• #Covid-19 : les Allemands vont mesurer leur #immunité - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-les-allemands-vont-mesurer-leur-immunite_143302

    Lundi 6 avril, lors d’une nouvelle conférence de presse, la chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir à ses concitoyens qu’il n’était pas encore temps d’assouplir les mesures de restriction en vigueur, et ce, bien que l’objectif d’un doublement du nombre d’infections au Covid-19 tous les dix jours – soit un rythme moindre qu’auparavant – ait été atteint. Selon les spécialistes, seul un doublement tous les quatorze jours permettrait de ne pas surcharger le système de santé outre-Rhin. Un autre critère de sécurité déterminant retenu par les scientifiques allemands pour autoriser une plus grande liberté de circulation est le taux d’immunité au virus, qui doit être suffisamment élevé au sein de la population. Afin d’évaluer ce taux, il est indispensable de connaître quelle part exacte de la population y a été exposée, chaque individu ayant pu présenter les symptômes de la maladie Covid-19 ou rester #asymptomatique. Pour ce faire, les tests sérologiques, qui permettent de déceler la présence d’#anticorps par prise de sang, sont le moyen le plus adéquat pour déterminer s’il y a eu ou non une attaque virale dont l’organisme s’est défendu en fabriquant suffisamment d’anticorps contre l’infection.

    Pour l’heure, concernant les tests sérologiques disponibles sur le marché international, le journal professionnel Ärzteblatt considère qu’ils ne sont pas entièrement fiables. Ils réagiraient en effet parfois à la présence de coronavirus inoffensifs, contre lesquels 90% des individus sont porteurs d’anticorps. Les chercheurs allemands espèrent la mise au point d’un test plus précis d’ici deux à trois mois, garantissant de manière plus certaine si une personne est déjà immunisée contre le #SARS-CoV-2.

    Différents fournisseurs allemands proposent certes déjà sur le marché mondial des tests sérologiques rapides, comme l’entreprise berlinoise PharmACT, qui vient d’obtenir une autorisation d’utilisation en urgence sur le territoire américain de la Food and Drug Administration (FDA) pour son test rapide immunochromatique, qui détecte en 20 minutes les anticorps IgM et IgG spécifiques au #SARS-CoV-2. Son taux de conformité négatif est excellent puisqu’il reconnaît à 99.8% les sujets non infectés, mais son taux de conformité positif est variable, avec d’excellents résultats pour la reconnaissance de la présence du virus au stade tardif (soit entre le 11ème et le 24ème jour), mais une probabilité de 70% seulement pour le stade précoce de l’infection (entre le 4ème et le 10ème jour). L’entreprise de Lübeck EuroImmun vient également d’obtenir la certification européenne pour la mise sur le marché d’un test immuno-enzymatique de type ELISA (Enzyme-Linked Immuno Assay). À Weimar, l’entreprise Senova fabrique et commercialise le test rapide mis au point par une équipe internationale de chercheurs dans le cadre du campus de recherche InfectoGnostics. L’Institut Leibniz de technologies photoniques (Leibniz-IPHT) de l’université d’Iéna a développé et contrôlé la qualité de ce test, qui promet un diagnostic en 10 minutes.

  • Au-delà du coronavirus, l’ibuprofène déjà suspecté d’aggraver des infections
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/au-dela-du-coronavirus-l-ibuprofene-deja-suspecte-d-aggraver-des-in

    L’ibuprofène, suspecté d’aggraver l’infection chez les malades du coronavirus, est un médicament anti-inflammatoire largement utilisé par le grand public en cas de fièvre avec douleurs, alors qu’il est pourtant accusé d’entraîner des risques de complications infectieuses graves.

    L’Agence française du médicament (ANSM) a alerté l’année dernière sur les risques de ce produit, qui appartient à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

    Elle s’est appuyée pour cela sur une enquête qui a montré qu’en 18 ans, de 2000 à 2018, 337 cas de « complications infectieuses », dont 32 décès, ont été répertoriés pour l’ibuprofène (et 46 cas dont dix décès avec le kétoprofène, qui est également un AINS).

    C’est pour cette raison que depuis le 15 janvier, les médicaments à base d’ibuprofène (dont les plus connus sont le Nurofen ou l’Advil) ne peuvent plus être vendus en libre service dans les rayons des pharmacies françaises.

    Ils sont toujours disponibles sans ordonnance, mais il faut les demander au pharmacien, qui doit les ranger derrière son comptoir.

    L’enquête de l’ANSM suggérait l’existence d’un « rôle aggravant » de l’ibuprofène « en cas d’infection », en particulier de celles dues au streptocoque. L’Agence française avait alerté ses homologues européennes sur la question.

    Cette enquête portait sur des cas graves survenus chez des enfants et des adultes (souvent jeunes), sans facteur de risque particulier (comme par exemple être immunodéprimé).

    Selon l’enquête, les complications entraînées par ces médicaments sont des « infections sévères » à l’origine d’hospitalisations, de séquelles et de décès.

    Elles touchent la peau et des tissus mous comme par exemple les « fasciites nécrosantes ». Cette infection est due à un germe (essentiellement un streptocoque) surnommé bactérie « mangeuse de chair », source d’amputations et de mort.

    Il peut également s’agir de septicémie ("sepsis"), de pneumonies compliquées d’abcès, de pleurésie, d’abcès cérébraux ou encore d’infections ORL atteignant le thorax (médiastinite).

    Ces complications infectieuses (essentiellement dues à deux bactéries, streptocoque ou pneumocoque) « ont été observées après de très courtes durées de traitement (2 à 3 jours), y compris lorsqu’il était associé à une antibiothérapie », selon l’ANSM.

    Elles sont survenues alors que l’ibuprofène (ou le kétoprofène) était « prescrit ou pris en automédication dans la fièvre mais également dans de nombreuses autres circonstances : atteintes cutanées bénignes d’aspect inflammatoire (réaction locale, piqure d’insecte...), manifestations respiratoires (toux, infection pulmonaire...) ou ORL (difficulté à avaler, angine, otite...) ».

    En raison de ces risques, de nombreux professionnels de santé réclament que les médicaments à base d’ibuprofène ne puissent plus être vendus sans ordonnance.

    L’enquête de l’ANSM montrait en outre qu’on persiste à utiliser les AINS pour traiter les enfants atteints de varicelle, alors qu’ils doivent être évités au profit du paracétamol.

    « En cas de douleur ou de fièvre, notamment dans un contexte d’infection courante comme une angine ou une toux », il faut « privilégier l’utilisation du paracétamol en respectant les règles de bon usage », souligne l’ANSM.

    Le paracétamol (Doliprane, Efferalgan, etc.) doit en effet être pris en respectant strictement les doses, car à trop forte dose, il peut être très dangereux pour le foie.

    Le grand public n’est pas toujours conscient des risques que peuvent entraîner ces médicaments, d’autant que l’information est parfois défaillante.

    A titre d’exemple, dans des conseils mis en ligne pour l’isolement à domicile (ou autoconfinement) des patients possiblement infectés par le coronavirus, le NHS (système de santé britannique) recommande de prendre du paracétamol ou de l’ibuprofène, sans même faire mention des risques et des précautions d’emploi de ces médicaments.

    • Le pédiatre de mon fils, qui a maintenant 16 ans et demi, n’acceptait qu’exceptionnellement de prescrire (et pas plus d’une dose par jour) des anti-inflammatoires en cas de fièvre, son argument étant, plus de 15 ans avant les recommandations françaises , qu’ils étaient immunodépresseurs.