œuvres en apparence plus mineures, comme Tu entreras dans le siècle en lisant « Fantômas » (Vendémiaire, 2017) ou Paris : une histoire érotique, d’Offenbach aux Sixties (Payot, 2018), continueront, par des chemins buissonniers, le même voyage à travers les époques et les mondes sociaux.

    Au début de l’année, l’ouvrage collectif Les Noms d’époque : de « Restauration » à « années de plomb » (Gallimard), qu’il avait dirigé, apportait un nouveau signe de la vitalité et de la créativité propres à cette œuvre réjouissante. Le choc, pour ses lecteurs, pour ses confrères, pour ses anciens étudiants, dont les hommages se multiplient sur les réseaux sociaux, est d’autant plus grand. Sur Twitter, l’historien Nicolas Offenstadt, qui fait part de son « immense tristesse », évoque tout ce que Dominique Kalifa « a fait avancer » à l’université, « dans la discrétion et la robustesse ». Il ajoute : « Salut et merci, de très profond, Dominique, on n’oubliera rien de rien. »

    • Dominique Kalifa, la fascination de l’envers
      Par Quentin Deluermoz , Historien des ordres et désordres au XIXe siècle en France et en Europe et Hervé Mazurel, Historien du corps, des sensibilités et des imaginaires
      https://www.liberation.fr/debats/2020/09/17/dominique-kalifa-la-fascination-de-l-envers_1799768

      Une vision novatrice
      On le pressent, cette plongée dans l’histoire du crime, des bas-fonds, de la transgression, est portée par une vision novatrice de l’histoire. Car il faut prendre ici la pleine mesure de ce que Dominique Kalifa lègue non aux seuls historiens des marginalités ou de l’industrie culturelle, mais à l’ensemble de la communauté historienne. Prolongeant les impulsions de ses maîtres, Michelle Perrot et Alain Corbin, et d’autres comme Bernard Lepetit ou Roger Chartier, il contribua au passage de l’étude historique des grandes structures, économiques, sociales ou mentales, vers une histoire attentive à l’entrelacement des représentations et des pratiques, toujours écrite à hauteur d’individus, de leurs expériences et émotions, sensible aussi aux ressources de la narration. Il fut en cela un acteur majeur du débat opiniâtre qui opposa dans les années 90 les tenants de cette jeune histoire culturelle en plein développement et les praticiens aguerris de l’histoire sociale et économique à la française. Mais loin d’opposer le social et le culturel, cet historien les savait indissociablement liés. Jamais il n’a voulu destituer le social comme horizon premier de l’histoire. Simplement, changer les manières de le viser. Non plus donner primat au tout économique, ni partir de groupes sociaux prédéterminés, mais privilégier une lecture ethno-anthropologique, donc culturelle, des sociétés. Au bout du compte, explique-t-il, « ce social qui reste en ligne de mire tend à changer de visage. C’est un social plus complexe, plus fluide et plus mobile, fait de contradictions et d’écarts plus que de rationalités, d’une texture plus éparse et d’un grain plus infime, résistant aux simplifications ou aux catégories abusives ». Un social, en somme, devenu le produit dynamique des interactions quotidiennes des individus. Un social, d’ailleurs, volontiers saisi sous l’angle des sensibilités, au plus près des corps, tels ceux de ces bagnards, dépeints dans Biribi, « anémiés, meurtris », « maquillés », « bousillés » [qui] « disent dans leur propre langage la douleur et la souffrance que constitue l’expérience africaine ».

      L’infinitude du monde

      On lui doit aussi la précieuse notion d’« imaginaire social », dont il fut en France, avec Anne-Emmanuelle Demartini, le plus ardent défenseur. Il la définit « comme un système cohérent, dynamique, de représentations du monde social, une sorte de répertoire de figures et des identités collectives (groupes, classes, catégories) dont se dote chaque société à un moment de son histoire ». Comme l’avait vu Cornelius Castoriadis, référence majeure pour lui, ces imaginaires sociaux produisent et instituent le social plus qu’ils ne le reflètent. Toujours d’ailleurs, ils s’incarnent dans des histoires, des intrigues, des fictions latentes. Plus récemment, l’historien a donné une contribution décisive à l’histoire des imaginaires temporels, en invitant à se saisir des chrononymes, les « noms du temps ». Loin d’être naturelles ces désignations courantes du passé (la « Belle Epoque », les « Trente Glorieuses », les « années de plomb ») sont des constructions, des « faits d’histoire », charriant des scènes et des imaginaires qui changent ou se rechargent au cours du temps. Ces balises, faussement évidentes, transportent alors en elles un entremêlement des temps qui vient constamment ébranler le « présent ». « Ne faut-il pas admettre qu’ils restituent aussi quelque chose des "réalités" de 1900, note-t-il à propos de la « Belle Epoque », qu’ils en expriment une part de "vérité" ? » Et de conclure : « Décrypter les chrononymes […] nous aide à considérer le passé pour ce qu’il est : une réalité mobile, changeante, "historique", travaillée par les hommes et les femmes qui l’ont habité, mais aussi par les regards, les lectures, les déplacements que les époques ultérieures lui ont fait subir. »

      Le monde social dévoilé par Dominique Kalifa, façonné par ses hiérarchies et ses exclusions, reste in fine un monde en mouvement, toujours en travail, habité, remodelé. Un monde plein de terreur et d’effroi, de portes dérobées et de chausse-trappes, de routines et de sensualités. Il était en un sens l’historien de l’infinitude du monde. Cet univers, il n’a cessé de le partager, avec ferveur, auprès de ses collègues, de ses nombreux étudiants, auxquels il consacrait une part essentielle de son activité. Il l’a transporté aussi hors de la maison historienne grâce à ses articles dans Libération, ses documentaires, ses expositions… Il l’a aussi mis au travail dans l’écriture elle-même, dont il savait la puissance créatrice, comme en témoignent les explorations pataphysiques de son Fantômas ou l’audacieux montage proposé avec son compagnon de route Philippe Artières dans Vidal, le tueur de femmes. Il le portait aussi en lui, dans son élégance, son allure de dandy, volontiers blagueur et festif, parfois fragile, plein de fulgurances, à l’insatiable curiosité.

      #imaginaire_social

    • Dominique kalifa...
      https://criminocorpus.hypotheses.org/132941

      Criminocorpus déplore la disparition brutale de Dominique Kalifa, survenue hier. Notre collègue était membre du comité scientifique de #Criminocorpus depuis sa création. Les mots commencent à nous manquer pour exprimer la peine que nous inflige la perte de collègues dont les œuvres ont contribué à éclairer de manière si lumineuse l’histoire de la justice, ses marges et ses objets obscurs. Professeur d’Histoire contemporaine à la Sorbonne depuis 2002, #Dominique_Kalifa laisse derrière lui nombre d’étudiants et de collègues orphelins d’une présence qui avait valeur de repère dans l’exigence de la recherche historique.

      Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille ainsi qu’à ses proches.

    • Henri La Barthe, l’inventeur de Détective
      https://journals.openedition.org/criminocorpus/4822

      Le fameux Détective de Gallimard et des frères Kessel fut d’abord une feuille professionnelle créée par le détective privé Henri La Barthe en 1925, qui la vendit à Gaston Gallimard trois ans plus tard. Cet article revient sur le parcours obscur du détective Ashelbé (HLB), qui acquit une éphémère notoriété quand le cinéaste Julien Duvivier adapta son roman Pépé le Moko. Il éclaire le fonctionnement d’une feuille corporative dans le milieu souvent médiocre de la police privée française des années 1920 et s’attache à cerner les relations qui existèrent ensuite entre Ashelbé et Gallimard.

      #histoire_du_crime

  • #Coronavirus : « Chers cousins français », par Cristina Comencini -

    https://next.liberation.fr/livres/2020/03/12/coronavirus-chers-cousins-francais-par-cristina-comencini_1781454

    Chers cousins français,

    Si on arrive à survivre, le problème, en Italie, sera de comprendre si les couples, avec ou sans enfants, les femmes et les hommes seuls, résisteront à l’enfermement dans leur maison, s’ils réussiront à rester ensemble, à jouir encore de la compagnie réciproque ou de la solitude choisie, après une convivance forcée et ininterrompue d’un mois entier.

    • Beau texte...

      Coronavirus : « Chers cousins français »
      #Cristina_Comencini, Libération, le 12 mars 2020

      La romancière romaine, qui publie « Quatre amours » mercredi, raconte le quotidien dans un pays en quarantaine.

      Chers cousins français,

      Si on arrive à survivre, le problème, en Italie, sera de comprendre si les couples, avec ou sans enfants, les femmes et les hommes seuls, résisteront à l’enfermement dans leur maison, s’ils réussiront à rester ensemble, à jouir encore de la compagnie réciproque ou de la solitude choisie, après une convivance forcée et ininterrompue d’un mois entier. Le décret du gouvernement dit que nous pouvons sortir pour faire une promenade, mais seulement avec ceux qui vivent déjà avec nous, pas d’amis ou d’amies, pas même de visites à des parents qui vivent dans d’autres maisons. Seule la famille proche, ou personne si nous sommes seuls. Pas de cinémas, pas de théâtres, pas de concerts, musées, restaurants, bureaux, écoles, universités. Seul un membre de la famille peut aller faire les courses. Devant les supermarchés, il y a des queues silencieuses de gens portant le masque, chaque personne doit être à 1 mètre de distance d’une autre, qui attend la sortie de quelqu’un pour pouvoir entrer à son tour. Même chose devant les pharmacies. Dans la rue, on fait un écart quand on croise un autre passant.

      Beaucoup d’entre nous ont pensé au Décaméron de Boccace. Vers l’an 1350, fuyant la peste, un groupe de jeunes, sept femmes et trois hommes, se réfugient hors les murs de Florence, et, pour passer le temps, se racontent des nouvelles, substituent un monde imaginé au monde réel, en train de s’écrouler. D’autres relisent la Peste d’Albert Camus ou les pages des Fiancés d’Alessandro Manzoni qui décrivent une autre épidémie de peste, celle de 1630, au cours de laquelle tous les nobles qui pouvaient le faire fuyaient Milan, comme cela s’est passé ces jours-ci, dès que la ville a été classée « zone rouge ». Comme si on pouvait fuir sans apporter les dégâts dans les lieux où l’on se réfugie, ou en considérant que le sort des autres nous est indifférent.

      Les journalistes écrivent qu’il ne faut pas nous plaindre et nous rappellent ce qu’ont subi nos parents durant la guerre. D’autres accusent les jeunes de ne pas respecter les règles parce qu’ils sortent le samedi soir, n’ont pas peur, sont jeunes et pensent que les vieux sont les seuls qui tomberont malades. Un acteur italien d’un certain âge leur a demandé s’il était juste de faire mourir tous les grands-pères en même temps. On voudrait qu’un poète vînt à la maison pour nous raconter des histoires, et amuser nos enfants. Jamais Internet n’a été aussi important. Les tchats en ligne entre amies, sœurs, membres de la famille, sont très fréquentés. Dans les jours qui ont précédé la fermeture de tout, on s’échangeait des milliers de gifs et d’images amusantes sur le virus, des vidéos désopilantes tirées de vieux films. A présent l’atmosphère est plus lourde, nous restons dans le silence – avec l’ordre intimé par le gouvernement : ne bougez pas ! Ça a l’air facile. Dans l’un des posts drôles qui circulent, on lit : « Ça n’arrive pas tous les jours de sauver l’Italie en restant en pyjama. » On rit – mais jaune.

      Est arrivé le moment de la vérité, pour les couples qui ne se supportent pas, pour ceux qui disent s’aimer, ceux qui vivent ensemble depuis une vie entière, ceux qui s’aiment depuis peu de temps, ceux qui ont choisi de vivre seuls par goût de la liberté ou parce qu’ils n’avaient pas d’autre choix, pour les enfants qui n’ont plus école, pour les jeunes qui se désirent mais ne peuvent pas se rencontrer… Nous sommes tous appelés à nous inventer une nouvelle vie, à nous sentir proches même si nous sommes éloignés, à régler nos comptes avec un sentiment que nous évitons à tout prix : l’ennui. Et la lenteur aussi, le silence, les heures vides – ou pleines des cris des enfants enfermés à la maison. Nous avons en face de nous la vie que nous nous sommes choisie, ou que le sort nous a donnée, notre « foyer » – non celui de la maladie mais celui que nous avons construit au cours des années. Je nommerais cela une épreuve de vérité. Ces jours-ci, ce qui gagne, c’est aussi la vie virtuelle, étant donné que nous ne pouvons pas nous toucher. Les films à la télé, les séries, Netflix, Amazon, Google… Nous passons encore plus d’heures devant nos ordinateurs, ou la tête penchée sur nos portables.

      Mais de temps en temps, on sature, on n’en peut plus de ça, on lève la tête et on découvre plein de choses. Le fils qu’on pensait être encore un enfant est devenu un jeune homme, et on ne s’en était pas aperçu ; il nous dit, en souriant : « Maintenant, t’es bien obligée de rester avec nous, hein ? » On fait frénétiquement le ménage dans les maisons, on nettoie le frigo, on met en ordre les livres – puis on fait une pause, et on remarque que dans la cour le cerisier est en fleurs, on reste une demi-heure à le regarder et on a l’impression qu’on ne l’avait jamais vu. On envoie de façon compulsive des messages pour ne pas se sentir seul, et un coup de fil peut durer une demi-heure, comme lorsqu’on était jeunes et que les temps n’étaient pas ceux d’aujourd’hui, qu’on faisait l’amour au téléphone. Il arrive aussi qu’une amie te dise : « Peut-être demain on peut faire une promenade ensemble, en se tenant à distance, qu’est-ce que tu en penses ? » Et l’idée te fait venir un frisson de plaisir interdit. Nous sommes en train de vivre de façon différente des moments de notre vie de toujours, et elle nous paraît nouvelle parce qu’elle est la même mais renversée : les objets, les personnes sont devenus visibles, et l’habitude s’est dissipée, l’« habitude abêtissante, comme l’appelle Proust, qui cache à peu près tout l’univers » (1).

      Chers cousins, je souhaite de tout cœur que tout ça ne vous arrive pas, ou, si ça devait arriver, que ce soit une expérience à ne pas oublier. Demain, lorsque la porte de la maison se rouvrira, que nous courrons à la rencontre du temps rapide, des fragments de choses et de personnes seulement effleurées, et que les rêves, l’art, seront la seule et unique partie renversée de notre vie, souvenons-nous qu’une autre couche peut recouvrir les jours et les révéler dans le bien comme dans le mal – une fois surmontés le vide, l’ennui et la peur.

      (1) En français dans le texte.

      #Italie