Le choix des mots.
En Guerre, on donne des ordres.
En Crise, on donne des moyens.
Devinez quel champ lexical on a choisi d’utiliser ?
Le choix des mots.
En Guerre, on donne des ordres.
En Crise, on donne des moyens.
Devinez quel champ lexical on a choisi d’utiliser ?
Voilà, je tournais autour de cette dichotomie depuis plusieurs jours sans parvenir à la verbaliser. C’est exactement ça.
On a choisi d’utiliser la matraque, plutôt que les moyens de santé (masque, et services de santé).
mouais, certes, on donne des ordres,
mais sans moyens,… on se fait tuer
D’accord avec @simplicissimus : la dichotomie est très artificielle. Parce qu’en réalité, « en guerre », on donne beaucoup beaucoup beaucoup de moyens. Ça doit être une des activités les plus coûteuses auxquelles peuvent se livrer les États.
6.000 milliards de dollars : le coût total de la guerre en Irak ?
▻https://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130314trib000754033/6.000-milliards-de-dollars-le-cout-total-de-la-guerre-en-irak.html
Très onéreuse guerre en Irak... D’après le Watson Institute for International Studies de l’université Brown, le bilan économique de la guerre déclenchée en 2003 par George W Bush pour faire tomber le régime de Saddam Hussein en Irak, pourrait représenter 6.000 milliards de dollars d’ici à 2053 en incluant les intérêts d’emprunts et les pensions aux anciens combattants.
Certes. Mais pour rester dans le sujet du jour, qui n’est pas les dépenses somptuaires en direction du CMI, TdQ1er parle de guerre contre le virus. Et le lendemain, les journaux titrent sur les 100000 policiers qui vont faire appliquer les ordres. Et donc, la dichotomie, bien qu’artificielle, fonctionne. Cette dichotomie est tout aussi artificielle que l’autre qui déblatére « nous sommes en guerre », après avoir déliré quelques jours avant sur le fait que « notre mode de vie ne sera pas altéré ».
Ça me rappelle ma prof d’histoire du collège, expliquant que la vraie fin de la crise de 1929, c’était la guerre et sa relance économique. Quand même, j’aime bien.
Après, j’ai une vraie question : est-ce que le tweet de Macron du 11 mars
►https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1237814127562756097
Nous ne renoncerons à rien.
Surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer.
Surtout pas aux terrasses, aux salles de concert, aux fêtes de soir d’été.
Surtout pas à la liberté.
Surtout pas à notre esprit de résistance qui fait la République si grande, la France si forte.
il est dans la lignée de sa bravoure du 7 mars, aller au théâtre pour encourager les sorties à plusieurs centaines dans un lieu confiné
▻https://people.bfmtv.com/actualite-people/emmanuel-et-brigitte-macron-au-theatre-pour-inciter-les-francais-a-sor
et dire que non tout va bien, consommez !
Ou bien est-ce que les « fêtes des soirs d’été » ça veut dire qu’il n’y aura pas de fêtes de soirs de printemps ? Est-ce que ce fragment de discours convenu qui veut tout dire et rien dire est dans la lignée de l’insouciance macronienne qui a prévalu jusque début mars, comme le pense Lordon, ou bien est-ce qu’il est une manière de faire passer les premières mesures de protection ?
C’est une vraie question, je ne le comprends pas.
À part ça, je ne sais plus quel médecin de droite explique que le confinement, c’est la médecine du XVIe siècle et que le soin aux malades, c’est celle du XXIe mais je trouve ça très bête. D’abord on peut soigner un nombre limité de personnes (limité quoi qu’il arrive et d’autant plus limité qu’on a saboté l’hôpital), d’où le besoin de prévenir un afflux trop important, en plus c’est toujours plus confortable de ne pas être malade et plus intelligent de prévenir les maladies qu’on sait prévenir, la prévention étant aussi un geste médical. Bref, il est débile ou c’est moi ?
Du point de vue anarchiste, anti-indus et anti-économie, le confinement est très rationnel et adapté par rapport au solutionnisme techno-médical :
▻https://seenthis.net/messages/832644
Sans masques, sans gants, sans gel hydroalcoolique, sans détection des personnes infectées, avec un hôpital déjà au désespoir, le seul moyen de contrer cette crise a été son déni. (Et ils se sont entourés d’experts du déni)
Et d’enfermer chacun·e le jour venu pour éviter, espérons le, d’étendre la catastrophe, et l’émeute, en racontant que c’est pour son bien. J’ai en tête la friction continuelle entre le récit fictionnel et les catastrophes qui adviennent. Non pas que cela ait été comploté d’avance, mais tout de même, ça tombe vraiment bien maintenant que la bourgeoisie peut vivre en vase technologique clos, et quel régime fasciste ne rêverait pas de faire plier tout les contradicteurs d’un seul coup pour imposer une société de contrôle total où personne ne peut aller manifester ?
Pour étayer, le 12 mars, il y avait quelques voix discordantes
« La seule solution contre le coronavirus c’est un masque pour tous, partout, pendant trois semaines »
▻https://www.youtube.com/watch?v=gPMwAcWeUZc
« Les connards qui nous gouvernent » par Frédéric Lordon, 19 mars 2020
►https://blog.mondediplo.net/les-connards-qui-nous-gouvernent
Bien sûr ça n’est pas moi qui le dis — ça non. C’est Claude Askolovitch. Plus exactement, Claude Askolovitch rapporte les propos d’un « ami pneumologue ». En même temps, on sent qu’il les endosse un peu. Ça n’est pas exactement lui qui le dit mais un peu comme si quand même. En tout cas, tous les papiers de la respectabilité sont dûment tamponnés : un journaliste de France Inter et d’Arte, on pourra difficilement plus en règle. Et donc tout d’un coup, sans crier gare, le voilà qui parle, ou laisse parler, de nos gouvernants comme de « connards ».
On se demande ce qui l’a piqué — en même temps il faut admettre : quand une vidéo appelée à demeurer dans la mémoire collective montre Agnès Buzyn, ci-devant ministre de la santé, déclarer fin janvier qu’évidemment le virus restera à Wuhan et qu’il n’y a aucune chance que nous en voyions jamais la couleur ; quand, jusqu’au 12 mars après-midi, le ministre Blanquer assène qu’il n’y a aucune raison de fermer les écoles (moi aussi, comme Claude Askolovitch, j’ai un ami : dans la classe de sa fille, sept cas positifs, mais pourquoi embêter les parents avec d’inutiles soucis de garde ?), et que le soir même la fermeture générale est annoncée ; quand, dans un tweet à ranger sur la même étagère que la vidéo de Buzyn, Macron, comme un hipster du 11e arrondissement qui aurait fait l’atelier poésie au collège, nous invite — le 11 mars –- : « Nous ne renoncerons à rien, surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer, surtout pas aux terrasses, aux salles de concert, au fêtes de soir d’été, surtout pas à la liberté », pour le 12 fermer les écoles, le 14 laisser son premier ministre annoncer un début de confinement général, et le 16 morigéner la population qui continuait sur la lancée de l’exemple qu’il lui donnait depuis des semaines ; quand on se remet sous les yeux le tableau d’ensemble de ces ahurissements, on se dit en effet que tous ces gens se sont fait prendre soit par surprise, soit par connerie. Et que l’hypothèse de la surprise étant à l’évidence exclue, il ne reste que celle de la connerie — qui n’est pas une surprise.
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Je n’avais pas vu celle-là : Macron qui dit le 11 mars que « Paris est une fête » (reprise du slogan débile de personnes qui veulent continuer à jouir à tout prix) puis se demande pourquoi personne n’a pensé à changer son mode de vie.
►https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1237814127562756097