COVID-19 : l’assainissement en première ligne
L’aggravation de la pandémie du Covid-19 place en première ligne les opérateurs de l’assainissement, régies publqiues et entreprises
privées, comme les très nombreuses entreprises sous-traitantes qui
concourent à l’exercice d’un service public plus que jamais essentiel
en cette période critique.
La France compte 21 000 stations d’épuration (STEP), mais rien de
commun entre les gigantesques installations des grandes métropoles, dimensionnées pour traiter les eaux usées (et pluviales), de plusieurs centaines de milliers d’équivalent-habitants (EH), avant de les rejeter, après abattement partiel des divers polluants et virus
pathogènes qu’elles contiennent dans le milieu naturel (rivières et
fleuves), et l’immense majorité de petites stations implantées en
milieu rural et semi-urbain.
Ces dernières ne disposent pas d’un traitement de désinfection
extrêmement poussé avant rejet dans le milieu naturel (UV, filtration
membranaire…), mais de procédés plus rustiques, à l’efficacité parfois aléatoire, surtout si les infrastructures sont très anciennes et que leur entretien est parfois sommaire.
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Il faut aussi rappeler une donnée technique élémentaire. Aucune STEP, aussi sophistiquée soit-elle, n’élimine jamais l’intégralité des
polluants et virus pathogènes contenues dans les eaux usées, mais en « abat » un pourcentage très variable.
Soulignons ensuite que le « risque coronavirus » ne sera pas de même ampleur si ce sont 3, ou 30 millions de Français, même « porteurs asymptomatiques », parfois qualifiés de porteurs sains, qui sont contaminés…
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En l’état, avec le coronavirus, la grande inconnue c’est sa durée de
vie selon les milieux.
Dans l’air, elle serait de trois heures. Sur certains métaux, elle
serait de 4 à 5 heures, tandis que sur du carton, du plastique ou de
l’acier, on parle de durées de vie de 2 à 3 jours, voire de 9 jours
sur métal, verre, ou du plastique.
Pour estimer cette durée de vie, les chercheurs s’appuient sur des
comparaisons avec les coronavirus déjà connus, comme le SRAS et le
MERS, dont la persistance a été évaluée sur différentes surfaces, dans
différents milieux, et à différentes températures.
Il en découle que le nouveau coronavirus survivrait, comme ses
prédécesseurs, en moyenne entre 4 et 5 jours.
À des températures dépassant 30 °C, la résistance diminue
considérablement, ne dépassant pas quelques heures.
En revanche, des températures plus basses, en dessous de 20°C,
favorisent la persistance des coronavirus humains qui survivent
jusqu’à neuf jours.
En matière d’assainissement nous avons donc ici un premier facteur
d’incertitude puisque l’on sait que sous terre, tout au long de leur
transfert pour traitement vers les STEP, les eaux usées dégagent de la chaleur, que l’on tente d’ailleurs de récupérer, par les biais de
différents procédés, depuis plusieurs années.
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