• #Etats-Unis : ce que l’on sait de Derek Chauvin, le policier mis en examen après la mort de George Floyd
    https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/mort-de-george-floyd/etats-unis-ce-que-l-on-sait-de-derek-chauvin-le-policier-mis-en-examen-

    L’acte d’accusation cite également les résultats préliminaires de l’autopsie de George Floyd, qui conclut que sa mort est "probablement" le résultat d’"une combinaison" de facteurs, dont le fait qu’il ait été retenu par la police, mais aussi ses "pathologies sous-jacentes" (le document affirme qu’il souffrait d’hypertension et d’une maladie des artères coronaires) et la "potentielle" présence de stupéfiants dans son organisme. Le médecin légiste affirme qu’aucune constatation physique ne soutient l’hypothèse d’une mort par étranglement ou asphyxie traumatique.

    Il a été licencié puis arrêté

    Mardi, le chef de la police de Minneapolis avait annoncé le licenciement des quatre policiers présents lors de la mort de George Floyd. Leur identité n’avait alors pas encore été révélée. Les autorités locales et fédérales ont ouvert des enquêtes.

    #racisme #criminel #crimes

    • Ce classique pour les noirs : ils sont vivant jusqu’à ce qu’ils croisent un policier, mais ce n’est pas la police qui les a tués :

      mais aussi ses « pathologies sous-jacentes » (le document affirme qu’il souffrait d’hypertension et d’une maladie des artères coronaires) et la « potentielle » présence de stupéfiants dans son organisme.

      Accessoirement, c’est beau comme du J.-D. Michel :
      https://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html

      Il faut oser le dire : ce n’est pas le virus qui tue, ce sont les pathologies chroniques qui rendent une infection au SARS-CoV-2 potentiellement fatale à certains patients déjà lourdement touchés par ces maladies de société, alors qu’il est il est bénin pour les personnes en bonne santé.

    • La notion d’« immunité qualifiée ». Décentralisation, difficultés à poursuivre les agents en justice, héritage culturel… Selon le chercheur Jesse Jannetta, les raisons qui ont mené à la mort de George Floyd lors de son interpellation sont multiples, Stéphanie Le Bars
      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/31/aux-etats-unis-la-police-est-a-l-aise-avec-l-usage-de-la-force_6041325_3210.

      Jesse Jannetta est chercheur, spécialiste des questions de justice et de police pour le think tank Urban Institute de Washington, DC. Il a participé à l’évaluation de l’initiative nationale lancée à partir de 2015 dans six villes américaines pour améliorer les relations entre les forces de l’ordre et la population. Minneapolis (Minnesota), où la mort de George Floyd à la suite d’une arrestation violente suscite depuis plusieurs jours des protestations à travers le pays, en faisait partie.

      L’arrestation puis la mort de George Floyd, un Afro-Américain plaqué au sol par un policier blanc de Minneapolis, qui a appuyé durant de longues minutes sur son cou avec son genou sous le regard de ses collègues, a relancé le débat sur les violences policières aux Etats-Unis. Comment expliquez-vous ce type de comportements de la part de policiers ?

      Les raisons sont complexes, mais il faut relever en premier lieu la latitude des policiers à user de la force, d’un point de vue juridique, avec notamment la notion d’ « immunité qualifiée » [qui empêche les officiers de police d’être poursuivis pour des actions discrétionnaires dans l’exercice de leurs fonctions] . On a vu dans de nombreux cas la difficulté de la justice à poursuivre des officiers de police qui avaient tué des citoyens, même lorsque les preuves de leurs comportements inappropriés étaient évidentes. Les conventions collectives sont aussi la plupart du temps protectrices et ne facilitent pas les procédures pour que les policiers soient tenus responsables de leurs actes. Selon les termes de ces contrats, il arrive ainsi que des fonctionnaires suspendus ou licenciés soient réintégrés.

      Par ailleurs, l’organisation des forces de l’ordre est complètement décentralisée aux Etats-Unis et il existe des milliers d’agences avec des règles différentes. Les standards peuvent donc varier d’une ville à l’autre car la police est en grande partie organisée et gérée par les autorités locales élues. En outre, faute d’un fichier national, un policier renvoyé d’un service de police pour fautes peut être réembauché dans un autre département.

      La formation des officiers de police est-elle en cause dans l’utilisation de la force de manière disproportionnée ?

      C’est un aspect du problème, mais ce n’est pas le seul. Dans le cas de Minneapolis, par exemple, le sujet n’est pas la formation de ce policier : ce qu’il a fait [mettre le genou sur la nuque d’un homme ne présentant pas de danger immédiat] ne répond à aucune règle et rien ne lui permettait de faire ce geste [Si ce n’est que cette technique d’immobilisation est enseigné aux policiers, pratiquée, Bien que l’on puisse douter que le record d’obstination de 9 minutes soit fréquent, ndc] . Il s’agit davantage d’un problème culturel : que les policiers comprennent ce que doit être leur travail, qu’ils soient conscients qu’ils doivent répondre de leurs actes et que les conséquences peuvent être graves [le policier en question a été inculpé pour meurtre] . Le fait que ses trois collègues présents n’aient pas réagi démontre aussi un échec dans la compréhension de ce qui est permis et de ce qui ne l’est pas. Et montre que la police aux Etats-Unis est à l’aise avec l’usage de la force. C’est cette culture qu’il faut changer, mais il s’agit d’une tâche de longue haleine.

      Il faut aussi avoir en tête une spécificité du contexte américain : le fait que le pays soit lourdement armé affecte le comportement des policiers. Face à des citoyens potentiellement armés, le policier veille à sa propre sécurité. Et, s’il est vrai que certaines des personnes tuées par la police ne sont pas armées, beaucoup le sont.

      En 2019, quelque mille personnes ont été tuées par la police, parmi lesquelles la part d’Afro-Américains est disproportionnée (23 %, alors que cette communauté représente 12 % de la population totale, selon un décompte du « Washington Post »). Pourquoi ce déséquilibre persistant ?

      La police américaine s’est développée dans un contexte historique compliqué et racialisé. Les services de police trouvent une partie de leurs origines dans la #chasse_aux_esclaves et la mise en application des lois sur la #ségrégation_raciale, notamment dans les Etats du Sud, mais aussi ailleurs dans le pays. Les biais que l’on constate aujourd’hui par rapport à la population noire viennent en partie de cette longue histoire et du fait que les policiers, comme le reste de la population, ont tendance à percevoir les hommes noirs plus menaçants que n’importe qui d’autre.

      Le travail qui a été fait à Minneapolis et dans cinq autres villes pour aborder ce problème et tenter de rebâtir la confiance entre la police et les communautés afro-américaines a permis quelques améliorations, mais elles sont insuffisantes. Elles demandent beaucoup de temps et d’énergie ; on constate aujourd’hui qu’elles n’ont pas empêché des comportements comme ceux qui ont entraîné la mort de George Floyd. Or, dans le cadre de ce programme, tous les policiers de la ville avaient suivi trois jours de formation au cours desquels avaient été abordés les biais raciaux implicites, l’histoire…

      Comment expliquez-vous la flambée de protestation à travers le pays, à la suite de ce nouveau drame ?

      Après chaque drame de ce type, on se rend compte que, si les cas précis sont différents, les problèmes sous-jacents sont les mêmes. Et les gens dans les autres villes se disent : « Ça pourrait être nous, cela pourrait se produire chez nous. » Il faut donc continuer à chercher les moyens pour que ces événements arrivent de moins en moins souvent.

      #immunité_qualifiée #impunité_pollicière

  • Lancet : une enquête douteuse menée par des auteurs liés aux labos US
    https://yetiblog.org/archives/25063

    Ca vient de sortir et c’est tellement martelé sur les médias mainstream français que tu sens monter la boule puante de la manipulation et la fake news à plein nez : l’enquête menée par quatre auteurs sur les méfaits (supposés) de l’hydroxychloroquine et publiée dans le magazine scientifique anglais Lancet.

    – Les quatre auteurs de l’enquête sont tous liés directement ou financés par les grands labos US, parmi lesquels Gilead, à commencer par le premier de ces auteurs, Mandeep R. Mehra [photo d’en tête].
    – L’enquête portant sur 96.032 patients dans 671 hôpitaux a été menée avec une telle précipitation et des conclusions si rapidement établies par une équipe si restreinte que pas un seul médecin ne peut croire en son sérieux.
    – Pire encore, en entrant dans les détails de l’enquête, on s’aperçoit que l’hydroxychloroquine a été exclusivement testée sur 6.221 patients déjà parvenus à un stade avancé de la maladie, le CONTRAIRE de ce que prescrit le Dr Raoult !
    – Enfin, aucune indication n’est indiquée sur les sources de financement d’une aussi vaste étude (coût estimé à 50 millions d’euros au bas mot).

    • Le Yéti reprend fidèlement les arguments de la vidéo de Mme V. Guérin qu’il inclut dans son billet. Ils sont faibles, voire très faibles avec même une erreur grossière de lecture de l’article :
      • elle fait comme s’il s’agissait d’une recherche clinique, ce qu’elle n’est pas plus que les productions du Pr Raoult, il s’agit de l’analyse des compte-rendus hospitaliers, et donc, non, personne ne prétend que les 4 auteurs ont examinés les 96000 patients sur les 5 continents
      • le coût de 50 millions d’euros avancé au flan (j’imagine qu’elle l’obtient en multipliant une estimation du coût par patient (d’une étude clinique) par le nombre de patients total) est grotesque ; on a essentiellement une étude fondée sur des traitements de données collectées administrativement dans les hôpitaux
      • elle insiste sur le fait que le critère d’inclusion des patients est le diagnostic hospitalier dont le résultat est connu 2 jours après l’admission (délai médian, avec un intervalle interquartile de 1 à 4 jours) sous-entendant que le traitement est tardif par rapport à la manifestation des symptômes, nécessairement antérieurs à l’hospitalisation. L’objectif est clairement de défendre l’usage précoce (voire curatif) de CQ et HCQ
      • quant à l’argument sur le caractère plus avancé des 6221 patients sous HCQ+macrolide, c’est un contresens absolu : la ventilation mécanique est un résultat observé, pas une situation initiale : les chiffres cités 7,7% et 20% sont clairement dans la partie Outcomes du tableau 2 (à la ligne Mechanical ventilation)

      Ce dernier point est totalement monstrueux !

    • Le dernier point est invraisemblable. Voilà le tableau de l’étude :
      https://www.thelancet.com/action/showFullTableHTML?isHtml=true&tableId=tbl2&pii=S0140-6736%2820%2931180-6

      La partie sur « Mechanical ventilation » est bien dans le paragraphe « outcomes », c’est-à-dire justement le sujet de l’étude : qu’est-ce qui arrive aux patients selon le traitement qui leur est administré. Juste en dessous, dans le même bloc du tableau, il y a la ligne « Mortalité », ce qui est très troublant, parce qu’on voit bien qu’ils sont choisi de soigner 24% de morts à l’HCQ+macrolide, et seulement 9% de morts dans le groupe témoin. :-))

      Du coup, outre l’aspect monstrueux de l’erreur, il est assez marrant de constater que ce qui indigne cette personne, c’est le résultat lui-même de l’étude : les gens traités CQ/HCQ s’en sortent beaucoup moins bien que les gens non traités avec ces produits, et c’est justement la raison pour laquelle cette étude fait du brit.

      Elle pourrait tout aussi bien dire : « cette étude démontre que les gens traités CQ/HCQ ont beaucoup plus de chances de mourir que les autres, ça prouve bien que cette étude est biaisée ». Au moins ce serait clair.

    • La contre-offensive avait commencé sur touiteur avec Corinne Reverbel :
      https://twitter.com/corinnereverbel/status/1263882016937967621

      Et déjà on avait un énorme contresens, qui avait illico était repris partout :

      Traduction « Le groupe de base de ceux qui n’ont pas survécu était également beaucoup plus malade avec ~ 50% de produits en plus. Modèle sans risques proportionnels de Cox »

      sur la base de cette image :

      Qui est une copie d’écran surlignée du tableau :
      https://www.thelancet.com/action/showFullTableHTML?isHtml=true&tableId=tbl2&pii=S0140-6736%2820%2931180-6

      Ils ont donc commencé par comparer « les gens qui s’en sont sorti » et « les gens qui sont morts » à la fin de l’étude, en les qualifiant de « healthier » et « sicker » en début d’étude…

      Pourtant c’est expliqué très clairement dans l’étude :

      Demographic variables and comorbidities were compared among survivors and non-survivors (table 1). Non-survivors were older, more likely to be obese, more likely to be men, more likely to be black or Hispanic, and to have diabetes, hyperlipidaemia, coronary artery disease, congestive heart failure, and a history of arrhythmias. Non-survivors were also more likely to have COPD and to have reported current smoking.

      On donne dans le grandiose à ce niveau.

    • Pour la gourmandise de l’argument, V. Guérin ci-dessus :

      …quatre auteurs signataires, pour une logistique multilingue, parce que quand vous incluez des dossiers de patients dans un très grand nombre de pays, vous imaginez bien que c’est un petit peu surprenant déjà c’qui’ss’passe…

      Because nobody speaks english…

    • La critique de l’étude est en effet remarquablement résumée par Florian Cova :-D

      Pour la remarque « logistique », même pas besoin de causer l’anglais. Elle continue à (faire semblant de ?) croire qu’il s’agit d’une étude clinique alors que ce sont des données administratives, càd produites par le fonctionnement administratif et médical des hôpitaux, la particularité étant qu’elles sont versées dans une base de données unique (le registry) ce qui en facilite l’utilisation rapide

      C’est même pour ça que le registry a été conçu, manip qui, certainement a coûté assez cher, collecte, standardisation du codage, etc. Mais dont l’emploi en l’espèce justifie à lui seul l’intérêt de la démarche.

    • D’un côté, Raoult le gaulois, étude avec 24 cas. De l’autre, plusieurs milliers de cas. Mais nan.

      J’attendais justement de voir comment l’étude du Lancet allait rebondir. Et... contrairement à ce que dit Le Yéti, je trouve qu’elle ne fait pas beaucoup de bruits dans le mainstream. Mais qu’elle en fait beaucoup chez les paranos.

    • Oui, c’est noté par Florian Zores :
      https://twitter.com/fzores/status/1264206348482424835

      Donc les mêmes qui s’extasiaient sur des études de 10p patients par groupes mal ficelées quand elles n’étaient pas totalement bidonnées, trouvent qu’une étude de cohorte de presque 100.000 patients est très criticable.

      Ce à quoi quelqu’un a fait remarquer que, de manière très pratique, Raoult a déjà répondu :
      https://www.marianne.net/societe/la-chloroquine-guerit-le-covid-19-didier-raoult-l-infectiologue-qui-aurait

      Concernant les bémols émis quant à la méthodologie de ses récents essais cliniques : « C’est contre-intuitif, mais plus l’échantillon d’un test clinique est faible, plus ses résultats sont significatifs. Les différences dans un échantillon de vingt personnes peuvent être plus significatives que dans un échantillon de 10.000 personnes. Si on a besoin d’un tel échantillonnage, il y a des risques qu’on se trompe. Avec 10.000 personnes, quand les différences sont faibles, parfois, elles n’existent pas. »

      Et c’est donc très exactement un des arguments à la con qui surgit aujourd’hui. (Sans que personne ne soit capable d’expliquer en quoi ce serait vrai – à part « c’est contre-intuitif donc c’est vrai ».)

    • Ouh la vache !
      j’avais raté ce charabia pseudo-statistique. Mais bon sang (et je suis poli) comment peut-on encore donner une demie once de crédit à quelqu’un qui sort un tel ramassis de bullshit et surtout, pourquoi lui ouvre-t-on ses colonnes pour héberger ça ou lui tend-on un micro ?

      Je décroche. J’ai passé toute ma carrière à croire qu’on pouvait diffuser un peu d’approche statistique à des gens ayant peu ou pas de culture mathématique. Pour voir qu’un #expert_que_le_monde_nous_envie a la capacité, en une fois, d’exterminer au napalm les quelques lueurs qui auraient pu s’éveiller ici ou là. Et qu’on lui passe la pommade.

      Et on file des fonds publics à l’IHU et l’institut va recruter des doctorants (dans quelle bateau vont-ils se mettre ?)

      #monde_de_merde

    • Sinon, je répète ce que j’ai déjà écrit, parce que ça ressort encore dans ce flux avec les 4 intervenants cités dans le présent flux : il faudrait vraiment s’interroger sur le rôle des médecins dans la diffusion de foutaises sur les interwebz.

    • Dans mon entourage, un médecin français à La Réunion habitué à prescrire de la chloroquine défend Raoult becs et ongles... J’ai essayé de le contredire avec les éléments d’O. Fillod mais...

      Quant au fait que Raoult est encore invité dans les médias mainstream, là encore on peut se plaindre de l’extrême droite conspi mais quand on leur donne à bouffer comme ça.

      Hydroxychloroquine : l’ancien ministre de la Santé #Philippe_Douste-Blazy explique pourquoi il remet en cause l’étude de The Lancet
      https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/hydrxychloroquine-l-ancien-ministre-de-la-sante-philippe-douste-blazy-expliqu

      L’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, invité de BFMTV ce samedi, a expliqué pourquoi il remet en cause l’étude de The Lancet concernant l’hydroxychloroquine. « Si vous donnez de l’hydroxychloroquine à des gens qui vont mourir, c’est sûr qu’ils vont mourir », a-t-il déclaré.

    • Je sens que ça va encore être un grand moment de journalisme…

      http://www.leparisien.fr/societe/coronavirus-la-reprise-des-ceremonies-religieuses-officiellement-autorise

      17h47. INFORMATION LE PARISIEN. Raoult s’expliquera mardi sur LCI. Alors qu’une vaste étude internationale juge inefficace voire même dangereux pour le malade dans certains cas, le traitement à la chloroquine prôné par le Pr Raoult, celui ci a choisi de répondre sur LCI. Invité sur la chaîne info ce mardi, il répondra aux questions de David Pujadas à 18h dans son émission « 24 H Pujadas », sur le canal 26, une interview que la chaîne annonce comme « exclusive ».

    • Ah, la nouvelle ligne défense commence à apparaître plus clairement : c’est parce qu’il faut administrer HCQ+machin uniquement sur des gens en bonne santé. Sinon dès que les gens sont malades, faut pas traiter avec le cocktail Raoult. Or l’étude fais des stats sur des gens à l’hôpital, donc déjà malades.

      Il reste à stabiliser les discours, qui hésitent encore entre « c’est bidonné » et « ça confirme ce que dit Raoult », sur la base de ce même argumentaire.

    • Typique des médias : #également_d'un_côté_également_de_l'autre

      – d’un côté, l’étude solidement étayée, reconnaissant ses limites (ce n’est pas un essai clinique) et le doute scientifique
      – de l’autre, une étude bâclée, assez ouvertement bidouillée, non concluante dont les auteurs piétinent les principes méthodologiques (et le revendiquent) mais affirment qu’ils ont trouvé le remède
      Qui croire ? la question reste posée (par le JDD)…

      dans la newsletter du JDD aujourd’hui
      (l’objet du message est le même que le titre ci-dessous)

      Fin de partie pour la chloroquine ?
      […]
      La fin du débat ? Cette étude signe-t-elle la fin de la polémique concernant l’hydroxychloroquine ? Rien n’est moins sûr, car le protocole défendu par Didier Raoult n’est pas le même que celui retenu dans l’étude du Lancet. En effet, ses défenseurs le martèlent : l’infectiologue prône l’utilisation de l’hydroxychloroquine en association avec l’azithromycine dès l’apparition des premiers symptômes, et pas seulement pour les formes graves. Les auteurs de l’étude du Lancet eux-mêmes se gardent de conclure à un lien de cause à effet et appellent à une confirmation « urgente » via des essais cliniques randomisés, où les patients et leur traitement sont tirés au sort.

    • « Une étude bâclée », tu es encore bien bon : tout ce merdier n’est pas parti d’une étude, mais d’une vidéo Youtube du 25 février, « Fin de partie ! », « l’infection respiratoire la plus facile à traiter de toutes » :
      https://www.youtube.com/watch?v=8L6ehRif-v8

      À l’époque : 500mg de Chloroquine par jour pendant 10 jours, pas d’azithromycine, « une amélioration spectaculaire, et c’est recommandé pour tous les cas cliniquement positifs d’infection au coronavirus chinois » (pas de notion de prophylaxie). Et pas d’étude du tout, juste « et ça vient de sortir, les Chinois… ». Et depuis les préconisations de l’IHU changent à chaque fois qu’une étude contredit leurs déclarations tonitruantes.

    • Ce qu’on remarque avec cette étude et ce qui est assez flippant par ailleurs, c’est que l’élixir du Dr Raoult a été assez massivement utilisé dans le monde. Encore plus flippant : on n’a vu aucune chute spectaculaire du nombre de morts ou de malades dans aucun pays alors que l’utilisation du remède est donc assez massive, rien que ça devrait convaincre n’importe qui que ça ne semble pas marcher des masses. Mais non, ça réclame encore des études, ça réclame d’utiliser le traitement autrement voire de le distribuer à la population entière.
      J’ai peu d’espoirs mais j’espère que certains responsables (dont le premier à Marseille) auront à répondre de tout cela un jour avec quelques conséquences fâcheuses pour eux.
      Bon, quand je vois qu’il va pouvoir faire le guignol face à Pujadas, sans aucune contradiction, c’est mal barré...

    • INTERVIEW EXCLUSIVE : Mandeep Mehra, l’hydroxychloroquine pas efficace pour des patients hospitalisés mais...
      http://www.francesoir.fr/opinions-entretiens-societe-sante/interview-exclusive-mandeep-mehra-lhydroxychloroquine-pas-efficace

      FS : Pouvez-vous déduire de votre étude qu’il n’y aurait pas eu de différence dans les résultats si les patients avaient été dépistés plus tôt ou traités plus rapidement ?

      MM : En fait, nous avons enrôlé des patients qui ont été traités dans les 48 heures après qu’un hôpital ait confirmé le diagnostic du Covid 19. Il s’agissait donc de patients traités relativement tôt. De plus nous avons exclu un certain nombre de patients qui étaient dépistés ou traités tardivement. Par exemple les patients qui avaient été traités avec le médicament observé et qui étaient en assistance respiratoire ont été exclus de l’étude.

      L’ensemble des patients représente une population assez homogène et pour être tout à fait honnête avec vous, nous avons appliqué tous les principes de recherche scientifique pour conduire une étude qui se rapproche le plus d’un essai clinique randomisé. 

      Mais il serait encore très peu scientifique de ma part d’affirmer qu’il s’agit d’une étude clinique randomisée car ce ne l’est pas. Et nous ne saurons jamais si nous avons manqué certains facteurs ou effets.

      Les analyses effectuées sont ajustées pour plus de 35 facteurs différents. Dans l’annexe de l’étude, nous expliquons que nous avons effectué des analyses très sophistiquées où nous avons simulé la randomisation à l’aide d’une technique statistique qui simule un échantillonnage aléatoire. Cela permet de sélectionner les patients un à un pour qu’ils correspondent aux facteurs d’inclusions ou d’exclusion et d’échantillonnage. Cela a été fait pour chacun des médicaments. Aucune différence significative n’a pu être observée dans chacune de ces analyses sophistiquées.

      Nous sommes donc assez convaincus qu’en raison de la grande taille de l’échantillon issu de six continents et ce même s’il pouvait subsister des biais importants, que les résultats étaient fiables, Une autre manière de voir les choses, si on omet un instant la nature toxique de l’hydroxychloroquine et que l’on se pose la question : y a-t-il des avantages à ce traitement ? Nous avons conclu au moins qu’il n’y a pas d’avantages à faire usage de ce médicament dans la situation observée.

      On pourra soutenir que ces patients sont plus malades ou peut-être le signal de toxicité n’est pas bon, mais à la fin, même s’il n’y a pas de mal, et il n’y a aucun avantage alors pourquoi utiliseriez-vous ce traitement ?

    • Un autre expert de poids, Jean-Dominique Michel, MSc anthropologie médicale et expert en santé publique, l’affirme :

      Ce qui est sûr, c’est que l’étude du Lancet est de la très très mauvaise science.

      Il reprend les arguments du collectif « Covid laissons les médecins prescrire », c-à-d la Dre V. Guérin. Je ne prends que le plus gros.

      Hydroxychloroquine : The Lancet dans de sales draps… - Anthropo-logiques
      http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/05/24/hydroxychloroquine-the-lancet-dans-de-sales-draps-306637.html

      […]
      Bad Bad Science

      […]
      6. Des groupes non comparables : ex groupe HCQ* + macrolide plus grave avec 20% de ventilation mécanique versus 7,7% des patients du groupe « dit témoin », idem sur paramètre sao2 ˂ 94
      Alors qu’il est écrit « No significant between-group differences were found among baseline characteristics or comorbidities. »

      « Foot note » du tableau 2 surprenante : « Age and BMI are continuous variables.
      The 95% cis have not been adjusted for multiple testing and should not be used to infer definitive effects. »

      Quant à la surprise de la note de pied de page – je suppose qu’il s’agit de la deuxième phrase, la première ne prêtant guère à discussion – il s’agit pourtant d’un grand classique de ce type d’étude, la correction pour comparaisons multiples.

      En effet, supposons que l’on teste 100 paramètres n’ayant pas d’influence sur le résultat en utilisant un intervalle de confiance à 95%, alors, on aura autour de 5 tests qui trouveront tout de même une influence. Les 95% de confiance invoqués ne fonctionnent que pour une comparaison isolée. Ce que disent les auteurs, c’est qu’ils n’ont pas procédé à cette correction, pour laquelle d’ailleurs diverses méthodes sont envisageables.

      La note n’est d’ailleurs pas une note du tableau 2 dans lequel ne figurent aucun intervalle de confiance, mais de la figure 2 où les IC sont représentés par des barres d’erreur.
      Même ça, ils ne sont pas capables de le lire ou de le rapporter correctement.

    • Bon, votre Jean-Dominique Michel, MSc anthropologie médicale et expert en santé publique, n’est pas médecin.
      Moi aussi demain je peux me dire thérapeute et experte en santé publique, voire formatrice en coiffure, rien à voir avec un diplôme médical.

    • Douste Bla-Bla recentre (13:10 - 15:00)
      https://www.youtube.com/watch?v=mVBr4zcwsi8

      • il faut du recul, il faut une étude clinique
      • la relance du présentateur : les deux groupes ne sont pas comparables, reprise discrète des propos d’hier de D.-B., est discrètement évacuée
      • la thématique de repli, bien dégagée : il faut un traitement précoce, et sa reformulation…
      • l’étude nous apprend ce qu’on sait déjà : la chloroquine ne marche pas,… quand on est déjà arrivé à l’hôpital
      • il y a eu moins de morts à l’IHU qu’ailleurs (au passage, le taux de mortalité qu’il cite (2,5%) est quand même 5 fois plus élevé que celui avancé par le Pr Raoult dans la vidéo ci-dessus - à 0:35, 0,5% mais c’est uniquement dans le groupe traité par HCQ+AZT, mais c’est vrai il y a des fous qui ont refusé ce traitement)

    • La premier « étude » présentée comme telle par l’IHU :
      https://www.mediterranee-infection.com/wp-content/uploads/2020/03/Hydroxychloroquine_final_DOI_IJAA.pdf

      Hospitalized patients with confirmed COVID-19 were included in this study if they fulfilled two primary criteria: i) age >12 years; ii) PCR documented SARS-CoV-2 carriage in nasopharyngeal sample at admission whatever their clinical status.

      Tellement « whatever their clinical status » qu’ils avaient éliminé des individus des résultats du groupe HCQ au motif qu’ils étaient morts ou transférés aux urgences.

      Et pourtant cette étude prétendait déjà prouver l’efficacité de HCQ. Maintenant les mêmes t’expliquent que si tu fais ça (traiter des patients à un stade avancé de la maladie), tu es certain d’aggraver leur situation.

      À ce moment ils se demandent pourquoi certains ne répondent pas bien au traitement HCQ, et à aucun moment ne suggère que c’est parce qu’il ne faut utiliser HCQ qu’en prophylaxie :

      The cause of failure for hydroxychloroquine treatment should be investigated by testing the isolated SARS-CoV-2 strains of the non-respondents and analyzing their genome, and by analyzing the host factors that may be associated with the metabolism of hydroxychloroquine. The existence of hydroxychloroquine failure in two patients (mother and son) is more suggestive of the last mechanism of resistance.

      Et donc de la responsabilité à recommander un traitement qui, en pratique, a tué des gens :

      We therefore recommend that COVID-19 patients be treated with hydroxychloroquine and azithromycin to cure their infection and to limit the transmission of the virus to other people in order to curb the spread of COVID-19 in the world.

      Aucune mention de prophylaxie, ni de ne pas traiter les gens une fois qu’ils sont déjà arrivés à l’hôpital.

    • Très amusant : leur ligne de défense utilise deux arguments qui se contredisent…

      – d’un côté, ce qui prouverait l’efficacité de HCQ, c’est que le taux de mortalité à l’IHU de Marseille serait beaucoup plus faible que dans les autres hôpitaux ;

      – dans le même temps, l’étude de Lancet « ne prouve rien », parce qu’elle repose sur 600 hôpitaux dans le monde, alors qu’on sait bien que si les gens arrivent dans les hôpitaux, c’est qu’ils sont bien malades et donc le traitement avec HCQ arrive trop tard. Alors qu’à l’IHU, on traite les gens bien plus tôt, donc en bien meilleure santé.

      Et donc, ils le disent eux-mêmes : Marseille traite des gens en bonne santé, les autres hôpitaux des gens déjà bien malades, et c’est ce qui invaliderait l’étude de Lancet. Ce qui du coup rend parfaitement ridicule leur premier argument selon lequel les statistiques sont meilleures à Marseille.

      Évidemment si tu fais des statistiques sur des gens en bonne santé, et les autres des statistiques sur des gens malades, tu vas obtenir de bien meilleurs résultats… (cet aspect était déjà ressorti avec leur soi-disant étude sur 1000 cas en avril, avec des patients jeunes et en bonne santé, et donc ils obtenaient des résultats proches de ce qu’on a « dans la nature » quand on teste systématiquement toute la population d’un village par exemple).

    • Arrêtez-moi si je dis une connerie mais le fond de commerce de Raoult, c’est de faire hospitaliser à l’IHU de la Timone des patients en bonne santé, de leur administrer la potion magique « plaquénil » + antiviral et de constater qu’après ce traitement, ils sont toujours en bonne santé ? Enfin, qu’il n’ont pas été atteint par le Covid-19 ? C’est ce qu’a dû retenir le gros bouseux texan qui sert accessoirement de président aux États-Unis d’Amérique, je suppose.

    • Biais de confirmation

      Je connais personnellement le Yéti et je suis très effondrée par son acharnement, même si je vois très bien les mécanismes psy à l’œuvre dans son déni de réalité  : c’est très difficile de renoncer à une conviction que tu as dû défendre jusqu’à en faire un système de tri du réel. J’ai tenté d’argumenter sur le simple fait que la médecine n’est pas du tout quelque chose de figé et de gravé dans le marbre et que le préalable à son exercice devrait être une profonde humilité.

      Mais bon, la médecine patriarcale est ici exposée dans toute sa splendeur, avec ses arguments d’autorité, sa domination endémique et sa profonde incapacité à se remettre en question.

      L’affaire Raoult est le symptôme du mal qui ronge particulièrement le système de soins français.

    • C’est toujours navrant de constater à quel point point certaines personnes que nous connaissons bien (ou que l’on croyait bien connaître) et que nous apprécions peuvent se laisser aussi facilement berner. Je subis moi-même une propagande pénible à propos de ce sinistre infectiologue et de sa potion magique et j’ai beau proposer des séances de debriefing, rien à faire : quand ça veut pas, ça veut pas... Ceci dit, il n’y a qu’à lancer son moteur de recherche avec les mots clés « Raoult » + « druide », pour obtenir des résultats édifiants qui trahissent bien la « disruption » que nous sommes forcé·es de subir à tous les niveaux de nos modes de vie.
      Nous vivons une société où l’apparence prévaut sur la compétence et ce soucis constant de soigner son image fait que la plupart s’en remet à la première icône placée opportunément en tête de gondole par les éditocrates et leurs plumitifs du grand bazar médiatique. Dans l’affolement, l’opinion entre en transe à la vue du premier mage venu, et adhère sans vergogne au récit d’un grand feuilleton solutionniste (le même que pour la crise climatique), lequel, par ses rebondissement en cascades, entretient savamment un suspens anxiogène imprégné de théories du complot. Toute cette alchimie communicante et manipulatrice fait que la plupart abandonne toute velléité de raison pour adhérer aux thèses de ceux qui proposeront la sortie de crise la plus rapide.

      Après, on en vient fatalement à se demander comment on arrivera à faire un tant soit peu société dans ce « monde d’après » que j’entrevois aussi mal foutu que celui d’avant. C’est mal barré (à mon humble avis).

    • Texte précédent totalement débile, puisque n’importe quel médicament quel qu’il soit n’est pas positif en soi, et n’est pas dangereux en soi, mais ABSOLUMENT TOUJOURS : pour pour telle utilisation précise.

      « La chloroquine est positive » est donc une phrase qui n’a strictement aucun sens, et pareil pour la dangerosité.

      En revanche pour le virus en cours, il est maintenant quasi prouvé voire prouvé, qu’elle n’a pas d’utilité du tout, et qu’en plus elle met plus les gens en danger que sans. Et c’est bien propre à cette maladie précise (notamment, ça a été dit depuis un bail maintenant : parce que les doses pour que ça fasse réellement effet seraient d’en prendre des tonnes, et que c’est justement une molécule dangereuse quand on en prend beaucoup, ce qui est connu depuis toujours).

    • Department of Error
      https://marlin-prod.literatumonline.com/pb-assets/Lancet/pdfs/S0140673620312496.pdf

      Mehra MR, Desai SS, Ruschitzka F, Patel AN. Hydroxychloroquine or chloroquine with or without a macrolide for treatment of COVID-19: a multinational registry analysis. Lancet 2020; published online May 22.
      https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)31180-6

      In this Article, in the first paragraph of the Results section, the numbers of participants from Asia and Australia should have been 8101 (8·4%) and 63 (0·1%), respectively. One hospital self-designated as belonging to the Australasia continental designation should have been assigned to the Asian continental designation. The appendix has also been corrected.

      An incorrect appendix table S3 was included, originally derived from a propensity score matched and weighted table developed during a preliminary analysis. The unadjusted raw summary data are now included. There have been no changes to the findings of the paper. These corrections have been made to the online version as of May 29, 2020, and will be made to the printed version.

  • Coronavirus : La Suisse est un des pays européens où le virus frappe le plus
    https://www.tdg.ch/suisse/suisse-pays-europeens-virus-frappe/story/12647513

    La Suisse connaît toujours l’une des incidences les plus élevées, avec 283 cas en moyenne 100’000 habitants en Europe. Actuellement, 24’308 cas ont été testés positifs, soit 734 de plus que jeudi.

    Genève (786,6) est désormais davantage touché par la pandémie que le Tessin (781,1) si l’on prend l’incidence. Viennent ensuite Vaud (578,7) et Bâle-Ville (511,4). Le Valais suit avec 442,5, puis les Grisons (348,3). Les autres cantons sont loin derrière.

    • L’occasion de se souvenir que le « spécialiste » responsable d’un des premiers textes de soutien à Raoult à avoir énormément circulé, après avoir conchié la réponse française, terminait par un « hommage aux autorités [suisses] »:http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html

      Mais je tiens à dire mon sentiment que la réaction des autorités fédérales et cantonales a été proportionnée à ce que nous savions et ne savions pas. Il est facile de dire qu’il aurait fallu fermer les frontières il y a un mois dans un monde où la menace était encore peu visible et où nous aurions été les seuls à le faire.

      Tout fermer conduit inévitablement à un désastre économique et social. En l’absence des moyens d’appliquer la meilleure stratégie (dépistage – confinement – traitement), recourir à un « lock-down » est une mesure archaïque et peu efficace, mais la seule qu’il était possible de prendre.

      A Genève en particulier, le Conseil d’Etat (avec MM. Mauro Poggia et Antonio Hodgers en première ligne) a été solide, humain, rassurant, et clair, agissant avec calme et un indéniable sens de la proportionnalité.

    • Oui. Je pense que c’est largement pour ça que ce texte avait autant circulé (alors qu’il contenait des énormités graves à côté de ça). Dont, ici, l’hommage rendu aux « autorités » comme on s’en rend compte aujourd’hui…

  • Chloroquine genius Didier Raoult to save the world from COVID-19 – For Better Science
    https://forbetterscience.com/2020/03/26/chloroquine-genius-didier-raoult-to-save-the-world-from-covid-19

    Un papier très précis qui démonte le « système Raoult ».

    Soyons clairs : la science médicale n’est pas « pure ». Elle est largement sous pression des laboratoires et de leurs stratégies marketing (j’ai écrit là dessus dans « Addiction sur Ordonnance » de Patrick Radden Keefe). Mais l’absence de science est tout autant dangereuse, contrairement à ce que dit le Professeur Michel (http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/24/hydroxychloroquine-comment-la-mauvaise-science-est-devenue-u-30525 Un article dont la structure est particulièrement tendancieuse : parler des défauts de la science bio-médicale... pour mieux proposer l’insurgent Raoult comme solution. Aucun rapport... mais ça fait sérieux et documenté).

    On ne peut pas justifier des études plombées sous prétextes que d’autres le seraient aussi.

    C’est tout le système de la science et des études médicales qu’il faut réformer. Mais pas en renforçant les autocrates et en utilisant des discours complotistes.

    Now consider this. Raoult’s past papers show falsified data, which even resulted in his ban by ASM for one year, to which Raoult responded with threats of lawsuit. He is a patriarchal control freak and a bully who violently punishes all disagreement and uses threats against whistleblowers and victims to achieve compliance. He is pathologically resistant to criticism and believes to be omniscient: Raoult denied anthropogenic climate change in 2013 and before that, the microbiologist even denied evolution in his 2011 book “Beyond Darwin“. Raoult’s new study on chloroquine as the cure for COVID19 is obviously flawed, at best.

    Should we really trust his claims and put our all lives in his hands?

    #Coronavirus #Science_médicale #Libertarianisme

  • Hydroxychloroquine : comment la mauvaise science est devenue une religion. - Anthropo-logiques
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/24/hydroxychloroquine-comment-la-mauvaise-science-est-devenue-u-30525

    Ce que le public ignore, lui qui fait un peu naïvement confiance aux « scientifiques », c’est que la recherche médicale est en crise systémique depuis plus de 15 ans. A l’époque, John Ioannidis, un médecin né à New York, passé ensuite par les Universités d’Athènes et Ioannina (Grèce) puis Harvard, avait lancé un sacré pavé dans la mare sous la forme d’un article intitulé « Why Most Published Research Findings Are False » ("Pourquoi la plupart des résultats de recherche scientifique publiés sont faux."). Ce papier eut un succès qui ne se démentit jamais, devenant même l’article technique le plus téléchargé en ligne de la revue PLoS (Public Library of Sciences) Medicine Ioannidis a depuis rejoint la prestigieuse Université de Stanford, dans la Silicon Valley, où il exerce la fonction de directeur du Stanford Prevention Research Center tout en co-dirigeant le Meta-Research Innovation Center.

    Pour reprendre le début de son article original, il disait en fait ceci : « on s’inquiète de plus en plus du fait que la plupart des résultats de recherche publiés actuellement sont faux. La probabilité qu’une affirmation de recherche soit vraie peut dépendre de la puissance et de la partialité de l’étude, du nombre d’autres études sur la même question et, surtout, du rapport entre les relations vraies et les relations fausses parmi les relations étudiées dans chaque domaine scientifique. »

    L’article de Ioannidis fit l’effet d’un (petit) électrochoc. Ce qui n’était rien face aux répliques à venir…

    • L’auteur pose une question que je me pose souvent personnellement :

      comment concilier ces preuves très convaincantes du pouvoir curatif de la biomédecine et les critiques consternées désormais portées par les plus prestigieuses revues médicales sur ses innombrables dérives et scories.

      Mais il n’y répond pas.

    • Raoult défend sa ligne dans une tribune au Monde :

      il est temps que les médecins reprennent leur place avec les philosophes et avec les gens qui ont une inspiration humaniste et religieuse dans la réflexion morale, même si on veut l’appeler éthique, et qu’il faut nous débarrasser des mathématiciens, des météorologistes dans ce domaine.

      Au risque de cautionner (hum) la fraude scientifique et le charlatanisme. Vivement qu’on soit fixés.

    • #wtf sérieux ?? #inspiration_religieuse ?

      Médecine et religion au XIXe siècle
      Le traitement moral de la folie dans les asiles de l’ordre de Saint-Jean de Dieu (1830-1860)
      https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2006-2-page-35.htm

      Depuis plusieurs années, l’historiographie de la médecine du XIXesiècle a mis de côté l’opposition manichéenne entre science et croyance  [1]. Dans le champ médical, l’histoire de la psychiatrie offre une illustration particulière de l’imbrication des champs scientifique et religieux, puisque le psychisme est ici en question. « Prier la guérison, c’est déjà guérir » affirmait Alphonse Dupront  [2]. L’influence des pratiques religieuses sur les pratiques thérapeutiques – le thérapeute étant celui qui sert Dieu avant de soigner – est à ce titre patente  [3]. La plus importante de ces pratiques thérapeutiques (le mot désigne la volonté de soigner plus que l’action de guérir) est la pratique du traitement moral, mode d’intervention majeur concernant la maladie mentale dans la première moitié du XIXe siècle  [4]. En l’absence de remèdes physiques considérés comme efficaces, il associe théoriquement trois éléments : une nouvelle conception de la folie, un nouveau mode d’organisation institutionnelle et une nouvelle relation médecin-patient. L’institution asilaire en tant que facteur d’isolement et le principe de l’accessibilité du sujet – aliéné plus qu’insensé – sont liés par essence au traitement moral, dont les historiens de la psychiatrie attribuent la paternité à Philippe Pinel (1745-1826)  [5].

      Prions #sainte_corona qui saura remplir les bénitiers d’Hydroxychloroquine

    • commentaire sur l’oiseau bleu à propos de frère Raoult :

      What is more French than a dude breaking ethical rules and then complaining about these ethical rules - and also mathematics - by quoting Husserl?

    • Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes réels dans la recherche médicale que la médecine basée sur les preuves doit être jetée aux orties. Sinon cela revient à faire confiance à des Diafoirus.
      Singulier article de JD Michel cela dit, qui au départ nous a certifié que la chloroquine marchait car les études le prouvaient et maintenant nous enjoint à ne pas croire les études.

    • Je ne lis pas la même chose que toi @alexcorp puisque cet article se charge de démontrer que la science est devenue équivalente à la mafia, ce qui permet à l’auteur de valider le pressentiment de Raoult :/

      Entre ne rien faire avec des intrigants ou foncer avec les meilleurs experts, mon choix est clair.

      Ce n’est pas celui du gouvernement français hélas. Invoquer la science -cet article je l’espère l’aura montré- relève de la malhonnêteté intellectuelle.

      La dernière phrase est juste à gerber.
      « Invoquer la science relève de la malhonnêteté intellectuelle »

      On est donc prévenu qu’il nous reste à invoquer les dieux, les sectes et les croyances.

      Après, j’ignorais les accointances de Buzyn et de son mari Yves Lévy.
      #dédale #surfusion_libérale

    • @touti je parlais de ses précédents articles, par exemple celui-ci qui a été abondamment relayé http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html

      Certes, ni les études chinoises, ni l’essai clinique marseillais n’a valeur de preuve (« evidence ») selon les critères de la recherche scientifique. Une réplication des résultats par d’autres équipes est requise, sans même parler d’une étude randomisée en double-aveugle, le top of the pop des méthodologies de recherche.

      Maintenant que des études sortent et contredisent Raoult, ah ben faut plus croire les études en fait...

  • [Avertissement : je ne suis pas médecin et pas épidémiologiste, donc je ne peux pas juger moi-même de la validité de cette opinion. Mais ça m’a été transmis par un biologiste et ça semble sérieux.]

    « Je l’ai dit et je le répète : le même traitement politique ou journalistique appliqué à n’importe quel épisode de grippe saisonnière nous terrifierait tout autant que l’épidémie actuelle. Comme la mise en scène (avec décompte en live des victimes) de n’importe quel problème sanitaire d’envergure, qu’il s’agisse des maladies cardiovasculaires, des cancers ou aux effets de la pollution atmosphérique nous ferait frissonner d’effroi tout autant et même infiniment plus ! »

    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html

    #COVID_19

    • Vu tous les débats sur le sujet dans Seenthis et sur les listes de diffusion, je suis plus sceptique que toi sur le sérieux de l’affaire. Cf. les remarques de @Arno*
      Pour le fun, sur le même sujet voir :
      https://www.nytimes.com/video/us/politics/100000007046134/trump-fauci.html
      Quand le responsable des maladies épidémiques dit que cette étude est « anecdotique », qu’il faut aller plus loin avant de crier victoire, et que Trump répond :"Je suis 100% d’accord, [...] mais je le sens bien ce truc là"...

    • Naomi Klein : Comment l’élite mondiale va tenter d’exploiter la pandémie ? Interview par Marie Solis - Traduction : ZIN TV https://zintv.org/naomi-klein-comment-lelite-mondiale-va-tenter-dexploiter-la-pandemie
      _ Naomi Klein a notamment écrit « La stratégie du choc » . _

      Commençons par l’es­sen­tiel. Qu’est-ce que le #capi­ta­lisme de #catas­trophe ? Quel est son rap­port avec la “doc­trine de choc” ?
      La façon dont je défi­nis le “capi­ta­lisme catas­trophe” est très simple : il décrit la façon dont les indus­tries pri­vées émergent pour béné­fi­cier direc­te­ment des crises à grande échelle. La spé­cu­la­tion sur les catas­trophes et la guerre n’est pas un concept nou­veau, mais elle s’est vrai­ment appro­fon­die sous l’ad­mi­nis­tra­tion Bush après le 11 sep­tembre, lorsque l’ad­mi­nis­tra­tion a décla­ré ce type de crise sécu­ri­taire sans fin, et l’a simul­ta­né­ment pri­va­ti­sée et exter­na­li­sée — cela a inclus l’É­tat de sécu­ri­té natio­nale et pri­va­ti­sé, ain­si que l’in­va­sion et l’oc­cu­pa­tion [pri­va­ti­sée] de l’I­rak et de l’Af­gha­nis­tan.

      La “doc­trine de choc” est la stra­té­gie poli­tique consis­tant à uti­li­ser les crises à grande échelle pour faire avan­cer des poli­tiques qui appro­fon­dissent sys­té­ma­ti­que­ment les inéga­li­tés, enri­chissent les élites et affai­blissent les autres. En temps de crise, les gens ont ten­dance à se concen­trer sur les urgences quo­ti­diennes pour sur­vivre à cette crise, quelle qu’elle soit, et ont ten­dance à trop comp­ter sur ceux qui sont au pou­voir. En temps de crise, nous détour­nons un peu les yeux, loin du jeu réel.

      D’où vient cette stra­té­gie poli­tique ? Com­ment retra­cer son his­toire dans la poli­tique amé­ri­caine ?
      La stra­té­gie de la doc­trine de choc était une réponse au pro­gramme du New Deal de Mil­ton Fried­man. Cet éco­no­miste néo­li­bé­ral pen­sait que tout avait mal tour­né aux États-Unis sous le New Deal : en réponse à la Grande Dépres­sion et au Dust Bowl, un gou­ver­ne­ment beau­coup plus actif a émer­gé dans le pays, qui s’est don­né pour mis­sion de résoudre direc­te­ment la crise éco­no­mique de l’é­poque en créant des emplois gou­ver­ne­men­taux et en offrant une aide directe.

      Si vous êtes un éco­no­miste du libre mar­ché, vous com­pre­nez que lorsque les mar­chés échouent, vous vous prê­tez à un chan­ge­ment pro­gres­sif qui est beau­coup plus orga­nique que le type de poli­tiques de déré­gle­men­ta­tion qui favo­risent les grandes entre­prises. La doc­trine de choc a donc été déve­lop­pée comme un moyen d’é­vi­ter que les crises ne cèdent la place à des moments orga­niques où des poli­tiques pro­gres­sistes émergent. Les élites poli­tiques et éco­no­miques com­prennent que les moments de crise sont l’oc­ca­sion de faire avan­cer leur liste de sou­haits de poli­tiques impo­pu­laires qui pola­risent encore plus la richesse dans ce pays et dans le monde entier.

      Nous sommes actuel­le­ment confron­tés à de mul­tiples #crises : une #pan­dé­mie, le manque d’in­fra­struc­tures pour la gérer et l’ef­fon­dre­ment de la bourse. Pou­vez-vous nous expli­quer com­ment cha­cun de ces élé­ments s’ins­crit dans le sché­ma que vous avez décrit dans la Doc­trine du choc ?
      Le choc est en réa­li­té le virus lui-même. Et il a été trai­tée de manière à maxi­mi­ser la #confu­sion et à mini­mi­ser la pro­tec­tion. Je ne pense pas que ce soit une conspi­ra­tion, c’est juste la façon dont le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain et Trump ont géré — com­plè­te­ment mal — cette crise. Jus­qu’à pré­sent, M. Trump a trai­té cette situa­tion non pas comme une crise de san­té publique mais comme une crise de per­cep­tion et un pro­blème poten­tiel pour sa réélec­tion.

      C’est le pire des scé­na­rios, sur­tout si l’on tient compte du fait que les États-Unis ne dis­posent pas d’un pro­gramme natio­nal de soins de san­té et que les pro­tec­tions dont béné­fi­cient les tra­vailleurs sont très mau­vaises (par exemple, la loi n’ins­ti­tue pas d’in­dem­ni­tés de mala­die). Cette com­bi­nai­son de forces a pro­vo­qué un choc maxi­mal. Il va être exploi­té pour sau­ver les indus­tries qui sont au cœur des crises les plus extrêmes aux­quelles nous sommes confron­tés, comme la crise cli­ma­tique : l’in­dus­trie aérienne, l’in­dus­trie pétro­lière et gazière, l’in­dus­trie des bateaux de croi­sière, ils veulent conso­li­der tout cela.

      Com­ment avons-nous vu cela aupa­ra­vant ?
      Dans La Doc­trine du choc, je parle de ce qui s’est pas­sé après l’oura­gan Katri­na. Des groupes d’ex­perts de Washing­ton comme la Heri­tage Foun­da­tion se sont réunis et ont créé une liste de solu­tions “pro-libre mar­ché” pour Katri­na. Nous pou­vons être sûrs que le même type de réunions se tien­dront main­te­nant. En fait, la per­sonne qui a pré­si­dé le groupe Katri­na était Mike Pence (N.T : la per­sonne qui pré­side main­te­nant le dos­sier Coro­na­vi­rus). En 2008, ce mou­ve­ment s’est tra­duit par le sau­ve­tage des banques, où les pays leur ont remis des chèques en blanc, qui se sont fina­le­ment éle­vés à plu­sieurs mil­liards de dol­lars. Mais le coût réel de cette situa­tion a fina­le­ment pris la forme de vastes pro­grammes d’aus­té­ri­té éco­no­mique [réduc­tions ulté­rieures des ser­vices sociaux]. Il ne s’a­git donc pas seule­ment de ce qui se passe main­te­nant, mais aus­si de la façon dont ils vont payer à l’a­ve­nir, lorsque la fac­ture de tout cela sera due.

      Y a‑t-il quelque chose que les gens peuvent faire pour atté­nuer les dégâts du capi­ta­lisme de catas­trophe que nous voyons déjà dans la réponse au coro­na­vi­rus ? Sommes-nous mieux ou moins bien lotis que nous l’é­tions pen­dant l’ou­ra­gan Katri­na ou la der­nière réces­sion mon­diale ?
      Lorsque nous sommes mis à l’é­preuve par la crise, soit nous nous replions et nous nous effon­drons, soit nous gran­dis­sons, et nous trou­vons des réserves de force et de com­pas­sion dont nous ne savions pas que nous étions capables. Ce sera l’un de ces tests. La rai­son pour laquelle j’ai un cer­tain espoir que nous puis­sions choi­sir d’é­vo­luer est que — contrai­re­ment à 2008 — nous avons une alter­na­tive poli­tique si réelle qu’elle pro­pose un type dif­fé­rent de réponse à la crise qui s’at­taque aux causes pro­fondes de notre vul­né­ra­bi­li­té, et un mou­ve­ment poli­tique plus large qui la sou­tient.

      C’est ce sur quoi ont por­té tous les tra­vaux sur le Green New Deal : se pré­pa­rer à un moment comme celui-ci. Nous ne pou­vons pas nous décou­ra­ger ; nous devons plus que jamais nous battre pour l’u­ni­ver­sa­li­té des soins de san­té, des gardes d’en­fants, des congés de mala­die payés, tout cela est étroi­te­ment lié.

      Si nos gou­ver­ne­ments et l’é­lite mon­diale vont exploi­ter cette crise à leurs propres fins, que peuvent faire les gens pour s’en­trai­der ?
      “Je vais prendre soin de moi et des miens, nous pou­vons obte­nir la meilleure assu­rance mala­die pri­vée qui soit, et si vous ne l’a­vez pas, c’est pro­ba­ble­ment votre faute, ce n’est pas mon pro­blème” : voi­là ce que ce genre d’é­co­no­mie de win­ner met dans nos cer­veaux. Ce qu’un moment de crise comme celui-ci révèle, c’est notre inter­re­la­tion les uns avec les autres. Nous consta­tons en temps réel que nous sommes beau­coup plus inter­con­nec­tés les uns avec les autres que notre sys­tème éco­no­mique bru­tal ne le laisse croire.

      Nous pou­vons pen­ser que nous serons en sécu­ri­té si nous béné­fi­cions de bons soins médi­caux, mais si la per­sonne qui pré­pare ou livre notre nour­ri­ture, ou qui emballe nos boîtes n’a pas de soins médi­caux et ne peut pas se per­mettre d’être exa­mi­née, et encore moins res­ter à la mai­son parce qu’elle n’a pas de congé de mala­die, nous ne serons pas en sécu­ri­té. Si nous ne pre­nons pas soin les uns des autres, aucun d’entre nous ne sera en sécu­ri­té. Nous sommes coin­cés.

      Les dif­fé­rentes manières d’or­ga­ni­ser la socié­té favo­risent ou ren­forcent dif­fé­rentes par­ties de nous-mêmes. Si vous êtes dans un sys­tème qui, vous le savez, ne prend pas soin des gens et ne dis­tri­bue pas les res­sources de manière équi­table, alors notre pul­sion d’ac­cu­mu­la­tion sera en alerte. Gar­dez donc cela à l’es­prit et réflé­chis­sez à la manière dont, au lieu de vous entas­ser et de pen­ser à la façon dont vous pou­vez prendre soin de vous-même et de votre famille, vous pou­vez chan­ger et réflé­chir à la façon dont vous pou­vez par­ta­ger avec vos voi­sins et aider les per­sonnes les plus vul­né­rables.

    • @stephane Je n’aime pas ce texte car des formulations à l’emporte-pièce (comme « mise en scène ») permettent aux lecteurs rapides de glisser vers le négationnisme. Tu sais comment ça fonctionne.

      Je serais d’accord s’il s’agissait de déplorer qu’on ne fait pas grand cas en général des morts dites « habituelles » par cause de pollutions diverses, de grippes dites « saisonnières », ou dans d’autres pays de tuberculose ou de choléra — ça aussi il va falloir que ça change, on ne peut pas s’"habituer" à voir des enfants mourir du palu ou souffrir de dracunculose. L’indifférence occidentale à la situation de la santé localement et dans le monde reste choquante.

      Il faut oser le dire : ce n’est pas le virus qui tue (il est bénin pour les personnes en bonne santé), ce sont les pathologies chroniques qu’on a laissé se développer depuis des décennies.

      Il faut oser le dire ce n’est pas le feu qui brûle la forêt, c’est les dix années de sécheresse qu’il y a eu avant.

      Soit—mais maintenant il y a le feu partout. Ce n’est pas une « mise en scène ».

      Il y a des « personnes en bonne santé » qui meurent du covid (et parmi elles beaucoup de personnels soignants). Et puis même si le virus ne tuait que les « personnes en mauvaise santé », serait-il plus « acceptable » ?

      Pour mémoire, il y a aussi des médias, des associations, des partis politiques, des syndicats (certes pas nombreux) qui tentaient d’alerter sur la sécheresse.

      PS : Dr @arno propose sa lecture ici https://seenthis.net/messages/832700

  • Covid-19 : fin de partie ?! (Jean-Dominique Michel, Anthropo-logiques, 18.03.2020)
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html

    NB : Point de vue controversé. Cf. par exemple ici : https://seenthis.net/messages/832700

    Un possible motif d’inquiétude en revanche est cette affirmation qu’il y aurait des personnes jeunes en quantité non négligeable atteintes de pneumonie et placées sous assistance respiratoire. Elles semblent heureusement survivre, mais évidemment que le nombre de lits en soins intensifs est le paramètre qui pose problème.

    C’est dans ce paradoxe compliqué entre la très grande innocuité du virus pour l’immense majorité des gens et sa dangerosité extrême dans certains cas que nous sommes trouvés coincés. Nous avons alors adopté des mesures absolument contraires aux bonnes pratiques : renoncer à dépister les personnes possiblement malades et confiner la population dans son ensemble pour enrayer la diffusion du virus. Mesures à vrai dire moyenâgeuses et problématique puisqu’elles ne ralentissent l’épidémie qu’au risque de phénomènes de rebond potentiellement encore pires. Et qu’elles enferment tout le monde alors qu’une faible minorité seulement est concernée. Toutes les recommandations en santé publique sont à l’inverse de dépister le plus de cas possibles, et de confiner uniquement les cas positifs le temps qu’ils ne soient plus contagieux.

    Le confinement général constitue un pauvre pis-aller face à l’épidémie dès lors qu’on manque de tout ce qui permettrait de lutter efficacement contre elle…

    Pourquoi en est-on arrivé là ? Simplement parce que nous avons défailli à mettre d’emblée en place les bonnes réponses. Le manque de tests et de mesures de dépistage en particulier est emblématique de ce naufrage : alors que la Corée, Hong-Kong et la Chine en faisaient la priorité absolue, nous avons été d’une passivité invraisemblable à organiser la mise à disposition de quelque chose de techniquement simple.

    Les pays mentionnés ont mis à profit l’intelligence artificielle notamment pour identifier les chaînes de transmissions possibles pour chaque cas positifs (avec les smartphones, on peut par exemple faire l’inventaire des déplacements et donc des contacts que les personnes infectées ont eu avec d’autres personnes dans les 48h précédent l’apparition des symptômes).

    Enfin, nous avons réduit de manière importante la capacité de nos hôpitaux au cours de la décennie écoulée et nous retrouvons en manque de lits de soins intensifs et de matériel de réanimation. Les statistiques montrent que les pays les plus touchés sont ceux qui ont réduit massivement les capacités des services de soins intensifs.

    Rien de tout ceci n’a été pensé, alors que le risque de pandémie est un risque sanitaire majeur. La vérité, c’est que nous avons été complètement dépassés. C’est évidemment plus facile de jouer sur les métaphores guerrières que de reconnaître notre tragique impréparation…

  • Comment ont fait l’#Allemagne et la #Corée_du_Sud pour éviter le cadenassage de la population et par conséquent l’effondrement productif ?

    D’abord ce sont deux pays où le nombre de #lits de soin intensif est très élevé.


    https://www.latribune.fr/economie/france/covid-19-la-france-n-a-que-trois-lits-en-soins-intensifs-pour-1-000-habita

    Probablement parce que les élites françaises (les hauts fonctionnaires, les corps) n’ont aucune #formation_scientifique (merci les Grandes Ecoles), l’#urgence de produire des #tests en masse n’est pas apparue ici. En Allemagne oui :

    https://www.welt.de/vermischtes/article206504969/Coronavirus-Fast-20-000-Infektionen-in-Deutschland.html

    Pendant que la France lisait dans les entrailles de poulet, l’Allemagne pariait sur des tests en grand nombre permettant de conserver l’activité sociale du pays…

    Elle pariait aussi sur la #réquisition d’un palais des congrès pour isoler les malades :
    https://www.berlin.de/special/gesundheit-und-beauty/nachrichten/berlin/6114250-5504681-coronavirus-krankenhaus-auf-messegelaend.html

    A nouveau, on ne peut que constater la pertinence de la politique de prévention opérée et la capacité de production qui va avec, et une recherche qui tourne. Or leur système idéologique est identique.

    La médiocrité du personnel politique et de la haute fonction publique ?

    « L’école, la caste, la tradition, avaient bâti autour d’eux un mur d’ignorance et d’erreur. » (L’Etrange Défaite, Marc Bloch).

    La France paye le vieil héritage technocratique napoléonien qui tient les #élites éloignées de la #science et du #raisonnement.

    https://twitter.com/Gjpvernant/status/1241136586454155264
    #soins_intensifs #système_de_santé #hôpitaux #France #dépistage

    ping @reka @fil @simplicissimus

    • En gardant l’esprit :

      – l’évolution en Allemagne suit apparemment une courbe exponentielle comme ailleurs, mais peut-être avec plusieurs jours de retard. Comme il est difficile de comparer le nombre de cas positifs entre un pays qui teste et un pays qui ne teste presque pas, au moins on peut regarder le nombre de décès :

      I y a eu 68 morts en Allemagne hier, contre 78 en France (et, certes, 108 le jour précédent).

      – aujourd’hui même un article avertissant que le système hospitalier allemand risquait d’être submergé d’ici 10 à 15 jours :

      Germany : The Big Wave of Corona Cases Will Hit Hospitals in 10 to 14 Days
      https://www.spiegel.de/international/germany/the-big-wave-of-corona-cases-will-hit-german-hospitals-in-10-to-14-days-a-45

      The bad news is that large parts of this system are already overwhelmed. Depending on how fast the number of infections increases in the days and weeks to come, we could experience a collapse and failure of the system. And it will be deemed to have failed if people have to die because of a shortage in staff, beds and equipment — and not because this illness is incurable.

      […]

      In recent days, a chief physician from the Rhineland had to admit to a colleague that he only has seven ventilators at his hospital. He said he needs 13 in order to get through a major wave of serious infections.

      And that wave will come - that much is certain. “We expect that things will really heat up in the next two weeks, also here in Germany,” says Axel Fischer, managing director of the München Klinik, a Munich-based chain of hospitals. His hospital treated the first patients infected with the coronavirus in January. He fears the crisis will have a "massive impact.”

      The coronavirus is mercilessly exposing the problems that have been burdening the German health-care system for years: the pitfalls of profit-driven hospital financing. The pressure to cut spending. The chronic shortage of nursing staff. The often poor equipping of public health departments. The lag in digitalization.

      "We are preparing for imminent catastrophe,” says Rudolf Mintrop, head of the Dortmund Klinikum, the city’s main hospital. He calculates that the wave of sick will hit hospitals at full force in 10 to 14 days. The chancellor has warned that German hospitals will be “completely overwhelmed” if too many patients with serious coronavirus infections have to be admitted within a very short period.

    • #Coronavirus : en #Allemagne, le faible taux de mortalité interroge
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/21/en-allemagne-le-faible-taux-de-mortalite-interroge_6033957_3244.html

      Dans un premier temps, il est possible que le grand nombre de tests pratiqués ait introduit un biais statistique. Par rapport à l’Italie, où la plupart des personnes détectées positives sont âgées et présentent déjà des problèmes de santé, l’Allemagne compte davantage d’individus plus jeunes et moins vulnérables parmi ceux qui se sont fait tester. En Italie, l’âge moyen des malades est de 63 ans. En Allemagne, il est de 47 ans. Le virus tuant très majoritairement les personnes âgées, le fait qu’il ait été détecté chez nombre de personnes assez jeunes explique pourquoi le taux de létalité enregistré jusqu’à présent outre-Rhin est si faible.

      #paywall

    • Le Financial Times évoque « une anomalie du coronavirus » en Allemagne - Sputnik France
      https://fr.sputniknews.com/sante/202003211043347643-le-financial-times-evoque-une-anomalie-du-coronav

      « C’est difficile à démêler (...) Nous n’avons pas de vraie réponse et c’est probablement une combinaison de différents facteurs », a indiqué Richard Pebody, responsable à l’OMS.

    • En Allemagne, le faible taux de mortalité interroge

      Outre-Rhin, un grand nombre de tests a été pratiqué de manière précoce par rapport au degré d’avancement de l’épidémie.

      Chaque matin, quand l’institut de santé publique Robert-Koch publie les chiffres de l’épidémie de Covid-19 en Allemagne, le constat est à la fois alarmant, rassurant et intrigant. Alarmant car le nombre de malades augmente tous les jours un peu plus vite outre-Rhin. Rassurant car celui des morts y est toujours particulièrement bas. Intrigant car l’écart considérable entre les deux courbes pose la question d’une singularité allemande qui reste en partie énigmatique.

      Avec 13 957 cas de coronavirus répertoriés par l’institut Robert-Koch, l’Allemagne était, vendredi 20 mars, le cinquième pays le plus touché après la Chine, l’Italie, l’Espagne et l’Iran. Avec 31 décès, en revanche, elle restait loin derrière plusieurs autres comptant pourtant moins de personnes détectées, comme la Corée du Sud (8 652 cas, 94 morts) ou le Royaume-Uni (4 014 cas, 177 décès). Le taux de létalité au Covid-19, calculé en divisant le nombre de morts par celui des malades repérés, est actuellement de 0,3 % en Allemagne, contre 3,6 % en France, 4 % en Chine et 8,5 % en Italie.

      Pourquoi un taux si faible ? L’explication tiendrait au grand nombre de tests ainsi qu’à leur précocité par rapport au degré d’avancement de l’épidémie. Selon la Fédération allemande des médecins conventionnés, 35 000 personnes ont été testées dans la semaine du 2 mars, alors qu’aucun mort n’avait encore été répertorié outre-Rhin, et 100 000 pendant la suivante, lors de laquelle ont été enregistrés les premiers décès. A ces chiffres s’ajoutent ceux des tests réalisés dans les hôpitaux et cliniques, qui ne sont pas connus.

      Lors de son point-presse quotidien, mercredi, le président de l’institut Robert-Koch, Lothar Wieler, a annoncé que l’Allemagne pouvait dépister désormais 160 000 personnes par semaine, soit presque autant que celles testées en Italie jusqu’à présent. « Depuis le début, nous avons encouragé les médecins à tester les personnes présentant des symptômes, ce qui nous a permis d’intervenir alors que l’épidémie était encore dans une phase peu avancée en Allemagne », avait expliqué M. Wieler, le 11 mars. Seuls trois décès liés au Covid-19 avaient alors été répertoriés en Allemagne.

      Dans un premier temps, il est possible que le grand nombre de tests pratiqués ait introduit un biais statistique. Par rapport à l’Italie, où la plupart des personnes détectées positives sont âgées et présentent déjà des problèmes de santé, l’Allemagne compte davantage d’individus plus jeunes et moins vulnérables parmi ceux qui se sont fait tester. En Italie, l’âge moyen des malades est de 63 ans. En Allemagne, il est de 47 ans. Le virus tuant très majoritairement les personnes âgées, le fait qu’il ait été détecté chez nombre de personnes assez jeunes explique pourquoi le taux de létalité enregistré jusqu’à présent outre-Rhin est si faible.

      Même s’ils espèrent que cette détection à grande échelle a incité ceux qui se savaient porteurs du virus de s’isoler pour éviter d’en contaminer d’autres, les spécialistes ne se font guère d’illusion dans un pays où les écoles et la plupart des commerces ont été fermés cette semaine mais où la population n’est pas encore confinée, sauf en Bavière et dans la Sarre depuis samedi 21 mars. Or, la vitesse de progression de l’épidémie s’accélère rapidement en Allemagne, où le nombre de cas double tous les deux jours, une croissance qualifiée d’ « exponentielle » par le président de l’institut Robert-Koch.

      « Nous n’allons pas pouvoir augmenter notre capacité en tests aussi vite que l’épidémie progresse, explique Christian Drosten, chef du département de virologie à l’hôpital de la Charité, à Berlin, dans entretien à Die Zeit, paru vendredi. Une partie de ceux qui sont déjà malades vont mourir du Covid-19. Ensuite, puisque nous ne pourrons plus tester tout le monde, nous n’aurons plus tout le monde dans les statistiques. Le taux de létalité va alors augmenter. On aura l’impression que le virus est devenu plus dangereux (...). Cela va seulement refléter ce qui se passe déjà, à savoir que nous passons à côté de plus en plus de cas d’infections. »

      Respirateurs artificiels

      Si les spécialistes s’accordent pour dire que le très faible taux de létalité au Covid-19 va bientôt augmenter en Allemagne, nul ne sait, en revanche, jusqu’où il augmentera. La réponse dépendra de la capacité du système de santé à résister à la vague de nouveaux cas qui s’annonce. Pour cela, l’Allemagne mise d’abord sur ses 28 000 lits de soins intensifs, soit 6 pour 1 000 habitants, ce qui la classe au 3e rang mondial derrière le Japon et la Corée du Sud, très loin devant la France (3,1 pour 1 000, 19e rang) ou l’Italie (2,6 pour 1 000, 24e).

      Le deuxième facteur-clé est le nombre de respirateurs artificiels. Le gouvernement allemand vient d’en commander 10 000 à l’entreprise Dräger, mais ce n’est qu’à la fin de l’année que la plupart seront livrés. Sur ce point, le virologue Christian Drosten, qui s’est imposé comme l’expert de référence sur le Covid-19 grâce à son podcast vidéo quotidien, est plus sceptique.

      S’il salue le plan d’urgence annoncé, mercredi, par le gouvernement, qui prévoit notamment l’installation d’unités de soins intensifs dans des hôtels et des centres de congrès, il craint qu’il n’arrive bien tard alors que l’Allemagne, selon lui, « devra au moins doubler ses capacités pour pouvoir ventiler tous ceux qui en auront besoin .

      @kassem : j’ai trouvé ce texte dans la base de données mise à disposition par mon université... le titre est le même, mais le contenu un peu différent...

    • l’Allemagne mise d’abord sur ses 28 000 lits de soins intensifs, soit 6 pour 1 000 habitants,

      6 pour mille pour 83 millions d’habitants ça fait 498000 lits de soins intensifs.

      « Le Monde » confond lits de soins intensifs (6 pour 1 000 habitants ) et lits de réanimation (28000 lits).

    • L’Allemagne frappe par le nombre plutôt faible de décès liés au Covid-19

      Depuis le début de la crise du nouveau coronavirus, une chose est frappante en Allemagne : le nombre de décès dus à la pandémie est extrêmement bas. Plusieurs explications sont avancées, dont le nombre de tests réalisés.

      Le nombre de cas confirmés de contamination atteint 36’508 jeudi en Allemagne, selon les chiffres annoncés par l’institut Robert-Koch (autorité fédérale de la Santé). Le nombre de morts s’élève désormais à 198 pour une population d’environ 83 millions d’habitants.

      La pandémie progresse donc dans le pays, mais moins qu’ailleurs. Le ministère allemand de la Santé dit qu’il ne faut pas surinterpréter cette situation, mais le phénomène peut s’expliquer par plusieurs facteurs.
      Politique de tests précoce

      En premier lieu, l’Allemagne teste beaucoup de monde. Avec désormais 500’000 tests par semaine, c’est le deuxième pays derrière la Corée du Sud à pratiquer cette politique. Et Berlin l’a fait très tôt dans l’épidémie, ce qui a permis d’imposer plus de quarantaines, donc de barrières au virus.

      Une deuxième explication avancée est liée aux capacités d’accueil dans les hôpitaux : il y a plus de lits en soins intensifs avec assistance respiratoire qu’en France ou en Italie, et le système sanitaire n’est pas encore débordé. Tous les patients peuvent donc être correctement soignés.

      Troisième facteur qui semble jouer un rôle : les personnes atteintes sont en majorité des jeunes entre 20 et 50 ans. Il y a eu un nombre important de contaminations en février dans les régions de ski, en Autriche et dans le nord de l’Italie où vont beaucoup d’Allemands. Cela concernait donc des gens plutôt jeunes et en bonne santé, qui ont sans doute mieux résisté au virus.
      Juste un calendrier décalé ?

      Mais tout cela ne fait pas pour autant de l’Allemagne une exception. Le calendrier de l’épidémie a quelques jours de retard par rapport à la Suisse, l’Italie, l’Espagne et même la France. La vague se prépare ici aussi. Il y a également beaucoup de personnes âgées en Allemagne qui risquent d’être touchées dans les semaines qui viennent. Donc la situation pourrait bien s’aggraver.

      https://www.rts.ch/info/monde/11197940-lallemagne-frappe-par-le-nombre-plutot-faible-de-deces-lies-au-covid19.

    • A German Exception? Why the Country’s Coronavirus Death Rate Is Low

      The pandemic has hit Germany hard, with more than 92,000 people infected. But the percentage of fatal cases has been remarkably low compared to those in many neighboring countries.

      They call them corona taxis: Medics outfitted in protective gear, driving around the empty streets of Heidelberg to check on patients who are at home, five or six days into being sick with the coronavirus.

      They take a blood test, looking for signs that a patient is about to go into a steep decline. They might suggest hospitalization, even to a patient who has only mild symptoms; the chances of surviving that decline are vastly improved by being in a hospital when it begins.

      “There is this tipping point at the end of the first week,” said Prof. Hans-Georg Kräusslich, the head of virology at University Hospital in Heidelberg, one of Germany’s leading research hospitals. “If you are a person whose lungs might fail, that’s when you will start deteriorating.”

      Heidelberg’s corona taxis are only one initiative in one city. But they illustrate a level of engagement and a commitment of public resources in fighting the epidemic that help explain one of the most intriguing puzzles of the pandemic: Why is Germany’s death rate so low?

      The virus and the resulting disease, Covid-19, have hit Germany with force: According to Johns Hopkins University, the country had more than 92,000 laboratory-confirmed infections as of midday Saturday, more than any other country except the United States, Italy and Spain.

      But with 1,295 deaths, Germany’s fatality rate stood at 1.4 percent, compared with 12 percent in Italy, around 10 percent in Spain, France and Britain, 4 percent in China and 2.5 percent in the United States. Even South Korea, a model of flattening the curve, has a higher fatality rate, 1.7 percent.

      “There has been talk of a German anomaly,” said Hendrik Streeck, director of the Institute of virology at the University Hospital Bonn. Professor Streeck has been getting calls from colleagues in the United States and elsewhere.

      “‘What are you doing differently?’ they ask me,” he said. “‘Why is your death rate so low?’”

      There are several answers experts say, a mix of statistical distortions and very real differences in how the country has taken on the epidemic.

      The average age of those infected is lower in Germany than in many other countries. Many of the early patients caught the virus in Austrian and Italian ski resorts and were relatively young and healthy, Professor Kräusslich said.

      “It started as an epidemic of skiers,” he said.

      As infections have spread, more older people have been hit and the death rate, only 0.2 percent two weeks ago, has risen, too. But the average age of contracting the disease remains relatively low, at 49. In France, it is 62.5 and in Italy 62, according to their latest national reports.

      Another explanation for the low fatality rate is that Germany has been testing far more people than most nations. That means it catches more people with few or no symptoms, increasing the number of known cases, but not the number of fatalities.

      “That automatically lowers the death rate on paper,” said Professor Kräusslich.

      But there are also significant medical factors that have kept the number of deaths in Germany relatively low, epidemiologists and virologists say, chief among them early and widespread testing and treatment, plenty of intensive care beds and a trusted government whose social distancing guidelines are widely observed.

      Testing

      In mid-January, long before most Germans had given the virus much thought, Charité hospital in Berlin had already developed a test and posted the formula online.

      By the time Germany recorded its first case of Covid-19 in February, laboratories across the country had built up a stock of test kits.

      “The reason why we in Germany have so few deaths at the moment compared to the number of infected can be largely explained by the fact that we are doing an extremely large number of lab diagnoses,” said Dr. Christian Drosten, chief virologist at Charité, whose team developed the first test.

      By now, Germany is conducting around 350,000 coronavirus tests a week, far more than any other European country. Early and widespread testing has allowed the authorities to slow the spread of the pandemic by isolating known cases while they are infectious. It has also enabled lifesaving treatment to be administered in a more timely way.

      “When I have an early diagnosis and can treat patients early — for example put them on a ventilator before they deteriorate — the chance of survival is much higher,” Professor Kräusslich said.

      Medical staff, at particular risk of contracting and spreading the virus, are regularly tested. To streamline the procedure, some hospitals have started doing block tests, using the swabs of 10 employees, and following up with individual tests only if there is a positive result.

      At the end of April, health authorities also plan to roll out a large-scale antibody study, testing random samples of 100,000 people across Germany every week to gauge where immunity is building up.

      One key to ensuring broad-based testing is that patients pay nothing for it, said Professor Streeck. This, he said, was one notable difference with the United States in the first several weeks of the outbreak. The coronavirus relief bill passed by Congress last month does provide for free testing.

      “A young person with no health insurance and an itchy throat is unlikely to go to the doctor and therefore risks infecting more people,” he said.

      Tracking

      On a Friday in late February, Professor Streeck received news that for the first time, a patient at his hospital in Bonn had tested positive for the coronavirus: A 22-year-old man who had no symptoms but whose employer — a school — had asked him to take a test after learning that he had taken part in a carnival event where someone else had tested positive.

      In most countries, including the United States, testing is largely limited to the sickest patients, so the man probably would have been refused a test.

      Not in Germany. As soon as the test results were in, the school was shut, and all children and staff were ordered to stay at home with their families for two weeks. Some 235 people were tested.

      “Testing and tracking is the strategy that was successful in South Korea and we have tried to learn from that,” Professor Streeck said.

      Germany also learned from getting it wrong early on: The strategy of contact tracing should have been used even more aggressively, he said.

      All those who had returned to Germany from Ischgl, an Austrian ski resort that had an outbreak, for example, should have been tracked down and tested, Professor Streeck said.

      A Robust Public Health Care System

      Before the coronavirus pandemic swept across Germany, University Hospital in Giessen had 173 intensive care beds equipped with ventilators. In recent weeks, the hospital scrambled to create an additional 40 beds and increased the staff that was on standby to work in intensive care by as much as 50 percent.

      “We have so much capacity now we are accepting patients from Italy, Spain and France,” said Prof. Susanne Herold, the head of infectiology and a lung specialist at the hospital who has overseen the restructuring. “We are very strong in the intensive care area.”

      All across Germany, hospitals have expanded their intensive care capacities. And they started from a high level. In January, Germany had some 28,000 intensive care beds equipped with ventilators, or 34 per 100,000 people. By comparison, that rate is 12 in Italy and 7 in the Netherlands.

      By now, there are 40,000 intensive care beds available in Germany.

      Some experts are cautiously optimistic that social distancing measures might be flattening the curve enough for Germany’s health care system to weather the pandemic without producing a scarcity of lifesaving equipment like ventilators.

      “It is important that we have guidelines for doctors on how to practice triage between patients if they have to,” Professor Streeck said. “But I hope we will never need to use them.”

      The time it takes for the number of infections to double has slowed to about eight days. If it slows a little more, to between 12 and 14 days, Professor Herold said, the models suggest that triage could be avoided.

      “The curve is beginning to flatten,” she said.

      Trust in Government

      Beyond mass testing and the preparedness of the health care system, many also see Chancellor Angela Merkel’s leadership as one reason the fatality rate has been kept low.

      Ms. Merkel has communicated clearly, calmly and regularly throughout the crisis, as she imposed ever-stricter social distancing measures on the country. The restrictions, which have been crucial to slowing the spread of the pandemic, met with little political opposition and are broadly followed.

      The chancellor’s approval ratings have soared.

      “Maybe our biggest strength in Germany,” said Professor Kräusslich, “is the rational decision-making at the highest level of government combined with the trust the government enjoys in the population.”

      https://www.nytimes.com/2020/04/04/world/europe/germany-coronavirus-death-rate.html?action=click&module=Top%20Stories&pgtyp

      via @fil

  • Je ne voulais pas trop me lancer là-dedans, mais je vois circuler de plus en plus souvent des textes que je trouve très limite limite, mélanges de données pertinentes, de considérations parfois intéressantes, mais avec de lourdes tendances à l’exagération, raccourcis, qui devraient tout de même amener les lecteurs à se méfier. Dans certains cas, je l’ai déjà écrit, j’y trouve des procédés rhétoriques malhonnêtes (des conditionels de précaution qui deviennent des affirmations définitives sans prévenir), et souvent des modes de démonstration typiquement complotistes (démonstration à charge en écartant les contre-arguments qui ne vont pas dans le bon sens).

    Hier soir j’ai regardé 3 textes de Jean-Dominique Michel, que je vois recommandés avec beaucoup d’insistance ici et ailleurs, comme de « très bons textes », « à lire absolument »…

    Alors j’ai déjà longuement critiqué l’un de ces textes :
    https://seenthis.net/messages/832094#message832220

    Mais j’ai encore trouvé des choses assez marrantes, que je trouve symptomatiques (oui, je l’ai déjà faite) de sa façon de procéder…

    Par exemple :
    COVID-19 : APPEL AU CALME !
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/12/covid-19-appel-au-calme-305001.html

    Le même traitement dramaturgique appliqué à n’importe quelle autre infection respiratoire virale produirait la même perception de catastrophe. Imaginez : la grippe saisonnière tue entre 10’000 et 60’000 personnes en France chaque année dans l’indifférence générale.

    Si je prend un bulletin grippe de Santé publique France, je lis :

    En moyenne, on estime qu’environ 10 000 décès sont attribuables à la grippe chaque année, avec 13 000 décès lors de l’épidémie de 2017-18, et 14 400 décès en 2016-17.

    Comme je l’avais fait remarquer dans mon premier commentaire : c’est bien pratique de ridiculiser les chiffres maximalistes concernant le Coronavirus, si c’est pour dans le même temps sortir des chiffres absolument extrémistes sur la grippe saisonnière.

    Dans le texte suivant, il récapitule un certain de nombre de grandes maladies qui devraient être évitables : Coûts de la santé : d’inconfortables vérités ?
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2018/03/04/couts-de-la-sante-d-inconfortables-verites-290378.html

    En analysant les causes impliquées dans le bataillon des maladies évitables, on trouve 5 grandes catégories de facteurs : mauvaise alimentation, pollution, stress, manque de sommeil et sédentarité (12) Avec à nouveau de gros, très gros intérêts en jeu.

    Faire baisser rapidement les « coûts de la santé » ? Ce serait à vrai dire assez simple, par exemple :
    – en taxant la malbouffe (produits transformés et/ou pollués) et en affectant le produit pour faire baisser le prix des aliments sains ;
    – en interdisant le diesel, les perturbateurs endocriniens, les poisons domestiques et les pesticides ;
    – en remplaçant partout où cela est possible les traitements médicaux par des remèdes naturels ou des pratiques de santé montrant une efficacité comparable ;
    – en menant des vraies campagnes d’information sur les causes des maladies ;
    – en formant la population, les autorités, employeurs, employés et médias aux stratégies de santé ainsi qu’aux bonnes pratiques managériales et sociales ;
    – en développant des centres de ressources communautaires consacrés à l’empowerment en santé de la population...

    ...il serait littéralement possible de faire baisser les primes d’assurance-maladie de 40 à 60% en cinq ans. Épidémio-logique !

    Sérieusement : « il serait possible de faire baisser les primes d’assurance de 40 à 60% en cinq ans » ? Pourquoi pas 70% en quatre ans, ou 30% en six ans ? C’est quoi cette science ?

    Là encore : l’argument est intéressant, mais que vient faire cette affirmation chiffrée délirante là-dedans ?

    Et on trouve dans un autre texte récent une affirmation qui, malheureusement, commence à circuler largement : En guerre ?! Non, complètement dépassés...
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/19/en-guerre-non-completement-depasses-305135.html

    La vérité est qu’à peu près rien n’a été réellement fait au cours des décennies écoulées pour protéger la population contre les principaux facteurs de risque (que sont la malbouffe, la pollution, le stress et la sédentarité) malgré des dégâts sanitaires monstrueux. Aujourd’hui, c’est cette population déjà atteinte dans sa santé qui est frappée. 99% des victimes en Italie (parmi les 2’500 premiers morts) souffraient d’une à trois maladies chroniques, avec des taux de 75% de tension artérielle élevée, 35% de diabète, 30% de maladies cardio-vasculaires, etc. )

    Il faut oser le dire : ce n’est pas le virus qui tue (il est bénin pour les personnes en bonne santé), ce sont les pathologies chroniques qu’on a laissé honteusement se développer en favorisant des industries toxiques au détriment du bien commun et de la santé de population (pour un développement de ce constat, se référer à l’article suivant).

    Ça veut dire quoi, « ce n’est pas le virus qui tue » ? Sans le virus, les gens ne meurent pas ; avec le virus les gens meurent. Je vois l’idée, mais le raccourci est outré et ridicule.

    C’est le même auteur qui, par ailleurs, écrit : « la grippe saisonnière tue entre 10’000 et 60’000 personnes ». Or c’est la même logique pour la grippe saisonnière : les décès portant la mention « cause du décès : grippe » se comptent en dizaines ou centaines chaque année. Le chiffre usuel de 10000 morts annuels, c’est une estimation statistique de la surmortalité provoquée par la grippe. Allez brailler que « le grippe ne tue pas »…

    • Tes critiques me font penser à certains chercheurs qui ont par le passé décidé de ne plus participer à des débats publics, du fait que pour déployer une pensée complexe, qui ne sera pas déformé par le premier troll venu reprochant l’emploi d’un passé simple ou d’un conditionnel, cela est vraiment compliqué et insatisfaisant.

      Donc, en ce moment, ces gens qui habituellement se censurent, décident de participer et de s’exprimer. Et ils se font tirer dessus à boulet rouge pour des tournures de phrase, et ce faisant, pour le fait que bon, ces gens, ils pourraient tout de même s’exprimer d’une façon irréprochable quoi.

    • Je vois, mais :
      – ces textes sont en ce moment recommandés avec vigueur dans mon entourage, et pour le dire plus clairement : ce n’est pas loin d’un symptôme complotiste ;
      – je l’ai plus détaillé dans mon premier texte : ces problèmes de forme ne sont pas anodins, c’est ce qui permet à ces textes d’avoir beaucoup de succès alors que leur propos est outrancier et dangereux.

      Ces outrances permettent de faire passer les messages suivants de manière extrêmement claire (et, malheureusement, efficace) :
      – Covid-19 n’est pas dangereux,
      – et de toute façon, on a déjà trouvé le médicament
      – le confinement, ça ne marche pas
      – accessoirement quelques suggestions à tendance complotistes (le monde médical n’en veut pas parce qu’il n’y a pas de brevet pour se faire du fric, les politiciens réagissent comme ça à la crise parce qu’ils sont corrompus par les labos, les occidentaux sont racistes de se méfier des études chinoises…).

      Les « maladresses » ne sont pas anodines, ici : elles permettent à l’auteur d’adopter une posture de prudence, alors que le fond du propos tel qu’il ressort, c’est bien ça (je donnes deux exemple dans ma critique précédente, je trouve que c’est très clair, cette façon de passer du conditionnel à l’enthousiasme à l’indicatif au moment opportun). Je l’ai dit pour la première vidéo en provenance de Marseille : tu titres « Fin de partie ! » au tout début d’une épidémie en France (désormais discrètement retitré « Vers une sortie de crise ? »), tu expliques doctement que ce sera imperceptible par rapport à la grippe… ce n’est pas un problème de style et tournures de phrase. Ça a un effet dangereux sur la vie réelle des gens, comme par exemple illustré par @hlc hier :
      https://seenthis.net/messages/832420

    • Je comprends tes reproches. Et je lis les textes que tu critiques avec la même prudence qui nous caractérise tous ici, qui ne faisons que cela depuis des années. On tâche de récupérer ce qui nous parle, et on laisse de côté, sans même y faire attention, ce qui nous paraît inepte et/ou accessoire.

      N’empêche que, ces gens nous transmettent des informations que les canaux prévus pour sont en ce moment incapables de transmettre. Ils méritent donc d’être, à mon sens, suivis et relayés, et ce sans adopter les travers affligeants de « l’autre camp », d’accoler les étiquettes de « complotisme » ou autre.

      Il y a défaillance majeure du système, et tout ce qui pourra documenter ces défaillances doit être conservé et relayé. Même au prix de la pureté oratoire et argumentative, il me semble.

      Et j’avoue qu’émettre des critiques sans utiliser le conditionnel, j’en serais bien incapable, n’ayant pas la prétention, jamais, que j’aurais pu faire mieux.

    • Je comprends aussi cette méfiance pour le mot « complotisme », avec lequel je ne suis pas forcément à l’aise non plus. En l’occurence, je vois au moins d’énormes biais de confirmation qui, couplés parfois à des méthodes de communication que j’ai déjà qualifiées de méthodes de voyou (pas juste des maladresses), confinent au complotisme. Ou, pour le dire plus subtilement, le (toujours très) subtile Zlavoj Zizek signalé par @rumor ici :
      https://seenthis.net/messages/832191

      Sinon, oui, référencer des textes en extrayant ce qui est pertinent, d’accord. Mais ce n’est pas comme ça que les textes du bonhomme circulent (même ici), et cette extrême minoration des dangers de Covid-19 et l’annonce sans recul du fait qu’on a déjà trouvé un remède, pour moi ce ne sont pas des points accessoires. À tout le moins, c’est normal de les faire remarquer.

      Comme toi je suppose je suis plus inquiet pour mes parents que pour moi-même, et même mes enfants. Et parmi les points d’inquiétude : le fait que mes vieux ont tendance à écouter une radio de merde et à suivre les débats pourris que tu sais, et que je préfère qu’ils soient « exagérément inquiets » que de croire qu’« en fait c’est des conneries ». Or le coup du « Fin de partie ! » fin février, ça a beaucoup circulé dans les médias mainstream, et c’est passé à la télé. Aujourd’hui les textes du monsieur ci-dessus, je les vois beaucoup beaucoup circuler.

    • tes remarques critiques sont justifiées et je reconnais n’avoir pas été assez prudent et critique en partageant son texte, ou plus exactement ses deux versions successives. En l’occurrence, le premier commentaire très élogieux venait directement d’un tweet de Piketti.
      https://twitter.com/PikettyLeMonde/status/1241019323721879554
      Mais cela n’excuse rien de ma part.
      Les points d’intérêt que j’y ai trouvé sont les suivants :
      – des éléments très instructifs d’analyse de la faillite de la stratégie européenne (et française) en particulier sur le long terme (fermeture des lits, sous investissement)
      – en contrepoint, l’efficacité des stratégies asiatiques et leur maîtrise de la technologie (notamment la stratégie précoce de tests à grande échelle comme l’a mis en oeuvre la Corée du Sud).
      Sur le caractère encore hypothétique de la solution chloroquine, on peut critiquer et déplorer les effets d’annonce. Et souligner, comme dans les commentaires à ton premier commentaire, les incertitudes industrielles et commerciales qui entourent sa distribution si son efficacité était avérée. Mais c’est important d’écouter ce qui ébrèche le monopole de la parole gouvernementale, qui n’a cessé d’être à côté de la réalité et dans le déni depuis deux mois (cf. Buzyn and co.)

    • Je sais que ça peut paraître bizarre, mais avec rezo.net j’ai pris l’habitude de critiquer très directement certains textes, sans considérer pour autant que c’est une critique de la personne qui l’a référencé. Je pense que les autres fonctionnent assez de cette façon aussi (sinon, Rezo n’aurait jamais tenu), même si j’ai tendance à être un des plus vachards dans la destruction de textes que je n’aime pas…

      Du coup je m’excuse à mon tour que tu aies pensé que c’était une critique personnelle de ta décision de partager : ce n’est pas du tout le cas, et au contraire j’aime que Seenthis offre l’occasion de développer des critiques de textes (Rezo.net, par son format, ne permet quasiment que du référencement positif) et que parfois on arrive à briser un peu notre entre-soi de groupe militant.

    • Je copie-colle le texte de fesse-bouc

      Depuis plus d’une semaine, médias et réseaux sociaux s’affolent autour d’un certain Pr Didier Raoult. Désolé de jouer le trouble-fête, mais ce Pr JeFaisDuRaoult – qui passe son temps à se mettre en avant et à s’auto-congratuler alors qu’il ne pige rien à ce qu’il se passe – tient un discours dangereux, minoritaire et non scientifique, qui tout à la fois nie la dangerosité de l’épidémie et prétend en avoir le remède. Je comprends qu’on ait tous besoin d’être rassurés, mais c’est du grand n’importe quoi.

      Le 20 janvier dernier, Raoult était en plein déni de l’épidémie de coronavirus :
      « Y se passe un truc où y’a 3 Chinois qui meurent, ça fait une alerte mondiale, l’OMS s’en mêle, ça passe à la radio à la télévision, [...] tout ça est fou ! [...] Si vous voulez à chaque fois qu’il y a une maladie dans le monde, on se demande si en France on va avoir la même chose, ça devient complètement délirant ! De pas s’occuper des maladies qui existent – on les identifie même pas, on s’en fiche – et on regarde ce qui se passe en Chine ! C’est tellement dérisoire que ça en devient hallucinant ! »
      https://www.youtube.com/watch

      Le 17 février, il considérait que le virus faisait moins de morts que les accidents de trottinette :
      https://www.mediterranee-infection.com/coronavirus-moins-d…/

      La manière dont il parle de cette pandémie en se contentant de dire "il y a eu tant de cas, c’est autant que pour les accidents de trottinette" puis "il y a eu tant de cas, c’est autant que la grippe", sans tenir compte des courbes de progression exponentielles qu’il faudrait prolonger, semble typique du mec, qui tient le même genre de raisonnement sur les vaccins ("il n’y a eu qu’un mort de la rougeole l’année dernière, c’est donc que le vaccin ne sert à rien") ou sur le réchauffement climatique ("c’est n’importe quoi ces modèles mathématiques avec des extrapolations, pour l’instant ça va très bien") : à chaque fois, il est dans une sorte de bon sens paysan, "je ne crois que ce que je vois maintenant tout de suite", "les modèles statistiques prévisionnels c’est de la divination ma bonne dame, n’en croyez rien !"

      Le Pr Michel, qui semble l’apprécier beaucoup, est dans le même déni total du danger que représente cette pandémie et des outils statistiques qui permettent de déterminer ce danger :
      « Depuis le début de l’émergence du coronavirus, je partage mon analyse qu’il s’agit d’une épidémie banale. Le terme peut choquer quand il y a des morts, et a fortiori dans la crise sanitaire et la dramaturgie collective hallucinée que nous vivons. Pourtant, les données sont là : les affections respiratoires habituelles que nous vivons chaque année font bon an mal an 2’600’000 morts à travers le monde. Avec le Covid-19, nous en sommes, au quatrième mois de l’épidémie, à 7’000 décès, ce qui est statistiquement insignifiant.
      [...] Pareillement, les projections qui sont faites pour imaginer le nombre de morts possibles sont rien moins que délirantes. Elles reposent sur un « forçage » artificiel et maximal de toutes les valeurs et coefficients. Elles sont faites par des gens qui travaillent dans des bureaux, devant des ordinateurs et n’ont aucune idée ni des réalités de terrain, ni de l’infectiologie clinique, aboutissant à des fictions absurdes. On pourrait leur laisser le bénéfice de la créativité et de la science-fiction. Malheureusement, ces projections, littéralement psychotiques, font des dégâts massifs. »
      http://jdmichel.blog.tdg.ch…/covid-19-fin-de-partie-305096…

      S’il vous plaît, arrêtez avec ça : c’est une vraie pandémie, grave, très contagieuse, ces personnages sont du même ordre que ceux qui nient le réchauffement climatique (ce que fait aussi le Pr Raoult) ou les propagandistes de l’inutilité des vaccins (ce qu’est aussi le Pr Raoult).

      La science est un travail collectif, qui se fait avec humilité et patience. Méfiez-vous toujours de ceux qui en font une affaire personnelle, de coups médiatiques et de buzz, qui passent leur temps à s’auto-promouvoir, à tenir des discours péremptoires, et à dénigrer leurs collègues plus discrets et moins avides de visibilité médiatique.

      Au fil des jours, ce genre de déni ne pourra pas résister aux faits et aux morts qui s’accumulent.

      ------------
      Mais paradoxalement, alors que ce Pr Raoult prend par-dessus la jambe la dangerosité du virus, il prétend déjà en avoir le remède : la chloroquine.

      Depuis les prémices de l’épidémies, des tas de médicaments déjà existants sont testés, en Chine, en Corée, et en France aussi désormais. C’est la première chose qu’on fait face à un nouveau virus. Le Pr JeFaisDuRaoult, tout en niant totalement la dangerosité du virus, prétend avoir le remède avec la chloroquine, un antipaludique, que des Chinois ont testé parmi bien d’autres et qui n’a pas (encore) prouvé de bénéfice certain, mais que notre professeur connaissait et avait sous la main, ce qui était bien pratique pour réaliser en quelques jours une étude au mieux non concluante, au pire bidonnée, mais qu’il s’est empressé de proclamer urbi et orbi de manière tonitruante, avec des relais médiatiques complaisants (je m’y suis fait prendre moi-même dans un 1er temps), sans attendre des tests plus sérieux.
      https://www.jim.fr…/effet_secondai…/document_jim_plus.phtml

      Il semble en tout cas que la chloriquine, même dans son usage habituel contre le palu, est toxique, et même mortelle (elle est parfois utilisée dans des suicides médicamenteux) : à haute dose, elle ne peut être utilisée que sur un temps court pour des cas graves. Peut-être qu’il s’avérera que la chloroquine (ou plus vraisemblablement son dérivé l’hydroxychloriquine) a des effets bénéfiques, mais rien ne permet encore de l’affirmer et si c’est c’est le cas cela nécessitera un suivi médical très rigoureux.
      https://www.nature.com/articles/s41421-020-0156-0

      Le résultat de son coup médiatique autour de ce médicament, c’est d’abord qu’il soulève de faux espoirs, mais surtout qu’il pousse les gens à s’en procurer pour s’auto-médiquer, au risque de s’empoisonner, et c’est ce qui semble se passer déjà dans certains pays d’Afrique.
      https://www.nouvelobs.com…/en-afrique-on-se-rue-sur-la-chl…

      Par ailleurs Trump, friand de ce genre d’annonces "à contre-courant" du consensus scientifique et de ses protocoles, a aussi déclaré que la chloroquine allait être prescrite aux USA sans tests préalables, mais a aussitôt été démenti par la FDA...
      https://www.courrierinternational.com…/pandemie-coronaviru…
      https://www.marianne.net…/de-marseille-fox-news-comment-le…

      ----------
      Sur le CV gonflé aux hormones du Pr Raoult, qu’on trouve sur sa fiche Wikipedia ou sur le site de l’institut hospitalo-universitaire qu’il dirige (intitulée en capitales « LE PR DIDIER RAOULT EST LE CHERCHEUR EUROPÉEN DONT LES PUBLICATIONS ONT ÉTÉ LES PLUS CITÉS PAR LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE INTERNATIONALE DANS LE DOMAINE DES MALADIES INFECTIEUSES »), je n’ai pas les connaissances et les moyens de déconstruire tous ces titres qui impressionnent au 1er abord, mais je commence à avoir quelques billes en sociologie des sciences, par le biais de la revue Zilsel (que je mets en page), et plein d’éléments mettent la puce à l’oreille, par exemple ceci à la fin de sa fiche Wikipédia :

      « Didier Raoult est classé parmi les dix premiers chercheurs français par la revue Nature pour le nombre de publications (plus de deux mille à son actif) comme pour le nombre de citations reprenant ses travaux. Par ailleurs, selon la source ISI Web of Knowledge Didier Raoult est un des chercheurs qui publie le plus en France. Rien que pour l’année 2013, il signe 185 publications, soit une tous les deux jours environ. »

      Qu’est-ce que ça veut dire une publi tous les 2 jours pendant un an ? Vous pensez vraiment qu’il travaille sérieusement sur 185 recherches différentes et qu’il écrit sur chacune durant l’année, tout en s’occupant de la direction de son Institut universitaire ?
      A mon avis il co-signe simplement automatiquement toutes les publis des chercheurs de son institut, sans y participer...

      Toute sa fiche Wikipédia est une espère de super-CV super-gonflé aux hormones, qui joue de tous les indicateurs quantitatifs mis en place ces dernières années, et largement critiqués par les chercheurs, pour apparaître artificiellement en haut des classements...

      « Enfin, sur plus de 2 600 publications internationales référencées, on trouve 9 articles dans Science, et 3 dans Nature les deux revues scientifiques les plus visibles selon l’indice N&S du classement de Shanghai. »

      > Seules 12 publis dans des revues vraiment reconnues, on peut s’attendre à ce que l’immense majorité atterrisse dans les "revues prédatrices" qui étaient au cœur du Zilsel n°4.
      https://www.cairn.info/revue-zilsel-2018-2.htm
      Ces revues permettent notamment d’éviter une vraie relecture par des pairs, souvent en payant sa publi.

      ------------
      Dernière chose, pour appuyer sa posture de franc-tireur, se donner une stature de lanceur d’alerte et légitimer le peu de crédit que lui accordent certaines institutions scientifiques (le CNRS et l’INSERM ont retiré leur label à l’IHU Méditerrannée qu’il dirige et qui a été construit à grands frais spécialement pour lui), Raoult argue que l’animosité des institutions scientifiques serait liée uniquement à sa dénonciation d’un conflit d’intérêt patent du mari d’Agnès Buzyn, Yves Lévy, qui est aussi PDG de l’INSERM.

      
Or si ce conflit d’intérêt est réel et mérite d’être dénoncé, il y a bien d’autres raisons qui ont motivé de retrait du soutien de son IHU par le CNRS et l’INSERM, retrait motivé par les conseils scientifiques de ces institutions et non par des gestionnaires, qui n’ont fait que suivre leurs recommandations.
      https://marsactu.fr/didier-raoult-inaugure-son-ihu-mediter…/

      Par ailleurs, l’IHU Méditerrannée a fait l’objet de plusieurs plaintes auprès de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la Recherche (IGAENR) pour des cas d’agressions sexuelles et de harcèlement moral.
      https://marsactu.fr/lunite-de-didier-raoult-paradis-de-la-…/

    • Les editions i (qui ont un catalogue beaux livres et spiritualité) prennent position dans un débat sanitaire un peu compliqué. L’édition mène à tout, même à l’épidémiologie ! J’en ai profité pour demander ma désinscription, puisque je n’avais jamais consenti à recevoir leur newsletter by the way...

      https://www.editions-i.com

      Les éditions i soutiennent le Professeur Raoult et demandent que le gouvernement organise un dépistage collectif.

      En pointant du doigt l’incapacité du gouvernement qui met en danger des milliers de vie en confinant sans dépistage collectif la population et en proposant des solutions concrètes et efficaces (dépistage gratuit pour tous au CUH d ela Timone à Marseille où il exerce et médication pour ceux qui sont atteints), le Professeur Raoult est une des rares personnes qui agit de façon concrète dans un pays qui ressemble de plus en plus à un avion sans pilote.

      Ne suivons pas le chemin de l’Italie : le 21 mars : 4002 morts le 22 mars : 4825. Et ce n’est qu’un début.

      Signez et faites signer la pétition, sauvez vos familles et soutenez l’action du Professeur Raoult. Réagissons et évitons de nous trouver confiner six mois durant sans dépistage.

      Dommage pour l’infinitif à la place participe passé, c’était justement ça, leur métier !

  • En guerre ?! Non, complètement dépassés...
    très bon article, très critique sur les défaillances européennes et l’obsession de la compression des couts. Par ailleurs, un appel à utiliser dès aujourd’hui les médicaments qui marchent et réduisent l’effet du coronavirus par Jean Dominique Michel, anthropologue de la santé
    - Anthropo-logiques -
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/19/en-guerre-non-completement-depasses-305135.html

    Les dernières données en provenance d’Italie le confirment : ce virus n’est dangereux que pour les personnes souffrant de ces pathologies chroniques, ces « maladies de civilisation » qui seraient à 80% évitables si on avait une politique de santé digne de ce nom - problème que j’ai abordé dans ce blog à réitérées reprises.

    La vérité est qu’à peu près rien n’a été réellement fait au cours des décennies écoulées pour protéger la population contre les principaux facteurs de risque (que sont la malbouffe, la pollution, le stress et la sédentarité) malgré des dégâts sanitaires monstrueux. Aujourd’hui, c’est cette population déjà atteinte dans sa santé qui est frappée. 99% des victimes en Italie (parmi les 2’500 premiers morts) souffraient d’une à trois maladies chroniques, avec des taux de 75% de tension artérielle élevée, 35% de diabète, 30% de maladies cardio-vasculaires, etc. )
    Il faut oser le dire : ce n’est pas le virus qui tue (il est bénin pour les personnes en bonne santé), ce sont les pathologies chroniques qu’on a laissé honteusement se développer en favorisant des industries toxiques au détriment du bien commun et de la santé de population (pour un développement de ce constat, se référer à l’article suivant).


    [...]
    Défaillance de la réponse

    L’autre cause majeure de cette crise, c’est la vétusté de notre réponse sanitaire. Les pays asiatiques ont réagi avec la connaissance, les moyens et la technologie du XXIème siècle. Avec les succès que l’on observe. En Europe, par manque de préparation, de moyens mais aussi de capacité à nous organiser, on est revenu ni plus ni moins aux méthodes du XIXème. Au lieu donc de réagir avec la seule méthode adaptée (dépister – confiner les personnes infectées – soigner), on en a été très vite contraints à renoncer à dépister (avec pour conséquence une ignorance de la situation réele) et faire le choix de confiner tout le monde. Avec pour conséquence de détruire la vie économique et sociale… en laissant les cas critiques tomber malades chez eux en attendant de venir saturer les services hospitaliers en urgence.

    Ce qui est contraire à toutes les recommandations et bonnes pratiques en santé publique face à une épidémie ! Et constitue à vrai dire un très pauvre pis-aller, en l’absence des moyens qui permettraient d’agir.

    Pourquoi en est-on arrivé là ? Parce que nous ne sommes pas parvenus, malgré le temps dont nous disposions, à mettre en place les bonnes réponses. Le manque de tests et de mesures de dépistage en particulier est critique, alors que la Corée, Hong-Kong et la Chine en faisaient leur priorité absolue. Les produire ne pose pas de problème technique et notre capacité industrielle est largement suffisante. C’est un problème d’organisation et de passage à l’action.

    Les pays mentionnés ont par ailleurs mis à profit l’intelligence artificielle notamment pour identifier les chaînes de transmissions possibles pour chaque cas positifs (avec les smartphones, on peut par exemple faire l’inventaire des déplacements et donc des contacts que les personnes infectées ont eu avec d’autres personnes dans les 48h précédent l’apparition des symptômes).

    Pour ne rien arranger, nous avons réduit de manière importante la capacité en soins intensifs de nos hôpitaux au cours de la décennie écoulée, ce qui nous conduit à être aujourd’hui en manque de lits et de matériel de réanimation. L’hôpital est devenu obèse en captant des activités médicales qui pourraient pour la plupart être assumées par des structures plus légères et moins coûteuses. Alors qu’on sabrait dans le même temps dans les services de soins intensifs -cf le graphique en tête d’article.
    [...]
    And now ?

    notre passivité en particulier à rendre disponible des médicaments apparemment efficaces contre le virus, déjà inclus dans les treatment guidelines de différents pays, ressemble à un vrai scandale.

    L’#hydroxychloroquine en particulier (combinée avec l’azithromycine, un antibiotique donné contre les infections bactériennes opportunistes mais qui a aussi une action antivirale) s’est avérée curer la charge virale en 5 jours lors de différents essais cliniques.

    Ce médicament est utilisé depuis plus de 60 ans, nous en avons une parfaire connaissance pharmacocinétique. Les Chinois, les Coréens, les Indiens, les Belges et les Saoudiens l’ont homologué pour traiter le SARS-CoV-2.

    Bien sûr, des essais cliniques n’apportent pas la preuve scientifique rigoureuse (evidence) fournie par un essai randomisé en double-aveugle. Mais lorsque des essais cliniques portant sur 121 personnes (en Chine), 24 personnes (Marseille) et 30 personnes (Stanford, avec groupe-témoin) obtiennent tous une élimination de la charge virale en 5 jours, avec une substance dont on connaît parfaitement les caractéristiques et les modalités d’usage, il est juste invraisemblable qu’on ne l’incorpore pas d’urgence dans notre stratégie de soins. Les Américains (voir référence infra) suggèrent que l’hydroxychloroquine aurait de surcroît un effet prophylactique permettant, si cela se vérifie, d’en prescrire pour éviter de contracter le virus.

    On entend pour l’instant de vieilles huiles venir minauder qu’on ne saurait faire la moindre entorse aux procédures habituelles. Les objections qu’on entend (par exemple des centres français de pharmacovogilance) portent sur les risques de surdosage ou d’effets problématiques à long-terme, ce qui est peu compréhensible dès lors qu’il s’agit pour le Covid d’un traitement de 6 jours, à doses modérée, avec une molécule au sujet de laquelle on a une immense expérience, qu’on connaît, utilise et maîtrise depuis 60 ans et dont on connaît les interactions possibles avec d’autres substances !

    #covid-19 #santé #épidémie #pandémie

  • La France n’a que trois lits en soins intensifs pour 1.000 habitants pour mener la guerre contre le Covid-19
    https://www.latribune.fr/economie/france/covid-19-la-france-n-a-que-trois-lits-en-soins-intensifs-pour-1-000-habita


    Sur 35 pays, la France se classe au 19e rang loin, très loin des trois premiers pays ayant le plus de lits en soins intensifs à offrir à leurs habitants
    Crédits : OCDE (2020), Lits d’hôpitaux (indicateur).
    doi : 10.1787/9b82df80-fr

    Selon l’OCDE, la France ne disposait en 2018 que de 3,1 lits d’hôpitaux en soins intensifs pour 1.000 habitants. Elle se classe seulement au 19e rang loin, très loin des trois premiers pays ayant le plus de lits en soins intensifs à offrir à leurs habitants, : Japon (7,8 lits pour 1.000 habitants), Corée du Sud (7,1) et Allemagne (6).

  • Covid-19 : fin de partie ?! - Anthropo-logiques
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html

    Telle était la tonitruante affirmation proférée le 26 février dernier par le meilleur infectiologue au monde (selon le classement expertscape), accueillie pourtant avec scepticisme et même sarcasmes par la communauté scientifique. Trois semaines plus tard, la réalité est en train de lui donner raison. Révélant au passage que nous aurions à peu près tout faux face au virus. Ce qui est en fait une excellente nouvelle !

    • Nous avons alors adopté des mesures absolument contraires aux bonnes pratiques : renoncer à dépister les personnes possiblement malades et confiner la population dans son ensemble pour enrayer la diffusion du virus. Mesures à vrai dire moyenâgeuses et problématique puisqu’elles ne ralentissent l’épidémie qu’au risque de phénomènes de rebond potentiellement encore pires. Et qu’elles enferment tout le monde alors qu’une faible minorité seulement est concernée. Toutes les recommandations en santé publique sont à l’inverse de dépister le plus de cas possibles, et de confiner uniquement les cas positifs le temps qu’ils ne soient plus contagieux.

    • En gros il reprend mot pour mot, en les justifiant, les aspects outranciers et contradictoires de Raoult.

      Le 26 février, il publiait donc une vidéo retentissante sur un canal en ligne (comprenant le mot « tube ») pour affirmer : « Coronavirus, fin de partie ! »

      Avant de s’étonner que :

      Il fut toutefois accueilli comme un cheveu sur la soupe, ses confrères dénigrant d’emblée sa proposition.

      Ben tu m’étonnes. Mais l’auteur précise tout de même :

      Nous savons la prudence requise face à de substances prometteuses et l’importance de ne rien avancer avant que la recherche confirme ou non une hypothèse La science n’est ni divination ni magie, elle est observation, test, puis le cas échéant validation.

      Alors entre titrer une vidéo « Fin de partie ! » avant ses tests cliniques, et « prudence », difficile de ne pas voir une grosse contradiction. Tu m’étonnes que ça n’a pas été super bien reçu.

      Pourtant, les données sont là : les affections respiratoires habituelles que nous vivons chaque année font bon an mal an 2’600’000 morts à travers le monde. Avec le Covid-19, nous en sommes, au quatrième mois de l’épidémie, à 7’000 décès, ce qui est statistiquement insignifiant. Je l’ai dit et je le répète : le même traitement politique ou journalistique appliqué à n’importe quel épisode de grippe saisonnière nous terrifierait tout autant que l’épidémie actuelle.

      Là il se contente de reprendre l’argument de Raoult, sans recul. L’Italie vient de perdre 2500 personnes en moins d’une semaine, alors que la grippe saisonnière y tue d’habitude dans les 10000 personnes par an. Ça n’a rien d’insignifiant pour ce pays. Surtout avec une courbe de progression qui est exponentielle (doublement tous les 4 ou 5 jours).

      Sa critique des estimations maximalistes est sans doute pertinente, mais dans le même temps, son texte énonce des estimations minimalistes, parfois au conditionnel avant de conclure de manière qui tend à être définitive. Par exemple de manière très visible tout à la fin :

      Un dernière info enfin, qui nous incitera tous je l’espère à la prudence : les dernières données infectiologiques tenderaient à confirmer que les enfants ne sont que très peu porteurs et/ou contaminateurs du SARS-CoV-2. Si cette hypothèse se confirme, la fermeture des écoles ne serait en fait pas nécessaire. Les données que je relaye ici sont tombées cette semaine. Au moment où la fermeture a été décidée, on les ignorait- comme je le précisais dans mon blog précédent- il s’agissait donc d’une mesure de précaution, en l’occurrence inutile. Il faut par ailleurs voir si elles sont prochainement corroborées, contredites ou contrastées par d’autres données.

      On a un paragraphe bourré de conditionnels, la dernière phrase rappel qu’il faudra voir si elles sont vérifiées ou non… mais la disparition du conditionnel dans le passage : « il s’agissait donc d’une mesure de précaution, en l’occurrence inutile » indique explicitement ce qu’il en pense déjà : c’était une mesure de précaution inutile. (Accessoirement, dire d’un trait que la fermeture des écoles est inutile dans le cas où les enfants ne transmettent pas le virus, c’est très discutable si tu es en train de tenter de limiter les contacts entre adultes, parce que la scolarisation des enfants est une raison principale des interactions entre adultes.)

      Enfin, il reprend la critique très claire du confinement, comme Raoult, c’est pour le coup intéressant ; mais dans le même temps explique très clairement pourquoi il n’y a pas le choix dans des pays qui ont détruit leur système de santé et qui n’ont pas anticipé le choc :

      En l’absence des moyens d’appliquer la meilleure stratégie (dépistage – confinement – traitement), recourir à un « lock-down » est une mesure archaïque et peu efficace, mais la seule qu’il était possible de prendre.

      C’est vraiment central, cette contradiction : si on a bien décrit le délabrement du système, si on a un peu admis que la France n’est même pas foutue d’avoir des masques pour ses personnels soignants, si on a bien décrit une situation où « l’absence de moyens », à quoi ça sert de jouer les victimes de l’irrationalité (« religiosité du débat ») de ses collègues ?

      (Et une nouvelle fois, il fait disparaître discrètement de son argumentaire la mention de la Chine, qui a imposé un confinement sévère depuis six semaines à sa population.)

      Un paragraphe illustre nettement sa position : après avoir conchié les confrères de Raoult, après avoir vanté la chloroquine et son « efficacité très probable », il conclut par une apparente position de sagesse :

      Si les résultats obtenus à Marseille et Chine se démentent, alors le cauchemar collectif dans lequel nous sommes engoncés se poursuivra, avec de très lourdes conséquences sur notre société, nos vies, notre santé physique et mentale. Si en revanche ils se confirment, on aura fait un pas de géant pour sortir de cette lourde gonfle, et ce sera alors bel et bien « Fin de partie ! pour le Covid ». Nous aurons appris bien des choses au passage.

      Quiconque a lu tout ce qui précède devrait être vraiment étonné par l’arrivée soudaine de cette précaution. Ne serait-ce que parce que, dès le chapeau, il proclame :

      Trois semaines plus tard, la réalité est en train de lui donner raison. Révélant au passage que nous aurions à peu près tout faux face au virus. Ce qui est en fait une excellente nouvelle !

      (Encore ce conditionnel annulé immédiatement par une affirmation définitive « ce qui en fait une… ».)

      Mais puisqu’on prend cette précaution, pourquoi ne pas poursuivre la question : « si les résultats se démentent », c’est quoi l’alternative ? On démarre les solutions « archaïques » avec encore plus de retard ?

      Et donc on retombe dans cette attitude contradictoire qui consiste à vanter une attitude évidemment contreproductive : aller sur Youtube clamer que « Fin de partie ! » alors que toute la communauté médicale, elle, s’attend à un choc majeur, prétendre que l’impact est « insignifiant » alors que le système de santé italien est dépassé et que les gens meurent de plus en plus rapidement, et aller dénoncer sur Youtube « la seule mesure possible », alors que cette mesure « peu efficace », n’a de chance d’être un peu efficace que si les gens y adhèrent.

    • L’Italie vient de perdre 2500 personnes en moins d’une semaine, alors que la grippe saisonnière y tue d’habitude dans les 10000 personnes par an.

      Je sais que c’est un calcule simple à la portée de tou·tes mais ca fait une moyenne de 200 morts par semaine pour la grippe (résultat qui ne tiens pas compte des saisons).

    • Même que la FDA a dû rapidement, non pas désavouer, mais disons rafraîchir les enthousiasmes sur la chloroquine.
      (on appréciera au passage les monstruosités de flagornerie du ministre de la Santé…)

      Coronavirus (COVID-19) Update : FDA Continues to Facilitate Development of Treatments | FDA
      http://www.fda.gov/news-events/press-announcements/coronavirus-covid-19-update-fda-continues-facilitate-development-treatments

      As part of those efforts, President Trump has directed the FDA to continue its work with the public and private sector to ensure the availability of potentially safe and effective life-saving drugs to patients who are in desperate need, including those infected with COVID-19.

      The FDA has been working closely with other government agencies and academic centers that are investigating the use of the drug chloroquine, which is already approved for treating malaria, lupus and rheumatoid arthritis, to determine whether it can be used to treat patients with mild-to-moderate COVID-19 to potentially reduce the duration of symptoms, as well as viral shedding, which can help prevent the spread of disease. Studies are underway to determine the efficacy in using chloroquine to treat COVID-19.

      President Trump’s aggressive response and bold actions to keep Americans safe from COVID-19 bought us precious time to advance therapeutics and other necessary tools,” said HHS Secretary Alex Azar. “Today’s actions show that HHS and the United States are leading the world in these efforts. Disseminating information about promising off-label uses of drugs we already have, investigating their effectiveness, and pursuing other therapeutics will help give American healthcare providers the tools they need to save lives. As we have always seen when America has faced a serious threat, American industry, academic institutions and government are coming together to deliver us what we need to win.
      […]
      While there are no FDA-approved therapeutics or drugs to treat, cure or prevent COVID-19, there are several FDA-approved treatments that may help ease the symptoms from a supportive care perspective.