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  • Tiens donc : Où on reparle des #eaux_usées, des #encéphalites et des conséquences #neurologiques de la bestiole...

    Covid-19 : et si la cible du virus n’était pas les poumons ? - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080620/covid-19-et-si-la-cible-du-virus-n-etait-pas-les-poumons

    Alors que les équipes médicales s’attendaient à soigner des pneumonies sévères et que les pays se ruaient sur les respirateurs, le mode opératoire du virus a rapidement dérouté les réanimateurs. Certes, le Sars-CoV-2 étouffe certaines de ses victimes. Mais les poumons seraient une victime collatérale, non sa cible.

    Au début, il s’agissait d’une « mystérieuse épidémie de pneumonie virale », rapidement baptisée « pneumonie de Wuhan » par certains. Après le séquençage du virus en cause, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.02.07.937862v1 le baptise « Coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère », ou Sars-CoV-2. Dans tous les cas, le poumon apparaît d’emblée comme la cible centrale de ce nouveau virus. Toutefois, au fur et à mesure que l’Europe voit affluer ses premiers cas, surprise : il ne s’agit pas d’une pneumonie classique, loin de là. Plus étonnant encore : les poumons pourraient ne pas être la cible principale. Mais alors, comment ce microbe tue-t-il exactement ? Les détails de son mode opératoire commencent tout juste à s’esquisser.

    Tout commence par le nez. L’une des grandes surprises d’une étude parue dans Nature Medecine https://www.nature.com/articles/s41591-020-0868-6 fut en effet de découvrir que le nez semble être l’endroit du corps qui compte le plus de récepteurs ACE2 (pour Angiotensin Converting Enzyme 2), la fameuse porte d’entrée du virus, celle qui lui permet de pénétrer à l’intérieur des cellules et ainsi se multiplier. Pratique : dès que des particules virales y sont aspirées, elles trouvent ainsi de nombreuses portes qui s’ouvrent au fur et à mesure qu’elles s’y attachent. Doublement pratique : dès qu’une personne infectée éternue, ses virus sont expulsés à hauteur de visage et avec un peu de chance, un autre nez les attend. C’est donc ici que se jouerait la première phase cruciale de l’histoire : soit le système immunitaire parvient rapidement à se débarrasser de ces importuns résidents du nez, soit il n’y parvient pas. Dans le premier cas, on est quitte pour une bonne fatigue. Dans le second, les virus se mettent à se multiplier et c’est là que les problèmes commencent. C’est aussi là que le mode opératoire devient plus flou.

    Pour poursuivre leur route dans notre organisme, les virus auraient finalement trois options. Ils pourraient s’attaquer directement au nerf olfactif, d’où la perte d’odorat vécue par 25 à 30 % des patients. Et de là, migrer éventuellement jusqu’au cerveau, où des récepteurs ACE2 sont également présents. Voilà qui pourrait expliquer les signes d’agitation et de confusion observés chez plus de la moitié https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2008597 des patients gravement atteints dans un hôpital de Strasbourg et les cas d’encéphalites https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1201971220301958 également rapportés. En France, plusieurs études sont en cours pour tenter de mieux comprendre les conséquences neurologiques de l’infection au Covid-19, notamment le projet Cohorte Covid – Neurosciences https://icm-institute.org/fr/actualite/projet-neuro-covid-19 .

    Seconde voie de dissémination possible, via le mucus nasal, véritable tapis roulant pour les nombreux microbes prisonniers de ce liquide gluant. De fait, on n’avale pas moins d’un litre de morve chaque jour ! Les nombreux symptômes digestifs (notamment une diarrhée pour plus de 20 % des patients français https://link.springer.com/article/10.1007/s11739-020-02379-z ) qui accompagnent la maladie laissent effectivement penser que le virus emprunte la même route que nos aliments et perturbe nos intestins. Et pour cause : les cellules de la paroi interne de l’intestin grêle sont particulièrement dotées en récepteurs ACE2. D’ailleurs, une étude https://science.sciencemag.org/content/early/2020/04/30/science.abc1669 menée sur des organoïdes intestinaux, sortes de mini-intestins en culture, montre que le Sars-CoV-2 infecte bel et bien ces cellules intestinales. Autre preuve : on retrouve des traces de virus dans les selles d’une majorité de patients (chez la moitié des patients, estime par exemple cette étude https://www.gastrojournal.org/article/S0016-5085(20)30282-1/pdf ). On en retrouve même dans les eaux usées https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.12.20062679v2 , sans que l’on sache encore si ces traces sont celles de virus entiers encore vivants, ou de bouts de virus morts.

    Enfin, troisième voie de diffusion, qui semble être l’autoroute privilégiée des particules virales : depuis le nez, elles peuvent être charriées via l’air, durant une inspiration, et emprunter non pas l’œsophage mais la trachée. C’est ainsi qu’elles atterrissent dans les poumons. Mais curieusement, « nous retrouvons très peu de récepteurs ACE2 dans les poumons, affirme Christophe Bécavin, de l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire de Sophia Antipolis, qui faisait partie de l’équipe en charge de l’étude des poumons dans la publication de Nature Medecine https://www.nature.com/articles/s41591-020-0868-6 . On voit uniquement réapparaître ce récepteur au niveau des pneumocytes de type 2, les alvéoles tout au fond des poumons où ont lieu les échanges gazeux ». En fait, il y a beaucoup plus de cellules dotées du récepteur ACE2 dans les intestins, le cœur, la vessie, les reins ou encore les yeux que dans les poumons. « Les taux de virus dans les poumons, mesurés à partir d’un échantillon de lavage broncho-alvéolaire, diminuent rapidement sans traitement antiviral alors même que la situation clinique est critique », témoigne de son côté Hadrien Roze, du service anesthésie-réanimation du CHU de Bordeaux.

    Ce n’est pas tout. Normalement, dans une pneumonie classique, c’est le côté air des poumons qui est atteint : le pathogène entraîne une réaction inflammatoire à l’intérieur des alvéoles, il se crée ensuite un œdème dans les poumons qui, en se gorgeant d’eau, deviennent de plus en plus rigides. Pour permettre le passage de l’oxygène dans le sang et éviter que les alvéoles ne se referment trop et trop souvent, il devient alors nécessaire d’insuffler de l’air avec une forte pression. Mais avec le Sars-CoV-2, les choses semblent être différentes, particulièrement durant la phase initiale. « On s’est vite aperçu qu’il y avait des points qui ne collaient pas », retrace Alexandre Demoule, chef de service réanimation à la Pitié-Salpêtrière. Comme ces patients dont le taux d’oxygène est particulièrement bas, mais qui semblent bizarrement le tolérer, continuant de s’exprimer et de raisonner normalement.

    Autre particularité étonnante : leurs poumons restent relativement élastiques, preuve qu’ils sont encore pleins d’air, estime Hadrien Roze. Ces étranges observations sont rapidement partagées par des centaines de réanimateurs français, mais aussi italiens, allemands et bientôt américains, et posent de nombreuses questions. Car autant il est nécessaire d’insuffler de l’air enrichi en oxygène à forte pression lorsque les poumons se sont rigidifiés, autant cette même pression peut devenir délétère si ceux-ci sont encore souples. D’où l’alerte de certains pneumologues et réanimateurs pour qui, contrairement aux recommandations internationales https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2763879 , la ventilation classique ne représenterait pas la solution optimale pour ces patients.

    C’est le cas du Dr Luciano Gattinoni qui publie avec des collègues italiens et allemands une lettre le 30 mars https://www.atsjournals.org/doi/10.1164/rccm.202003-0817LE dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine appelant à passer à une ventilation la plus douce et la moins en pression possible. Dans un centre qui a procédé ainsi dès le début, le taux de mortalité des patients intubés est de 14 %, contre 60 % en moyenne dans les autres hôpitaux, affirme Luciano Gattinoni, qui ne souhaite pas nommer cet hôpital. Au même moment, aux États-Unis, un réanimateur du centre médical Maimonide à Brooklyn, Cameron Kyle-Sidell, publie un témoignage vidéo similaire https://www.youtube.com/watch?v=k9GYTc53r2o&feature=youtu.be

     : « Nous nous attendions à traiter des patients en situation de syndrome de détresse respiratoire aiguë, mais ce n’est pas ce que je vois depuis neuf jours.[…] Nous traitons la mauvaise maladie. »

    En France aussi, les réanimateurs modifient rapidement leurs protocoles. « Au bout de dix jours, nous avons diminué la pression de l’air que les respirateurs insufflent dans les poumons », retrace Alexandre Demoule. « Les réanimateurs se sont rapidement rendu compte que les ventilations avec de fortes pressions empiraient l’état des patients, donc nous avons diminué la pression de l’air insufflé dans les poumons et nous avons placé les patients sur le ventre, ce qui permet de mieux ouvrir leurs poumons », détaille de son côté Stéphane Zuily, du service de médecine vasculaire du CHU de Nancy. Le 10 avril, soit dix jours après la commande de 10 000 respirateurs par l’État pour un coût total de 56,7 millions d’euros, le site d’information pour les médecins et les professionnels de santé Medscape finit même par poser cette provocante question : et si l’intubation n’était pas la solution ? https://francais.medscape.com/voirarticle/3605845

    « Les caillots sanguins jouent un rôle essentiel dans la mortalité »

    Dans cet article, la médecin urgentiste et journaliste santé Isabelle Catala suggère que les techniques non invasives d’oxygénation pourraient, dans certains cas, remplacer l’intubation. Dans les pneumonies classiques graves, la ventilation non invasive, via un masque, n’est pas recommandée car le patient qui se sent étouffer aura tendance à trop forcer sur ses poumons et finit par les abîmer. En revanche, les nouvelles techniques d’oxygénation nasale à haut débit peuvent être utilisées.

    Néanmoins, au début de l’épidémie, beaucoup d’équipes étaient réticentes à utiliser ces techniques en raison du risque d’aérosolisation de particules virales. « Si pour sauver un patient je perds cinq soignants à cause d’une contamination, on ne va pas aller loin », dit Alexandre Demoule qui, après avoir épluché la littérature scientifique à ce sujet, finit par se rassurer : « Ce risque n’apparaît finalement pas si important que ça. Rapidement, nous avons placé certains patients sous oxygénothérapie nasale à haut débit en leur ajoutant un masque pour limiter le risque de diffusion et nous avons tenté de pousser un peu plus loin, d’attendre un peu plus que d’habitude avant l’intubation. » Dans son équipe de la Pitié-Salpêtrière, une dizaine de personnels soignants ont été malades, dont lui-même, sur 140. Une étude est en cours pour évaluer l’impact des différentes prises en charge.

    Mais alors, si ce n’est pas un syndrome de détresse respiratoire classique, à quoi avons-nous affaire ? « Les réanimateurs nous ont fait remonter un nombre anormalement élevé d’embolies pulmonaires », poursuit Stéphane Zuily, soulignant au passage que les Chinois n’avaient jamais communiqué sur cet aspect particulier de la maladie. L’embolie pulmonaire survient lorsque des caillots de sang viennent perturber la circulation sanguine des poumons. Autrement dit, le problème ne viendrait peut-être pas du côté air des poumons, mais du côté sang.

    La formation de caillots sanguins est un risque bien connu des séjours hospitaliers, à cause de l’alitement, de certains traitements, des suites d’interventions chirurgicales. D’où l’usage quasi systématique des traitements anticoagulants préventifs pour éviter ces complications. Mais chez les patients Covid hospitalisés, ces complications sont significativement plus fréquentes : entre 20 et 50 % des patients en souffrent, selon les études. Au CHU de Lille, un suivi https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.120.047430 sur 107 cas de Covid admis en soins intensifs montre que 20 % d’entre eux souffraient d’embolie pulmonaire, soit deux fois plus que les autres patients non-Covid dans la même unité de réanimation et deux fois plus également que les quarante cas graves de grippe admis en 2019. « Dans notre unité bordelaise, l’embolie pulmonaire était présente chez environ 30 % de nos patients », estime de son côté Hadrien Roze, et ce malgré les traitements anticoagulants préventifs.

    « C’est comme si le virus ne ravageait pas les cellules pulmonaires, comme dans une grippe grave, mais empêchait l’oxygène des poumons de pénétrer dans les vaisseaux en perturbant la circulation sanguine », commente Alexandre Demoule, qui souligne qu’il ne s’agit encore que d’une hypothèse. « Plus on regarde, plus il devient évident que les caillots sanguins jouent un rôle essentiel dans la sévérité du Covid-19 et sa mortalité », affirme https://www.sciencemag.org/news/2020/04/how-does-coronavirus-kill-clinicians-trace-ferocious-rampage-through-bod Behnood Bikdeli, de l’école de médecine de Yale. Cela expliquerait par ailleurs d’autres problèmes cardiovasculaires, comme les infarctus qui semblaient avoir disparu https://www.liberation.fr/france/2020/04/05/deux-fois-moins-d-infarctus-ce-n-est-pas-normal_1784267 pendant l’épidémie, mais qui auraient en réalité été deux fois plus nombreux pendant la période du confinement en région parisienne, d’après une récente étude https://www.thelancet.com/pdfs/journals/lanpub/PIIS2468-2667(20)30117-1.pdf qui s’appuie sur les données issues du registre francilien du Centre d’expertise mort subite. La même observation https://www.mediapart.fr/journal/france/Library/Containers/com.apple.mail/Data/Library/Mail%20Downloads/812CF693-D005-4217-B724-CC40C575CE1F/Out-of-Hospital%20Cardiac%20Arrest a été faite en Lombardie. Plusieurs hypothèses sont avancées : la saturation du système de soins, la crainte de se rendre à l’hôpital, un moindre suivi médical, mais également un effet direct du Sars-CoV-2 (un tiers des décès parisiens en surplus concernait des patients positifs au Sars-CoV-2 ou suspects).

    « La stabilisation endothéliale va devenir la clé de cette maladie en lieu et place de la ventilation protectrice des poumons, estime https://twitter.com/cameronks/status/1259470636986044423 Cameron Kyle-Sidell qui juge cette méthode comme « une intervention nécessaire mais indésirable ». L’endothélium, ce tissu qui recouvre l’intérieur des vaisseaux sanguins, est le plus grand organe de notre organisme. Sa surface est équivalente à six courts de tennis et l’une de ses fonctions est de réguler la fluidité du sang, écrit le professeur Alain Baumelou dans un article intitulé « L’endothélite : clé de l’atteinte multiviscérale du Sars-CoV-2 ? » https://www.vidal.fr/actualites/25040/l_endothelite_cle_de_l_atteinte_multiviscerale_du_sars_cov_2 , publié sur le site du Vidal. L’endothélium est doté de récepteurs ACE2. Et une étude https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0092867420303998 démontre que le virus peut bel et bien infecter et se répliquer à l’intérieur d’un « organoïde vasculaire », un vaisseau sanguin reconstruit in vitro. En outre, plusieurs études post-mortem https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2020/04/29/covid-19-est-aussi-une-maladie-inflammatoire-vasculaire révèlent des traces du virus à l’intérieur des cellules endothéliales de plusieurs organes (intestins, reins, cœur…)

    Dès lors, se pourrait-il que l’endothélium soit la véritable cible du virus ? Pas si simple. D’abord, les études qui ont recherché le virus dans le sang donnent des résultats très hétérogènes : certaines https://www.nature.com/articles/s41586-020-2196-x ] n’en trouvent aucune trace, une autre [ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7118636 le détecte chez 87 % des patients en soins intensifs. En agrégeant les données issues de vingt-huit études, une revue de littérature https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.21.20105486v1 en prépublication estime à seulement 10 % en moyenne la proportion de malades chez qui on retrouve des traces de virus dans le sang. En outre, les quantités sont relativement faibles, bien plus faibles que celles retrouvées dans le nez par exemple. Ce qui signifie que le virus circule peu dans le sang.

    Mais surtout, « au-delà d’un éventuel effet direct du virus sur l’endothélium, il y a bien d’autres raisons pour que ce tissu soit lésé durant cette maladie », explique Sophie Susen, coauteure de l’étude sur les embolies pulmonaires au CHU de Lille. Lors d’une infection, l’organisme produit en effet plusieurs signaux de danger, dont les fameuses cytokines. C’est cette réaction inflammatoire qui s’emballe fortement dans certains cas graves de Covid. Or ces molécules sont elles aussi capables d’activer le même récepteur ACE2 que le virus et peuvent à elles seules entraîner des problèmes de coagulation. « Les problèmes vasculaires sont sans doute le prix à payer pour lutter contre ce virus », souligne Hadrien Roze.

    Mais tout le monde n’est pas du même avis. « C’est vrai que les patients Covid ont des marqueurs inflammatoires élevés dans le sang, mais leur taux est en réalité inférieur à ce que l’on peut voir dans d’autres syndromes de détresse respiratoire aiguë, fait remarquer de son côté Joseph Levitt, de l’Université de Stanford, aux États-Unis. Pour ce pneumologue spécialisé dans ces infections graves, non seulement « l’orage cytokinique » serait accusé à tort d’être responsable des cas graves, mais en outre, en cherchant à éteindre ce feu grâce aux traitements immunosuppresseurs (comme les corticoïdes), on pourrait empirer le cours de la maladie. « Vous risquez d’éteindre le système immunitaire au moment même où il combat une infection », https://www.nature.com/articles/d41586-020-01056-7 illustre l’immunologiste Daniel Chen, de l’IGM Biosciences, à Mountain View, en Californie.

    Fallait-il donner moins de corticoïdes ? Plus d’anticoagulants ? Fallait-il moins se précipiter sur les respirateurs artificiels ? Quatre mois après le début de cette pandémie, les questions restent nombreuses. « Pour le sida, il a fallu dix ans pour comprendre un peu mieux comment ce virus agissait… », note Hadrien Roze. Une seule chose est sûre : alors que l’attention était principalement tournée vers les poumons, ce virus a en réalité plus d’un tour dans son sac. Et les données qui s’accumulent aujourd’hui lui donnent un tout autre visage.

    #covid-19 #pandémie #épidémiologie

  • Coronavirus : une partie de la population pourrait être déjà protégée par une immunité croisée

    L’existence d’une immunité croisée, acquise en combattant d’autres infections, semble probable, mais les études pour le démontrer sont encore préliminaires.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/04/coronavirus-et-si-une-partie-de-la-population-etait-deja-protegee_6041689_32

    Certaines personnes seraient en partie protégées contre le SARS-CoV-2 par des défenses acquises en combattant d’autres infections. Ces défenses reposent sur deux piliers : les lymphocytes B (qui produisent les anticorps) et les lymphocytes T, dont les CD4 (les « chefs de guerre ») et les CD8 (les « soldats tueurs »). Après chaque infection, le corps « stocke » pour une durée plus ou moins longue une partie de cet arsenal : elle sera réactivée en cas de nouvelle attaque par le même agent infectieux, ou par un autre présentant certaines similitudes.

    « Le plus bel exemple d’immunité croisée, c’est la vaccine et la variole », remarque Hervé Fleury, professeur émérite à l’université de Bordeaux (CNRS UMR5234). La vaccine est la variole des vaches et, contrairement à la variole humaine, c’est une maladie bénigne. « Au XVIIIe siècle, un médecin anglais, Edward Jenner, contamine volontairement un homme avec la vaccine. Exposé ensuite au virus de la variole, l’homme “vacciné” ne développe pas la maladie. L’immunité acquise vis-à-vis d’un virus proche de celui de la variole protège efficacement contre cette dernière », raconte le virologue.

    (...)

    C’est aussi l’explication avancée au fait que les jeunes enfants font généralement des formes beaucoup moins graves de Covid-19, alors qu’ils peuvent autant être infectés que les adultes. Cette protection croisée serait héritée des fréquentes infections par l’un des quatre coronavirus saisonniers. Dans une étude britannique, les trois quarts des enfants de 3 ans avaient déjà été infectés par deux des coronavirus saisonniers, notamment CoV-NL63, qui utilise le même récepteur que le SARS-CoV-2 pour infecter les cellules.

    « Il y a eu peu d’études sur les coronavirus saisonniers. Il faut étudier le type de protection croisée qui pourrait en résulter, mais elle pourrait ne pas avoir un fort impact, car la réponse immunitaire est souvent proportionnelle à l’intensité des manifestations clinique », tempère M. Di Santo.

    #covid-19

    • Grâce à un phénomène appelé « immunité croisée », certaines personnes seraient en partie protégées contre le SARS-CoV-2 par des défenses acquises en combattant d’autres infections. Ces défenses reposent sur deux piliers : les lymphocytes B (qui produisent les anticorps) et les lymphocytes T, dont les CD4 (les « chefs de guerre ») et les CD8 (les « soldats tueurs »). Après chaque infection, le corps « stocke » pour une durée plus ou moins longue une partie de cet arsenal : elle sera réactivée en cas de nouvelle attaque par le même agent infectieux, ou par un autre présentant certaines similitudes.

      « Le plus bel exemple d’immunité croisée, c’est la vaccine et la variole » , remarque Hervé Fleury, professeur émérite à l’université de Bordeaux (CNRS UMR5234). La vaccine est la variole des vaches et, contrairement à la variole humaine, c’est une maladie bénigne. « Au XVIIIe siècle, un médecin anglais, Edward Jenner, contamine volontairement un homme avec la vaccine. Exposé ensuite au virus de la variole, l’homme “vacciné” ne développe pas la maladie. L’immunité acquise vis-à-vis d’un virus proche de celui de la variole protège efficacement contre cette dernière » , raconte le virologue.

      Lors de la pandémie de grippe A(H1N1) en 2009-2010, les personnes âgées étaient moins sujettes à une forme grave de la maladie, à l’inverse des jeunes. On suppose qu’elles avaient conservé une réponse cytotoxique CD8 acquise contre d’autres souches de virus grippal de type H1N1 ayant circulé quelques décennies plus tôt.

      Une partie de la population pourrait de même bénéficier d’une certaine protection contre le SARS-CoV-2. En l’absence d’un vaccin, celle-ci compenserait en partie le faible niveau d’immunité dans la population, même s’il est trop tôt pour en connaître l’impact.

      « Distance génétique »

      Ainsi, une étude, publiée dans la prestigieuse revue Cell https://www.cell.com/cell/pdf/S0092-8674(20)30610-3.pdf
      par une équipe californienne, montre que 100 % des patients infectés par le SARS-CoV-2 possèdent des CD4 réagissant au virus, mais c’est aussi le cas de 50 % des personnes qui ne l’ont jamais rencontré. Ces chiffres sont de 70 % et 20 % respectivement pour les CD8.

      « Cette immunité croisée pourrait jouer un rôle chez les personnes peu ou pas symptomatiques, notamment les enfants » , souligne le virologue Etienne Decroly, directeur de recherche au CNRS, en rappelant qu’ « au début de l’épidémie on pensait que la distance génétique entre le SARS-CoV-2 et les autres coronavirus était trop lointaine pour que cela marche » . Depuis, les connaissances ont évolué.

      « Plusieurs publications ont montré l’existence d’une protection croisée contre le SARS-CoV-2 chez des personnes qui ont été infectées par le SARS-CoV en 2003. Le problème est qu’il y avait eu peu de cas d’infection lors de l’épidémie de SRAS [syndrome respiratoire aigu sévère]. Rien à voir avec la pandémie actuelle » , souligne James Di Santo, directeur du laboratoire Immunité innée à l’Institut Pasteur (Inserm U1223). Peu de gens bénéficieraient donc de cette protection liée au SRAS.

      La réponse humorale est facilement mise en évidence en plaçant la souche virale en présence du sérum à analyser et en regardant si les anticorps qu’il contient bloquent la réplication du virus. « La réponse cytotoxique par les CD8 est plus difficile à mesurer. il faut stimuler in vitro les cellules et voir si elles fabriquent de l’interféron gamma » , détaille le professeur Fleury. Les deux réponses sont présentes face au SARS-CoV-2. Une équipe australienne décrit dans Nature Medicine
      https://www.nature.com/articles/s41591-020-0819-2
      le cas d’une femme de 47 ans, hospitalisée pour un Covid-19. A partir du septième jour après l’apparition des symptômes, elle a développé une réponse immunitaire aussi bien sous forme d’anticorps neutralisants que de lymphocytes T CD8 cytotoxiques.

      « Ligne de défense »

      Dans une étude, publiée le 18 mai sur le site de la revue Nature ,
      https://www.nature.com/articles/s41586-020-2349-ydes chercheurs d’une biotech suisse et de plusieurs universités ont passé au crible les anticorps monoclonaux produits par les lymphocytes B à mémoire d’un individu infecté par le SARS-CoV en 2003. L’un d’entre eux, appelé S309, possède une forte capacité de neutraliser le SARS-CoV-2.

      Encore mal connue, l’#immunité_cellulaire serait déterminante pour combattre le SARS-CoV-2. « La défaillance de cette ligne de défense favoriserait la réplication virale, ce qui entraînerait la production d’un grand nombre d’anticorps, peut-être pas suffisamment efficaces ou arrivant trop tard dans la bataille » , indique M. Decroly.

      Pour leur part, des chercheurs de l’hôpital universitaire de la Charité,
      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.17.20061440v1
      à Berlin, ont retrouvé des lymphocytes T CD4 chez 83 % de dix-huit malades du Covid-19, mais aussi chez un tiers d’un groupe de 68 donneurs de sang en bonne santé et séronégatifs. Chez ces derniers, ces cellules pourraient être porteuses d’une mémoire acquise lors de rhumes dus à des coronavirus saisonniers.

      C’est aussi l’explication avancée au fait que les jeunes enfants font généralement des formes beaucoup moins graves de Covid-19, alors qu’ils peuvent autant être infectés que les adultes. Cette protection croisée serait héritée des fréquentes infections par l’un des quatre coronavirus saisonniers. Dans une étude britannique, les trois quarts des enfants de 3 ans avaient déjà été infectés par deux des coronavirus saisonniers, notamment CoV-NL63, qui utilise le même récepteur que le SARS-CoV-2 pour infecter les cellules.

      « Il y a eu peu d’études sur les coronavirus saisonniers. Il faut étudier le type de protection croisée qui pourrait en résulter, mais elle pourrait ne pas avoir un fort impact, car la réponse immunitaire est souvent proportionnelle à l’intensité des manifestations clinique » , tempère M. Di Santo.

      Différents scénarios

      En modifiant la circulation du virus et la population susceptible d’être infectée, l’existence d’une immunité croisée change l’allure des modèles utilisés pour « prédire » l’évolution de l’épidémie. Dans un article publié dans la revue Science ,
      https://science.sciencemag.org/content/368/6493/860.long
      une équipe de l’école de santé publique Harvard T. H. Chan (Boston) explore différents scénarios en faisant varier le degré d’immunité croisée avec deux autres coronavirus saisonniers − HCoV-OC43 et HCoV-HKU1 −, la durée de l’immunité contre le SARS-CoV-2 et la valeur selon les saisons du R0, le nombre moyen de personnes contaminées par chaque individu infecté.

      A une exception près, tous les scénarios prédisent une réémergence de l’épidémie avec des vagues espacées de plusieurs mois ou années. « Même si l’immunité contre le SARS-CoV-2 ne dure que deux ans, une légère (30 %) immunité croisée modérée contre le HCoV-OC43 et le HCoV-HKU1 pourrait efficacement empêcher la transmission du SARS-CoV-2 pendant trois ans, avant une résurgence en 2024 », estiment les auteurs de l’article. Si la protection conférée par une première infection se révèle inférieure à un an, le SARS-CoV-2 pourrait réapparaître chaque hiver, avec des « vaguelettes » semblables à celles des autres coronavirus. Rien de comparable avec la vague qui s’achève.

      L’état des connaissances scientifiques ne permet pas de privilégier un scénario plutôt que l’autre : les mécanismes d’immunité croisée sont encore mal cernés, et la durée de l’immunité acquise par les personnes infectées par le SARS-CoV-2 ne sera pas connue avant plusieurs années. Il a fallu attendre 2006 pour déterminer que les anticorps présents chez les personnes touchées par le SRAS de 2003 diminuaient beaucoup après deux ans.
      https://academic.oup.com/jid/article/193/6/792/1031353

      Des études sérologiques seront aussi nécessaires pour estimer avec précision la part de la population contaminée par le SARS-CoV-2 après la première vague épidémique, et le nombre de personnes déjà immunisées contre d’autres coronavirus, susceptibles, donc, d’être protégées. Enfin, l’impact des mesures de distanciation physique n’est pas pris en compte par les épidémiologistes dans ces scénarios.

      Paul Benkimoun, Chloé Hecketsweiler

      #immunité #immunité_croisée

    • L’URL de l’article du Monde révèle que le titre d’origine n’était pas bien glorieux (genre titre qui buzz) : « coronavirus-et-si-une-partie-de-la-population-etait-deja-protegee ».

  • Les égouts pourraient être le meilleur indicateur de l’épidémie de #coronavirus

    SARS-CoV-2 RNA concentrations in primary municipal sewage sludge as a leading indicator of COVID-19 outbreak dynamics (Yale University, Preprint)

    We report a time course of SARS-CoV-2 RNA concentrations in primary sewage sludge during the Spring COVID-19 outbreak in a northeastern U.S. metropolitan area. SARS-CoV-2 RNA was detected in all environmental samples and, when adjusted for the time lag, the virus RNA concentrations were highly correlated with the COVID-19 epidemiological curve (R2=0.99) and local hospital admissions (R2=0.99). SARS-CoV-2 RNA concentrations were a seven-day leading indicator ahead of compiled COVID-19 testing data and led local hospital admissions data by three days. Decisions to implement or relax public health measures and restrictions require timely information on outbreak dynamics in a community.

    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.19.20105999v1

    #coronavirus #science #mesure

  • Les chances de transmettre le virus seraient 19 fois plus importantes dans un endroit clos qu’à l’air libre.

    Closed environments facilitate secondary transmission of coronavirus disease 2019 (COVID-19)
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.02.28.20029272v2

    The odds that a primary case transmitted COVID-19 in a closed environment was 18.7 times greater compared to an open-air environment (95% confidence interval [CI]: 6.0, 57.9). Conclusions: It is plausible that closed environments contribute to secondary transmission of COVID-19 and promote superspreading events.

    D’où l’intérêt (non) d’interdire les plages et d’autoriser les messes.

  • Oh, l’étude de Christian Perronne, assez unanimement massacrée par ses pairs, est retirée par ses auteurs.

    Hydroxychloroquine plus azithromycin : a potential interest in reducing in-hospital morbidity due to COVID-19 pneumonia (HI-ZY-COVID) ? | medRxiv
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.05.20088757v2

    The authors have withdrawn this manuscript and do not wish it to be cited. Because of controversy about hydroxychloroquine and the retrospective nature of their study, they intend to revise the manuscript after peer review.

  • Synthèse rapide des études de séroprévalence : en gros, dans l’urgence, on fait n’importe quoi
    (je résume, c’est dit en termes plus choisis…
    suggesting that the urgency to examine seroprevalence may have compromised methodological rigour)

    Lessons from a rapid systematic review of early SARS-CoV-2 serosurveys | medRxiv
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.10.20097451v1

    Abstract
    Background. As the world grapples with the COVID-19 pandemic, there is increasing global interest in the role of serological testing for population monitoring and to inform public policy. However, limitations in serological study designs and test standards raise concerns about the validity of seroprevalence estimates and their utility in decision-making. There is now a critical window of opportunity to learn from early SARS-CoV-2 serology studies. We aimed to synthesize the results of SARS-CoV-2 serosurveillance projects from around the world and provide recommendations to improve the coordination, strategy, and methodology of future serosurveillance efforts.

    Methods. This was a rapid systematic review of cross-sectional and cohort studies reporting seroprevalence outcomes for SARS-CoV 2. We included completed, ongoing, and proposed serosurveys. The search included electronic databases (PubMed, MedRXIV, BioRXIV, and WHO ICTPR); five medical journals (NEJM, BMJ, JAMA, The Lancet, Annals of Internal Medicine); reports by governments, NGOs, and health systems; and media reports (Google News) from December 1, 2019 to May 1, 2020. We extracted data on study characteristics and critically appraised prevalence estimates using Joanna Briggs Institute criteria.

    Results. Seventy records met inclusion criteria, describing 73 studies. Of these, 23 reported prevalence estimates: eight preprints, 14 news articles, and one government report. These studies had a total sample size of 35,784 and reported 42 prevalence estimates. Seroprevalence estimates ranged from 0.4% to 59.3%. No estimates were found to have a low risk of bias (43% high risk, 21% moderate risk, 36% unclear). Fifty records reported characteristics of ongoing or proposed serosurveys. Overall, twenty countries have completed, ongoing, or proposed serosurveys.

    Discussion. Study design, quality, and prevalence estimates of early SARS-CoV2 serosurveys are heterogeneous, suggesting that the urgency to examine seroprevalence may have compromised methodological rigour. Based on the limitations of included studies, future serosurvey investigators and stakeholders should ensure that:
    • i) serological tests used undergo high-quality independent evaluations that include cross-reactivity;
    • ii) all reports of serosurvey results, including media, describe the test used, sample size, and sampling method; and
    • iii) initiatives are coordinated to prevent test fatigue, minimize redundant efforts, and encourage better study methodology.

    • la conclusion du pdf :

      Conclusions
      The world is entering the next phase of the SARS-CoV-2 pandemic - attempting a return to normalcy. The ability to accurately map seroprevalence patterns will be a key feature of this phase as scientists determine the relationship between antibody levels and immunity, and as decision-makers consider policies to ease restrictions on movement and reopen economies.We should enter this phase armed with the lessons from early serosurveys: namely, that we need to raise the bar on seroprevalence testing initiatives and we need to do it together.

  • Le lien entre des syndromes inflammatoires chez les enfants et le Covid-19 est établi
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/05/14/syndromes-inflammatoires-infantiles-le-lien-avec-le-covid-19-est-etabli_6039

    Depuis le 1er mars, 125 cas de formes atypiques du syndrome de Kawasaki ont été recensés en France. Les enfants touchés avaient été infectés par le SARS-CoV-2 et sont en majorité d’origine africaine.

    Un nombre inattendu d’enfants ont été ou sont hospitalisés dans les services de réanimation pour des formes atypiques du syndrome de Kawasaki (maladie inflammatoire de type vascularite), dont plus de la moitié avec une myocardite aiguë (inflammation du myocarde, principal muscle du cœur), la plupart sans facteurs de risque identifiés. « Le lien entre ces syndromes hyperinflammatoires et le Covid-19 a été établi », nous indique le professeur Alexandre Belot, rhumato-pédiatre à l’hôpital Femme-Mère-Enfant de Lyon et chercheur qui anime le comité de pilotage sur ce registre qui recense tous ces cas avec Santé publique France.

    Entre le 1er mars et le 11 mai, 125 cas de ce type ont été recensés en France, de 8 ans d’âge moyen. Un décès est à déplorer chez un enfant avec des comorbidités. Tous ont eu une forme peu ou pas symptomatique du Covid-19 auparavant. Ces cas sont survenus quatre semaines après la grande vague de la pandémie, le pic ayant été constaté la semaine du 20 avril. Les sociétés savantes de pédiatrie avaient lancé une alerte, le 27 avril. « La distribution géographique mime celle de la présence du virus », explique Alexandre Belot.

    « Kawasaki-like »
    Les symptômes sont une altération importante de l’état général, fièvre, conjonctivite, lèvres sèches, éruption ressemblant à la scarlatine, gros ganglions dans le cou et tous ces enfants ont un gros syndrome inflammatoire. On parle de « Kawasaki-like ».

    A l’instar des cas relevés au Royaume-Uni, une majorité de ces enfants ou adolescents sont originaires d’Afrique. « Une demande a été adressée à la Commission nationale de l’informatique et des libertés pour pouvoir recueillir l’origine ethnique, ce qui est sensible en France », explique Alexandre Belot.

    Pour expliquer ces cas, poursuit le chercheur, « deux hypothèses sont explorées : la piste génétique associée à une réponse immunitaire excessive qui conduit à l’inflammation et la piste du pathogène en étudiant les souches virales identifiées dans les cas de Kawasaki ». Ces cas restent toutefois très rares au regard de la population pédiatrique.

    • Sur le même sujet, autre étude, uniquement sur un CHU parisien (17 cas en 11 jours, au lieu de 1 toutes les 2 semaines, 59% des cas originaires d’Afrique subsaharienne ou des Antilles).

      Outbreak of Kawasaki disease in children during COVID-19 pandemic : a prospective observational study in Paris, France | medRxiv
      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.10.20097394v1

      Abstract
      Background: Acute clinical manifestations of SARS-CoV-2 infection are less frequent and less severe in children than in adults. However, recent observations raised concerns about potential post-viral severe inflammatory reactions in children infected with SARS-CoV-2.

      Methods: We describe an outbreak of cases of Kawasaki disease (KD) admitted between April 27 and May 7, 2020, in the general paediatrics department of a university hospital in Paris, France. All children prospectively underwent nasopharyngeal swabs for SARS-CoV-2 RT-PCR, SARS-CoV-2 IgG serology testing, and echocardiography. The number of admissions for KD during the study period was compared to that observed since January 1, 2018, based on discharge codes, using Poisson regression.

      Results: A total of 17 children were admitted for KD over an 11-day period, in contrast with a mean of 1.0 case per 2-week period over 2018-2019 (Poisson incidence rate ratio: 13.2 [95% confidence interval: 7.3-24.1], p <0.001). Their median age was 7.5 (range, 3.7-16.6) years, and 59% of patients originated from sub-Saharan Africa or Caribbean islands. Eleven patients presented with KD shock syndrome (KDSS) requiring intensive care support, and 12 had myocarditis. All children had marked gastrointestinal symptoms at the early stage of illness and high levels of inflammatory markers. Fourteen patients (82%) had evidence of recent SARS-CoV-2 infection (positive RT-PCR 7/17, positive IgG antibody detection 14/16). All patients received immunoglobulins and some received corticosteroids (5/17). The clinical outcome was favourable in all patients. Moderate coronary artery dilations were detected in 5 cases (29%) during hospitalisation.

      Conclusions: The ongoing outbreak of KD in the Paris might be related to SARS-CoV2, and shows an unusually high proportion of children with gastrointestinal involvement, KDSS and African ancestry.

  • Medicus sur Touiteur (10 mai) :
    https://twitter.com/medicusfr/status/1259484800794202115

    D’ici au mois de juin,
    – 20 études dans le monde sur l’hydroxychloroquine se termineront. Elles auront mobilisées 40 000 patients.
    – 4500 patients pour le remdesivir (5 études)
    – Moins de 1000 pour le tocilizumab (5 études).
    L’effet Raoult a totalement embolisé la recherche.

    https://video.twimg.com/tweet_video/EXqWv2uWsAE7X8f.mp4


    L’article (en pré-print) indique également quels critères principaux sont étudiés le plus :
    – Clinical recovery (54.4%)
    – Respiratory recovery (28.2%)
    – Mortality (27.4%)
    – Viral load/negativity (20.4%)
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.05.20091785v1

    On a donc mis la majorité de nos moyens de recherche sur un médicament qui, dès la première étude, mal faite en plus, a été incapable de démontrer une efficacité.

    Les chiffres donnent le tournis. On a mis tout nos oeufs dans un panier percé ! En 2020, les essais auront recruté 66 000 patients pour tester la chloroquine ou l’hydroxychloroquine.
    Et si on inclut les projets en 2021, on arrive à 100 000 patients dans des essais cliniques.

    En incluant 2020 et 2021, les essais cliniques dans le monde prévoient donc de recruter environ :
    – 93k personnes pour l’hydroxychloroquine
    – 20k pour le kaletra
    – 13k pour le remdesivir
    – 12k pour la chloroquine

    Aucun de ces produits n’a démontré d’efficacité.
    On est dans l’irrationnel le plus total.
    Un patient dans un essai clinique coûte environ entre 5 et 10K euros par patient.
    Le monde s’apprête à bruler entre 0,5 et 1 Milliard d’euros en recherche clinique pour démontrer que l’hydroxychloroquine ne fonctionne pas.

    https://video.twimg.com/tweet_video/EXqnDgWXkAEGdNV.mp4


    • The race to find a SARS-CoV-2 drug can only be won by a few chosen drugs: a systematic review of registers of clinical trials of drugs aimed at preventing or treating COVID-19 | medRxiv
      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.05.20091785v1

      During 2020, a huge amount of clinical trials are expected to be completed: 41 trials (60,366 participants) using hydroxychloroquine, 20 trials (1,588 participants) using plasma, 18 trials (6,830 participants) using chloroquine, 12 trials (9,938 participants using lopinavir/ritonavir, 11 trials (1,250 participants) using favipiravir, 10 trials ( 2,175 participants) using tocilizumab and 6 trials (13,540 participants) using Remdesivir. The distribution of the number of registered clinical trials among the different therapeutic options leads to an excess of sample size for some and a lack for others. Our data allow us to conclude that by the end of June we will have results of almost 20 trials involving 40000 patients for hydroxychloroquine and 5 trials with 4500 patients for remdesivir; however, low statistical power is expected from the 9 clinical trials testing the efficacy of favipiravir or the 5 testing tocilizumab, since they will recruit less than 1000 patients each one.

  • After Recovery From the #Coronavirus, Most People Carry Antibodies - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/05/07/health/coronavirus-antibody-prevalence.html

    La plus grande série, étasunienne, de #sérologie à ce jour chez des personnes ayant développé antérieurement un COVID-19. Tous sauf 3 ont développé des anticorps y compris ceux qui avaient développé des formes légères de #COVID-19 (dont on pensait qu’ils en développaient moins). Le test utilisé a un taux de faux positif de moins de 1%.

    Étude non encore acceptée pour publication.

    Several small studies have given reason to hope that people who have had Covid-19, the illness caused by the coronavirus, would gain some immunity for some period of time. The new study is the largest by far, with results from 1,343 people in and around New York City.

    The study also eased a niggling worry that only some people — only those who were severely ill, for example — might make antibodies. In fact, the level of antibodies did not differ by age or sex, and even people who had only mild symptoms produced a healthy amount.

    #anticorps #immunité

    • Mêmes conclusions dans une étude de l’institut Pasteur et CHU de Strasbourg, 26 mai 2020

      https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/covid-19-tres-grande-majorite-malades-atteints-forme-mineure-developpent-ant

      La réponse immunologique des individus atteints de formes mineures d’infection par le SRAS-CoV-2 reste mal caractérisée.

      Des équipes du CHU de Strasbourg et de l’Institut Pasteur ont étudié 160 volontaires, membres du personnel hospitalier des deux sites des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, infectés par le SRAS-CoV-2 (et diagnostiqués positifs par PCR) et qui ont développé des formes mineures de la maladie n’ayant pas nécessité une hospitalisation.

      La présence d’anticorps anti SRAS-CoV-2 a été mesurée par deux techniques, un test de diagnostic rapide et un test mis au point par l’Institut Pasteur (appelé S-Flow). L’activité neutralisante des anticorps a été mesurée avec un test dit de neutralisation de pseudovirus.

      Le délai médian entre l’apparition des symptômes et le prélèvement d’échantillons sanguins était de 24 jours (entre 13-39 jours). Le test immunodiagnostic rapide a détecté des anticorps dans 153 (95,6%) des échantillons et le test S-Flow dans 159 (99,4%). Des anticorps neutralisants (NAbs) ont été détectés dans 79%, 92% et 98% des échantillons prélevés, respectivement 13-20, 21-27 et 28-41 jours après le début des symptômes.

      Cette étude montre que des anticorps contre le SRAS-CoV-2 sont présents chez pratiquement tout le personnel hospitalier testé préalablement positif par PCR. L’activité neutralisante des anticorps augmente au fil du temps, ce qui suggère que les personnes développent une immunité potentiellement protectrice.

      « On savait que les personnes atteintes de formes sévères de la maladie développaient des anticorps dans les 15 jours qui suivaient le début des signes. On sait maintenant que c’est également vrai pour ceux qui font des formes mineures, même si les taux d’anticorps sont vraisemblablement plus faibles » commente Arnaud Fontanet, un des auteurs de l’étude et responsable du département Santé globale à l’Institut Pasteur.

      « Notre étude montre que les niveaux d’anticorps sont, dans la plupart des cas, compatibles avec une protection contre une nouvelle infection par SRAS-CoV-2, au moins jusqu’à 40 jours après le début des signes. L’objectif maintenant est d’évaluer sur le long terme la persistance de la réponse anticorps et sa capacité de neutralisation associée chez ces personnels soignants » déclarent Timothée Bruel et Olivier Schwartz, respectivement chercheur et responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur.

      « Les résultats de cette étude sont très encourageants pour les personnes déjà infectées par le virus car même en ayant développé une forme légère de la COVID19 elles sont capables de générer des anticorps protecteurs qui sont présents au moins 40 jours après le début des symptômes, reste à vérifier leur persistance dans le temps. Ces résultats sont également une bonne nouvelle pour les futures stratégies vaccinales » conclut le professeur Samira Fafi-Kremer, chef du service virologie des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et première auteure de l’étude.

      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.19.20101832v2

    • Mêmes conclusions dans une étude de l’institut Pasteur et CHU de Strasbourg, 26 mai 2020

      Mêmes conclusions pour les formes mineures, les plus fréquentes, dont on pensait donc qu’elles ne développaient pas une immunité suffisante.

      Une autre étude, revue par les pairs celle-ci contrairement aux deux précédentes, va également dans ce sens :

      Targets of T cell responses to SARS-CoV-2 coronavirus in humans with COVID-19 disease and unexposed…
      https://seenthis.net/messages/853439

  • Le coronavirus se propage-t-il par voie aérienne ? Publications et désaccords
    Par Amélie Poinssot
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290420/le-coronavirus-se-propage-t-il-par-voie-aerienne-publications-et-desaccord

    Une nouvelle étude italienne, contestée, a trouvé des traces d’ARN du Covid-19 sur des particules fines à Bergame, la ville de la péninsule la plus touchée par l’épidémie. Une étude américaine montre que le virus peut rester viable trois heures dans l’air. Tour d’horizon des dernières publications scientifiques.

    C’est l’impensé des politiques publiques actuelles, et un champ encore largement inexploré. Le Covid-19 pourrait-il se transmettre par voie aérienne ? Jusqu’à présent, seuls les contacts entre individus, gouttelettes humaines (toux, éternuement), et avec des surfaces infectées ont été reconnus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme facteurs de transmission du coronavirus. Les mesures sanitaires ont été prises au regard de ces connaissances.

    Une étude italienne [1], publiée le 24 avril par la revue MedRχiν, ouvre de nouvelles perspectives et fait le lien avec la pollution atmosphérique. Ce travail provient de la même équipe qui avait mis en évidence, fin mars, que la plaine du Pô – région la plus industrialisée du pays et celle dont la concentration en particules fines a systématiquement dépassé la limite considérée comme acceptable de 50 mg/m³ (pendant la période examinée) – a connu, passé le délai des quatorze jours d’incubation de la maladie, la progression la plus forte du nombre de personnes infectées par le Covid. Elle avait alors émis l’hypothèse que les particules fines ont pu agir comme agent vecteur du virus et accélérer sa propagation, sans toutefois identifier une présence de Covid-19 sur ces particules.

    C’est chose faite cette fois-ci. À partir d’échantillons prélevés entre le 21 février et le 13 mars dans l’air de Bergame, la ville italienne la plus touchée par l’épidémie, ces chercheurs ont réussi, selon leurs résultats, à identifier sur certaines particules fines l’ARN du SARS-Cov-2, c’est-à-dire le matériel génétique du virus à l’origine de l’épidémie actuelle. Pour cela, ils ont fait analyser 35 échantillons de PM10 (particules fines d’un diamètre inférieur à 10 micromètres) par le laboratoire de l’université de Trieste et parallèlement par l’hôpital universitaire local : au total, sept d’entre eux ont été testés positifs à l’ARN du virus.


    Dans une rue de Paris, le 28 avril 2020. © Mehdi Taamallah / NurPhoto via AFP

    « C’est la première preuve préliminaire que l’ARN du SARS-Cov-2 peut être présent sur des particules en suspension, suggérant par conséquent que dans des conditions de stabilité atmosphérique et de fortes concentrations de particules fines, le SARS-Cov-2 pourrait créer des groupes avec des particules fines dans l’air et – en réduisant leur coefficient de diffusion – augmenter la persistance du virus dans l’atmosphère », concluent les chercheurs.

    Si cette hypothèse était avérée, cela signifierait que les zones denses en particules fines, donc les régions touchées par un fort trafic routier, la pollution industrielle ou encore l’agriculture intensive – trois facteurs réunis dans le cas de Bergame et de la plaine du Pô – favoriseraient la circulation du virus. Autrement dit, qu’il faudrait combattre la pollution tout autant qu’adopter la distanciation sociale pour freiner la propagation de la maladie.

    « Cette étude démontre que le virus peut être véhiculé par les particules fines mais on ne sait pas encore combien de temps il peut rester infectant dans l’air, ni si la charge virale est suffisante, explique le radiologue strasbourgeois Thomas Bourdrel, membre du collectif Air Santé Climat. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne peut pas y avoir une transmission de la maladie sur plusieurs kilomètres, mais une contamination sur courte distance – quelques dizaines ou centaines de mètres par exemple – en cas de pollution aux particules peut être envisagée. On peut imaginer également que dans un espace confiné chargé en particules comme le souterrain du métro, l’effet “transporteur” des particules pourrait avoir des conséquences importantes. »

    Cette étude cependant est à prendre avec des pincettes : elle n’a pas fait l’objet d’évaluation par les pairs, comme il est de règle dans la communauté scientifique ; ce n’est qu’une pré-publication. Le consortium Actris, réseau rassemblant des infrastructures de recherche européennes travaillant sur les aérosols atmosphériques, l’a d’ailleurs pointé dans un communiqué [2].

    « Il faut vérifier les procédures et la méthode utilisée, vérifier qu’il n’y a pas eu contamination pendant la manipulation », indique ainsi Jean-François Doussin, professeur de chimie atmosphérique à l’université Paris-Est-Créteil et au CNRS.

    Ce chercheur, qui travaille depuis plus de vingt ans sur la pollution, émet par ailleurs de sérieux doutes sur la conclusion de l’étude italienne. D’une part, la détection d’ARN du SARS-Cov-2 sur les particules fines ne donne aucune indication sur la question de savoir si le virus est contaminant ou pas : « On ne sait pas à partir de quelle quantité dans l’air le virus peut être infectieux. » D’autre part, « la probabilité pour que des particules de pollution s’agrègent avec des particules contenant le virus et le fassent voyager est extrêmement faible. Celles-ci n’ont d’ailleurs pas besoin de ces supports pour être transportées. »

    Les particules issues de l’évaporation des gouttelettes humaines, poursuit le chercheur, sont en effet susceptibles de véhiculer le virus. « En ce sens, l’aérocontamination est possible, et ce serait alors davantage dans les espaces fermés qu’en extérieur qu’il faudrait être vigilant. Cela pose la question de l’aération des bâtiments. »

    Sans vouloir nier le facteur environnement dans l’évolution de la maladie, Jean-François Doussin estime que, si une corrélation entre exposition à la pollution aux particules fines et propagation du Covid-19 était confirmée, c’est aussi du côté de la sensibilisation de l’organisme humain qu’il faudrait chercher, la pollution atmosphérique étant à l’origine de détresse respiratoire chronique et de maladies. « La pollution est responsable de 40 000 à 50 000 décès prématurés en France chaque année », rappelle-t-il.

    À l’université Clermont-Auvergne, le physicien Laurent Deguillaume et le microbiologiste Pierre Amato expriment des réserves similaires sur la publication italienne. « C’est une première étude, qui a le mérite d’exister. Mais cela ne signifie pas qu’il y a un lien effectif et démontré entre propagation de l’épidémie et particules de pollution », expliquent ces deux chercheurs, affiliés respectivement au Laboratoire de météorologie physique pour le premier, au CNRS et à l’Institut de chimie de Clermont-Ferrand pour le second. « La survie du virus dans l’air peut dépendre des U.V., de la chaleur, des conditions météorologiques… Elle est très difficile à évaluer. Par ailleurs, détecter l’ARN comme l’a fait cette équipe italienne ne nous dit rien sur les protéines de surface du virus, qui peuvent être détériorées et donc tuer sa virulence, comme sous l’effet du savon. Il faut rester prudent, en attendant de nouvelles études plus robustes. »

    Sans que le lien soit établi avec la pollution atmosphérique, plusieurs travaux scientifiques publiés ces dernières semaines sont venus renforcer l’hypothèse d’une propagation du coronavirus par voie aérienne.

    Dans The New England Journal of Medecine, une équipe d’une quinzaine de chercheurs issus de différentes universités américaines (parmi lesquelles Princeton) et de l’Institut national américain des allergies et maladies infectieuses, a publié le 16 avril un article [3] faisant état d’une expérience comparée en laboratoire sur la stabilité et la décomposition des deux coronavirus suivant l’environnement dans lequel ils se trouvent (SARS-Cov-1, responsable de la première épidémie en 2002-2003 qui avait fait 349 morts et infecté 5 327 personnes, et SARS-Cov-2).

    Résultat, les deux virus présentent des trajectoires similaires : trois heures de viabilité dans l’air, jusqu’à 72 heures de viabilité sur du plastique et de l’acier inoxydable, jusqu’à huit heures de viabilité pour le premier SARS sur du cuivre et du carton ; le deuxième SARS pouvant être viable quant à lui jusqu’à quatre heures sur du cuivre et vingt-quatre heures sur du coton.

    « Nos résultats montrent que la transmission de SARS-Covid-2 par des vecteurs et des particules en suspension est plausible, puisque le virus peut rester viable et infectieux dans les aérosols pendant trois heures », conclut l’équipe américaine.

    Une autre étude, chinoise celle-ci, vient étayer cette thèse. Publiée le 10 mars [4] par la revue spécialisée bioRχiν puis ce lundi [5] par la célèbre revue scientifique Nature, elle se base sur des échantillons collectés dans deux hôpitaux de Wuhan entre le 17 février et le 2 mars. Au total, 35 échantillons d’aérosol prélevés dans les espaces des différents usagers (patients, équipe médicale, public) ont été analysés. Dans plusieurs d’entre eux, la présence du virus a été diagnostiquée. L’équipe de chercheurs en conclut que le SARS-CoV-2 peut avoir été transmis par voie aérienne, et qu’il convient de ventiler les pièces, de désinfecter, et de travailler en milieu ouvert le plus possible afin de limiter la propagation du virus.

    Une étude similaire a été réalisée dans l’hôpital universitaire du Nebraska, aux États-Unis. Des échantillons d’aérosol et de particules de surface ont été prélevés début mars dans les chambres de treize individus isolés, contaminés par le Covid-19. Dans une pré-publication [6] parue le 26 mars dans la revue medRχiν, les scientifiques à l’origine de ces prélèvements expliquent que 63,2 % des échantillons d’aérosol ont été testés positifs à l’ARN du SARS-CoV-2 – preuve, écrivent-ils, d’une « contamination virale dans l’air ».

    À la lecture de ces travaux, deux inconnues majeures perdurent : le nombre d’entités de SARS-Cov-2 et la durée d’exposition nécessaires pour causer une infection chez l’être humain. Mais une certitude semble communément partagée, si l’on en croit la chercheuse Lidia Morawska, de l’université de technologie de Queensland, en Australie : « Dans l’esprit des scientifiques travaillant là-dessus, il n’y a absolument aucun doute que le virus se propage dans l’air », disait-elle début avril à la revue Nature dans un article [7] posant les bases de cette question scientifique.

    [1] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.15.20065995v2
    [2] https://www.actris.fr/propagationdusars-cov-2etparticulesatmospheriques
    [3] https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMc2004973
    [4] https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.03.08.982637v1
    [5] https://www.nature.com/articles/s41586-020-2271-3
    [6] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.23.20039446v2
    [7] https://www.nature.com/articles/d41586-020-00974-w

    #covid19 #propagation_covid19

    • Pour appuyer son propos, celui-ci nous a fait parvenir d’autres clichés montrant des situations similaires, principalement en Seine-Saint-Denis où une partie importante de la population ne peut télétravailler et doit se rendre quotidiennement dans la capitale pour continuer à faire tourner les activités essentielles. Cette situation interpelle les internautes en prévision du déconfinement annoncé le 11 mai prochain, notamment sur la question de la distanciation sociale, visiblement d’ores et déjà impossible à respecter dans certains départements d’Ile-de-France.

    • c’est un bus de nuit non ? Et il n’est pas juste normalement « bondé » ? l’impression que l’emphase va bien servir à justifier les prunes pour non porc de masque... La verbalisation pour te faire fermer ta gueule, invitons des lacaniens dans le débat, vite.

    • @tintin La ligne 13 est archi bondée tous les jours à divers horaires (dont le matin très tôt), et évidement que les voyageurs sont pas verbalisés à cet endroit puisqu’il est manifeste qu’ils respectent el faux confinement qui enchaîne nombre de #premiers_de_corvée à l’emploi quotidien. Je sais pas ce qu’il en est des autres lignes (j’y vais pas) mais je suis certain qu’avec la reprise de l’activité économique en cours, et le faible pourcentage de métro par rapport aux cadences usuelles, ça soit aussi corsé à certains horaires. Regarde l’article cité plus haut sur le casse tête que c’est d’avoir à organiser la reprise des transports en commun au vu de ce qui se passe déjà.

      D’après une étude sur 1000 cas en Chine, un tiers des contagions identifiées se sont faites dans les transports. Le reste s’est déroulée dans des bâtiments. La transmission à l’extérieur n’existerait quasiment pas"
      https://www.nationalreview.com/corner/coronavirus-transmission-chinese-study-shows-covid-more-likely-sprea

      Le confinement se divise en deux (comme disait Mais où sont passées mes tongues), celui qui soutient les gestes barrières, et celui qui met au contact du virus.

      Par ailleurs, nombreuses sont les personnes qui pensent que Paris est l’emblème de la région parisienne, on peut soutenir au contraire que c’est le 93. Il ya même des morceaux de 93, si on veut dire comme ça, dans Paris, et les flics qui sont absents ailleurs, et plus ou moins tolérants, y sont tout aussi présents qu’au Mirail ou à Saint-Denis. Bien que l’on réserve les hélicoptères de nuit aux cités de l’outre périphérique.

    • ce que je voulais dire c’est que cela me semblait jeter le blâme sur ceux et celles qui sont bien obligé de se taper le bus et le métro... Bref, j’aurais plutôt envie d’interactions de vive voix ou de voix vivantes, parce que les outils de communication hein, fais chier quoi. je t’embrasse mec, j’espère que ça va...

    • A new study from four Chinese scientists currently awaiting peer review suggests that the coronavirus could be much more likely to spread indoors than outdoors. The proctors reviewed more than 1,000 COVID-19 cases in China, classified groups of cases into “clusters” and “outbreaks,” and summarized their findings as such:

      Three hundred and eighteen outbreaks with three or more cases were identified, involving 1245 confirmed cases in 120 prefectural cities. We divided the venues in which the outbreaks occurred into six categories: homes, transport, food, entertainment, shopping, and miscellaneous. Among the identified outbreaks, 53.8% involved three cases, 26.4% involved four cases, and only 1.6% involved ten or more cases. Home outbreaks were the dominant category (254 of 318 outbreaks; 79.9%), followed by transport (108; 34.0%; note that many outbreaks involved more than one venue category). Most home outbreaks involved three to five cases. We identified only a single outbreak in an outdoor environment, which involved two cases. The first salient feature of the 318 identified outbreaks that involved three or more cases is that they all occurred in indoor environments

      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.04.20053058v1.full.pdf+html

      D’où le déconfinement à vélo (gros chantier de pistes cyclables en ce moment) qui permettrait au moins aux personnes qui sont assez proches de leur boulot pour pouvoir y aller autrement qu’en transports en commun. Si ces transports représentent un danger, on risque (et plus nombreux/ses !) de crever sous les fumées des voitures particulières.

    • Cet article est tout à fait bon, je vois bien pourquoi @rezo l’a relayé. J’avais commencé à relire des trucs sur ce noeud de la mise au travail et des transports en idf. Je vois pas, et eux non plus, comment ils vont faire (payer un vélo à tout le monde ? et des Uber ?).

      Une photo postée sur Facebook, sur le groupe « CGT RATP Bus Flandre »​, et partagée près de 1.000 fois a beaucoup fait réagir les utilisateurs. On y voit un bus plein à craquer circulant en Ile-de-France pendant le confinement avec ce commentaire : « Bus 152 Blanc-Mesnil -> La Villette ce matin 5 h 30 : voilà les conditions criminelles dans lesquelles voyagent les travailleurs du 93 ! Imaginez le 11 mai ! Rappel : les masques ne remplacent pas les distances de sécurité ! Que fait la RATP ? ».

      Ça a rien de stigmatisant pour les voyageurs. Et ça permet même de regarder autrement des non respects du confinement qui sont bien moins ou pas du tout aussi dangereux que le (faux) confinement en vigueur pour nombre de salariés. Il y a a pas eu assez d’images de situations horribles, et de grèves pour que la France arrête davantage les activités non indispensables (cf Italie)....

    • Les syndiqués CGT Ratp font preuve d’une autonomie tout à fait remarquable. C’est là -sans que la confédération veuille en savoir quoi que ce soit -c’est eux qui ont préparé dès la rentrée de septembre, ligne de métro par ligne de métro, dépôt de bus par dépôt de bus, une grève contre la réforme des retraites à laquelle la conf a ensuite du appelé à reculons et ils ont ensuite été mobilisés plus que dans aucune autre entreprise en France (SNCF compris) durant 45 jours ! (sauf erreur de ma part).

      Cela fait des semaines qu’ils enquêtent et alertent sur les conditions de travail sous Covid 19, pointent le manque de protection sanitaire pour eux et les passagers (désinfection des bus, distances physiques).

      Il y a peu, ils publiaient un communiqué du genre « Police pas touche aux habitants de nos banlieues... »

      #CGT-Ratp #Autonomie_ouvrière #RATP

  • Hydroxychloroquine shows no benefit for coronavirus patients in VA study
    https://www.washingtonpost.com/business/2020/04/21/anti-malarial-drug-trump-touted-is-linked-higher-rates-death-va-coro

    Patients treated with hydroxychloroquine and an antibiotic combination received no benefit in rates of death or in use of a ventilator

    (…)

    More than 27 percent of patients treated with hydroxychloroquine died, and 22 percent of those treated with the combination therapy died, compared with an 11.4 percent death rate in those not treated with the drugs, the study said. The results were from an observational study of outcomes and were not part of a randomized, placebo-controlled clinical trial, which is the gold standard for testing drugs.

    The study was published on the site medrxiv.org, which is a clearinghouse for academic studies on the coronavirus that have not yet been peer-reviewed or published in academic journals.

    • Entre « No benefit » et faire un fois 2 sur la mortalité, c’est pas tout à fait pareil non ? Mais bon, là encore, peut être biais de sélection… étude non randomisée, non relue... hum.

      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.16.20065920v1.full.pdf

      CONCLUSIONS:
      In this study, we found no evidence that use of hydroxychloroquine, either with or without azithromycin, reduced the risk of mechanical ventilation in patients hospitalized with Covid-19. An association of increased overall mortality was identified in patients treated with hydroxychloroquine alone. These findings highlight theimportance of awaiting theresults of ongoing prospective, randomized, controlled studies before widespread adoption of these drugs.

  • Coronavirus : 5,7% des Français auront été infectés d’ici au 11 mai, selon une estimation de l’Institut Pasteur
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-moins-de-6-des-francais-ont-ete-infectes-selon-une-etude-de

    Ce taux est très insuffisant pour éviter une deuxième vague épidémique si toutes les mesures étaient intégralement levées après le 11 mai. Le déconfinement devra donc être très progressif.

    Seuls 5,7% des Français, soit 3,7 millions de personnes, auront été infectés par le nouveau coronavirus au 11 mai, jour du début du déconfinement, selon des estimations (en anglais) présentées dans une prépublication de l’Institut Pasteur, mardi 21 avril. Un niveau très insuffisant pour éviter une deuxième vague épidémique si toutes les mesures étaient intégralement levées à cette date. « Pour que l’immunité collective soit suffisante pour éviter une deuxième vague, il faudrait 70% de personnes immunisées. On est très en dessous », explique l’auteur principal de l’étude, Simon Cauchemez.

    Par conséquent, « au sortir du confinement, si on veut éviter une deuxième vague importante, des mesures doivent être maintenues », ajoute l’épidémiologiste. La perspective d’un rebond de l’épidémie obligera à un déconfinement très progressif à partir du 11 mai, a d’ailleurs prévenu dimanche le Premier ministre, Edouard Philippe, selon qui les Français ne retrouveront « pas tout de suite et probablement pas avant longtemps » leur « vie d’avant ».

    Un taux plus élevé en Ile-de-France et dans l’Est
    Réalisée par l’Institut Pasteur en collaboration avec l’agence sanitaire Santé publique France et l’Inserm, l’étude se base sur des modélisations mathématiques et statistiques. Ces outils permettent de croiser les données sur les décès et sur la probabilité de mourir quand on est infecté, afin de parvenir à une estimation de la part de population touchée par le virus.

    Comme le relève Le Monde, cette proportion varie d’une région à l’autre. En Ile-de-France ou dans le Grand Est, les régions les plus touchées, les épidémiologistes estiment le taux d’infection à 12% en moyenne, mais celui-ci chute à moins de 2% en Nouvelle-Aquitaine, en Bretagne ou en Pays de la Loire. 

    « L’intervalle d’incertitude est important, entre 3 et 10% », note Simon Cauchemez. Mais « que ce soit 6%, 10% ou même 20%, ça ne change pas vraiment la nature du problème, qui est que dans tous les cas, on sera très loin des 70% dont on aurait besoin pour pouvoir faire une sortie du confinement sans problème », souligne-t-il.

    La faible part de population infectée est due au confinement lui-même, relève l’étude, selon laquelle « le nombre moyen de personnes infectées par un cas est passé de 3,3 » avant le confinement « à 0,5 pendant ».

    • C’est très étonnant : l’ordre de présentation des données est rigoureusement inversé par rapport au « abstract » de Pasteur (Estimating the burden of SARS-CoV-2 in France – je suis d’ailleurs curieux de savoir si « burden » conserve ici son aspect très négatif de fardeau, ou s’il s’agit d’un usage scientifique en virologie qui aurait perdu cette connotation), lequel commence par expliquer qu’il estime l’impact du confinement et l’immunité actuelle de la population. Les premiers chiffres sont les proportions de gens hospitalisés ou morts à cause de Covid-19. Puis le chiffrage (spectaculaire) de l’efficacité du confinement. Finalement la part de la population qui a été contaminée. Et conclusion sur le danger d’une seconde vague en cas de levée des mesures sanitaires à la fin du confinement.

      Abstract : France has been heavily affected by the SARS-CoV-2 epidemic and went into lockdown on the 17th March 2020. Using models applied to hospital and death data, we estimate the impact of the lockdown and current population immunity. We find 2.6% of infected individuals are hospitalized and 0.53% die, ranging from 0.001% in those <20y to 8.3% in those >80y. Across all ages, men are more likely to be hospitalized, enter intensive care, and die than women. The lockdown reduced the reproductive number from 3.3 to 0.5 (84% reduction). By 11 May, when interventions are scheduled to be eased, we project 3.7 million (range: 2.3-6.7) people, 5.7% of the population, will have been infected. Population immunity appears insufficient to avoid a second wave if all control measures are released at the end of the lockdown

      L’article (et j’ai bien l’impression que c’est exactement la même chose avec l’article du Monde) présente les infos exactement dans l’autre sens, l’efficacité (impressionnante) du confinement est citée après 7 paragraphes, et les 0,53% de décès et les 2,6% d’hospitalisations (chiffres eux-mêmes très importants) passent tout à la fin.

      Ce qui donne vraiment l’impression que la considération première est l’immunité de groupe (« insuffisante »), et que son coût humain est très secondaire (dernier paragraphe).

    • Je me suis levé plus tôt que toi on dirait
      https://seenthis.net/messages/845766

      La remarque d’@arno est très pertinente : on a un peu l’impression à lire ces textes que les régions les plus touchées sont « en avance », et les autres à la traîne et que c’est bien dommage… ou encore que c’est un problème si le confinement a limité l’épidémie…

    • La « solution » par l’immunité de troupeau (c’est moins vendeur mais il y a encore des épidémiologistes pour la nommer ainsi) c’est la pleine confiance en une « loi de la nature » qui ferait s’épuiser les effets du virus et sur laquelle nous pourrions faire fond. Et, bien qu’avec ce virus là l’immunité individuelle elle-même paraisse aléatoire et réversible, ça continue !
      Je lisais hier une infirmière racontant que son hosto parisien envisage de réduire les effectifs d’un service pédiatrique déjà exsangue car celui-ci a bien « fonctionné » durant le pic, lorsque de nombreux soignants de ce service était affecté aux prises en charge Covid_19.

      Leur liberté est le premier des crimes.

      #économie

    • La paragraphe sur les 2,6% d’hospitalisations dans l’article du Monde est remarquable par son champ sémantique systématiquement positif (« bien inférieur à une première estimation », « une minorité de patients »…).

      Pour préciser leur tableau de l’épidémie, les épidémiologistes ont aussi calculé la probabilité pour une personne infectée d’être hospitalisée. Selon leurs calculs, elle s’élève à 2,6 %, ce qui est bien inférieur à une première estimation de 4,5 % réalisée sur la base des données chinoises. Une fois hospitalisés, une minorité des patients doivent être admis dans un service de réanimation : c’est le cas de 18,2 % d’entre eux, après un délai moyen d’hospitalisation d’un jour et demi. Sans surprise, la probabilité de devoir aller en réanimation augmente avec l’âge, avec un « plafond » à 70 ans. Au-delà, les malades sont plus rarement transférés dans ces unités-là, car les chances de guérison sont très faibles.

      Il suffit pourtant de considérer 2,6% de 70% de 67 millions de français, ça fait 1,2 million de personnes hospitalisées avant d’arriver à l’immunité de groupe pour calmer cet enthousiasme.

      Et comme je l’ai déjà fait remarquer ici :
      https://seenthis.net/messages/845839#message845855
      l’ordre de présentation des informations est rigoureusement inversé par rapport au communiqué de Pasteur, donnant l’impression qu’on espère l’immunité de groupe, et que les considérations sur le risque mortel que ça représente pour des centaines de milliers de personnes est secondaire.

      Ce qui fait par exemple que la seconde partie du texte est intertitrée :

      En Ile-de-France, 12 % de la population immunisée

      avec force considérations sur les « taux d’immunisation » des différentes régions du pays alors que, pour rappel, l’immunisation après contamination n’est pas encore certaine : ici « immunisé » et « taux d’immunisation » est un pléonasme trompeur pour « contaminé » et « taux de personnes qui ont été contaminées » (donc, derrière, des hospitalisations, des gens en réanimation, et des morts).

      Là encore, le champ sémantique utilise des termes négatifs pour les régions où il y a eu moins de contaminations (et donc moins de morts) – « elle chute à moins de 2% », « moins de 6% de la population seulement… pose un problème majeur ». D’avantage de contaminations (donc plus de morts) est décrit de façon neutre et décontextualisée, comme dans l’intertitre, ou « a davantage circulé… », « ait pu développer… ».

      Les considérations sur les morts et les hospitalisations arriveront bien plus tard, et en plus avec ces champs sémantiques qui occultent la gravité du massacre.

      Par exemple sur les morts (0,5% de 70% de 67 millions de français, ça représenterait 250 000 morts, calcul qui n’est évidemment pas fait dans l’article), l’utilité de l’estimation de 0,53% est résumée au fait que ça permet d’estimer le nombre de personnes infectées au départ :

      A partir de là, il a suffi aux épidémiologistes de « remonter le temps ». « Si vous avez 100 morts et que la probabilité de mourir lorsqu’on est infecté est de 0,5 %, on peut en déduire le nombre de personnes infectées au départ », explique Simon Cauchemez.

      Et la seule autre considération, dont la dérive eugéniste est pourtant de plus en plus flagrante :

      Ces estimations varient cependant beaucoup selon l’âge et le sexe : le taux de létalité n’est que de 0,001 % chez les moins de 20 ans, mais s’élève à 8,3 % chez les plus de 80 ans.

      Ah là là, vivement qu’on soient tous contaminés ! (Oups, pardon : « immunisés ».)

    • On devrait p’têt en parler au Grand Mamamouchi de l’éducnat qui prétend qu’on va ré-ouvrir les classes de Grande Section, CP et CM2 et ce, dès le 11 mai. Mais par demi-classe, hein ! Et puis p’têt pas dans toutes les régions. Faut voir, quoi ... Bon, dites, les collègues : « la crosse en l’air », ça vous tenterait pas le 11 mai ?

    • @sombre : Je rappelle que d’après une étude récente, portant sur un individu jeune, les jeunes ne sont pas contagieux. En effet, 0 enfants et 0 adultes ayant fréquenté cet enfant contaminé n’ont été contaminés à leur tour. Alors, on va pas tergiverser et on va conclure pour de bon : les enfants peuvent reprendre l’école.

    • C’est vrai que l’article insiste plus sur le peu de contaminés plutôt que sur le peu de morts, mais n’est-ce pas le Catch-22 du confinement ?

      Si ça marche, on désengorge les hôpitaux, on diminue le nombre de morts... mais ne dit-on pas que les contaminations vont reprendre dès qu’on déconfinera, jusqu’à ce qu’à peu près 50% des personnes soient contaminées ? Est-ce que cette lecture est idéologique, comme vous semblez le dire, ou scientifique ? Ce n’est pas ce dont on parlait là ? :
      https://seenthis.net/messages/833167

      Et c’est là que le chiffre de 6% est inquiétant car il confirme qu’une « nouvelle vague » de contamination sera non seulement inévitable, mais même « souhaitable » (si tant est que les hôpitaux soient capables de les absorber et de les soigner), quitte à recommencer à alterner des périodes de confinement et de déconfinement, et donc qu’on est loin d’être sortis de l’auberge. Non ?

      Je comprends les critiques sur la forme, 1 million d’hospitalisés et 250.000 morts ça ne devrait pas rendre enthousiastes, mais est-ce qu’il y a un moyen d’éviter ça ? C’est une chose de ne pas se réjouir, mais c’est une autre chose de ne pas y croire... Je ne demande pas mieux que de changer d’avis...

      Etude de l’Institut Pasteur :
      https://seenthis.net/messages/845766

      Article de France Info :
      https://seenthis.net/messages/845839

      Article du Monde :
      https://seenthis.net/messages/845893

      #coronavirus #confinement #déconfinement #statistiques #flatten_the_curve

    • Un moyen d’éviter ça ? Sérieux... Je sais pas si c’est un effet du goût pour la collapsologie mais les bras m’en tombent.

      Des masques et du GHA pour tous (c’est très facile et pas cher), l’arrêt des activités productives non indispensables (plus compliqué), un dépistage PCR à une échelle pertinente, voire à une échelle de masse, entretien #clinique avec chaque contaminé lorsque ce dernier est en mesure de répondre pour pouvoir prévenir les personnes avec qui elle a été en contact rapproché (en lieu clôt), c’est-à-dire appui sur la médecine ordinaire de ville, et toutes les structures médicales et para médicales, dans le cadre d’un plan épidémiologique, réquisition des boites en mesure de fabriquer ce qui est indispensable (matériel de protection et de soin : merde ! Johnson a mis des boites auto au taff, Trump idem, Macron veut continuer à fabriquer des Airbus) tests sérologiques et étude sérieuse sur l’immunité individuelle, isolement des malades dans des conditions d’existence et sociales acceptables (les hôtels), obligation sous peine d’amendes et de fermeture pour raison sanitaire de respecter des procédures de prévention clairement définies dans tous les lieux confinés (quitte à embaucher en CDD quelques milliers de néo « inspecteurs du travail » dédiés à l’établissement de ces mesures de prévention) qui ressortent d’une propriété lucrative ou d’un équipement collectif, il y a une gamme de moyens qui pourraient être conjugués, dont le soutien explicite, matériel et institutionnel à une mobilisation populaire pour ces actions de prévention (et pas des coups de fils à LVMH, et pas la mendicité organisée pour ne serait-ce que nourrir les soignants), car la disponibilité existe, est démontrée (et quelle est plutôt exploitée et freinée, cf les embrouilles avec la police de pas mal de monde occupé à pallier l’incurie étatique). Des moyens autres que le seul (faux) confinement.
      Sinon, on cherche péniblement à gérer des stop and go pour péter la courbe lorsqu’elle risque de devenir ingérable pour le système hospitalier (on espère que le jugement de l’histoire s’exerce sur la méga machine et sa faillite éventuelle et pas ailleurs), au jugé, sans rien savoir, à part le nombre d’hospitalisations (quitte à faire passer les morts hors structures sous le tapis), et sans autre objectif que celui d’un retour de l’être aimé : le primat de l’économie.

    • OK, je comprends mieux ton (votre) point de vue... Certes, on peut donc, en plus de ralentir la propagation du virus, essayer de la diminuer. D’autant qu’entre temps on peut aussi espérer l’arrivée d’un vaccin ou d’un traitement. Merci.

    • Pardon, je ne parle que pour moi. D’autres diront sûrement des choses plus précises, d’autant que j’ai pas fait l’effort de truffer le post de références diverses à des avis informés qui ont été publiés ici-même (toubibs, pas tous chinois, épidémiologistes, personnes expérimentées en matière de prise en charge collective des questions de santé, pas seulement soignants attitrés, chercheurs de diverses disciplines et indisciplinaires, ...), car il ya énormément d’arguments pour une réponse sanitaire (soin et recherche) et sociale à la pandémie.
      Bien sûr que rien n’est garanti, que les incertitudes sont grandes sur ce qui va se passer (des simulations épidémiologiques comportent des hypothèses qui nous en font baver et mourir jusqu’en 2025).
      Mais tout cloche là-dedans. Par exemple on dit que la pollution baisse, mais pas celle aux particules fines qui trimballe le virus et favorise la contamination. C’est la guerre mais on touche pas à ce qui crée les particules fines (dont les épandages agricoles qui encerclent les villes)...
      Rien n’est garanti, mais selon la formule consacrée, il y une obligation de moyens. Reste à savoir qui en décide ET pas seulement sur la base des compétents a priori (en ai un peu marre de la dénonciation de l’incompétence des dirigeants qui marche bien ici et ailleurs, sous couvert de critique des dirigeants, c’est radicalement anti-démocratique : « donnez nous des dirigeants compétents », et pas « construisons collectivement les compétences adéquates » aux problèmes rencontres ou choisis/ considérés collectivement comme décisifs).
      Pour ce qui est des résultats, même le mauvais (pourquoi des joggeurs qui expectorent à 8 mètres doivent tenir 1mètre ? pourquoi vaquer ou flâner à l’air libre loin des autres doit-il être interdit à coups de patrouille de drones et d’hélicoptères en plus des 100 000 flics déployés ?) et faux confinement (acheter, travailler, sans masque ni raison) a déjà fait ses preuves, bien qu’il nous dégringole dessus d’un sacré surplomb et en cultivant le dobble bind.
      Son acceptabilité sociale (et pas seulement économique) pose problème, c’est comme ça qu’à reculons on nous prépare la production en masse de masques « grand public » comme ils disent (deux secondes avant ils disaient « alternatifs » parce que c’était produit partout avant que l’État lève le peut doigt de sa main gauche pendant que la droite faisait des mouvement désordonnés), non seulement pour faire gaffer, mais aussi pour concéder un bout de liberté de mouvement (au risque que les masques remplissent plusieurs fonctions, comme il est loisible de l’espérer et comme ils le craignent depuis le début, sur fond de mobilisation Loi Travaille, Gilets Jaunes et Retraites).
      Fondamentalement, ils en sont toujours à l’hypothèse loi de la nature / immunité de troupeau. Il leur faut juste marchander un peu le coût humain et social en l’étalant, en affichant une mobilisation, celle des écrans tévé, des gendarmes sur l’autoroute ou des Bac des dans les cités, des entreprises qui « aident » l’hôpital, les soignants, les pauvres, pour rester un tant soit peu légitime.
      Par ailleurs, si je citais la collapsologie, c’est qu’il me semble que c’est une manière de voir qui fait fi des rapports sociaux sauf à considérer qu’ils ont conduit à une perturbation catastrophique de ces mêmes « lois de la nature » (et encore, c’est plutôt une supposée autonomie de la technique qui remplit ce rôle dans une vison sans classe sociale ni exploitation, si ce n’est celle de « la nature »), que c’est une idéologie assez réac qui consonne avec leur malthusianisme et leur darwinisme social. Mais c’est dit trop cash et ça devrait s’argumenter davantage. De plus, la collapasologie a pas le monopole de cette affinité puisque personne n’est absolument exempt de l’idéologie dominante, sinon faudrait l’appeler autrement :)

    • La politique de l’immunité de troupeau tout en restant « sous la ligne » de la saturation du système de santé est elle-même rendue impraticable par les chiffres de Pasteur.

      Si on vise 70% de la population, on vise donc 250 000 morts, sans saturer le système de santé (1,2 millions d’hospitalisations). Si l’on considère la confinement actuel, dans lequel le système hospitalier est déjà bien saturé (mais non effondré), on a « réussi » (pour rester dans le champ sémantique positif des articles référencés) à tuer un peu plus de 20 000 personnes en 35 jours. Pour parvenir à nos 250 000 morts en restant à ce niveau de saturation (sans effondrement) des hôpitaux, une petite règle de 3 nous indique qu’il faudrait 437 jours.

      Même en comptant sur des optimisations du système de santé qui permettraient de tuer plus de gens plus rapidement sans effondrer les hôpitaux, ça nous met à plus d’un an à ce petit jeu : si on arrive à tenir un bon rythme de 1000 morts par jour (ce qu’on n’a pas réellement réussi à faire pour l’instant, même début avril), ça va prendre 250 jours.

      Si on reste aux considérations « positives » des articles, on a atteint 6% d’immunisés en 35 jours confinement. Pour atteindre 70% d’immunisés, compter dix fois plus longtemps (rebelote : près d’un an).

      Pour le coup, il faut vraiment garder ces chiffres des décès et des hospitalisations en tête parce que, même si on évacue la question morale, ce n’est pas une solution réalisable. Si l’on se base sur l’expérience qu’on vient de traverser, si on veut atteindre un taux de 70% de contaminés sans provoquer l’effondrement du système de soin, ça va prendre un an.

      Dit autrement : « Flatten the curve » et rester sous le niveau de l’explosion du système de santé, en l’état actuel de la médecine (pas de vaccin, pas de traitement), ça repousse l’immunité de groupe aux calendes grecques (avec, outre les inconnues sur la réalité de l’immunité après contamination, l’augmentation de la probabilité d’une mutation du virus qui rend l’éventuelle immunité inopérante avant qu’on y arrive – avec cet aspect signalé par le médecin suisse hier : si on décide de laisser proliférer le virus en lui offrant plus d’hôtes, on multiplie encore les chances de mutation).

    • Mais un an (ou deux) ce sont des chiffres dont on parle depuis le début (là encore : https://seenthis.net/messages/833167 ), d’autant que c’est aussi le délai approximatif (et optimiste) de la mise au point d’un vaccin... Donc, oui, c’est le scénario « mainstream ».

      J’entends et je préfère aussi les autres scénarios (comme celui de @colporteur ), plus soucieux de préserver des vies humaines, à commencer par tester massivement, prolonger le confinement (au minimum pour ceux qui sont positifs), donner beaucoup plus de moyens pour l’hôpital etc. Cela dit, un scénario comme ça aussi, c’est minimum un an ou deux. C’est pas grave, mais c’est pour se préparer...

    • En parlant déconfinement avec insistance, en mettant sous le boisseau toutes les données un peu contrariantes, le gouvernement sait pertinemment qu’il est en train de déclencher un autodéconfinement de masse qui vise précisément à accélérer la contamination globale de la population (et donc son hypothétique immunité), tout en pouvant prétendre ensuite si ça part bien en couille niveau mortalité, que se sont les gens qui sont cons et indisciplinés et que le gouvernement n’a rien à voir avec tout ça.

    • Dans mon nouveau quartier le boutique de merdes design a rouvert, comme d’autres commerces encore qui sont indispensables à la vie quotidienne. Les voitures sont plus nombreuses, tout ça sent le déconfinement. L’idée qu’on puisse lâcher la grappe sur le confinement pour que ça merde et qu’on se trouve un autre ennemi que la gestion néolibérale des affaires publiques me fout en rogne.

    • Tout cela sous entend qu’une fois qu’on a eu le virus, on devient immunisé (et donc sans risque de retomber malade). Mais y a t il une étude qui le prouve ? L’immunité pourrait être variable dans le temps et dépendre des patients. Le risque de rechute pourrait être possible.

      Un article qui date un peu (fév 2020) avait émis certaines mises en garde :

      le consensus qui émerge parmi les épidémiologistes est un scénario dans lequel cette épidémie va devenir une nouvelle maladie saisonnière – un cinquième coronavirus endémique
      ...
      Avec ces quatre autres [coronavirus], les gens ne développent pas d’immunité à long terme", poursuit The Atlantic.
      ...
      Interrogé le 19 février par USA Today (article en anglais) au sujet de la possibilité d’être « réinfecté », le directeur du centre de prévention et de traitement de la pneumonie dans un hôpital de Pékin, Li QinGyuan, évoque lui aussi le rôle joué par les anticorps développés par les patients. « Pour certaines personnes, ils ne sont pas efficaces longtemps. Pour beaucoup de patients désormais guéris, il existe une chance de rechute. »
      ...
      Car pour Philip Tierno Jr., professeur en microbiologie et pathologie à l’école de médecine de l’université de New York, cité par Reuters, « une fois que vous avez été infecté, le virus pourrait rester en sommeil et avec des symptômes minimes, et vous pouvez ensuite avoir une aggravation s’il parvient jusqu’aux poumons. »

      https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-peut-on-etre-infecte-plusieurs-fois-par-le-nouveau-coronavirus

      Si quelqu’un à des infos un peu plus récente sur ce phénomène pour me contredire, j’en serais heureux.

    • A priori a la dernière étude en date de l’institut pasteur, on ne sait toujours pas :

      Still, with a lockdown in place more than four weeks
      before the blood sampling, we believe that time to seroconversion has been sufficient for the majority
      of infected individuals. One important knowledge gap remains the extent to which the antibodies
      detected in this study would be immunoprotective. In the absence of this knowledge, we suggest that
      barrier measures and social distancing continue to apply the same way for people with and without
      antibodies.

      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.18.20071134v1

  • Le protocole Raoult est-il efficace à 91,7% ?
    https://www.youtube.com/watch?v=XXGRr10bgLs

    À en croire Didier Raoult, son protocole HCQ+AZ est très efficace (le chiffre de 91,7% circule partout) et on meurt moins du covid19 à Marseille qu’ailleurs. Pourtant de très nombreux spécialistes ne sont pas convaincus par ses allégations. Il doit bien y avoir une raison. C’est peut-être parce que les chiffres mis en avant par Didier Raoult sont soigneusement choisis pour raconter une histoire dont les points de contact avec la réalité sont plus rares que la situation ne l’exige.
    L’IHU Marseille Infection a pour mission de produire des travaux de recherche permettant de faire des choix thérapeutiques éclairés. Le directeur remplit-il sa mission ?

    L’article de Maxence Ouafik sur lequel se fonde une grande partie de cette vidéo : https://menace-theoriste.fr/ne-soigner-que-ceux-qui-gueriront-seuls-protocole-raoult

    Sur le même sujet :
    https://youtu.be/Y2vCkOskS7o


    https://www.youtube.com/watch?v=rP2PWgnGn24

    Références :
    –- La mortalité induite par la combinaison (hydroxy)chloroquine + azithromycine : « Short-term hydroxychloroquine treatment is safe, but addition of azithromycin may induce heart failure and cardiovascular mortality » https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.08.20054551v1

    #covid19 #chloroquine #science

  • Contenir la pandémie sans confinement ? COVID 2 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=e3WXfTOw7xY

    Dans cette vidéo, on explore les différentes options pour réduire le taux de reproduction effectif Rt. En dehors d’un confinement généralisé, il semble indispensable d’exploiter des solutions comme le contact tracing électronique. Cependant, celui-ci ne sera efficace que si une large proportion de la population l’utilise (l’effet est quadratique). Sa promotion massive semble donc critique.

    NB : Après la mise en ligne de cette vidéo, j’ai découvert ces deux autres publications qui estiment elles aussi que la fraction des contaminations pré-symptomatiques semblent ~50%. Voilà qui confirme l’importance du contact tracing pour réduire le taux de reproduction effectif.
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.05.20031815v1
    https://wellcomeopenresearch.org/articles/5-58

    Lancez vos simulations épidémiologiques à la 3Blue1Brown :
    https://prajwalsouza.github.io/Experiments/Epidemic-Simulation.html

    #COVID19 #coronavirus #simulations

    • Je vais essayer d’être diplomate (même si c’est pas gagné) car je comprends qu’avec l’inquiétude actuelle et l’impuissance dans laquelle nous sommes isolés, certaines personnes soient tentées de trouver dans le contact tracing une solution à étudier attentivement.
      Se consacrer à cela n’est-il pas un moyen efficace de se détourner de la réalité de la maladie et de ses effets de bord sociaux et politiques déjà à l’œuvre ?
      Pouvons nous essayé de prendre un peu de distance au lieu de rêver à un miracle technologique (que certain·es nomment le #bluff_technologique) pour analyser factuellement les proratas médicaux (tests/masques/soins hospitaliers), puis si il le faut vraiment creuser l’application du contact tracing d’un point de vue uniquement technique (comment marche le bluetooth et avec qui).
      Faire cela avant même d’activement se remémorer l’histoire de la mise en place exponentielle des moyens de surveillance globale de la population appuyés sur la peur et la précipitation depuis 25 ans ? avant même de penser qu’un tel basculement ne peut nous mener qu’à la mise en danger de la démocratie ?

      https://seenthis.net/messages/844226

    • De toute manière, sur une bonne partie de la population, ça ne marchera pas plus qu’un numéro vert pour un problème de société.

      1⃣ Il faut des téléphoner compatibles (et beaucoup de gens préfèrent des téléphones qui ne font qui téléphoner).
      2⃣ Il faut savoir les utiliser → on est toujours pas certains d’avoir réussi à expliquer à ma belle-mère comment avoir une téléconsultation avec sa psy.
      3⃣ ceux qui réunissent les 2 premières conditions sont les + susceptibles de savoir aussi contourner le dispositif au besoin.

      Donc, on arrête de perdre du temps sur des doudous stupides et on doit juste repenser toute l’organisation sociale…

    • C’est le problème rencontré en sécurité informatique où sur l’usage d’outils que nous pensons basiques, le dysfonctionnement est d’abord entre la chaise et l’écran.

      Un exemple aussi d’une grand-maman bien connue de mes services bisoux virtuels à qui j’ai envoyé un lien à cliquer pour pouvoir échanger par visio sur jitsi. Une heure au téléphone pour lui demander de cliquer sur le lien qu’elle avait reçu sur sa tablette (oui, la famille lui a offert une tablette second prix l’année dernière pour qu’elle reçoive de leurs nouvelles). Elle a abandonné, on devait se voir depuis Noël, on repoussait notre venue, voila, on ne se verra pas, même pas en visio.

      Cette dame de 83 ans sait toutefois se servir des textos, au grand dam de ses petits enfants qui reçoivent des SMS de trois mots quand ils se sont fendus d’un long texte bien écrit en beau français :)

    • D’autres points à considérer :

      – les outils technologiques de surveillance de masse existent déjà, qu’on le veuille ou non ; si les services de renseignement veulent tracer où tu as été et qui tu as fréquenté, c’est déjà faisable, et sans doute déjà fait dans de nombreux pays, comme l’a montré Snowden ;

      – Facebook, c’est 37 millions d’utilisateurs actifs chaque mois en France. Prétendre que les gens ne sont pas équipés, ne savent faire, ou qu’ils ne veulent pas se faire fliquer, c’est une vue de l’esprit ; il y a de nombreuses difficultés avec les logiciels « privacy first », mais l’aspect diffusion/acceptabilité ne me semble pas le plus complexe ;

      – une question qui se pose de manière extrêmement urgente, c’est de savoir si les États vont utiliser cet épisode pour officialiser les outils les plus intrusifs et répressifs, où si l’on peut refuser l’officialisation des outils tels qu’ils sont ouvertement utilisés dans l’autres pays, et pousser pour aller vers les outils conçus par des spécialistes du « privacy-first » plutôt que par Palantir et avec une absence à peu près totale de contrôle démocratiqu ;

      Dit autrement : les outils de surveillance de masse existent déjà, mais leur valeur répressive est relativement limitée, parce que leur utilisation n’est pas officielle (c’est du domaine du renseignement, qui est certes très problématique, mais qui est plus ou moins limité). Si on officialise ces outils dans le cadre de l’épidémie, on change d’échelle, et leur valeur répressive restera, parce qu’on aura accepté ça cette fois. Une fois qu’on aura officialisé l’idée qu’un outil à la Palantir est utile en étant accessible aux flics « de terrain » et peut être utilisé dans une procédure juridique (démontrer que tu n’as pas respecté le confinement plusieurs fois de suite), ça restera si on invoque le terrorisme, les black blocks, les néonazis, les violeurs pédophiles ou je ne sais quoi. L’alternative envisagée, c’est donc de proposer l’utilisation d’outils conçus pour ne pas pouvoir être utilisés de manière répressive (parce que sans moyens d’identification) mais qui rempliront le même but (limiter la propagation de l’épidémie), retirant ainsi la « justification » de l’utilisation de moyens intrusifs.

      – le grand risque, c’est que le déconfinement soit suivi, moins d’un mois après, par une hausse brutale des contaminations et l’imposition dans l’urgence d’un second confinement ; s’il y a échec du déconfinement (et ça nous semble à tous très probable), la question des libertés publiques deviendra tellement accessoire qu’on va pleurer. Si l’État se retrouve avec un second confinement et absolument tout le monde qui exige de lui de trouver immédiatement une solution (Saint Raoult priez pour nous), je n’ai rigoureusement aucune doute, mais alors aucun, que les méthodes instaurées seront d’une violence que l’on pense aujourd’hui impossible. Croire qu’on échappera alors à Palantir et à la surveillance électronique renforcée (tout ça sera de toute façon réclamé par la population), ça me semble dangereusement naïf. On prendra le logiciel et les méthodes de flicage sud-coréens, au mieux, et on les appliquera à la Lallement, et ce ne sera plus du tout discutable.

      – dans l’immédiat, on n’a pas le droit de sortir de chez nous, si on le fait c’est avec la crainte de tomber sur des flics, on n’a pas le droit de se rencontrer, on n’a pas le droit de manifester, on n’a pas le droit d’aller voter, l’effondrement économique a aussi pour conséquence qu’on a de moins en moins la possibilité de subvenir aux besoins de sa famille (je ne suis pas pour le « tout économique », mais tout de même), ce sont les plus faibles socialement et physiquement qui en prennent plein la gueule les premiers, etc. On n’est pas dans une situation où il y aurait des choix parfaits, et où l’on peut considèrer des absolus quant à nos libertés. Parce que pour l’instant et pour une période dangereusement longue, notre libertés fondamentales sont déjà abolies (aller et venir, rassemblement, démocratie, éducation…).

      – l’autre grosse alternative, et c’est certainement la solution qui se met en place sans le dire explicitement, c’est l’immunité de groupe (malgré les doutes sur l’immunité). Le confinement ne sert dans cette optique qu’à atteindre un niveau d’acceptabilité, dans nos démocraties, au fait qu’on va laisser crever une partie de notre population. Le coût d’un second confinement serait tellement intolérable que la population acceptera ce choix, initialement indéfendable. Depuis une semaine, on a d’ailleurs en France toute une littérature qui fleurit allant dans ce sens.

      Du coup, dans cette logique (et dans un sens donc contraire aux considérations précédentes), on peut suspecter que l’annonce du logiciel soit, justement, une sorte de gri-gri destiné à calmer l’opinion et justifier le déconfinement, et pouvoir dire, s’il y a trop de morts, que vous voyez bien, on avait tout mis en place, mais les gens n’ont pas voulu utiliser l’outil qu’on leur avait proposé. (Donc c’est la faute aux gens.)

    • Tout comme Arno, je pense que la plupart des gens vont installer l’appli sans sourciller, tout comme ils utilisent Facebook et tous les services de Google... Il n’y a qu’à voir aussi comment en ce moment tout le monde se rue sur Zoom malgré tous les articles et avertissements qu’on peut lire partout, alors que des alternatives tout aussi pratiques (voire mieux) et open-source existent, comme jitsi. La question est donc d’exiger une appli qui ne fera que du tracking anonyme et rien d’autre. J’y crois moyen et en même temps j’ai une petite lueur d’espoir depuis que j’ai vu que le code de leur formulaire d’attestation dérogatoire était publié sur Github (même si on peut toujours penser que le code effectivement mis en œuvre n’est pas tout à fait celui qui nous est présenté).

    • – les outils technologiques de surveillance de masse existent déjà, qu’on le veuille ou non ; si les services de renseignement veulent tracer où tu as été et qui tu as fréquenté, c’est déjà faisable, et sans doute déjà fait dans de nombreux pays, comme l’a montré Snowden ;

      Tu fais des suppositions non démontrées et en avançant ainsi tu considères que personne n’y peut rien et tu invites à renoncer à dénoncer les différents procédés de surveillance et de suivi. L’argument du on le sait déjà n’est pas recevable, parce qu’il tient du fantasme paranoïaque, ça ne veut pas dire que c’est faux, mais qu’il y a certaines formes de surveillance. Heureusement qu’il existe encore des moyens d’y échapper.

      – Facebook, c’est 37 millions d’utilisateurs actifs chaque mois en France. Prétendre que les gens ne sont pas équipés, ne savent faire, ou qu’ils ne veulent pas se faire fliquer, c’est une vue de l’esprit ; il y a de nombreuses difficultés avec les logiciels « privacy first », mais l’aspect diffusion/acceptabilité ne me semble pas le plus complexe ;

      Merci de citer tes sources. 37 millions de comptes actifs, ce n’est pas 37 millions de personnes. Ce n’est pas une vue de l’esprit de se rendre compte que les personnes les plus exposées sont des personnes qui ne sont pas équipées en smartphone. On ne parle pas d’un ordinateur à la maison.

      – une question qui se pose de manière extrêmement urgente, c’est de savoir si les États vont utiliser cet épisode pour officialiser les outils les plus intrusifs et répressifs, où si l’on peut refuser l’officialisation des outils tels qu’ils sont ouvertement utilisés dans l’autres pays, et pousser pour aller vers les outils conçus par des spécialistes du « privacy-first » plutôt que par Palantir et avec une absence à peu près totale de contrôle démocratique ;

      Il y a urgence de masques et de tests, de lits d’hopitaux mais certainement pas urgence de la mise en place d’une surveillance sociale de masse électronique telle qu’elle voudrait s’imposer actuellement. N’oublions pas le contexte politique, voir la différence de gestion sanitaire en Allemagne et en France, on parle bien d’un but sanitaire et tout concoure à montrer le contraire. Je continue de dire que nous nous épuisons dans un débat technologique qui ne devrait pas avoir lieu et qui est une façon de nous détourner des réalités catastrophiques.

      Je peux malheureusement répondre oui à la première question, parce que cela se vérifie à chaque crise depuis 25 ans, les libertés se réduisent aux profits d’un Etat sécuritaire, toute occasion est bonne et les tenants de la surveillance électronique, du croisement de fichiers et du traçage sont des lobbyistes très actifs, de type Babinet (video youtube du 1er avril), qui n’ont aucune limite ni scrupule politique à t’exposer que les mails sont une source à prendre en compte dans le dossier médical multidatas qu’ils promeuvent et qui rêvent de fermer la CNIL déjà réduite à rien. Concernant Palentir, c’est une boite américaine qui analyse pour la DGSE et autres services secrets français les résultats des données collectées en france. Ça me laisse toujours pontoise de réaliser que les français sont carrement naïfs ou que nous sommes simplement toujours dans les mains des mêmes industriels du complexe militaro industriel depuis 1941 qui font croire à une guerre économique entre pays alors qu’elle est entre classes dominantes et les 99% qui subissent leurs incompétences délirantes et leurs fantasmes de contrôle total. Mais oui, je pense que ce sera Palantir et Consorts et même pire.

      Pour revenir à la croyance en des alternatives de traçage, à partir du moment où les principes démocratiques sont baffoués parce qu’il y aura violation de la vie privé via une technique de suivi personnalisé (sous des prétextes fallacieux car je répète que l’efficience sanitaire du traçage est loin d’être prouvée), qu’elle soit anonyme ou pas ne change rien (il n’y a pas d’anonymat dans du traçage), ni de garanti par un encadrement de la CNIL qui a appris à aplatir ses prérogatives chaque fois qu’un échelon supplémentaire est franchi.

      Je vois plutôt se profiler une surveillance de multiples sources justifiée par une meilleure efficience et surtout pour notre bien sanitaire. FB+internet+conversations filtrées+Géolocalisation+traçage+biométrie+rfid+ saupoudrage d’un peu d’alternatifs pour faire plaisir aux geeks qui rêvent d’un monde libre informatisé et faire croire que tout est sous contrôle démocratique.

      Nos avis démocratiques ne pèseront pas grand chose face aux milliards de $ que pèsent les données de santé et de profilage, surtout pour sauver des vies dont ils se foutent totalement. Ce qui m’intéresse à regarder actuellement c’est la méthode de persuasion qui va être utilisée. Ça suit son cours et la diversion fonctionne à merveille …

      Dit autrement : les outils de surveillance de masse existent déjà, mais leur valeur répressive est relativement limitée, parce que leur utilisation n’est pas officielle (c’est du domaine du renseignement, qui est certes très problématique, mais qui est plus ou moins limité). Si on officialise ces outils dans le cadre de l’épidémie, on change d’échelle, et leur valeur répressive restera, parce qu’on aura accepté ça cette fois. Une fois qu’on aura officialisé l’idée qu’un outil à la Palantir est utile en étant accessible aux flics « de terrain » et peut être utilisé dans une procédure juridique (démontrer que tu n’as pas respecté le confinement plusieurs fois de suite), ça restera si on invoque le terrorisme, les black blocks, les néonazis, les violeurs pédophiles ou je ne sais quoi. L’alternative envisagée, c’est donc de proposer l’utilisation d’outils conçus pour ne pas pouvoir être utilisés de manière répressive (parce que sans moyens d’identification) mais qui rempliront le même but (limiter la propagation de l’épidémie), retirant ainsi la « justification » de l’utilisation de moyens intrusifs.

      Prends juste l’exemple de Tarnac, avec Coupat qui est soupçonné parce qu’il n’a pas de téléphone portable, la répression est déjà là et n’a pas besoin de notre accord pour se déployer. La technique le permet, la répression suit, l’accompagne. Ce n’est pas de quelle manière cela va se déployer, ni si il y a anonymat ni si les intentions sont louables, mais si nous savons faire bloc contre cette hallucination collective pro technosurveillance. Je préfère me battre contre toutes les prisons car il n’y a pas de prison alternative.

      – le grand risque, c’est que le déconfinement soit suivi, moins d’un mois après, par une hausse brutale des contaminations et l’imposition dans l’urgence d’un second confinement ; s’il y a échec du déconfinement (et ça nous semble à tous très probable), la question des libertés publiques deviendra tellement accessoire qu’on va pleurer. Si l’État se retrouve avec un second confinement et absolument tout le monde qui exige de lui de trouver immédiatement une solution (Saint Raoult priez pour nous), je n’ai rigoureusement aucune doute, mais alors aucun, que les méthodes instaurées seront d’une violence que l’on pense aujourd’hui impossible. Croire qu’on échappera alors à Palantir et à la surveillance électronique renforcée (tout ça sera de toute façon réclamé par la population), ça me semble dangereusement naïf. On prendra le logiciel et les méthodes de flicage sud-coréens, au mieux, et on les appliquera à la Lallement, et ce ne sera plus du tout discutable.

      Depuis le début du covid le gvt nous mène en bateau, je n’ai aucun doute qu’on arrivera à palentir par un chemin ou un autre et en plus avec l’assentiment de la population et le chemin le plus court trouvé pour le moment c’est de laisser travailler les « alternatifs » dessus, histoire que la gauche technophile se foute bien sur la gueule.

      – dans l’immédiat, on n’a pas le droit de sortir de chez nous, si on le fait c’est avec la crainte de tomber sur des flics, on n’a pas le droit de se rencontrer, on n’a pas le droit de manifester, on n’a pas le droit d’aller voter, l’effondrement économique a aussi pour conséquence qu’on a de moins en moins la possibilité de subvenir aux besoins de sa famille (je ne suis pas pour le « tout économique », mais tout de même), ce sont les plus faibles socialement et physiquement qui en prennent plein la gueule les premiers, etc. On n’est pas dans une situation où il y aurait des choix parfaits, et où l’on peut considèrer des absolus quant à nos libertés. Parce que pour l’instant et pour une période dangereusement longue, notre libertés fondamentales sont déjà abolies (aller et venir, rassemblement, démocratie, éducation…).

      C’est assez bien vendu en effet mais je n’achète pas.

      – l’autre grosse alternative, et c’est certainement la solution qui se met en place sans le dire explicitement, c’est l’immunité de groupe (malgré les doutes sur l’immunité). Le confinement ne sert dans cette optique qu’à atteindre un niveau d’acceptabilité, dans nos démocraties, au fait qu’on va laisser crever une partie de notre population. Le coût d’un second confinement serait tellement intolérable que la population acceptera ce choix, initialement indéfendable. Depuis une semaine, on a d’ailleurs en France toute une littérature qui fleurit allant dans ce sens.

      Disons que laisser mourir des personnes et même les euthanasier sans leur accord ni celui de leurs familles sous prétexte qu’ils auraient peut-être le covid et qu’il n’y a pas assez de lits en réanimation c’est aujourd’hui et maintenant en france. Ça me suffit pour voir que ce gouvernement n’en a absolument rien à foutre de sa population et que s’il faut s’allier aux pires des américains pour réaliser le grand panoptique de surveillance cette crise servira comme excellent prétexte et au lieu de tests et de masques et de lits d’hopitaux, tout le monde demandera des drones et du traçage et de la répression bien entendu.

      Du coup, dans cette logique (et dans un sens donc contraire aux considérations précédentes), on peut suspecter que l’annonce du logiciel soit, justement, une sorte de gri-gri destiné à calmer l’opinion et justifier le déconfinement, et pouvoir dire, s’il y a trop de morts, que vous voyez bien, on avait tout mis en place, mais les gens n’ont pas voulu utiliser l’outil qu’on leur avait proposé. (Donc c’est la faute aux gens.)

      Oui, parfaitement d’accord, c’est la méthode de persuasion qui sera probablement utilisée, le #bluff_technologique, one more time.

    • Pour poursuivre mes propos, voila comment avec #stopcovid les bonimenteurs du traçage numérique des #données_personnelles sensibles commes les #données_de_santé peuvent enfin placer leurs discours : ici le babinet national, qui refuse de dire pour quelles entreprises il travaille (YT V4yf3HOEHPk) mais dispose de sa place en tant que #digital-champion (sic) français (groupe des conseillers au numérique européen). Souvenez-vous, c’est lui qui voulait fermer la CNIL et sert ici de conseil au smartank de l’#institut_Montaigne (Bébéar), ne vous méprenez pas sur le style alternatif cool sympa qu’il se donne, ce qu’il propose est bien une #société_de_contrôle totalitaire avec profilage médical de chacun·e basé sur l’aspiration de données provenant de sources diverses comme les données d’alimentation ou la lecture des emails …
      extrait de la vidéo

      1er avril 2020
      https://www.youtube.com/watch?v=Rxt-8Z1dQHg?t=471

      Comment ça, vous ne saviez pas à quoi vous attendre avec la république numérique de Macron ?

      #future-of-innovation-in-europe
      Friday, 20 March
      https://www.iiea.com/event/france-and-the-future-of-innovation-in-europe

      In his address to the IIEA, Gilles Babinet will offer his perspective on the future of innovation in Europe and discuss the French Government’s work on innovation and startups (Visa Tech, Next40). He will comment on the implications of europeanisation as French efforts increasingly focus on French champions. Gilles Babinet will also discuss issues such as 5G, connected objects, the need for an overarching ecosystem and how to prepare for it.

      #babinet

  • No evidence of clinical efficacy of hydroxychloroquine in patients hospitalized for COVID-19 infection with oxygen requirement: results of a study using routinely collected data to emulate a target trial | medRxiv
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.10.20060699v1

    Background Treatments are urgently needed to prevent respiratory failure and deaths from coronavirus disease 2019 (COVID-19). Hydroxychloroquine (HCQ) has received worldwide attention because of positive results from small studies. Methods We used data collected from routine care of all adults in 4 French hospitals with documented SARS-CoV-2 pneumonia and requiring oxygen ≥ 2 L/min to emulate a target trial aimed at assessing the effectiveness of HCQ at 600 mg/day. The composite primary endpoint was transfer to intensive care unit (ICU) within 7 days from inclusion and/or death from any cause. Analyses were adjusted for confounding factors by inverse probability of treatment weighting. Results This study included 181 patients with SARS-CoV-2 pneumonia; 84 received HCQ within 48 hours of admission (HCQ group) and 97 did not (no-HCQ group). Initial severity was well balanced between the groups. In the weighted analysis, 20.2% patients in the HCQ group were transferred to the ICU or died within 7 days vs 22.1% in the no-HCQ group (16 vs 21 events, relative risk [RR] 0.91, 95% CI 0.47-1.80). In the HCQ group, 2.8% of the patients died within 7 days vs 4.6% in the no-HCQ group (3 vs 4 events, RR 0.61, 95% CI 0.13-2.89), and 27.4% and 24.1%, respectively, developed acute respiratory distress syndrome within 7 days (24 vs 23 events, RR 1.14, 95% CI 0.65-2.00). Eight patients receiving HCQ (9.5%) experienced electrocardiogram modifications requiring HCQ discontinuation. Interpretation These results do not support the use of HCQ in patients hospitalised for documented SARS-CoV-2-positive hypoxic pneumonia.

  • Cartographie d’un désastre : la santé publique en Italie face au coronavirus
    https://visionscarto.net/hopital-et-coronavirus-en-italie

    La pandémie du coronavirus soumet le système de santé italien à rude épreuve. Dans les régions les plus touchées – en particulier en Lombardie – il est difficile de fournir un accueil adapté aux malades les plus atteint·es, et par conséquent, de les prendre également en charge pour d’autres pathologies. Une crise de cette ampleur est en soi difficile à gérer pour des structures ordinaires, plus encore quand elle est aussi soudaine. Mais la situation est aussi aggravée par les politiques désastreuses de (...) #Billets

    • sur le même sujet, surmortalité masculine dans 3 régions d’Italie du nord (Lombardie, Vénétie, Émilie-Romagne) cartes par municipalités, pour les moins de 65 ans et les plus de 65 ans.

      Patterns of COVID-19 related excess mortality in the municipalities of Northern Italy | medRxiv
      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.11.20097964v1

      Abstract
      The Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) spatial distribution in Italy is inhomogeneous, because of its ways of spreading from the initial hotspots. The impact of COVID-19 on mortality has been described at the regional level, while less is known about mortality in demographic subgroups within municipalities. We aimed to describe the excess mortality (EM) due to COVID-19 in the three most affected Italian regions, by estimating EM in subgroups defined by gender and age classes within each municipality from February 23 to March 31, 2020. EM varied widely among municipalities even within the same region; it was similar between genders for the ≥75 age group, while in the other age groups it was higher in males. Thus, nearby municipalities may show a different mortality burden despite being under common regional health policies, possibly as a result of policies adopted both at the regional and at the municipality level.

  • Stability of SARS-CoV-2 in different environmental conditions | medRxiv
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.15.20036673v2

    Les scientifiques ont d’abord testé la résistance de la maladie aux différentes températures. Le titre infectieux (quantité de virus infectieux) reste stable pendant 14 jours à 4°C. En revanche, si les températures sont montées à 70°C, ce coronavirus devient inactif au bout de 5 minutes. C’est une information importante pour mettre en place diverses mesures de désinfections.
    #coronavirus

  • Efficacy of hydroxychloroquine in patients with COVID-19 : results of a randomized clinical trial | medRxiv
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.22.20040758v1

    En preprint, cette étude chinoise (Wuhan) indique que l’#hydroxychloroquine prescrite aux patients présentant des symptômes légers peut aider à accélérer la guérison. D’après la revue faite par les spécialistes de virologie de Mt Sinai (NYC), l’étude a été faite correctement. Elle ne permet pas de conclure sur l’intérêt de l’emploi de HCQ pour les cas graves de COVID-19.

    Significance

    Despite its limitations, the study design has good rigor as a double blind RCT and consistent symptom checks on each day of the trail. Now that the FDA has approved HCQ for treatment of COVID-19 in the USA, this study supports the efficacy of HCQ use early in treatment of patients showing mild symptoms, to improve time to clinical recovery, and possibly reduce disease progression. However, most of the current applications of HCQ have been in patients with severe disease and for compassionate use, which are out of the scope of the findings presented in this trial. Several additional clinical trials to examine hydroxychloroquine are now undergoing; their results will be critical to further validate these findings.

    Reviewed by Rachel Levantovsky as a part of a project by students, postdocs and faculty in the Immunology Institute at the Icahn school of Medicine at Mount Sinai.

    via @neoviral

    • Un autre essai, signalé par Prescrire, est moins positif :

      Au total, dans cet essai randomisé chinois et dans une étude marseillaise médiatisée mi-mars 2020 (avec des résultats complémentaires rendus publics le 27 mars 2020), l’état de santé de plusieurs patients s’est aggravé, tous parmi les patients exposés à l’hydroxychloroquine. Cette donnée peut être interprétée comme un signal de risque d’aggravation du covid-19 par l’hydroxychloroquine

      https://www.prescrire.org/fr/203/1845/58619/0/PositionDetails.aspx

      (discuté ici https://seenthis.net/messages/836776 )

    • Des médecins alsaciens voudraient permettre aux soignants infectés par le virus de tester le traitement à l’hydroxychloroquine en participant à une étude nationale dédiée.

      Six praticiens, dont quatre alsaciens, ont signé ce message adressé à Emmanuel Macron.

      Quand des soignants sont malades on leur demande de rester chez eux mais on les rappelle au bout de 7 jours. On ne sait absolument pas s’ils ne sont pas encore contagieux. Avec l’hydroxychloroquine, la charge virale se négative assez rapidement . Donc nous souhaitons leur proposer en premier lieu cette possibilité", avance-t-elle encore, en précisant qu’ au CHU de Strasbourg, plus de 350 professionnels seraient infectés par le virus .

      Concernant le protocole, rédigé par plusieurs professeurs de médecine entre Paris, la Guadeloupe et l’Est de la France, « il est extrêmement simple », indique le professeur Jean Sibilia. « Il n’y aura pas de groupes témoins, pas de randomisation. On est dans de l’ observationnel ». Pour le praticien hospitalier, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg et soutien du projet, l’intérêt sera donc scientifiquement modeste, « mais on donne la chance aux soignants de pouvoir bénéficier de ce traitement-là, précocement. C’est ça l’intérêt », reconnaît-t-il, avant d’admettre que « de nombreux médecins se sont déjà administrés du Plaquenil où hydroxychloroquine, quand ils ont été infectés . A partir du moment où on a des soignants qui ont déjà pris du Plaquenil dans une action empirique, pourquoi devrait-on laisser faire sauvagement et pourquoi ne pourrait-on pas guider cette attitude. On aura les résultats qu’on aura, mais au moins on aura essayé d’organiser un peu les choses. C’est une position de sagesse ».

      Reste à faire valider le test par la Direction Générale de la Santé, consultée le 27 mars dernier. « Pour l’instant c’est silence radio »

      Le CHU de Strasbourg aurait déjà fait savoir qu’il ne souhaitait pas soutenir l’étude, préférant se concentrer sur les protocoles de recherche validés par le Ministère de la Santé.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/coronavirus-medecins-alsaciens-veulent-tester-traitemen

      #Coronavirus #Covid-19 #hydroxychloroquine

    • La Food and Drug Américaine (FDA) et le département américain de la santé (HHS) ont autorisé en urgence la prescription de l’hydroxychloroquine contre le COVID19 car même si les preuves scientifiques de son efficacité sont légères, son bénéfice potentiel excède les risques potentiels connus

      https://www.hhs.gov/about/news/2020/03/29/hhs-accepts-donations-of-medicine-to-strategic-national-stockpile-as-possible-t

      HHS accepts donations of medicine to Strategic National Stockpile as possible treatments for COVID-19 patients

      FDA issues emergency use authorization for donated hydroxychloroquine sulfate, chloroquine phosphate

      The U.S. Department of Health and Human Services (HHS) today accepted 30 million doses of hydroxychloroquine sulfate donated by Sandoz, the Novartis generics and biosimilars division, and one million doses of chloroquine phosphate donated by Bayer Pharmaceuticals, for possible use in treating patients hospitalized with COVID-19 or for use in clinical trials. These and other companies may donate additional doses, and companies have ramped up production to provide additional supplies of the medication to the commercial market.

      “President Trump is taking every possible step to protect Americans from the coronavirus and provide them with hope,” said HHS Secretary Alex Azar. “Scientists in America and around the world have identified multiple potential therapeutics for COVID-19, including chloroquine and hydroxychloroquine. The President’s bold leadership and the hard work of FDA and HHS’s Assistant Secretary for Preparedness and Response have succeeded in securing this large donation of medicine. We’ll continue working around the clock to get American patients access to therapeutics that may help them battle COVID-19, while building the evidence to evaluate which options are effective.”

      HHS’ Office of the Assistant Secretary for Preparedness and Response (ASPR) worked with colleagues within HHS, the companies, the Department of State, and the Department of Homeland Security to secure the donated shipments. Given the importance of understanding the efficacy of these medications for the treatment and prevention of COVID-19, federal agencies, such as the National Institutes of Health and ASPR’s Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA), are working together to plan clinical trials.

      The U.S. Food and Drug Administration (FDA) issued an Emergency Use Authorization (EUA) to BARDA to allow hydroxychloroquine sulfate and chloroquine phosphate products donated to the Strategic National Stockpile (SNS) to be distributed and prescribed by doctors to hospitalized teen and adult patients with COVID-19, as appropriate, when a clinical trial is not available or feasible.

      The EUA requires that fact sheets that provide important information about using chloroquine phosphate and hydroxychloroquine sulfate in treating COVID-19 be made available to health care providers and patients, including the known risks and drug interactions.

      The SNS, managed by ASPR, will work with the Federal Emergency Management Agency (FEMA) to ship donated doses to states. The SNS does not regularly stock either drug.

      Hydroxychloroquine sulfate and chloroquine phosphate are oral prescription drugs approved to treat malaria and other diseases. Although there are no currently approved treatments for COVID-19, both drugs have shown activity in laboratory studies against coronaviruses, including SARS-CoV-2 (the virus that causes COVID-19). Anecdotal reports suggest that these drugs may offer some benefit in the treatment of hospitalized COVID-19 patients. Clinical trials are needed to provide scientific evidence that these treatments are effective.

      When the Secretary of Health and Human Services declares that issuance of an EUA is appropriate, the FDA has the regulatory emergency use authority to facilitate access to unapproved medical countermeasures or unapproved uses of approved medical countermeasures needed to prepare for and respond to chemical, biological, radiological and nuclear threats.

      An EUA may be issued if the FDA determines that, among other criteria, the known and potential benefits of the product, when used to diagnose, prevent, or treat the identified disease or condition, outweigh the known and potential risks of the product, and there are no adequate, approved, available alternatives. Emergency access to a medical product under an EUA is separate from use of a medical product under an investigational drug application.

      #Coronavirus #Covid-19 #hydroxychloroquine