Revue de presse sur migration et covid 19 en centre de rétention (Merci à Bénédicte Michalon)
#migrants #centrederetention #France
2020-03-19
Malgré l’urgence sanitaire, les centres de rétention demeurent
▻https://www.politis.fr/articles/2020/03/malgre-lurgence-sanitaire-les-centres-de-retentiondemeurent-
41515/
Chloé Dubois (collectif Focus)
L’Observatoire de l’enfermement des étrangers appelle à la libération des personnes enfermées
en centres de rétention administrative ou dans les zones d’attente aux frontières.
La tension monte. Dans les centres de rétention administrative (CRA), des centaines de personnes
étrangères attendent encore leur libération. Faute d’une décision de fermeture stricte de tous les
lieux de rétentions – permettant d’enfermer les « sans-papiers » en vue d’une expulsion – exigée
par le gouvernement, certaines juridictions ont ordonné, ces derniers jours, des dizaines de
remises en liberté. Certains centres, presque vides, restent cependant ouverts. D’autres ne
désemplissent pas, ou peu, et l’incompréhension demeure. Au regard de la loi, « une personne
étrangère, n’ayant commis aucune infraction, ne peut être retenue qu’en vue d’une expulsion »,
souligne David Rohi, responsable rétention à La Cimade. Or, depuis quelques jours, les expulsions
ne sont plus envisageables. Face à la crise sanitaire mondiale provoquée par le virus Covid-19, les
retours dans les pays d’origine représentent trop de risques de propagation du virus. Par ailleurs,
la plupart des lignes aériennes ont été suspendues. Pour le responsable de La Cimade, « nous
sommes donc là dans une situation d’enfermement abusive ».
Libération immédiate des retenu.es
Puisque rien ne justifie les enfermements, une dizaine d’organisations et d’associations
regroupées au sein de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) ont appelé, mercredi
18 mars, à la « libération immédiate » toutes les personnes retenues. Une exigence « absolue »,
tant « juridique que sanitaire ». Dans son communiqué, l’Observatoire dénonce notamment le
manque de mesures pour protéger les retenu·es et les personnes qui y travaillent comme
l’absence de protocole sanitaire pour permettre de dépister d’éventuelles personnes porteuses
du coronavirus.
« Imaginez-vous être enfermé.e à l’intérieur d’un centre où il n’existe aucune "mesures barrières" ni
rien pour se protéger, un lieu où les personnes continuent de manger ensemble au réfectoire et vivent
dans la plus grande promiscuité, sans gants ni masques, s’indigne David Rohi. Ça commence à être
très compliqué pour ces personnes et c’est très angoissant. » Ce mercredi matin, en dépit de toutes
les recommandations gouvernementales visant à contenir le virus, près de 900 personnes étaient
encore enfermées dans les CRA et une cinquantaine d’autres maintenues en zones d’attentes (ZA).
« Des libérations individuelles ont été prononcées par des juges, mais ce ne sont pas les consignes du
ministère de l’Intérieur, continue David Rohi. Ce que l’on nous confirme, côté préfecture et côté
police, c’est que le fonctionnement des CRA est maintenu. » De nouveaux placements en rétention
ont même été effectués ces derniers jours, entravant le confinement des lieux des personnes déjà
présentes, les exposant potentiellement au virus. Interrogée par l’AFP, Laure Palun, directrice de
l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) dénonce le «
contraste entre les mesures drastiques mises en place pour la population générale et l’insuffisance
voire l’absence de mesures pour les étranger·es ».
Adeline Hazan, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a, elle aussi, demandé au
gouvernement et au ministère de l’Intérieur la fermeture de tous les lieux de rétention, estimant
que l’État manquait à son « obligation de protéger à la fois ses agents et les personnes qu’il a lui-même
sous sa garde ». Pour l’heure, seuls les préfets de Guadeloupe (971) et des Pyrénées-
Atlantiques (64) ont décidé la fermeture des CRA installés dans leur département.
2020-03-19
Rouen, Bordeaux, Lyon, Vincennes et Mesnil Amelot
Centres de rétention : étrangers et policiers face au coronavirus
par Julien Mucchielli / ▻https://www.dalloz-actualite.fr/flash/centres-de-retention-etrangers-etpoliciers-
face-au-coronavirus#.XnR_bS17Rdg
Alors que le contentieux de la liberté des personnes retenues en centre de rétention administratif
est toujours actif, se pose la question de la nécessité de maintenir des personnes enfermées, dans
des conditions sanitaires non optimales, et alors que plusieurs pays, dont l’Algérie et le Maroc, ont
fermé leurs frontières et leur liaison aérienne.
Au premier jour du confinement sanitaire, mardi 17 mars, la cour d’appel de Rouen inaugurait la
visioconférence pour le contentieux des libertés en droit des étrangers, qui fait partie des
contentieux d’urgence maintenus en cette période de pandémie. Les avocats habituellement
organisés en « défense massive », décident « au vu des circonstances », dit Me Vincent Souty, de
n’y aller qu’à deux, avec Me Cécile Madeline. Première audience vidéo : un Soudanais apparaît à
l’écran, dans une minuscule salle de type salle d’entretien avec avocat, entouré de près par deux
fonctionnaires de police. Il ne parle pas français, le seul interprète disponible ne peut intervenir
qu’au téléphone, qu’on place sous la vidéo, en haut-parleur, pour une « conf’call » judiciaire
inédite. Le retenu suivant est arrivé menotté, en contact physique étroit avec les fonctionnaires
qui l’escortent. « Ni les retenus, ni les fonctionnaires ne portaient de masques. Le policier avait
même posé sa main sur le bras du retenu », rapporte Vincent Souty. « Le gouvernement demande
à tout le monde de se confiner, et au centre de rétention administrative (CRA), ils se font des
papouilles ! » ironise-t-il. « À un moment, on voyait quatre policiers et le retenu dans un tout petit
espace », témoigne Cécile Madeline.
Devant le juge des libertés et de la détention (JLD), les avocats ont déploré que « le préfet ait pris
le risque sanitaire de placer M. (un ressortissant Algérien) en rétention, alors qu’il y a de forts
risques de contamination au centre de Oissel », est-il écrit sur l’ordonnance. Puis, ils listent : au
centre de rétention administrative de Oissel en Seine-Maritime (76), d’où ces retenus
comparaissent, les occupants – ceux qui restent – sont livrés à eux-mêmes, sans consigne ni
matériel. Les retenus dorment à six par chambre et se déplacent à leur gré à l’intérieur du centre.
Les personnels de nettoyage et les associations qui offrent une assistance juridique aux personnes
retenus ont exercé leur droit de retrait, mais la cantine fonctionne ; ainsi, tout le monde peut se
réunir à table, dans le réfectoire du CRA. Ni les fonctionnaires de police, ni les retenus ni disposent
de masque ou de gel hydroalcoolique, et les quantités de savon disponibles n’ont pas été
augmentées. Ils ne disposent d’aucun mouchoir jetable, mais pour occuper les retenus, un babyfoot
(qui n’est pas le divertissement idéal pour freiner la propagation d’un virus) a été mis à leur
disposition.
Interrogé sur le manque de matériel, le ministère de l’Intérieur affirme que « les personnels
policiers intervenant dans les CRA ont reçu en dotation des équipements de protection
appropriés ». Mais le fait même que des ordonnances de prolongation de rétention et des appels
de la préfecture soient intervenus ce week-end encore, interroge sur la stratégie adoptée en temps
de crise, alors que l’administration, malgré le matériel qu’elle dit avoir mis à la disposition des
fonctionnaires de Police, ne semble pas être à même de faire respecter les règles sanitaires
indispensables à la limitation de la propagation du virus. Dans un communiqué commun, les
organisations membres de l’observatoire de l’enfermement des étrangers, dont le syndicat de la
magistrature, estiment que « leur [les retenus] libération immédiate est une exigence absolue,
tant juridique que sanitaire ».
Sur ce point, le ministère de l’Intérieur explique que « seuls les étrangers en situation irrégulière
qui ne présentent pas de symptômes évocateurs d’une infection par le covid-19 peuvent faire
l’objet d’une procédure de placement en centre de rétention administrative (CRA). » Cette
directive, en vigueur depuis mardi 17 mars, précise que « si lors de sa rétention, un étranger
présente les symptômes évocateurs de l’infection par le covid-19, il est immédiatement placé en
isolement dans une chambre simple et fait l’objet d’une évaluation médicale conduite par le
médecin de l’unité médicale du CRA dans les meilleurs délais ».
Enfin, « si l’évaluation médicale conclut à une infection par le covid-19, la rétention est
immédiatement levée de la rétention et se traduit soit par une assignation à résidence (s’il dispose
d’un hébergement), soit par une prise en charge médicale. »
Le juge de la cour d’appel de Rouen a infirmé l’ordonnance de prolongation de rétention rendue
le 14 mars. « Il apparaît en l’espèce que les consignes de sécurité, les mesures barrière
recommandées pour lutter contre l’épidémie de coronavirus ne sont pas suffisamment respectées
au centre de rétention administrative pour contrer la propagation de ce virus qualifié de
pandémie mondiale », écrit-elle notamment. Les difficultés logistiques liées à la fermeture de
frontières, d’aéroports sont également mentionnées, ainsi que les recommandations de l’OMS. En
outre, la cour souligne qu’« éloigner M. […] alors que celui-ci vit en France, pays où le virus est
actif et n’a pas atteint son développement maximum, alors qu’il est au centre de rétention où il a
été noté que les mesures contre la contamination ne sont pas optimales, et même si M. était
porteur sain, est un risque de faire rentrer le virus avec lui dans ce pays, de contaminer de
nombreuses personnes et d’ainsi aider à la propagation du virus alors que toutes les mesures
prises, y compris le confinement des personnes, ont un but contraire. » Tous les retenus de cette
audience ont été libérés.
À Lyon, une JLD statuant sur la prolongation de la rétention d’un Albanais, a rendu une
ordonnance semblable, en déclinant et détaillant tous les motifs qui la conduisaient à prendre
cette décision. La juge rappelle la situation sanitaire, le manque de matériel dédié au tribunal pour
assurer la sécurité de tous, les vaines tentatives de faire fonctionner la visioconférence, la nonadaptation
des locaux, souvent exigus et ne permettant pas le respect des règles sanitaires. Elle
juge, dans son ordonnance rendue mercredi, que tous ces éléments constituent des
« circonstances insurmontables » et empêchent la tenue de l’audience.
Au CRA de Vincennes (qui est à Paris) et du Mesnil-Amelot (77), les conditions sanitaires sont
semblables à celles du centre de Oissel. « La préfecture ne semble pas vouloir assumer la remise
en liberté des personnes retenues », observe Me Patrick Berdugo. Seuls certains retenus ont été
remis en liberté d’office, « ceux ressortissants de pays qui ont décidé la fermeture de leur espace
aérien », explique Me Nayeli Magraner, qui représente un ressortissant colombien retenu au
Mesnil-Amelot. Son client Mexicain a tenté, mercredi matin et sur papier libre, de déposer une
DML au greffe du CRA, qui attend « un ordre de la préfecture », a-t-il été dit au retenu sans plus de
précisions. En attendant d’éventuelles directives aux préfectures, c’est le juge qui libère les
retenus. La cour d’appel de Paris, lundi 16 mars, a refusé le caractère suspensif de l’appel du
parquet contre une ordonnance de mise en liberté rendue le 15 mars par le JLD et, le 17 mars,
confirmé l’ordonnance du JLD. La plupart des décisions vont dans le même sens, mais pas toutes.
Ainsi, mercredi 18 mars, la cour a maintenu un Malien en rétention au CRA de Vincennes
(confirmant une ordonnance du JLD), estimant « qu’aucun cas de coronavirus n’a été dénoncé
dans le centre de rétention administrative dans lequel se trouve l’intéressé, ledit centre
comportant des unités dont, à la connaissance de la cour, le nombre de retenus par unité n’excède
pas 50 personnes, lesdites personnes n’étant pas fixées dans une même pièce, par ailleurs, les vols
pour le Mali ne sont pas, en l’état, suspendus ». Le fait qu’un test de dépistage du coronavirus n’ait
été fait au CRA de Vincennes n’est pas mentionné dans la motivation de l’ordonnance. S’il est
effectivement expulsé, le retenu sera placé en quatorzaine à son arrivée au Mali.
Au Mesnil-Amelot, il restait, mercredi à la mi-journée, environ 170 retenus répartis sur les deux
centres. À Bordeaux, le CRA a été intégralement vidé de ses retenus mardi soir. « La Cimade nous
a contacté, explique Victoire Tirol, avocate à Bordeaux, pour assister les personnes pour qui elle
avait rédigé des DML. » La préfecture de la Gironde avait demandé la prolongation de la rétention
de quatre personnes ; huit autres comparaissaient en raison d’une demande de mise en liberté de
leur part. Dans la soirée, tous ont été libérés « Il convient de constater que cette situation de fait
(la fermeture des liaisons aériennes, ndlr), instaurée pour une durée indéterminée, vide la mesure
de rétention administrative, dont Monsieur fait l’objet, de toute perspective », est-il écrit dans
l’une de ces décisions.
Le CRA de Bordeaux n’est pas resté longtemps vide. Dès mercredi, il a accueilli les six retenus du
CRA d’Hendaye (qui a fermé) dont le JLD de Bayonne a refusé la mise en liberté, et deux du CRA
de Mont-de-Marsan, dont la situation devrait être examinée par la cour d’appel de Bordeaux, qui
pourrait tous les remettre en liberté.
Lyon, 18 mars 2020, n° 20/00612
Rouen, 17 mars 2020, n° 20/01226
Bordeaux, 17 mars 2020, n° 20/02242
Paris, 15 mars, n° 20/00966, n° 20/01182 et 17 mars 2020, n° 20/01200
2020-03-19
Plaisir (sud-ouest de Paris)
Coronavirus dans les Yvelines : les clandestins du centre de rétention de Plaisir seront-ils libérés ?
Le Parisien / Julien Constant
Dix-sept d’entre eux vivent dans la promiscuité avec les policiers. Leur libération sera accordée
au cas par cas.
Plaisir. Les locaux du centre de rétention au commissariat
Même si deux personnes ont été libérées ce jeudi matin du centre de rétention de Plaisir (CRA),
l’inquiétude monte tant du côté des policiers de la police aux frontières (PAF), qui les gardent, que
dans chez leurs voisins du commissariat de Plaisir travaillant dans le même bâtiment. Il reste dixsept
étrangers retenus dans les locaux du centre.
« Si les visites ont été réduites elles continuent d’avoir lieu, précise Julien Le Cam du syndicat
Alliance. Mes collègues disposent de gel hydroalcoolique pour se protéger et de gants la situation
est loin d’être idéale ». Le barreau de Versailles, rappelle que les associations qui viennent en aide
aux étrangers ne sont plus présentes physiquement au centre de rétention ce qui « aggrave encore
la situation très fragile de ces personnes ». Ouvert en 2006, le CRA de Plaisir compte vingt-six
places. La durée moyenne de la rétention avoisine quatorze jours, mais elle peut atteindre jusqu’à
90 jours.
Que faire des étrangers placés en rétention à Plaisir ? Épineuse question à l’heure où le pays est
en confinement. La question de leur expulsion dans leur pays d’origine semble définitivement
tranchée puisque les frontières de l’Europe sont officiellement fermées. « Et peu avant, en Algérie,
les autorités avaient refusé d’accepter le débarquement de certains clandestins reconduits pour
des raisons sanitaires », souligne une fonctionnaire.
Neuf demandes déposées ce jeudi par les avocats
Les arrestations d’étrangers en situation irrégulière ont été stoppées par les forces de l’ordre pour
éviter d’augmenter le nombre des rétentions. Mardi dernier le ministre de l’Intérieur, Christophe
Castaner a dispensé les personnes étrangères dont la durée de validité du titre de séjour est
expirée à compter du 16 mars dernier d’accomplir les démarches pour en solliciter le
renouvellement, de telle sorte qu’elles n’aient pas à se déplacer pour ce motif. La validité des titres
de séjour sera prolongée jusqu’à 180 jours.
« Mais la préfecture continue de délivrer des ordres de quitter le territoire », souligne une avocate
Versaillaise spécialisée dans le contentieux lié aux étrangers. La juriste pense avec le soutien de
l’association d’aide aux étrangers « France Terre d’Asile », demander massivement la libération
de pensionnaires du centre de rétention de Plaisir en invoquant l’idée que « les conditions
sanitaires n’y sont plus remplies ».
En fait neuf demandes de remise en liberté sont déposées ce jeudi pour des étrangers retenus à
Plaisir. La décision de la libération ou du maintien en rétention reviendra aux juges des libertés et
de la détention de Versailles qui arbitrera le destin de chaque étranger en situation irrégulière au
cas par cas. La première demande a été rejetée en début d’après-midi, le juge considérant les
conditions d’accueil et de sécurité étaient remplies pour poursuivre la rétention.
2020-03-19
Rennes
Coronavirus. Les Insoumis inquiets pour le sort des migrants dans les squats
Ouest-France / ▻https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-les-insoumisinquiets-
pour-le-sort-des-migrants-dans-les-squats-6785715
Les élus insoumis de Rennes s’inquiètent du sort des sans-abri et migrants vivant dans des squats
à Rennes. Ils demandent à la mairie d’intervenir avec ou sans l’aide de la préfecture.
Selon les élus Insoumis de Rennes, les placements en centre de rétention se poursuivent.
Incompréhensible pour eux, en pleine période de confinement. | Joël Le Gall
Après les associations, à leur tour, les élus insoumis de Rennes s’inquiètent du sort des sans-abri
et migrants vivant dans des squats à Rennes, en pleine période de confinement, face à l’épidémie
de coronavirus.
Selon Jean-Paul Tual et Yannick le Gargasson, les placements en centre de rétention se
poursuivent voire même devraient s’accélérer dans les jours qui viennent. Aucun geste barrière
ne peut être respecté dans ce cadre !
La Cimade assure de son côté que 21 personnes sont retenues au centre de rétention
administrative de Rennes. Elle réclame leur mise en liberté.
« Un abandon total »
Les Insoumis alertent par ailleurs sur la situation dans les squats des Veyettes et du Manoir du
Bois Perrin, qui ont besoin de conseils, d’aides matérielles (absence de chauffage, de gaz,
difficultés d’accès à l’eau…) et de consignes claires. Pour l’instant, rien n’est prévu et la crise du
coronavirus ne peut pas être intégrée dans des lieux où la promiscuité est importante et les règles
d’hygiène impossibles à respecter. Il y a là un abandon total des pouvoirs publics.
Les Insoumis saluent l’action de la maire de Rennes qui a décidé de déménager les deux gymnases
Rennais (le gymnase du Haut-Sancé et le centre de loisirs Robert-Launay, N.D.L.R.) où étaient
entassées des familles migrantes. Ce point est positif car elles seront désormais mieux isolées les
unes des autres. Hélas, aucun moyen de transport n’a été prévu pour le déménagement, la Ville se
repose sur les bénévoles qui n’ont… pas le droit de se déplacer !
Réquisitionner les hôtels ?
Pour rappel, la Ville se défend en disant qu’elle fait au mieux, en lien avec les associations,
accomplissant des missions qui incombent normalement à l’État.
Chaque soir, environ 850 migrants sont hébergés dans des hôtels par la municipalité. La maire,
Nathalie Appéré, a invité, hier, mercredi 18 mars, la préfecture à réquisitionner des hôtels et des
bâtiments d’hébergement : Seul l’État a les moyens de les réquisitionner pour que les sans-abri
puissent respecter les consignes sanitaires pour se protéger et protéger les autres.
Selon nos informations, en mairie, on s’alarme cependant du manque de réactivité des autorités
préfectorales. Nous demandons solennellement à la maire de tout mettre en oeuvre pour que les
personnes à la rue n’y soient plus, avec ou sans l’aide de la préfecture, soulignent les Insoumis.
2020-03-19
Bordeaux
Justice : un juge bordelais a ordonné la libération de 12 sans-papiers en centre de rétention
Sud-Ouest/ Yann Saint-Sernin ▻https://www.sudouest.fr/2020/03/18/le-grand-flou-pour-lessans-
papiers-en-retention-7342811-10142.php#article-comments
La rétention administrative des sans-papiers a-t-elle encore un sens en contexte de confinement ?
Non, a répondu mardi matin un juge des libertés et de la détention (JLD) bordelais. Celui-ci a
ordonné la sortie des 12 sans papiers qui étaient retenus au Centre de rétention administrative
(CRA) de Bordeaux.
(Je n’ai pas accès à la totalité de l’article)
2020-03-19
Calais / Coquelles
Le coronavirus vide (presque) totalement le centre de rétention de Lesquin
La Voix du Nord / ▻https://www.lavoixdunord.fr/728897/article/2020-03-19/le-coronavirusvide-
presque-totalement-le-centre-de-retention-de-lesquin
D’ici la fin de la semaine, la plupart des personnes sans-papiers placées au centre de rétention
administrative de Lesquin devraient être libérées. Au regard du blocus mondial lié au coronavirus,
il n’est simplement plus possible de les expulser.
Lakhdar Belaïd | 19/03/2020
En début de semaine, Jean-Baptiste Dubrulle, le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Lille, écrivait
au préfet des Hauts-de-France. Le responsable d’un ordre comptant plus de 1300 avocats
demandait à l’Etat de ne pas prendre le risque de transformer le centre de rétention
administrative de Lesquin en bouillon de culture.
Le CRA compte, cette semaine, une soixantaine de retenus. Mardi, un Colombien recouvrait la
liberté après son passage devant le juge des libertés et de la détention. Le lendemain, cinq autres
étrangers aussi. Ce jeudi, la cadence s’est accélérée. Sur 46 dossiers examinés, plus de 37 cas ont
abouti à un retour à la liberté. Dans le processus de privation de liberté des étrangers sans papiers,
le JLD doit régulièrement se prononcer. Qu’il s’agisse de prolonger la rétention ou d’étudier des
demandes de mise en liberté.
« Les conditions d’hygiène sont discutables. Sans gants, sans bactéricide... Les gestes barrières ou
la distanciation sociale sont impossibles »
Depuis le début de la semaine, la préfecture, par le biais de son représentant en audience,
maintient une position classique, celle d’avant la crise du Covid-19. Elle souhaite le maintien en
CRA de ces candidats à l’éloignement. Une situation impossible pour des avocats comme Olivier
Cardon ou Julie Gommeaux. « Les lignes aériennes sont fermées », insiste celle-ci, donnant le cas
de l’Algérie. Elle dénonce également « les conditions de promiscuité au CRA ». « Les conditions
d’hygiène sont discutables. Sans gants, sans bactéricide... Les gestes barrières ou la distanciation
sociale sont impossibles. »
Les juges semblent avoir été sensibles à ces arguments. Seuls neuf étrangers se sont vus refuser
leur élargissement. Motif : leurs antécédents judiciaires. « Le risque à l’ordre public l’a emporté
sur le risque à l’ordre sanitaire », soupire un défenseur. Entre 10 et 20 personnes doivent encore
comparaitre ce vendredi. Une fois le CRA largement vidé, la préfecture devra se poser la question
de recommencer à y placer des personnes prisonnières aujourd’hui d’un no man’s land davantage
sanitaire que politique. En France, d’autres CRA suivent visiblement la même trajectoire.
Coronavirus : libération de personnes étrangères retenues au centre de rétention de Cornebarrieu
près de Toulouse
Ce jeudi soir le juge des libertés et de la détention vient de libérer par ordonance 10 personnes
étrangères retenues au CRA. Une victoire pour les associations mobilisées, d’autant que
la préfecture de la Haute-Garonne vient de son côté d’ordonner la libération de 8 autres détenus.
2020-03-19
Toulouse
Coronavirus : libération de personnes étrangères retenues au centre de rétention de Cornebarrieu près de Toulouse
Corinne Carrière / France 3 / ►https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautegaronne
toulouse/coronavirus-liberation-personnes-etrangeres-retenues-au-centre-retentioncornebarrieu-
pres-toulouse-1803272.html
Ce jeudi soir le juge des libertés et de la détention vient d’ordonner la libération de 10 personnes
étrangères retenues au CRA (Centre de Rétention Administrative ) de Cornebarrieu près de
Toulouse.
Des dossiers portés par des associations et l’aide des avocats pour la défense des droits des
étrangers (ADDE). Une libération au motif "d’absence de perspective d’éloignement".
32 autres personnes attendent une décision du juge et devraient être elles aussi libérées pour le
même motif.
10 personnes étrangères du CRA libérées
Anita Bouix, avocate et membre de l’association des avocats de toulouse (ADE) avec d’autres
associations s’inquiétaient des risques encourus par 63 personnes étrangères détenues au CRA
en raison de la suspicion de cas de coronavirus.
De plus avec la fermeture des frontières annoncées par le président de la République, les
conditions légales ne sont plus réunies pour maintenir ces personnes en détention.
10 personnes ont donc été libérées par ordonnance du juge et 32 autres attendent une décision.
8 personnes étrangères détenues au CRA libérées sur ordre de la préfecture de Haute-Garonne
Les associations se réjouissent de cette décision même si elle "arrive un peu tard", surprises aussi
de la décision de la préfecture qui jusqu’à ce mercredi refusait toute libération.
La Préfecture de la Haute-Garonne que nous avions contacté le 17 mars dernier n’envisageait
aucune libération et ne nous confirmait pas non plus une suspicion de cas de coronavirus.
Nous apprenons d’autre part que 13 autres personnes étrangères auraient été libérées ce jeudi
par la cour d’appel de Toulouse, des dossiers sans rapport avec l’épidémie de coronavirus
Le Centre de Rétention de Cornebarrieu devrait donc fermer très prochainement, vidé de ses
détenus, c’est en tout cas ce que demandent les associations.
2020-03-18
Coronavirus en France : en centre de rétention, "des conditions aux antipodes des préconisations"
InfoMigrants / Charlotte Oberti
La cour du CRA du Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne, le 26 avril 2019. Crédit : Maëva Poulet
Plusieurs associations demandent la remise en liberté urgente des quelque 900 personnes
présentes dans les centres de rétention administrative en France. Des lieux, qu’elles jugent
inadaptés aux mesures de protection contre le coronavirus prônées par le gouvernement.
"À l’heure où le pays entre dans une période de confinement, l’Observatoire de l’enfermement des
étrangers (OEE) s’alarme de voir que des personnes (hommes, femmes, enfants) sont toujours
privées de liberté dans les centres de rétention administrative (CRA), les locaux de rétention
administrative (LRA), les zones d’attente (ZA)." Face au coronavirus, plusieurs organisations ont
appelé mercredi 18 mars à la "libération immédiate" de ces personnes enfermées. "C’est une
exigence absolue, tant juridique que sanitaire."
Et pour cause : dans ces lieux de privation de liberté, rien ne semble avoir changé depuis la mise
en place des mesures drastiques décidées par le gouvernement francais pour enrayer la pandémie
de coronavirus. "En CRA, les conditions de rétention sont aux antipodes de ce qui est préconisé
par le gouvernement", s’alarme David Rohi, responsable rétention à la Cimade, association d’aide
aux réfugiés qui intervient en CRA mais qui a suspendu toutes ces activités dans le contexte actuel.
"Personne, absolument personne ne trouverait tolérable d’être exposé à ce genre de contexte."
Mercredi dans la matinée, plus de 900 personnes étaient toujours retenues dans différents centres
à travers le territoire français. "Les personnes mangent ensemble dans les réfectoires, les mesures
de distances ne sont pas appliquées, les interactions sont nombreuses", dénonce encore David
Rohi qui parle d’une situation extrêmement grave. "Tout cela représente un danger pour les
retenus tout comme pour les gardiens. Le virus peut se propager."
À l’heure actuelle, et malgré plusieurs suspicions, aucun cas de contamination au coronavirus n’a
été confirmé dans un CRA en France.
Les OQTF toujours valables pour les individus remis en liberté
Face à la situation, plusieurs juges, de Paris à Bordeaux, ont commencé à libérer des personnes
dont le prolongement de la rétention avait été demandé, expliquant que leur maintien venait
contredire les recommandations sanitaires.
Autre raison invoquée pour justifier les remises en liberté : les expulsions sont désormais
impossibles. "D’abord parce que la plupart des liaisons aériennes avec les pays vers lesquels elles
devaient être renvoyées ont été interrompues (...) Ensuite parce que leur éloignement du
territoire serait contraire aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé qui visent
à limiter les risques d’exportation ou d’importation de la maladie", indiquent encore les
associations dans leur communiqué.
Parmi ces remises en liberté, on compte les 12 retenus du CRA de Bordeaux, libérés "en raison de
l’impossibilité pour certaines personnes d’être éloignées vers leur pays d’origine", indique-t-on
du côté de la préfecture de Gironde. Mais ce centre ne fermera pas pour autant ses portes. Il doit
même accueillir de nouvelles personnes : les six retenus évacués du CRA de Hendaye. Ces derniers
n’ont eux pas reçu l’autorisation d’être remis en liberté par le juge des libertés et de la détention
chargé de leur cas, selon une membre de la Cimade présente dans ce centre.
Le CRA de Guadeloupe a quant à lui fermé mardi. À Mayotte, habituellement le centre le plus
peuplé de l’Hexagone, plus qu’une poignée de personnes était retenue mercredi matin.
Toutefois, une fois dehors, aucun dispositif particulier n’est prévu pour ces personnes, dont
certaines sont en situation de grande précarité. Par ailleurs, les OQTF (Obligations de quitter le
territoire français) qui visent ces individus remis en liberté ne sont pas pour autant annulées.
"Techniquement, ils sont libérés pour sept jours. Passé ce délai, ils peuvent à nouveau être arrêtés
par les autorités", explique David Rohi.
"On a besoin de masques, on doit nettoyer les chambres"
Du côté des CRA du Mesnil Amelot, où 167 personnes sont toujours retenues - et de Vincennes, où
se trouvent plus de 110 personnes - , toujours selon des chiffres de la Cimade, la situation semble
au point mort. Ces derniers jours, de nouvelles personnes ont même fait leur arrivée dans ces
lieux. À l’intérieur, l’angoisse monte parmi les occupants.
"On le dit à la police tous les jours : on a besoin de masques, on doit nettoyer les chambres, on le
fera nous-mêmes, donnez-nous le matériel et on va nettoyer", a dénoncé un retenu dans
une tribune publiée sur Internet.
Du côté des préfectures, peu d’informations sont données quant à la situation dans les différents
centres. La préfecture de Seine-et-Marne s’est contentée d’expliquer à InfoMigrants que "les flux
d’arrivées sont limités pour préserver le confinement et les placements recentrés sur les fauteurs
de trouble à l’ordre public et les sortants de prison".
Le ministère de l’Intérieur n’a quant à lui jamais répondu aux interpellations des différentes
associations.
"Il n’y a clairement pas de volonté politique d’arrêter les placements en détention malgré les
risques encourus par les personnes enfermées et malgré le risque de santé publique", tonne Dovid Rohi.
2020-03-18
Lille
Coronavirus à Lille : Les pensionnaires oubliés des centres de rétention
20 minutes / Mickaël Libert / ▻https://www.20minutes.fr/lille/2743151-20200318-coronaviruslille-
pensionnaires-oublies-centres-retention
Dans les centres de rétention administrative (CRA), la situation inextricable des personnes en
attente de reconduite à la frontière
Les CRA fonctionnent à huis-clos (illustration) - S. Ortola / 20 Minutes
Retenus à défaut d’être renvoyés. En raison du confinement lié à l’épidémie de coronavirus, il n’y
a pas que l’économie qui tourne au ralenti. Les services administratifs ne sont pas épargnés ainsi
que les tribunaux. Retenues dans des centres de rétention administrative (CRA), les personnes en
situation irrégulière sur le sol français faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire
(OQTF) sont dans le flou. Ni libérés, ni expulsés, certains de ces sans papiers ont entamé une grève
de la faim.
« Je devais être renvoyé au Maroc il y a quelques jours mais les vols ont été annulés. Alors on me
garde ici et on ne me dit rien », explique par téléphone à 20 Minutes un jeune homme retenu dans
un CRA du département. Lui était volontaire pour rentrer dans son pays d’origine, ce qui n’est pas
le cas de ses nombreux compagnons de galère. « On est beaucoup ici. Certains avaient une famille,
un logement ou un travail. On se retrouve enfermés sans même savoir ce que l’on va faire de
nous », poursuit le jeune marocain.
« Ils n’ont aucune perspective d’éloignement »
Depuis que les mesures de confinement ont été renforcées pour lutter contre le coronavirus, les
accès aux centres de rétention ont été fermés à toutes les personnes extérieures. « Ni les
associations, ni les avocats ne peuvent entrer pour voir les personnes retenues qui, en plus, n’ont
aucune perspective d’éloignement », regrette maître Emilie Dewaele, avocate spécialisée dans le
droit des étrangers.
Et l’avocate n’est pas la seule à s’inquiéter de la situation des personnes en CRA. La Ligue des
Droits de l’homme (LDH) et le bâtonnier de l’ordre des avocats de Lille ont chacun écrit une lettre
au préfet pour l’alerter. « Il nous semble nécessaire de lever les mesures de rétention après avoir
examiné les personnes et pris les mesures pour assurer dans de bonnes conditions une garantie
sanitaire », écrit la LDH.
Des audiences au compte-gouttes et en visioconférence
Libérer ces personnes ? Pas si facile. « Mardi, il n’y a eu qu’une seule audience du juge des libertés
au cours de laquelle quelques personnes ont été libérées, assure maître Dewaele. Et ces audiences
ne se font qu’en visioconférence et seulement pour les personnes qui étaient convoquées »,
déplore-t-elle.
Selon l’avocate et le jeune homme retenu au CRA, il n’y a pas de mesure particulière concernant
l’épidémie. Contactée par 20 Minutes à ce sujet, la préfecture n’a pas donné suite. Dans le seul CRA
de Lesquin, près de l’aéroport, plus de 70 personnes sont actuellement retenues. « Certains ont
d’ailleurs entamé une grève de la faim pour qu’on ne les laisse pas dans cette situation », assure
maître Dewaele.
2020-03-17
Toulouse
Suspicion de coronavirus au Centre de Rétention de Cornebarrieu : les associations veulent la libération des détenus
Corinne carrière / France 3 / ►https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautegaronne
toulouse/suspicion-coronavirus-au-centre-retention-cornebarrieu-associationsveulent-
liberation-detenus-1801732.html
Centre de rétention administrative de Cornebarrieu-salle de déambulation / © DDM/Frédéric Charmeux
Ce lundi, deux personnes étrangères retenues au centre de rétention administrative de
Cornebarrieu, près de Toulouse, sont placées en isolement en raison de suspicion de
contamination au coronavirus. Des associations demandent de "libérer en urgence" les 63
étrangers enfermés dans le centre.
Dans un communiqué, plusieurs associations qui viennent en aide aux étrangers enfermés au
centre de rétention administrative (CRA), déclarent qu’il est "urgent de libérer l’ensemble des
étrangers enfermés au centre de rétention de Cornebarrieu".
Un risque pour les étrangers enfermés et le personnel
Anita Bouix, avocate et membre de l’association ADE (association des avocats de Toulouse)
s’inquiète du risque de propagation. D’autant plus que, selon cette avocate, une nouvelle personne
a été admise au centre de rétention ce lundi 16 mars, malgré la suspicion de coronavirus.
En maintenant des étranger.e.s dans un lieu confiné dans lequel ils et elles ont été en contact avec
des personnes malades, l’administration fait courir un risque de contamination à l’ensemble des
étranger.e.s retenu.e.s ainsi qu’au personnel du centre.
Toujours pour les associations, cette situation : "porte également atteinte à la dignité de
l’ensemble des retenu.e.s et méconnaît de manière totalement injustifiée l’impératif
constitutionnel de santé publique".
Contactée, la préfecture d’Occitanie se refuse à confirmer ces cas estimant que l’Agence Régionale
de Santé (ARS) Occitanie est la "seule habilitée à répondre."
Les associations réclament la libération des 63 étrangers retenus au CRA
Si la cour d’appel de Toulouse n’ordonne pas aujourd’hui la libération des 63 personnes
enfermées, par le biais de l’aide des avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE),
les associations vont déposer dès demain une demande de remise en liberté.
Anita Bouix précise que pour des raisons sanitaires, il est impensable de maintenir ces personnes
au centre de rétention. Elles ont toutes la possibilité de se loger à l’extérieur et de rester confiné
pour se protéger et protéger les autres du Covid-19.
Les frontières sont aujourd’hui fermées et les conditions légales permettant le maintien en centre
de rétention de ces personnes ne sont manifestement plus réunies.
C’est surprenant que la Ministre de la Justice ait compté les procédures de prolongation de la
rétention des étranger.e.s parmi les contentieux essentiels qui doivent être maintenus malgré la
fermeture des tribunaux.
Les services de l’Etat que "toutes les mesures adéquates ont donc été prises pour répondre aux
exigences sanitaires de limitation de la propagation du virus. Il n’existe donc aucune raison
sanitaire justifiant une telle libération."
Les cours d’appel de Bordeaux et Paris auraient pris des décisions contraires au motif de l’intérêt
général et afin de respecter les consignes données par le président de la République.
Dans ces conditions et avant que la situation ne devienne intenable, seule la libération de
l’ensemble des étranger.e.s retenu.e.s en centre de rétention permettra de concilier l’impératif de
santé publique avec le respect de la dignité, l’intégrité physique et le droit à la santé de ces
personnes.
Pour l’association la Cimade, c’est du "grand n’importe quoi".
Depuis les annonces du président de la République pour lutter contre la propagation du
coronavirus, l’association la Cimade n’est plus en mesure d’intervenir au centre de rétention.
Les personnes retenues n’ont de ce fait plus aucune assistance juridique. "Les audiences
s’effectuent sans les personnes, impossible de vérifier les conditions de régularité des procédures,
c’est du grand n’importe quoi" nous précise un bénévole de la Cimade.
La loi prévoit pourtant « qu’un étranger ne peut être placé ou maintenu en rétention que pour le
temps strictement nécessaire à son départ".
Selon ce bénévole, les personnes actuellement au centre de rétention de Lesquin, refusent
désormais de fréquenter le réfectoire de peur d’être contaminées.
La situation est complexe et met en danger ces personnes : "Elles n’ont pas de masques à leur
disposition et le personnel de surveillance semble peu équipé pour se protéger. Enfin, le médecin
de l’office français d’immigration et d’intégration n’effectue plus de visite".
Mesures de prévention renforcées dans les établissements pénitentiaires
Le ministère de la justice demande aux établissements pénitentiaires de renforcer la prévention
face à l’épidémie de coronavirus :
• Les activités en milieu confiné, enseignement, activités socio-culturelles, sport, seront
suspendues.
• Les promenades et activités sportives en plein air ou en espace non confiné seront
maintenues avec les aménagements nécessaires.
• Il en ira de même pour le travail et la formation professionnelle dans les espaces
permettant de respecter les mesures barrière.
• Des mesures particulières seront mises en oeuvre pour les visites : parloirs limitation du
nombre de visiteurs, limitation des visites d’enfants et de personnes
vulnérablvulnérables.
L’activité dans les services de placement de la protection judiciaire de la jeunesse sera maintenue
avec des mesures de précaution : suspension des activités collectives à l’extérieur des
établissements et contrôle sanitaire étroit des activités collectives à l’intérieur des établissements.
2020-03-17
Toulouse
Coronavirus : la tension monte au centre de rétention administrative de Cornebarrieu
Au centre de rétention administrative de Cornebarrieu, deux hommes auraient été mis à l’isolement suite à une suspicion de cas de coronavirus. L’angoisse des personnes en rétention
augmente d’heure en heure, explique Sarra, une jeune Algérienne.
Deux cas de coronavirus auraient été détectés au CRA de Cornebarrieu / DDM Archives
(Je n’ai pas accès à la totalité de l’article)
2020-03-17
« Sans papiers » en rétention : les remises en liberté s’intensifient
Olivier Bertand / Médiapart
Avec la pandémie, les appels se multiplient pour vider les centres de rétention où des « sanspapiers
» sont enfermés : trop dangereux, inutile avec la fermeture de frontières. Si l’administration reste sourde, de plus en plus de juges libèrent.
Dans le centre de rétention administrative (CRA) de Lesquin, près de l’aéroport de Lille, des
hommes ont arrêté de fréquenter le réfectoire. « Au moins un cas de coronavirus » aurait été
détecté, selon eux. Ils ont peur, sont en grève de la faim (comme à Lyon) et veulent que cela se
sache. « On préfère mourir de faim que de cette merde », écrivent-ils dans un texte. Joint par
téléphone, Kheir-Eddine (26 ans) raconte : « Vendredi, un avocat a dit à l’un de ses clients que son
audience était reportée parce qu’on avait trouvé un cas au centre. Tout le monde a paniqué. Un
policier a essayé de nous rassurer en nous disant que c’était juste une suspicion ». Dans les CRA,
où la France enferme les « sans-papiers » qu’elle compte expulser, les agents portent désormais
des masques, des gants, utilisent du gel.
« Nous, on est enfermés à 18 et on n’a rien, poursuit Kheir-Eddine. Des gens sont arrêtés dans le
métro, dans le tramway, on ne sait pas d’où ils arrivent, on a peur quand ils débarquent. Même les
policiers, on ne veut plus qu’ils s’approchent de nous. » L’un de ses camarades, Sidi-Mohamed,
ajoute que les salariés de l’Ordre de Malte, chargés à Lesquin du soutien juridique, « ont peur de
parler avec les détenus [sic], ils ne s’approchent plus ».
La Cimade, qui apporte de l’aide juridique aux étrangers en CRA, a décidé pour sa part
d’y « suspendre ses activités ». Les autres associations réfléchissent à la même mesure. « Dès
vendredi, nous avons interpellé les pouvoir publics, le ministre de l’intérieur, pour demander la
fermeture de tous les centres de rétention, précise David Rohi, responsable rétention à la
Cimade. Dans un contexte où la fermeture des frontières empêche de toute façon les éloignements,
il faut éviter de propager le virus dans des lieux où, malgré la bonne volonté, la promiscuité, les
contacts, empêchent de protéger les personnes. Dans plusieurs centres, des malades très
vulnérables restent enfermés alors qu’ils seraient extrêmement exposés si l’épidémie se
répandait. »
De nombreux avocats, des organisations, lancent des appels à vider les centres de rétention, dont
la raison d’être, la préparation de l’éloignement d’étrangers, a momentanément disparu. Dès le 25
février, la Direction générale des étrangers en France a fait savoir aux greffes des juges des libertés
et de la détention « l’arrêt complet des transferts vers l’Italie ». Puis le Maroc et l’Algérie ont
interrompu toutes leurs liaisons maritimes et aériennes en provenance ou à destination de la
France. L’espace Schengen s’est à son tour fermé hier.
« À l’intérieur même de l’Union européenne, d’autres pays ferment leurs frontières intérieures,
relève Flor Tercero, avocate toulousaine, membre d’Avocats pour la défense des droits des
étrangers (ADDE). L’Allemagne, le Danemark, la Tchéquie, l’Autriche… Il faut remettre en liberté
toutes les personnes que l’on ne peut plus éloigner. Elles ne sont pas enfermées pour des délits
mais pour permettre leur éloignement rapide. Si ce dernier devient impossible, elles n’ont rien à
faire en rétention. On met les gens en danger sans raison. »
Au CRA de Toulouse justement, deux personnes retenues ont été placées à l’isolement lundi en
raison d’une suspicion de contamination. Le Cercle des voisins, collectif de citoyens mobilisés
autour du centre, a lancé une pétition et cosigné (avec Médecins du monde, le Gisti, le Syndicat
des avocats de France…) un texte qui dénonce « un risque de contamination à l’ensemble des
étrangers retenus ainsi qu’au personnel du centre ». Ils trouvent « particulièrement surprenant
que la ministre de la justice ait compté les procédures de prolongation de rétention parmi les
contentieux essentiels qui doivent être maintenus malgré la fermeture des tribunaux ».
Une juge des libertés et de la détention toulousaine, tenant compte pour sa part de la situation, a
ordonné dimanche les remises en liberté de deux personnes, leur éloignement ne
pouvant « intervenir à bref délai ». D’autres décisions de justice commencent à aller dans ce sens
et les CRA de plus petites tailles, Nîmes, Sète, Nice, commencent à se vider.
Des magistrats prennent leurs responsabilités lorsque l’administration s’obstine, malgré le
danger qu’elle fait courir aux personnes. La cour d’appel de Bordeaux a ainsi libéré lundi soir un
Camerounais dont la rétention venait d’être prolongée de trente jours. Après avoir auditionné
l’homme par visioconférence « en raison de l’épidémie de coronavirus », la magistrate a rappelé
que « l’autorité judiciaire conserve la possibilité d’interrompre à tout moment la prolongation du
maintien en rétention lorsque les circonstances de droit ou de fait le justifient ». En l’occurrence,
ici, les « perspectives d’éloignement […] fortement compromises » et les « risques de
contamination accrus dans un contexte de pandémie mondiale due au coronavirus ».
À Paris, une vice-présidente du tribunal judiciaire a rendu dimanche une ordonnance longuement
motivée pour refuser la prolongation de rétention d’un Tunisien. En décidant de maintenir des
reconduites à la frontière, écrit-elle, l’administration « prendrait le risque de faire entrer le
virus […] dans un pays où les infrastructures sanitaires sont déjà fragiles ». La mise à exécution
d’une mesure d’éloignement, poursuit-elle, « alors que le premier ministre Édouard Philippe a
appelé dans son discours le 14 mars à adopter un comportement responsable et
solidaire », serait « disproportionnée au regard du but poursuivi et du danger qu’elle fait courir à
la population française et mondiale ». Après un appel du procureur, la cour d’appel de Paris a
considéré à son tour que le maintien en rétention « contredirait les directives de l’Organisation
mondiale de la santé ».
À Marseille, la justice est plus lente à saisir l’enjeu sanitaire. Lundi, toutes les demandes de
prolongation ont été accordées. Il est vrai que la juge des libertés et de la détention de permanence
cette semaine, surnommée « Madame 100 % », ne libère quasiment jamais. Lundi, seuls les retenus
disposant d’interprètes ont pu comparaître devant elle. Les autres ont été renvoyés au CRA, jugés
sans avoir le droit d’être entendus.
Dans le centre, seul un parloir sur quatre reste à disposition. Des parents venus à 14 heures ont
patienté jusqu’à 17 h 30 hier sans pouvoir entrer. Le rythme des arrestations a ralenti ; hier, seule
une personne sortant de maison d’arrêt a été placée en rétention. Ceux qui arrivent avant 18
heures passent devant un médecin. Les autres sont placés dans une cellule d’isolement jusqu’au
matin. Les trois quarts des policiers portent des masques, mais les retenus n’en ont pas. « Ils
savent, souffle l’un des salariés, que les frontières sont fermées mais on les garde ici sans
protection. C’est une situation très angoissante pour eux. »
Depuis mercredi 18 mars, toutefois, les remises en liberté s’intensifient, avec de fortes disparités
d’un centre de rétention à l’autre. De plus en plus de juges des libertés et de la détention refusent
les prolongations demandées par des préfectures malgré la pandémie. Leurs décisions s’appuient
sur le risque de contagion autant que sur l’absence de perspectives d’éloignement. Quelques CRA
sont fermés ou sur le point de l’être. À Strasbourg et Hendaye par exemple (les effectifs de police
ont été redéployés vers les frontières). À Sète, il ne reste mercredi soir que 7 personnes retenues
(5 ont été libérées dans la journée).
La Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, a d’ailleurs
demandé mardi au gouvernement « de procéder sans délai à la fermeture temporaire des centres
et locaux de rétention administrative ». Elle souligne « l’absence totale d’information de la
population retenue », l’hébergement collectif dans la promiscuité, « le maintien de la restauration
collective et un défaut complet de protection ». Dans de telles conditions, souligne-t-elle, « l’Etat
manque à son obligation de protéger à la fois ses agents et les personnes qu’il a lui-même placées
sous sa garde ».
Dans certains centres, la police aux frontières se montre désormais favorable elle-même à la
fermeture. Mais les préfectures refusent pour l’instant. La situation devient pourtant difficile à
gérer pour les policiers, et une partie des associations et entreprises qui interviennent à l’intérieur
ont fait jouer leur droit de retrait ou semblent sur le point de le faire. Cela concerne le conseil
juridique, les demandes d’aide au retour, l’achat de produites de première nécessité, le ménage,
la nourriture... Pour la santé, les médecins ne prennent plus que les urgences afin de limiter
déplacements et contacts.
En revanche, alors que les restaurants sont fermés à l’extérieur, les réfectoires restent ouvert dans
les centres. Mais une partie des retenus ne veulent plus y aller. À Marseille une partie d’entre eux
se sont rebellés, une porte a été enfoncée et des renforts ont dû être appelés. Le calme semble
revenu ce soir. Parce que des demandes de remise en liberté ont été effectuées pour tout le monde
compte tenu du risque sanitaire. Les retenus s’accrochent à cet espoir.
2020-03-17
Lille
Coronavirus : grève de la faim au centre de rétention de Lille-Lesquin
Depuis l’annonce, vendredi 14 mars, qu’au moins un cas de coronavirus a été détecté au Centre de
rétention administrative Lesquin, les étrangers retenus refusent de s’alimenter pour demander
leur remise en liberté.
Clémence de Blasi
Les Centres de rétention administrative, lieu de grande promiscuité, sont dans une situation critique avec
la pandémie en cours. Ici le CRA de Saint-Exupéry, près de Lyon. Photo : N.Barriquand / Mediacités.
Soit on meurt de faim, soit on meurt du coronavirus, résume Ahmed, 35 ans, enfermé depuis 14
jours au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Lesquin, au sud de Lille. On a tous très peur,
ce sont nos vies qui sont en jeu. Ici, c’est la panique et tout le monde s’en fout : on s’est adressés à
plein de gens et personne ne nous répond. Pour qu’on nous écoute, je ne vois pas d’autre moyen
que la grève de la faim… » Cet Algérien, père de deux enfants, vit en France depuis une dizaine
d’années. Comme les autres personnes retenues près de l’aéroport de l’agglomération lilloise, il
attend avec angoisse d’être fixé sur son sort.
« La personne infectée a d’abord été placée à l’isolement, puis évacuée en ambulance la semaine
dernière, raconte Kheir-Eddine, 26 ans. Depuis, les policiers ont des masques, des gants, du gel.
Nous, rien du tout à part du savon : on ne peut pas vraiment se protéger. Le stress nous rend
malades, on ne sort plus de nos chambres. » Le jeune homme, né en Algérie lui aussi, attend depuis
35 jours sur le site de Lesquin, après cinq ans passés en France sans papiers.
« Tout est fermé : il n’y a plus d’activités, nous ne pouvons plus recevoir de visites de nos proches,
ni des associations pour l’assistance juridique. Les audiences avec le juge ont lieu par
visioconférence, c’est compliqué. Le centre n’a même pas été désinfecté. Tout ce que nous pouvons
faire, pour éviter d’être malades, c’est de ne plus aller dans les espaces collectifs. Je n’ai pas mangé
depuis quatre jours. Et tant que je ne serai pas libéré, je vais continuer », poursuit-il.
« A quoi bon nous garder ? »
Ouvert en novembre 2006, le CRA de Lille-Lesquin peut retenir jusqu’à 86 personnes. Selon nos
informations, 70 hommes environ y seraient actuellement enfermés. Dans un communiqué
commun rédigé lundi, ceux-ci déplorent notamment le report de nombreuses audiences du juge
des libertés et de la détention. « C’est à l’occasion de ces audiences que nous pouvons être libérés.
Et nous ne pouvons pas rester enfermés sans autorisation du juge, écrivent-ils. La plupart des
liaisons internationales en avion sont annulées. Si dans tous les cas nous ne pouvons pas être
expulsés, à quoi bon nous garder ? »
« Les seules infos que nous avons, c’est à la télé. Les policiers ne nous disent rien, ils sont sympas
mais ne peuvent rien faire pour nous. Il faut qu’une décision soit prise. Nous avons tous signé une
demande de remise en liberté, envoyée au juge. A l’extérieur, nous avons des logements, on
pourrait se confiner. Ici, des gens continuent d’arriver, nous ne sommes pas en sécurité », déplore
Kheir-Eddine.
Jointe par Mediacités, la direction du CRA ne s’est pas encore exprimée sur la situation. Dans les
centres de Vincennes (Val-de-Marne), du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) ou de Lyon (Rhône),
d’autres actions (grèves de la faim, blocages, tentatives d’évasions collectives, départs de feu) sont
également menées.
Fermeture des frontières
La durée de rétention maximum dans les CRA est de 90 jours. D’après un rapport publié en 2018
par plusieurs associations (la Cimade, France terre d’asile, Ordre de Malte France notamment), la
durée moyenne de rétention au CRA de Lille-Lesquin est de 10,1 jours. Avec la pandémie, des
associations multiplient les appels à vider les centres de rétention, dans lesquels le virus pourrait
rapidement se propager. Elles évoquent notamment une mise en danger liée à la promiscuité.
« Plusieurs personnes ont été libérées du CRA aujourd’hui, note Sophie Danset, avocate au barreau
de Lille, coordinatrice de la permanence étrangers cette semaine. Deux moyens ont été retenus :
l’incompatibilité de la rétention, compte tenu de la crise sanitaire, et l’absence de perspective
d’éloignement avec la fermeture des frontières. » A situation exceptionnelle, réponse
exceptionnelle : dans les prochains jours, le centre de rétention administrative de Lille-Lesquin
pourrait bien être amené à se vider. Selon nos confrères de Mediapart, ceux de Nîmes, Sète et Nice
commencent à l’être dès aujourd’hui.
2020-03-16
Nîmes
Coronavirus à Nîmes : le tribunal et la cour d’appel réduisent considérablement leur activité
Midi Libre / ▻https://www.midilibre.fr/2020/03/16/coronavirus-a-nimes-le-tribunal-et-la-courdappel-
reduisent-considerablement-leur-activite,8803639.php
Face à l’épidémie, la cour d’appel et le tribunal judiciaire réduisent considérablement leur activité.
Le tribunal judiciaire et la cour d’appel viennent d’adapter leur fonctionnement à l’épidémie de
Coronavirus qui sévit actuellement. Ce lundi soir, le premier président de la cour d’appel de
Nîmes, lors d’un entretien téléphonique a indiqué qu’une série de réunions s’était tenue ce lundi
16 mars pour organiser les nouvelles de mesurees destinées à limiter la propagation du virus.
Michel Allaix a indiqué en substance que seuls les contentieux les plus urgents seraient maintenus
comme les audiences concernant le contentieux de la détention. Sauf urgence, les audiences de la
chambre des appels correctionnels seront reportées. La chambre de l’instruction qui examine
notamment les demandes de remises en liberté sera maintenue, a expliqué le premier président
qui avait préparé depuis plusieurs jours un plan de continuité. Les audiences qui concernent les
personnes placées en hospitalisation d’office devraient être maintenues pour analyser la situation
des personnes placées en psychiatrie. De la même façon, la question des personnes placées au
centre de rétention administrative (CRA) et devant passer devant un juge des libertés et de la
détention continuera d’être examinée par les JLD, a indiqué la première présidence de la cour
d’appel déclinant localement une circulaire de la Garde des Sceaux. Sauf urgence toujours, la
chambre des mineurs est appelée à réduire son activité, a-t-on appris ce lundi soir. " Nous
organisons par ailleurs des remontées d’information à la chancellerie, ce qui nécessite la rédaction
de rapports et le maintien d’une équipe administrative à la cour d’appel", a ajouté Michel Allaix.