• Réimaginer la terre avec les peuples autochtones

    Barbara Glowczewski

    https://lavoiedujaguar.net/Reimaginer-la-terre-avec-les-peuples-autochtones

    https://www.terrestres.org/2020/03/10/reimaginer-la-terre-avec-les-peuples-autochtones

    « À l’heure du plus grand défi de l’humanité, qui est la crise climatique causée par l’industrialisation du monde sous domination de la vision capitaliste, nous les Peuples Premiers, nous invitons le monde à revoir et reconsidérer sa relation avec ce que les Occidentaux appellent la Nature. Nous en dépendons complètement et pourtant nous restons continuellement sourds à ses cris de douleur. Chacun doit agir à son échelle, et la Guyane, en tant que pays amazonien à son rôle à jouer. La France, en tant que cinquième puissance mondiale doit assumer ses responsabilités et arrêter son hypocrisie. » Cette déclaration fut prononcée le 12 décembre 2019 par Yanuwana Christophe Pierre, réalisateur kali’na, président fondateur de la JAG (Jeunesse autochtone de Guyane), qui s’est mobilisée avec succès contre le projet de la Montagne d’Or, consortium de multinationales, russe et canadienne. Les peuples autochtones, habitants des forêts, savanes ou désert, soignaient la terre avant l’imposition de normes industrielles et administratives qui interdisent, par exemple en France, d’habiter l’endroit où l’on travaille, que ce soit une parcelle agricole ou un atelier d’artiste en ville. Le parc national en Amazonie guyanaise a autorisé le maintien de villages indiens mais leurs droits de chasse et de pêche, leurs pratiques ancestrales pour faire pousser leurs nourritures et construire leurs villages sont menacés tant par la normalisation des lois que par les orpailleurs clandestins qui polluent les rivières et la forêt en menaçant la survie de tous les habitants humains et non humains. (...)

    #peuples_autochtones #Barbara_Glowczewski #Irène_Bellier #Guyane #Montagne_d’Or #colonisation #Afrique #Australie #Canada #Mexique #Jérôme_Baschet #Malcom_Ferdinand

  • Coronavirus, un saut de l’ange existentiel et politique
    Par Quentin Hardy
    https://www.terrestres.org/2020/03/31/coronavirus-un-saut-de-lange-existentiel-et-politique

    En 1919, Max Weber a appelé « guerre des Dieux », ce conflit irréductible entre des valeurs et des mondes. En sapant toutes les anciennes autorités et fictions religieuses qui garantissaient une direction et un sens à l’existence individuelle et collective, la modernité nous plonge dans un monde mouvant sans fondement. La vie sociale est structurée par l’incompatibilité radicale entre des points de vue ultimes, situation que Weber décrit métaphoriquement en parlant d’un « combat éternel que les dieux se font entre eux », c’est-à-dire d’un processus de lutte sans fin entre des choix et des positions inconciliables. Ce conflit est sans résolution possible et conduit à « la nécessité de se décider en faveur de l’un ou de l’autre. ». Le sociologue allemand ne décrit pas ici spécifiquement la politique, mais tous les ordres de la vie où « suivant les convictions profondes de chaque être, l’une de ces éthiques prendra le visage du diable, l’autre celle du dieu et chaque individu aura à décider, de son propre point de vue, qui est dieu et qui est diable. » Pour Weber, « tel est le destin de notre civilisation : il nous faut à nouveau prendre plus clairement conscience de ces déchirements que […] l’éthique chrétienne avait réussi à masquer pendant mille ans. » Après d’autres événements récents, le coronavirus ouvre une scène tragique au cœur de la civilisation occidentale : voulons-nous continuer à être gouvernés par les entités métaphysiques évoquées plus haut qui empruntent tantôt à la figure du dieu tantôt à la figure du diable ? Allons-nous poursuivre l’empilement de palettes, les conurbations urbaines suffocantes, la production industrielle de particules fines, le terrassement des terres arables et l’empoisonnement océaniques des deux tiers de la surface restante de cette planète ? Lorsque le confinement sera levé, nombreux sauront se souvenir de la leçon éthique et du tranchant dramatique qu’a pris ce conflit de valeur entre deux façons de concevoir la vie.

    #covid-19 #Weber #crise_sanitaire #crise_écologique

  • Il n’y aura pas de retour à la normale
    https://www.terrestres.org/2020/03/24/il-ny-aura-pas-de-retour-a-la-normale

    Nos vies reprendront-elles leur cours habituel après le confinement ? Rien n’est moins sûr. Le vote précipité à l’Assemblée nationale, le 21 mars, d’une « loi d’urgence » donnant au gouvernement le droit de légiférer par ordonnances pour restreindre les libertés publiques et pour modifier le droit du travail en imposant aux salariés une semaine de congé et la prise de RTT pendant la durée du confinement pose question. Le souvenir de l’état urgence terroriste ne doit pas être perdu. Décrété après les attentats de 2015 et présenté comme provisoire, il n’a en fait jamais été aboli. L’essentiel de ses dispositions, passées dans le droit commun en novembre 2017, sont devenues notre nouvelle normalité. En ira-t-il de même pour les expériences qu’autorise l’état d’urgence sanitaire ?

    Dans cet article, Gideon Lichfield s’appuie sur les modélisations de l’évolution de la pandémie réalisées par l’équipe des épidémiologistes de l’Imperial College de Londres, paru le 16 mars, et reprises par le Comité scientifique qui conseille Macron. Le pronostic qu’en tire l’auteur est clair : l’épidémie ne disparaîtra pas au bout de 2 ou de 6 mois. Nos vies confinées et contrôlées non plus. Nous entrons dans le temps du délitement : il faut nous préparer à un cycle long alternant périodes de privation de libertés, lors des résurgences du virus, et moments d’assouplissement de ces restrictions en périodes de décrue. Lichfield pronostique que le nouvel impératif de sécurité sanitaire va doucement envahir nos vies et les conduire vers plus de surveillance, de contrôle social et surtout d’inégalités.

    Sans adhérer à toutes les conclusions de cette analyse prospective, il a semblé intéressant et important à la rédaction de Terrestres de verser cette pièce au débat sur le bouleversement en cours.

    Traduction de Gideon Lichfield, « We’re not going back to normal », MIT Technological Review, 17 mars 2020.
    https://www.technologyreview.com/s/615370/coronavirus-pandemic-social-distancing-18-months/?truid=09628e5751032d94e96002088cb0f3cd

    #Coronavirus #Biopolitique

  • Il n’y aura pas de retour à la normale | Terrestres
    https://www.terrestres.org/2020/03/24/il-ny-aura-pas-de-retour-a-la-normale

    e vote précipité à l’Assemblée nationale, le 21 mars, d’une « loi d’urgence » donnant au gouvernement le droit de légiférer par ordonnances pour restreindre les libertés publiques et pour modifier le droit du travail en imposant aux salariés une semaine de congé et la prise de RTT pendant la durée du confinement pose question. Le souvenir de l’état urgence terroriste ne doit pas être perdu. Décrété après les attentats de 2015 et présenté comme provisoire, il n’a en fait jamais été aboli. L’essentiel de ses dispositions, passées dans le droit commun en novembre 2017, sont devenues notre nouvelle normalité. En ira-t-il de même pour les expériences qu’autorise l’état d’urgence sanitaire ?
    Dans cet article, Gideon Lichfield s’appuie sur les modélisations de l’évolution de la pandémie réalisées par l’équipe des épidémiologistes de l’Imperial College de Londres, paru le 16 mars, et reprises par le Comité scientifique qui conseille Macron. Le pronostic qu’en tire l’auteur est clair : l’épidémie ne disparaîtra pas au bout de 2 ou de 6 mois. Nos vies confinées et contrôlées non plus. Nous entrons dans le temps du délitement : il faut nous préparer à un cycle long alternant périodes de privation de libertés, lors des résurgences du virus, et moments d’assouplissement de ces restrictions en périodes de décrue. Lichfield pronostique que le nouvel impératif de sécurité sanitaire va doucement envahir nos vies et les conduire vers plus de surveillance, de contrôle social et surtout d’inégalités.

  • Durant cette période de #confinement, restons en #lien, ne laissons pas la morosité nous gagner. Apportons-nous mutuellement #soutien et #réconfort ! Une pensée, des pistes d’entraide, une réflexion commune pour repenser ce monde qui part en vrille. Et tout ce qui pourra réenchanter un quotidien qui s’assombrit. Faisons vivre notre idéal de #fraternité et de solidarité, quel que soit notre sexe, notre couleur de peau, notre milieu ou notre âge ! Ouvrons l’horizon, faisons germer l’#espoir à partir de cette crise... Montrons qu’un autre monde est possible !


    https://fraternite-covid19.fr/?PagePrincipale
    #solidarité #covid-19 #coronavirus #France #cartographie #visualisation ##COVID-ENTRAIDE #entraide

    Adresse url pour la carte :
    https://covidentraide.gogocarto.fr/annuaire#/carte/@48.27,22.63,4z?cat=all

    • Retournons la « #stratégie_du_choc » en déferlante de #solidarité !

      Depuis une semaine la France est entrée dans une nouvelle réalité vertigineuse. Le Covid-19 n’est plus une « petite grippe », selon nos gouvernants, mais la « pire crise sanitaire depuis un siècle ». Un choc intime qui nous fait trembler pour nos proches et toutes les personnes particulièrement fragiles. Une secousse géopolitique qui fait s’effondrer la mondialisation néolibérale comme un château de cartes. 2019 avait été une année d’incendies ravageurs en Australie, Amazonie et ailleurs, et d’immenses soulèvements populaires. 2020 a d’ores et déjà les traits d’une paralysie totale, une crise systémique majeure.

      Cette pandémie achève de rendre irrespirable la vie dans un système politique et économique délirant, néfaste, mais surtout inutile au moment où un immense besoin de soin se fait sentir. Après être resté attentiste pendant un mois et demi, Emmanuel Macron a promis, pour ne pas perdre la face, que « l’État paiera […] quoi qu’il en coûte ». La « mobilisation générale » est décrétée. « Nous sommes en guerre », paraît-il, contre un « ennemi invisible ».

      Face à cette rhétorique militariste, nous affirmons une autre logique. À « l’union nationale » nous préférons l’entraide générale. À la guerre, nous opposons le soin, de nos proches jusqu’aux peuples du monde entier et au vivant. En France, comme dans les autres pays, nous allons tenir ensemble pour faire face à l’épidémie. Nous allons transformer l’isolement imposé en immense élan d’auto-organisation et de solidarité collective.

      Avec nos voisin.e.s, nos ami.e.s, nos familles, nos proches, nos collègues ; dans nos immeubles, nos rues, nos quartiers, nos villes et nos villages ; notamment en utilisant les réseaux sociaux, nous allons construire l’entraide à la base. Pour aider les plus fragiles qui ne peuvent pas sortir à obtenir de la nourriture. Pour garder les enfants de celles et ceux qui doivent continuer de travailler. Pour partager des informations vérifiées sur la situation. Pour se donner des nouvelles et se réconforter dans cette situation déchirante. Pour soutenir les plus précaires dans leurs luttes pour vivre. Pour faire face à une crise économique, bancaire et financière qui s’annonce dévastatrice malgré les annonces faussement rassurantes des banques centrales. En restant chez nous pour le moment, mais dans la rue dès que possible.

      Face à l’ampleur du bouleversement, même Emmanuel Macron appelle à « innover dans la solidarité ». Mais nous ne sommes pas dupes du fameux « en même temps » : l’entraide que nous construisons n’est pas l’auxiliaire d’un État néolibéral défaillant. Elle ne sera pas le cheval de Troie d’une future « stratégie du choc » à base de télétravail, de « volontariat citoyen » dans des services publics détruits, et de poursuite dans la destruction des acquis sociaux au nom de « l’état d’urgence sanitaire ».

      Notre solidarité est celle du peuple, de ceux d’en bas, qui se serrent les coudes pour survivre et pour vivre dignement. Elle n’a rien à voir avec celle des élites mondiales – facilement dépistées, elles -, qui se retranchent dans leurs palais dorés, protégés et désinfectés pendant que les soignant-e-s sont « au front » sans moyens et fabriquent leurs propres masques de protection en prenant tous les risques.

      Pendant que les travailleurs sociaux et les institutrices gardent leurs enfants, sans consigne officielle pour se protéger, s’exposant à une contamination. Pendant que les plus précaires, les sans logis, sans papiers, sans réseaux sociaux, les intérimaires sans chômage partiel, les « indépendants » contraints au travail en danger ou sans activité, seront encore plus frappé.e.s par la crise. Pendant que les « déjà confiné.e.s », les migrant.e.s enfermé.e.s en centres de rétentions et les prisonnier-e-s voient leur situation encore aggravée. Pendant que les habitant.e.s des quartiers populaires et les personnes racisé.e.s sont parmi les premier.e.s visé.e.s par la répression liée au confinement.

      Jamais l’alternative n’a été si claire, le scandale si palpable : nous jouons notre vie pendant qu’eux gèrent l’économie.

      L’entraide que nous allons construire s’inscrit dans le sillage du soulèvement des peuples partout dans le monde au cours des derniers mois, du Chili au Liban, de l’Algérie au Soudan. Cette vague a répandu sur la planète la nécessité de mettre nos corps en jeu. Le Covid-19 rend indispensable, pour l’heure, leur confinement. Mais révoltées ou confinés, nous mourrons d’un système qui recherche le profit et l’efficacité et pas le soin, le pouvoir et la compétition et pas l’entraide.

      Cette épidémie ravageuse n’est pas une simple réalité biologique. Elle est amplifiée par les politiques néolibérales, la destruction méthodique de l’hôpital et de l’ensemble des services publics. Si ce virus tue autant, c’est aussi parce qu’il n’y a plus assez de soignant.e.s et de lits, pas assez de respirateurs ou parce que l’hôpital tend à devenir une entreprise à flux tendu. Et si nous applaudissons chaque soir à 20h les soignant.e.s, c’est aussi pour contenir notre colère contre les gouvernants qui savaient que la tempête arrivait depuis deux mois sans rien faire.

      Nous appelons donc à renforcer la solidarité et l’auto-organisation pour faire face à la pandémie et la crise systémique, partout où c’est possible, sous toutes les formes imaginables, tout en respectant la nécessité absolue du confinement pour freiner la propagation. Plus particulièrement, nous appelons à rejoindre le réseau de solidarité auto-organisé #COVID-ENTRAIDE FRANCE (https://covid-entraide.fr) qui se constitue dans des dizaines de lieux depuis une dizaine de jours. Nous invitons à créer des groupes d’entraides locaux en ligne et sur le terrain, de notre hameau à notre village, de notre immeuble à notre ville. Nous appelons à recenser les centaines d’initiatives qui se créent à travers une cartographie collaborative (https://covidentraide.gogocarto.fr).

      Ne restons pas sidéré.e.s face à cette situation qui nous bouleverse, nous enrage et nous fait trembler. Lorsque la pandémie sera finie, d’autres crises viendront. Entre temps, il y aura des responsables à aller chercher, des comptes à rendre, des plaies à réparer et un monde à construire. À nous de faire en sorte que l’onde de choc mondiale du Covid-19 soit la « crise » de trop et marque un coup d’arrêt au régime actuel d’exploitation et de destruction des conditions d’existence sur Terre. Il n’y aura pas de « sortie de crise » sans un bouleversement majeur de l’organisation sociale et économique actuelle.

      Il y aura un avant et un après. Nous sommes pour l’instant confiné-e-s, mais nous nous organisons. Et, pour sûr, nous reprendrons les rues, les jardins, les outils de travail, les moyens de communication et les assemblées, ensemble.

      La stratégie du choc doit s’inverser. Cette fois-ci le choc ne servira pas à affermir le contrôle, le pouvoir central, les inégalités et le néolibéralisme, mais à renforcer l’entraide et l’auto-organisation. À les inscrire dans le marbre.

      INFOS :

      Site internet : https://covid-entraide.fr
      Inscrivez votre groupe local ici : https://covidentraide.gogocarto.fr
      Contact : covidentraidefrance@riseup.net

      https://www.terrestres.org/2020/03/21/face-a-la-pandemie-retournons-la-strategie-du-choc-en-deferlante-de-soli
      #épidémie #coronavirus #pandémie

  • We’re not going back to normal - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/s/615370/coronavirus-pandemic-social-distancing-18-months/?truid=a497ecb44646822921c70e7e051f7f1a

    Social distancing is here to stay for much more than a few weeks. It will upend our way of life, in some ways forever.

    Vous cherchez une bonne dystopie pour la situation : lisez l’éditorial de la MIT Tech. Review. Extraits (mais bien sûr, on peut contester ce qu’il juge inéluctable, et recréer un monde plus solidaire à partir de ce nouveau constat... j’ai toujours pensé que les « collapsionnistes » sont au fond les meilleurs alliés du système en place, car ils estiment qu’on ne peut pas le changer. Il ne faudrait pas que le COVID-19 leur donne encore plus de place mentale) :

    It’s now widely agreed (even by Britain, finally) that every country needs to “flatten the curve”: impose social distancing to slow the spread of the virus so that the number of people sick at once doesn’t cause the health-care system to collapse, as it is threatening to do in Italy right now. That means the pandemic needs to last, at a low level, until either enough people have had Covid-19 to leave most immune (assuming immunity lasts for years, which we don’t know) or there’s a vaccine.

    How long would that take, and how draconian do social restrictions need to be? Yesterday President Donald Trump, announcing new guidelines such as a 10-person limit on gatherings, said that “with several weeks of focused action, we can turn the corner and turn it quickly.” In China, six weeks of lockdown are beginning to ease now that new cases have fallen to a trickle.

    But it won’t end there. As long as someone in the world has the virus, breakouts can and will keep recurring without stringent controls to contain them. In a report yesterday (pdf), researchers at Imperial College London proposed a way of doing this: impose more extreme social distancing measures every time admissions to intensive care units (ICUs) start to spike, and relax them each time admissions fall. Here’s how that looks in a graph.

    Under this model, the researchers conclude, social distancing and school closures would need to be in force some two-thirds of the time—roughly two months on and one month off—until a vaccine is available, which will take at least 18 months (if it works at all). They note that the results are “qualitatively similar for the US.”

    Eighteen months!? Surely there must be other solutions. Why not just build more ICUs and treat more people at once, for example?

    Well, in the researchers’ model, that didn’t solve the problem. Without social distancing of the whole population, they found, even the best mitigation strategy—which means isolation or quarantine of the sick, the old, and those who have been exposed, plus school closures—would still lead to a surge of critically ill people eight times bigger than the US or UK system can cope with.

    There’ll be some adaptation, of course: gyms could start selling home equipment and online training sessions, for example. We’ll see an explosion of new services in what’s already been dubbed the “shut-in economy.” One can also wax hopeful about the way some habits might change—less carbon-burning travel, more local supply chains, more walking and biking.

    But the disruption to many, many businesses and livelihoods will be impossible to manage. And the shut-in lifestyle just isn’t sustainable for such long periods.

    So how can we live in this new world? Part of the answer—hopefully—will be better health-care systems, with pandemic response units that can move quickly to identify and contain outbreaks before they start to spread, and the ability to quickly ramp up production of medical equipment, testing kits, and drugs. Those will be too late to stop Covid-19, but they’ll help with future pandemics.

    Qiuand la surveillance totale devient la seule solution vue par le déterminisme technique.

    Ultimately, however, I predict that we’ll restore the ability to socialize safely by developing more sophisticated ways to identify who is a disease risk and who isn’t, and discriminating—legally—against those who are.

    We can see harbingers of this in the measures some countries are taking today. Israel is going to use the cell-phone location data with which its intelligence services track terrorists to trace people who’ve been in touch with known carriers of the virus. Singapore does exhaustive contact tracing and publishes detailed data on each known case, all but identifying people by name.

    The airline wouldn’t be able to see where you’d gone, but it would get an alert if you’d been close to known infected people or disease hot spots. There’d be similar requirements at the entrance to large venues, government buildings, or public transport hubs. There would be temperature scanners everywhere, and your workplace might demand you wear a monitor that tracks your temperature or other vital signs. Where nightclubs ask for proof of age, in future they might ask for proof of immunity—an identity card or some kind of digital verification via your phone, showing you’ve already recovered from or been vaccinated against the latest virus strains.

    Une « carte de bonne santé »...quelle imagination débordante (on dirait de la SF des anées 1930)

    As usual, however, the true cost will be borne by the poorest and weakest. People with less access to health care, or who live in more disease-prone areas, will now also be more frequently shut out of places and opportunities open to everyone else. Gig workers—from drivers to plumbers to freelance yoga instructors—will see their jobs become even more precarious. Immigrants, refugees, the undocumented, and ex-convicts will face yet another obstacle to gaining a foothold in society.

    Moreover, unless there are strict rules on how someone’s risk for disease is assessed, governments or companies could choose any criteria—you’re high-risk if you earn less than $50,000 a year, are in a family of more than six people, and live in certain parts of the country, for example. That creates scope for algorithmic bias and hidden discrimination, as happened last year with an algorithm used by US health insurers that turned out to inadvertently favor white people.

    Il va falloir inventer vite autre chose, sinon, nous allons vraiment vivre dans « Le meilleur des mondes » ou « Tous à Zanzibar ».

    #Coronavirus #Science_Fiction #surveillance