Enough 14 — Its time to revolt !

/greece-fascist-attacks-continue-on-gree

  • L’Ultra droite prend les rues de Lesbos

    Aujourd’hui à Lesbos, les ONG sont harcelées, menacées et attaquées par la police et l’ultra droite. La procédure d’asile est stoppée pour un mois et les nouveaux réfugié·e·s dorment dans un navire de guerre surpeuplé en attendant d’être expulsé·e·s vers leurs pays d’origine. Aucun solidaire ne peut les atteindre. Après avoir fui leurs pays, les gens sont en prison sur ce navire. Un témoignage sur place d’une militante de Mare Liberum.

    https://blogs.mediapart.fr/sabrina-lesage/blog/110320/lultra-droite-prend-les-rues-de-lesbos
    #extrême_droite #anti-réfugiés #asile #migrations #racisme #réfugiés #xénophobie #attaques_racistes #Grèce #Lesbos

    • Réfugiés : la #haine se réveille tout au long de la #route_des_Balkans

      Patrouilles de civils en armes dans le nord de la Grèce, manifestations xénophobes en Serbie, nationalistes croates qui s’enflamment, et Milorad Dodik qui appelle à la « défense de l’Europe chrétienne »... La crise provoquée par Recep Tayyip Erdoğan soulève une vague de réactions anti-migrants dans les Balkans, terres de transit vers l’Europe occidentale. Tour d’horizon avec nos correspondant.e.s.

      Grèce : violences en hausse contre les réfugiés et les humanitaires

      Depuis l’annonce par la Turquie, le 28 février, qu’elle n’empêchait plus les réfugiés présents sur son sol de franchir ses frontières occidentales, les actes xénophobes sont en forte hausse en Grèce. Dernier en date : l’incendie d’une école pour enfants réfugiés, gérée par une ONG suisse sur l’île de Lesbos. Il y a quelques jours, les images montrant des habitants de l’île en train de repousser violemment un canot rempli de migrants avaient fait le tour du monde. Des journalistes et des humanitaires ont aussi été menacés, leur matériel cassé, et certains ont même été physiquement agressés.

      À la frontière terrestre gréco-turque, dans la région de l’Evros, la tension monte dangereusement : des patrouilles civiles rassemblant anciens militaires, agriculteurs, pêcheurs et chasseurs s’organisent pour aider les forces de l’ordre à arrêter les migrants qui essaient de s’introduire en Grèce. Lundi, Jordan Bardella, le vice-président du Rassemblement national, était en visite sur place pour rencontrer ces citoyens grecs qui, fusils à l’épaule, sont prêts à « défendre » leurs frontières.

      Des manifestations ont néanmoins rassemblé plus de 7000 personnes à Athènes et à Thessalonique en fin de semaine dernière pour dénoncer le durcissement de la politique migratoire du gouvernement conservateur grec, la militarisation des frontières et les violences faites aux réfugiés et aux humanitaires.

      « L’armée bulgare est prête à réagir »

      Les rumeurs vont bon train en Bulgarie et, mardi, le ministère des Affaires étrangères a démenti une « information » laissant entendre qu’Athènes avait demandé à Sofia de vider les eaux d’un barrage à proximité de la frontière pour faire monter le niveau du fleuve Evros et empêcher les migrants en provenance de Turquie de pénétrer sur le sol grec. Rapportée par les médias grecs, cette « information » est le dernier acte de ce qu’une analyste bulgare a appelé « la pièce d’Erdoğan jouée aux frontières de l’Union européenne ».

      Le ministre de la Défense, le nationaliste Krassimir Karachanov, a exprimé mardi son mécontentement face au projet de construction d’un centre de rétention fermé par la Grèce dans la région de Serres, près de la frontière bulgare. « Une installation pour les migrants illégaux du côté grec, près de nos frontières, renforcera les tensions. C’est absurde et ce n’est pas l’acte d’un bon voisin », a-t-il écrit sur Facebook. « L’armée bulgare est prête à réagir. Je garantis que je ne permettrai pas à une nouvelle vague de migrants de venir dans notre pays. »

      La Bulgarie, dont le Premier ministre Boïko Borissov a tenté en vain une mission européenne de médiation auprès de Recep Tayyip Erdoğan, reste néanmoins épargnée par cette nouvelle crise, les migrants évitant soigneusement de s’aventurer près de ses frontières bulgares, par peur ou par impossibilité.

      La Macédoine du Nord craint plus le coronavirus qu’une nouvelle vague migratoire

      Malgré la proximité avec la Grèce et le peu de cas détectés dans le pays, le coronavirus reste le sujet n°1 dans l’actualité macédonienne, reléguant la question des réfugiés aux oubliettes. Ou presque. Samedi soir, la police a découvert 56 réfugiés (54 Pakistanais, 2 Afghans) dans la remorque d’un camion près de Gevgelia, la ville qui fait frontière avec la Grèce sur l’autoroute qui file de Skopje vers Thessalonique, mais les médias locaux ont très peu évoqué l’affaire.

      Le Premier ministre intérimaire Oliver Spasovksi a d’ailleurs très rapidement évacué la question migratoire lors de la conférence de presse qu’il a tenue dimanche, se contentant de répéter que la Macédoine du Nord résisterait à toute vague migratoire. « Nous aurons une tolérance zéro et nous n’autoriserons pas l’entrée de migrants, car c’est la politique de tous les États de la région. »

      Surenchères électorales en #Serbie

      Après des rassemblements anti-migrants dans les villes de Požarevac, Šid et Subotica, c’est devant le gouvernement, à Belgrade, que se sont rassemblés dimanche environ 200 manifestants, très majoritairement de jeunes hommes, à l’appel d’une « patrouille massive du peuple », se disant « prêts à défendre le pays si l’État et la police ne peuvent pas le faire ».

      Ces militants d’extrême-droite brandissaient des drapeaux serbes et grecs et des pancartes proclamant : « On ne veut pas de migrants », « La Serbie aux Serbes » ou encore, en anglais « Terrorists not welcome ». Arborant des insignes tchétniks et des badges à l’effigie du criminel de guerre Ratko Mladić, ils s’en sont pris au Commissariat pour les réfugiés, jetant des pavés dessus. « C’est une honte pour la Serbie, mais le faible nombre de personnes mobilisées par la haine est rassurant », a estimé le Commissaire aux réfugiés et aux migrations, Vladimir Cucić.

      Selon Gordan Paunović, de l’Ong Infopark, « la question n’est pas humanitaire ou sécuritaire aujourd’hui en Serbie, mais politique ». En effet, à l’approche des élections législatives et municipales prévues le 26 avril prochain, la droite et l’extrême-droite instrumentalisent la question des réfugiés pour tenter de marquer des points.

      En #Bosnie-Herzégovine, Milorad Dodik veut défendre « l’Europe chrétienne »

      Milorad Dodik, le membre serbe de la Présidence tripartite, a aligné son discours sur celui de l’extrême-droite européenne. Connu pour ses liens avec le nationaliste autrichien Heinz Christian Strache, il dénonce une « mise en danger de la chrétienté européenne », comme le rapporte Al Jazeera Balkans. « Ce qu’on propose à la Bosnie-Herzégovine c’est de devenir un parking à migrants », a-t-il expliqué, estimant qu’il s’agit là « d’une forme d’occupation du monde chrétien ».

      Selon l’homme fort de Banja Luka, l’attitude du Président turc Recep Tayyip Erdoğan s’inscrirait dans « un grand jeu stratégique », sous-entendant que ce dernier viserait à islamiser de l’Europe en ouvrant les frontières de son pays. Pas question néanmoins, estime-t-il, d’avoir une frontière étanche avec la Serbie, les deux États doivent « gérer cette question migratoire conjointement ».

      Zagreb propose son aide, les nationalistes croates s’enflamment

      « La #Croatie est prête à s’adapter à la situation de crise et à accueillir des enfants non-accompagnés », assure la ministre de la Démographie, de la Famille, de la Jeunesse et de la Politique sociale de Croatie Vesna Bedeković. Des propos qui font suite à la promesse du Premier ministre Andrej Plenković d’accueillir près de 5000 mineurs isolés, aujourd’hui bloqués dans des camps en Grèce. Ces jeunes devraient être hébergés dans deux centres d’accueil à Zagreb et à Split.

      En pleine crise à la frontière gréco-turque, cette décision du gouvernement conservateur a provoqué une vague de réactions négatives, dans les médias et sur les réseaux sociaux.

      « Les habitants des communes frontalières ne se sentent pas en sécurité, surtout en cette période de travaux agricoles, ils n’osent pas travailler dans les champs, sortir le soir », a lancé le très nationaliste Marijan Pavliček, adjoint au maire de Vukovar et chef du Parti conservateur croate. Les forces de l’ordre croates patrouillent depuis plusieurs années à la frontière avec la Serbie pour empêcher l’entrée de migrants, n’hésitant pas à recourir à la violence.

      « Tous les moyens de force légitimes doivent être activés pour protéger la frontière », a de son côté réagi le député Hrvoje Zekanović, qui préside le parti des Souverainistes croates.

      En #Slovénie, le futur « gouvernement anti-migrants » se prépare

      Ces derniers jours, la Slovénie est avant tout préoccupée par le coronavirus. Pour empêcher sa propagation, le petit pays a d’ailleurs fini par fermer sa frontière avec l’Italie voisine.

      La directrice générale de la police slovène a néanmoins exprimé sa « grande préoccupation » dans les colonnes de Nedelo, le journal du dimanche. Plus de 1240 migrants sont entrés illégalement en Slovénie au mois de janvier, une hausse de plus de 20 % par rapport à l’an dernier. Les autorités se veulent néanmoins rassurantes, expliquant que Ljubljana est prête en cas de « nouvelle vague migratoire ». Deux camions d’aide humanitaire ont été envoyés en renfort à la frontière gréco-turque.

      Anže Logar, qui doit prendre la tête du ministère des Affaires étrangères du futur gouvernement dirigé par Janez Janša, a annoncé mardi qu’il allait renforcer « pour le bien commun »la coopération avec les pays voisins, à commencer par la Croatie, « au vu de la crise sanitaire et migratoire inédite ».

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Refugies-la-haine-se-reveille-tout-au-long-de-la-route-des-Balkan

    • Oumar, sur l’île de Chios : « Le bâtiment s’est enflammé alors que des personnes dormaient à l’intérieur »

      Oumar*, originaire d’Afrique de l’ouest, vit dans le camp de Vial, sur l’île grecque de Chios, depuis plusieurs mois. En contact avec InfoMigrants, le jeune homme raconte comment les violences ont éclaté dans la soirée du samedi 18 avril, provoquant l’incendie de plusieurs structures.

      "Les violences ont débuté samedi soir. Une femme irakienne, malade et souffrant terriblement, s’est vu refuser l’accès à un médecin par les autorités du camp. Un peu plus tard, elle est décédée. [Selon l’agence de presse grecque ANA, cette femme avait été hospitalisée plus tôt dans la semaine en raison d’une fièvre. Elle avait alors été testée négative au Covid-19, NDLR.]

      Les communautés arabe et afghane se sont alors révoltées. Les migrants se sont mis à vandaliser et incendier des boutiques, les bureaux administratifs et les services de l’asile, le poste de police, les toilettes mobiles, etc.

      Ils étaient très en colère. Je les comprends car la situation est très compliquée dans le camp [Plus de 5 000 migrants vivent entassés dans le camp de Vial, prévu initialement pour 1 000 personnes, NDLR]. C’est encore plus dur avec le coronavirus car nous sommes livrés à nous-mêmes et nous avons très peu d’informations.

      Face à la révolte, la police a fait usage de la force et a utilisé des gaz lacrymogènes. Les migrants prenaient la fuite, ils couraient dans tous les sens.

      « Tout a brûlé, nous n’avons plus rien »

      Dans leur riposte, les policiers ont jeté des gaz lacrymogènes en direction du bâtiment des Africains, qui eux n’avaient pas pris part aux violences. La structure s’est enflammée alors que des personnes dormaient à l’intérieur. Les femmes et les enfants criaient de peur. On était tous en panique. Heureusement, tout le monde a réussi à sortir sain et sauf.

      Mais nos documents administratifs ont brûlé à l’intérieur. Nous n’avons plus rien, à part les vêtements que nous portions. Tout a brûlé !

      Après l’intervention de la police, le calme est rapidement revenu dans le camp. Les autorités nous ont relogés dans un autre bâtiment, qui servait à stocker des bidons d’eau.

      Hier (dimanche, NDLR), la directrice du camp est venue nous rendre visite en réaction aux violences. Elle nous a seulement dit que le Premier ministre travaillait sur le dossier et allait revenir avec des solutions.

      Pour l’heure, nous ne savons pas ce qu’il va se passer."

      https://www.infomigrants.net/fr/post/24226/oumar-sur-l-ile-de-chios-le-batiment-s-est-enflamme-alors-que-des-pers