En guerre ?! Non, complètement dépassés...

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  • Je ne voulais pas trop me lancer là-dedans, mais je vois circuler de plus en plus souvent des textes que je trouve très limite limite, mélanges de données pertinentes, de considérations parfois intéressantes, mais avec de lourdes tendances à l’exagération, raccourcis, qui devraient tout de même amener les lecteurs à se méfier. Dans certains cas, je l’ai déjà écrit, j’y trouve des procédés rhétoriques malhonnêtes (des conditionels de précaution qui deviennent des affirmations définitives sans prévenir), et souvent des modes de démonstration typiquement complotistes (démonstration à charge en écartant les contre-arguments qui ne vont pas dans le bon sens).

    Hier soir j’ai regardé 3 textes de Jean-Dominique Michel, que je vois recommandés avec beaucoup d’insistance ici et ailleurs, comme de « très bons textes », « à lire absolument »…

    Alors j’ai déjà longuement critiqué l’un de ces textes :
    https://seenthis.net/messages/832094#message832220

    Mais j’ai encore trouvé des choses assez marrantes, que je trouve symptomatiques (oui, je l’ai déjà faite) de sa façon de procéder…

    Par exemple :
    COVID-19 : APPEL AU CALME !
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/12/covid-19-appel-au-calme-305001.html

    Le même traitement dramaturgique appliqué à n’importe quelle autre infection respiratoire virale produirait la même perception de catastrophe. Imaginez : la grippe saisonnière tue entre 10’000 et 60’000 personnes en France chaque année dans l’indifférence générale.

    Si je prend un bulletin grippe de Santé publique France, je lis :

    En moyenne, on estime qu’environ 10 000 décès sont attribuables à la grippe chaque année, avec 13 000 décès lors de l’épidémie de 2017-18, et 14 400 décès en 2016-17.

    Comme je l’avais fait remarquer dans mon premier commentaire : c’est bien pratique de ridiculiser les chiffres maximalistes concernant le Coronavirus, si c’est pour dans le même temps sortir des chiffres absolument extrémistes sur la grippe saisonnière.

    Dans le texte suivant, il récapitule un certain de nombre de grandes maladies qui devraient être évitables : Coûts de la santé : d’inconfortables vérités ?
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2018/03/04/couts-de-la-sante-d-inconfortables-verites-290378.html

    En analysant les causes impliquées dans le bataillon des maladies évitables, on trouve 5 grandes catégories de facteurs : mauvaise alimentation, pollution, stress, manque de sommeil et sédentarité (12) Avec à nouveau de gros, très gros intérêts en jeu.

    Faire baisser rapidement les « coûts de la santé » ? Ce serait à vrai dire assez simple, par exemple :
    – en taxant la malbouffe (produits transformés et/ou pollués) et en affectant le produit pour faire baisser le prix des aliments sains ;
    – en interdisant le diesel, les perturbateurs endocriniens, les poisons domestiques et les pesticides ;
    – en remplaçant partout où cela est possible les traitements médicaux par des remèdes naturels ou des pratiques de santé montrant une efficacité comparable ;
    – en menant des vraies campagnes d’information sur les causes des maladies ;
    – en formant la population, les autorités, employeurs, employés et médias aux stratégies de santé ainsi qu’aux bonnes pratiques managériales et sociales ;
    – en développant des centres de ressources communautaires consacrés à l’empowerment en santé de la population...

    ...il serait littéralement possible de faire baisser les primes d’assurance-maladie de 40 à 60% en cinq ans. Épidémio-logique !

    Sérieusement : « il serait possible de faire baisser les primes d’assurance de 40 à 60% en cinq ans » ? Pourquoi pas 70% en quatre ans, ou 30% en six ans ? C’est quoi cette science ?

    Là encore : l’argument est intéressant, mais que vient faire cette affirmation chiffrée délirante là-dedans ?

    Et on trouve dans un autre texte récent une affirmation qui, malheureusement, commence à circuler largement : En guerre ?! Non, complètement dépassés...
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/19/en-guerre-non-completement-depasses-305135.html

    La vérité est qu’à peu près rien n’a été réellement fait au cours des décennies écoulées pour protéger la population contre les principaux facteurs de risque (que sont la malbouffe, la pollution, le stress et la sédentarité) malgré des dégâts sanitaires monstrueux. Aujourd’hui, c’est cette population déjà atteinte dans sa santé qui est frappée. 99% des victimes en Italie (parmi les 2’500 premiers morts) souffraient d’une à trois maladies chroniques, avec des taux de 75% de tension artérielle élevée, 35% de diabète, 30% de maladies cardio-vasculaires, etc. )

    Il faut oser le dire : ce n’est pas le virus qui tue (il est bénin pour les personnes en bonne santé), ce sont les pathologies chroniques qu’on a laissé honteusement se développer en favorisant des industries toxiques au détriment du bien commun et de la santé de population (pour un développement de ce constat, se référer à l’article suivant).

    Ça veut dire quoi, « ce n’est pas le virus qui tue » ? Sans le virus, les gens ne meurent pas ; avec le virus les gens meurent. Je vois l’idée, mais le raccourci est outré et ridicule.

    C’est le même auteur qui, par ailleurs, écrit : « la grippe saisonnière tue entre 10’000 et 60’000 personnes ». Or c’est la même logique pour la grippe saisonnière : les décès portant la mention « cause du décès : grippe » se comptent en dizaines ou centaines chaque année. Le chiffre usuel de 10000 morts annuels, c’est une estimation statistique de la surmortalité provoquée par la grippe. Allez brailler que « le grippe ne tue pas »…

    • Tes critiques me font penser à certains chercheurs qui ont par le passé décidé de ne plus participer à des débats publics, du fait que pour déployer une pensée complexe, qui ne sera pas déformé par le premier troll venu reprochant l’emploi d’un passé simple ou d’un conditionnel, cela est vraiment compliqué et insatisfaisant.

      Donc, en ce moment, ces gens qui habituellement se censurent, décident de participer et de s’exprimer. Et ils se font tirer dessus à boulet rouge pour des tournures de phrase, et ce faisant, pour le fait que bon, ces gens, ils pourraient tout de même s’exprimer d’une façon irréprochable quoi.

    • Je vois, mais :
      – ces textes sont en ce moment recommandés avec vigueur dans mon entourage, et pour le dire plus clairement : ce n’est pas loin d’un symptôme complotiste ;
      – je l’ai plus détaillé dans mon premier texte : ces problèmes de forme ne sont pas anodins, c’est ce qui permet à ces textes d’avoir beaucoup de succès alors que leur propos est outrancier et dangereux.

      Ces outrances permettent de faire passer les messages suivants de manière extrêmement claire (et, malheureusement, efficace) :
      – Covid-19 n’est pas dangereux,
      – et de toute façon, on a déjà trouvé le médicament
      – le confinement, ça ne marche pas
      – accessoirement quelques suggestions à tendance complotistes (le monde médical n’en veut pas parce qu’il n’y a pas de brevet pour se faire du fric, les politiciens réagissent comme ça à la crise parce qu’ils sont corrompus par les labos, les occidentaux sont racistes de se méfier des études chinoises…).

      Les « maladresses » ne sont pas anodines, ici : elles permettent à l’auteur d’adopter une posture de prudence, alors que le fond du propos tel qu’il ressort, c’est bien ça (je donnes deux exemple dans ma critique précédente, je trouve que c’est très clair, cette façon de passer du conditionnel à l’enthousiasme à l’indicatif au moment opportun). Je l’ai dit pour la première vidéo en provenance de Marseille : tu titres « Fin de partie ! » au tout début d’une épidémie en France (désormais discrètement retitré « Vers une sortie de crise ? »), tu expliques doctement que ce sera imperceptible par rapport à la grippe… ce n’est pas un problème de style et tournures de phrase. Ça a un effet dangereux sur la vie réelle des gens, comme par exemple illustré par @hlc hier :
      https://seenthis.net/messages/832420

    • Je comprends tes reproches. Et je lis les textes que tu critiques avec la même prudence qui nous caractérise tous ici, qui ne faisons que cela depuis des années. On tâche de récupérer ce qui nous parle, et on laisse de côté, sans même y faire attention, ce qui nous paraît inepte et/ou accessoire.

      N’empêche que, ces gens nous transmettent des informations que les canaux prévus pour sont en ce moment incapables de transmettre. Ils méritent donc d’être, à mon sens, suivis et relayés, et ce sans adopter les travers affligeants de « l’autre camp », d’accoler les étiquettes de « complotisme » ou autre.

      Il y a défaillance majeure du système, et tout ce qui pourra documenter ces défaillances doit être conservé et relayé. Même au prix de la pureté oratoire et argumentative, il me semble.

      Et j’avoue qu’émettre des critiques sans utiliser le conditionnel, j’en serais bien incapable, n’ayant pas la prétention, jamais, que j’aurais pu faire mieux.

    • Je comprends aussi cette méfiance pour le mot « complotisme », avec lequel je ne suis pas forcément à l’aise non plus. En l’occurence, je vois au moins d’énormes biais de confirmation qui, couplés parfois à des méthodes de communication que j’ai déjà qualifiées de méthodes de voyou (pas juste des maladresses), confinent au complotisme. Ou, pour le dire plus subtilement, le (toujours très) subtile Zlavoj Zizek signalé par @rumor ici :
      https://seenthis.net/messages/832191

      Sinon, oui, référencer des textes en extrayant ce qui est pertinent, d’accord. Mais ce n’est pas comme ça que les textes du bonhomme circulent (même ici), et cette extrême minoration des dangers de Covid-19 et l’annonce sans recul du fait qu’on a déjà trouvé un remède, pour moi ce ne sont pas des points accessoires. À tout le moins, c’est normal de les faire remarquer.

      Comme toi je suppose je suis plus inquiet pour mes parents que pour moi-même, et même mes enfants. Et parmi les points d’inquiétude : le fait que mes vieux ont tendance à écouter une radio de merde et à suivre les débats pourris que tu sais, et que je préfère qu’ils soient « exagérément inquiets » que de croire qu’« en fait c’est des conneries ». Or le coup du « Fin de partie ! » fin février, ça a beaucoup circulé dans les médias mainstream, et c’est passé à la télé. Aujourd’hui les textes du monsieur ci-dessus, je les vois beaucoup beaucoup circuler.

    • tes remarques critiques sont justifiées et je reconnais n’avoir pas été assez prudent et critique en partageant son texte, ou plus exactement ses deux versions successives. En l’occurrence, le premier commentaire très élogieux venait directement d’un tweet de Piketti.
      https://twitter.com/PikettyLeMonde/status/1241019323721879554
      Mais cela n’excuse rien de ma part.
      Les points d’intérêt que j’y ai trouvé sont les suivants :
      – des éléments très instructifs d’analyse de la faillite de la stratégie européenne (et française) en particulier sur le long terme (fermeture des lits, sous investissement)
      – en contrepoint, l’efficacité des stratégies asiatiques et leur maîtrise de la technologie (notamment la stratégie précoce de tests à grande échelle comme l’a mis en oeuvre la Corée du Sud).
      Sur le caractère encore hypothétique de la solution chloroquine, on peut critiquer et déplorer les effets d’annonce. Et souligner, comme dans les commentaires à ton premier commentaire, les incertitudes industrielles et commerciales qui entourent sa distribution si son efficacité était avérée. Mais c’est important d’écouter ce qui ébrèche le monopole de la parole gouvernementale, qui n’a cessé d’être à côté de la réalité et dans le déni depuis deux mois (cf. Buzyn and co.)

    • Je sais que ça peut paraître bizarre, mais avec rezo.net j’ai pris l’habitude de critiquer très directement certains textes, sans considérer pour autant que c’est une critique de la personne qui l’a référencé. Je pense que les autres fonctionnent assez de cette façon aussi (sinon, Rezo n’aurait jamais tenu), même si j’ai tendance à être un des plus vachards dans la destruction de textes que je n’aime pas…

      Du coup je m’excuse à mon tour que tu aies pensé que c’était une critique personnelle de ta décision de partager : ce n’est pas du tout le cas, et au contraire j’aime que Seenthis offre l’occasion de développer des critiques de textes (Rezo.net, par son format, ne permet quasiment que du référencement positif) et que parfois on arrive à briser un peu notre entre-soi de groupe militant.

    • Je copie-colle le texte de fesse-bouc

      Depuis plus d’une semaine, médias et réseaux sociaux s’affolent autour d’un certain Pr Didier Raoult. Désolé de jouer le trouble-fête, mais ce Pr JeFaisDuRaoult – qui passe son temps à se mettre en avant et à s’auto-congratuler alors qu’il ne pige rien à ce qu’il se passe – tient un discours dangereux, minoritaire et non scientifique, qui tout à la fois nie la dangerosité de l’épidémie et prétend en avoir le remède. Je comprends qu’on ait tous besoin d’être rassurés, mais c’est du grand n’importe quoi.

      Le 20 janvier dernier, Raoult était en plein déni de l’épidémie de coronavirus :
      « Y se passe un truc où y’a 3 Chinois qui meurent, ça fait une alerte mondiale, l’OMS s’en mêle, ça passe à la radio à la télévision, [...] tout ça est fou ! [...] Si vous voulez à chaque fois qu’il y a une maladie dans le monde, on se demande si en France on va avoir la même chose, ça devient complètement délirant ! De pas s’occuper des maladies qui existent – on les identifie même pas, on s’en fiche – et on regarde ce qui se passe en Chine ! C’est tellement dérisoire que ça en devient hallucinant ! »
      https://www.youtube.com/watch

      Le 17 février, il considérait que le virus faisait moins de morts que les accidents de trottinette :
      https://www.mediterranee-infection.com/coronavirus-moins-d…/

      La manière dont il parle de cette pandémie en se contentant de dire "il y a eu tant de cas, c’est autant que pour les accidents de trottinette" puis "il y a eu tant de cas, c’est autant que la grippe", sans tenir compte des courbes de progression exponentielles qu’il faudrait prolonger, semble typique du mec, qui tient le même genre de raisonnement sur les vaccins ("il n’y a eu qu’un mort de la rougeole l’année dernière, c’est donc que le vaccin ne sert à rien") ou sur le réchauffement climatique ("c’est n’importe quoi ces modèles mathématiques avec des extrapolations, pour l’instant ça va très bien") : à chaque fois, il est dans une sorte de bon sens paysan, "je ne crois que ce que je vois maintenant tout de suite", "les modèles statistiques prévisionnels c’est de la divination ma bonne dame, n’en croyez rien !"

      Le Pr Michel, qui semble l’apprécier beaucoup, est dans le même déni total du danger que représente cette pandémie et des outils statistiques qui permettent de déterminer ce danger :
      « Depuis le début de l’émergence du coronavirus, je partage mon analyse qu’il s’agit d’une épidémie banale. Le terme peut choquer quand il y a des morts, et a fortiori dans la crise sanitaire et la dramaturgie collective hallucinée que nous vivons. Pourtant, les données sont là : les affections respiratoires habituelles que nous vivons chaque année font bon an mal an 2’600’000 morts à travers le monde. Avec le Covid-19, nous en sommes, au quatrième mois de l’épidémie, à 7’000 décès, ce qui est statistiquement insignifiant.
      [...] Pareillement, les projections qui sont faites pour imaginer le nombre de morts possibles sont rien moins que délirantes. Elles reposent sur un « forçage » artificiel et maximal de toutes les valeurs et coefficients. Elles sont faites par des gens qui travaillent dans des bureaux, devant des ordinateurs et n’ont aucune idée ni des réalités de terrain, ni de l’infectiologie clinique, aboutissant à des fictions absurdes. On pourrait leur laisser le bénéfice de la créativité et de la science-fiction. Malheureusement, ces projections, littéralement psychotiques, font des dégâts massifs. »
      http://jdmichel.blog.tdg.ch…/covid-19-fin-de-partie-305096…

      S’il vous plaît, arrêtez avec ça : c’est une vraie pandémie, grave, très contagieuse, ces personnages sont du même ordre que ceux qui nient le réchauffement climatique (ce que fait aussi le Pr Raoult) ou les propagandistes de l’inutilité des vaccins (ce qu’est aussi le Pr Raoult).

      La science est un travail collectif, qui se fait avec humilité et patience. Méfiez-vous toujours de ceux qui en font une affaire personnelle, de coups médiatiques et de buzz, qui passent leur temps à s’auto-promouvoir, à tenir des discours péremptoires, et à dénigrer leurs collègues plus discrets et moins avides de visibilité médiatique.

      Au fil des jours, ce genre de déni ne pourra pas résister aux faits et aux morts qui s’accumulent.

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      Mais paradoxalement, alors que ce Pr Raoult prend par-dessus la jambe la dangerosité du virus, il prétend déjà en avoir le remède : la chloroquine.

      Depuis les prémices de l’épidémies, des tas de médicaments déjà existants sont testés, en Chine, en Corée, et en France aussi désormais. C’est la première chose qu’on fait face à un nouveau virus. Le Pr JeFaisDuRaoult, tout en niant totalement la dangerosité du virus, prétend avoir le remède avec la chloroquine, un antipaludique, que des Chinois ont testé parmi bien d’autres et qui n’a pas (encore) prouvé de bénéfice certain, mais que notre professeur connaissait et avait sous la main, ce qui était bien pratique pour réaliser en quelques jours une étude au mieux non concluante, au pire bidonnée, mais qu’il s’est empressé de proclamer urbi et orbi de manière tonitruante, avec des relais médiatiques complaisants (je m’y suis fait prendre moi-même dans un 1er temps), sans attendre des tests plus sérieux.
      https://www.jim.fr…/effet_secondai…/document_jim_plus.phtml

      Il semble en tout cas que la chloriquine, même dans son usage habituel contre le palu, est toxique, et même mortelle (elle est parfois utilisée dans des suicides médicamenteux) : à haute dose, elle ne peut être utilisée que sur un temps court pour des cas graves. Peut-être qu’il s’avérera que la chloroquine (ou plus vraisemblablement son dérivé l’hydroxychloriquine) a des effets bénéfiques, mais rien ne permet encore de l’affirmer et si c’est c’est le cas cela nécessitera un suivi médical très rigoureux.
      https://www.nature.com/articles/s41421-020-0156-0

      Le résultat de son coup médiatique autour de ce médicament, c’est d’abord qu’il soulève de faux espoirs, mais surtout qu’il pousse les gens à s’en procurer pour s’auto-médiquer, au risque de s’empoisonner, et c’est ce qui semble se passer déjà dans certains pays d’Afrique.
      https://www.nouvelobs.com…/en-afrique-on-se-rue-sur-la-chl…

      Par ailleurs Trump, friand de ce genre d’annonces "à contre-courant" du consensus scientifique et de ses protocoles, a aussi déclaré que la chloroquine allait être prescrite aux USA sans tests préalables, mais a aussitôt été démenti par la FDA...
      https://www.courrierinternational.com…/pandemie-coronaviru…
      https://www.marianne.net…/de-marseille-fox-news-comment-le…

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      Sur le CV gonflé aux hormones du Pr Raoult, qu’on trouve sur sa fiche Wikipedia ou sur le site de l’institut hospitalo-universitaire qu’il dirige (intitulée en capitales « LE PR DIDIER RAOULT EST LE CHERCHEUR EUROPÉEN DONT LES PUBLICATIONS ONT ÉTÉ LES PLUS CITÉS PAR LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE INTERNATIONALE DANS LE DOMAINE DES MALADIES INFECTIEUSES »), je n’ai pas les connaissances et les moyens de déconstruire tous ces titres qui impressionnent au 1er abord, mais je commence à avoir quelques billes en sociologie des sciences, par le biais de la revue Zilsel (que je mets en page), et plein d’éléments mettent la puce à l’oreille, par exemple ceci à la fin de sa fiche Wikipédia :

      « Didier Raoult est classé parmi les dix premiers chercheurs français par la revue Nature pour le nombre de publications (plus de deux mille à son actif) comme pour le nombre de citations reprenant ses travaux. Par ailleurs, selon la source ISI Web of Knowledge Didier Raoult est un des chercheurs qui publie le plus en France. Rien que pour l’année 2013, il signe 185 publications, soit une tous les deux jours environ. »

      Qu’est-ce que ça veut dire une publi tous les 2 jours pendant un an ? Vous pensez vraiment qu’il travaille sérieusement sur 185 recherches différentes et qu’il écrit sur chacune durant l’année, tout en s’occupant de la direction de son Institut universitaire ?
      A mon avis il co-signe simplement automatiquement toutes les publis des chercheurs de son institut, sans y participer...

      Toute sa fiche Wikipédia est une espère de super-CV super-gonflé aux hormones, qui joue de tous les indicateurs quantitatifs mis en place ces dernières années, et largement critiqués par les chercheurs, pour apparaître artificiellement en haut des classements...

      « Enfin, sur plus de 2 600 publications internationales référencées, on trouve 9 articles dans Science, et 3 dans Nature les deux revues scientifiques les plus visibles selon l’indice N&S du classement de Shanghai. »

      > Seules 12 publis dans des revues vraiment reconnues, on peut s’attendre à ce que l’immense majorité atterrisse dans les "revues prédatrices" qui étaient au cœur du Zilsel n°4.
      https://www.cairn.info/revue-zilsel-2018-2.htm
      Ces revues permettent notamment d’éviter une vraie relecture par des pairs, souvent en payant sa publi.

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      Dernière chose, pour appuyer sa posture de franc-tireur, se donner une stature de lanceur d’alerte et légitimer le peu de crédit que lui accordent certaines institutions scientifiques (le CNRS et l’INSERM ont retiré leur label à l’IHU Méditerrannée qu’il dirige et qui a été construit à grands frais spécialement pour lui), Raoult argue que l’animosité des institutions scientifiques serait liée uniquement à sa dénonciation d’un conflit d’intérêt patent du mari d’Agnès Buzyn, Yves Lévy, qui est aussi PDG de l’INSERM.

      
Or si ce conflit d’intérêt est réel et mérite d’être dénoncé, il y a bien d’autres raisons qui ont motivé de retrait du soutien de son IHU par le CNRS et l’INSERM, retrait motivé par les conseils scientifiques de ces institutions et non par des gestionnaires, qui n’ont fait que suivre leurs recommandations.
      https://marsactu.fr/didier-raoult-inaugure-son-ihu-mediter…/

      Par ailleurs, l’IHU Méditerrannée a fait l’objet de plusieurs plaintes auprès de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la Recherche (IGAENR) pour des cas d’agressions sexuelles et de harcèlement moral.
      https://marsactu.fr/lunite-de-didier-raoult-paradis-de-la-…/

    • Les editions i (qui ont un catalogue beaux livres et spiritualité) prennent position dans un débat sanitaire un peu compliqué. L’édition mène à tout, même à l’épidémiologie ! J’en ai profité pour demander ma désinscription, puisque je n’avais jamais consenti à recevoir leur newsletter by the way...

      https://www.editions-i.com

      Les éditions i soutiennent le Professeur Raoult et demandent que le gouvernement organise un dépistage collectif.

      En pointant du doigt l’incapacité du gouvernement qui met en danger des milliers de vie en confinant sans dépistage collectif la population et en proposant des solutions concrètes et efficaces (dépistage gratuit pour tous au CUH d ela Timone à Marseille où il exerce et médication pour ceux qui sont atteints), le Professeur Raoult est une des rares personnes qui agit de façon concrète dans un pays qui ressemble de plus en plus à un avion sans pilote.

      Ne suivons pas le chemin de l’Italie : le 21 mars : 4002 morts le 22 mars : 4825. Et ce n’est qu’un début.

      Signez et faites signer la pétition, sauvez vos familles et soutenez l’action du Professeur Raoult. Réagissons et évitons de nous trouver confiner six mois durant sans dépistage.

      Dommage pour l’infinitif à la place participe passé, c’était justement ça, leur métier !

  • En guerre ?! Non, complètement dépassés...
    très bon article, très critique sur les défaillances européennes et l’obsession de la compression des couts. Par ailleurs, un appel à utiliser dès aujourd’hui les médicaments qui marchent et réduisent l’effet du coronavirus par Jean Dominique Michel, anthropologue de la santé
    - Anthropo-logiques -
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/19/en-guerre-non-completement-depasses-305135.html

    Les dernières données en provenance d’Italie le confirment : ce virus n’est dangereux que pour les personnes souffrant de ces pathologies chroniques, ces « maladies de civilisation » qui seraient à 80% évitables si on avait une politique de santé digne de ce nom - problème que j’ai abordé dans ce blog à réitérées reprises.

    La vérité est qu’à peu près rien n’a été réellement fait au cours des décennies écoulées pour protéger la population contre les principaux facteurs de risque (que sont la malbouffe, la pollution, le stress et la sédentarité) malgré des dégâts sanitaires monstrueux. Aujourd’hui, c’est cette population déjà atteinte dans sa santé qui est frappée. 99% des victimes en Italie (parmi les 2’500 premiers morts) souffraient d’une à trois maladies chroniques, avec des taux de 75% de tension artérielle élevée, 35% de diabète, 30% de maladies cardio-vasculaires, etc. )
    Il faut oser le dire : ce n’est pas le virus qui tue (il est bénin pour les personnes en bonne santé), ce sont les pathologies chroniques qu’on a laissé honteusement se développer en favorisant des industries toxiques au détriment du bien commun et de la santé de population (pour un développement de ce constat, se référer à l’article suivant).


    [...]
    Défaillance de la réponse

    L’autre cause majeure de cette crise, c’est la vétusté de notre réponse sanitaire. Les pays asiatiques ont réagi avec la connaissance, les moyens et la technologie du XXIème siècle. Avec les succès que l’on observe. En Europe, par manque de préparation, de moyens mais aussi de capacité à nous organiser, on est revenu ni plus ni moins aux méthodes du XIXème. Au lieu donc de réagir avec la seule méthode adaptée (dépister – confiner les personnes infectées – soigner), on en a été très vite contraints à renoncer à dépister (avec pour conséquence une ignorance de la situation réele) et faire le choix de confiner tout le monde. Avec pour conséquence de détruire la vie économique et sociale… en laissant les cas critiques tomber malades chez eux en attendant de venir saturer les services hospitaliers en urgence.

    Ce qui est contraire à toutes les recommandations et bonnes pratiques en santé publique face à une épidémie ! Et constitue à vrai dire un très pauvre pis-aller, en l’absence des moyens qui permettraient d’agir.

    Pourquoi en est-on arrivé là ? Parce que nous ne sommes pas parvenus, malgré le temps dont nous disposions, à mettre en place les bonnes réponses. Le manque de tests et de mesures de dépistage en particulier est critique, alors que la Corée, Hong-Kong et la Chine en faisaient leur priorité absolue. Les produire ne pose pas de problème technique et notre capacité industrielle est largement suffisante. C’est un problème d’organisation et de passage à l’action.

    Les pays mentionnés ont par ailleurs mis à profit l’intelligence artificielle notamment pour identifier les chaînes de transmissions possibles pour chaque cas positifs (avec les smartphones, on peut par exemple faire l’inventaire des déplacements et donc des contacts que les personnes infectées ont eu avec d’autres personnes dans les 48h précédent l’apparition des symptômes).

    Pour ne rien arranger, nous avons réduit de manière importante la capacité en soins intensifs de nos hôpitaux au cours de la décennie écoulée, ce qui nous conduit à être aujourd’hui en manque de lits et de matériel de réanimation. L’hôpital est devenu obèse en captant des activités médicales qui pourraient pour la plupart être assumées par des structures plus légères et moins coûteuses. Alors qu’on sabrait dans le même temps dans les services de soins intensifs -cf le graphique en tête d’article.
    [...]
    And now ?

    notre passivité en particulier à rendre disponible des médicaments apparemment efficaces contre le virus, déjà inclus dans les treatment guidelines de différents pays, ressemble à un vrai scandale.

    L’#hydroxychloroquine en particulier (combinée avec l’azithromycine, un antibiotique donné contre les infections bactériennes opportunistes mais qui a aussi une action antivirale) s’est avérée curer la charge virale en 5 jours lors de différents essais cliniques.

    Ce médicament est utilisé depuis plus de 60 ans, nous en avons une parfaire connaissance pharmacocinétique. Les Chinois, les Coréens, les Indiens, les Belges et les Saoudiens l’ont homologué pour traiter le SARS-CoV-2.

    Bien sûr, des essais cliniques n’apportent pas la preuve scientifique rigoureuse (evidence) fournie par un essai randomisé en double-aveugle. Mais lorsque des essais cliniques portant sur 121 personnes (en Chine), 24 personnes (Marseille) et 30 personnes (Stanford, avec groupe-témoin) obtiennent tous une élimination de la charge virale en 5 jours, avec une substance dont on connaît parfaitement les caractéristiques et les modalités d’usage, il est juste invraisemblable qu’on ne l’incorpore pas d’urgence dans notre stratégie de soins. Les Américains (voir référence infra) suggèrent que l’hydroxychloroquine aurait de surcroît un effet prophylactique permettant, si cela se vérifie, d’en prescrire pour éviter de contracter le virus.

    On entend pour l’instant de vieilles huiles venir minauder qu’on ne saurait faire la moindre entorse aux procédures habituelles. Les objections qu’on entend (par exemple des centres français de pharmacovogilance) portent sur les risques de surdosage ou d’effets problématiques à long-terme, ce qui est peu compréhensible dès lors qu’il s’agit pour le Covid d’un traitement de 6 jours, à doses modérée, avec une molécule au sujet de laquelle on a une immense expérience, qu’on connaît, utilise et maîtrise depuis 60 ans et dont on connaît les interactions possibles avec d’autres substances !

    #covid-19 #santé #épidémie #pandémie