Un homme meurt après avoir ingéré du phosphate de chloroquine

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  • Coronavirus : Un homme meurt après avoir ingéré du phosphate de chloroquine
    https://www.20minutes.fr/monde/2746755-20200324-coronavirus-homme-meurt-apres-avoir-ingere-phosphate-chlo

    Mais selon une ONG œuvrant dans le domaine de la santé, un homme d’une soixantaine d’années est mort en Arizona après avoir ingéré du phosphate de chloroquine, un additif utilisé notamment pour nettoyer les aquariums.

    Interrogée par la chaîne NBC News, sa femme, qui a également été hospitalisée, a expliqué que l’idée leur était venue après avoir vu le président républicain vanter les vertus de la chloroquine lors d’un point de presse. « Ils n’arrêtaient pas de dire que c’était approuvé pour d’autres choses. Trump disait que c’était pratiquement comme un remède », a-t-elle expliqué, se souvenant qu’elle en avait utilisé dans le passé pour ses carpes koï. « Je l’ai vu sur l’étagère et je me suis dit, "tiens ce ne serait pas ce dont ils parlent à la télé ?" », a-t-elle déclaré à NBC News.

    Le couple a consommé une dose beaucoup trop forte de phosphate de chloroquine : une cuillère à café chacun selon elle. Elle a lancé un appel aux Américains : « Mon Dieu, ne prenez rien [aucune substance]. Ne croyez rien de ce que le président ou son équipe disent, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Appelez votre médecin ».

    Man dies after ingesting chloroquine in an attempt to prevent coronavirus
    https://www.nbcnews.com/health/health-news/man-dies-after-ingesting-chloroquine-attempt-prevent-coronavirus-n1167166

    An Arizona man has died after ingesting chloroquine phosphate — believing it would protect him from becoming infected with the coronavirus. The man’s wife also ingested the substance and is under critical care.

    The toxic ingredient they consumed was not the medication form of chloroquine, used to treat malaria in humans. Instead, it was an ingredient listed on a parasite treatment for fish.

    The man’s wife told NBC News she’d watched televised briefings during which President Trump talked about the potential benefits of chloroquine. Even though no drugs are approved to prevent or treat COVID-19, the disease caused by the coronavirus, some early research suggests it may be useful as a therapy.

    “We were afraid of getting sick.”

    The name “chloroquine” resonated with the man’s wife, who asked that her name not be used to protect the family’s privacy. She’d used it previously to treat her koi fish.

    “I saw it sitting on the back shelf and thought, ’Hey, isn’t that the stuff they’re talking about on TV?’”

    The couple — both in their 60s and potentially at higher risk for complications of the virus — decided to mix a small amount of the substance with a liquid and drink it as a way to prevent the coronavirus.

    “We were afraid of getting sick,” she said.

    Within 20 minutes, both became extremely ill, at first feeling “dizzy and hot.”

    “I started vomiting,” the woman told NBC News. “My husband started developing respiratory problems and wanted to hold my hand.”

    She called 911. The emergency responders “were asking a lot of questions” about what they’d consumed. “I was having a hard time talking, falling down.”

    Shortly after he arrived at the hospital, her husband died.

    • @biggrizzly Un peu, mais en même temps, si tu vas faire un tour sur Gougoule Niouze, tu verras l’enthousiasme assez délirant d’un grand nombre de titres de la presse populaire ou régionale en mode « La chlorotruc c’est bon mangez-en » ou « Ce médicament qui fait la nique aux péteux de Paris qui nous prennent de haut », et ici à Montpellier ce matin : « C’est trop chouette, la Chlorobidule de chez Sanofi, elle est empaquetée dans la région ! ».

      Des articles sur le thème : « Faites gaffe avec l’automédication en mode panique : ce truc est mortel, et les “intoxications aiguës” à la chlorochouette, c’est connu, fréquent et documenté depuis des années, et c’est pas jojo », j’en ai pas vu beaucoup. Les chiffres très simples que donne @simplicissimus, je ne les avais encore pas vus.

      Ni : « le type qui explique aux gens que chlorotrucmuche c’est moins dangereux que le Doliprane, ça commence à faire beaucoup de conneries qu’il raconte, et faudrait commencer à s’interroger sur sa responsabilité et sur celle des médias qui lui tendent le crachoir sans recul ». Tu lis le court message de @simplicissimus, tu lis le titre de l’Huma, et tu te demandes si on ne devrait pas un peu expédier le responsable de ce journal au tribunal pour mise en danger de la vie d’autrui.

      Je ne crois même pas avoir vu d’article de média « populaire » expliquant simplement et clairement : « ce truc n’est pas un vaccin, ça ne se prend pas préventivement ». (Ce que je vois, c’est l’usuel « Evitez l’automédication », très général et assez con parce qu’on sait bien que tout le monde s’en fout et va quand même faire de l’automédication.)

      Tu lis les médias, et tu comprends que les « effets secondaires », c’est « controversé », et que ça doit être du genre « évitez d’en prendre le ventre vide, sinon dans 30 ans vous aurez peut-être des calculs rénaux ». Pas que : « Prends en juste un peu trop, et tu seras mort dans 30 à 90 minutes après avoir vomi et chié tes entrailles. »

    • Il faut reconnaître que le cheminement de cette information particulière est impressionnant. Toutes les critiques existent depuis le début (les tiennes et celles de nombreux autres), mais malgré tout, ça prend de l’ampleur. Hier soir, il y avait un médecin à la télé qui expliquait en termes très choisis qu’il ne faut pas sauter les étapes et qu’il n’existe pas encore de remède miracle. Mais il faut reconnaître que l’angoisse est décidément très forte et que les hypocondriaques sévères sont légion. La contre-information est diffusée, sur les réseaux que je fréquente, et elle n’est pas issue des médias sérieux, qui font tellement de la bouillie pour chat que plus personne ne la lit.

      On a manqué de regarder le film « Contagion » de 2011 l’autre soir. Et en lisant le synopsis, ça m’a saoulé. En fait, l’idée, c’est de dire que bon, le virus, il est dangereux. Mais qu’il y a encore plus dangereux : le blogueur sur Internet. On a regardé un autre film, plus léger (quoi que, « Seven pounds », pas forcément bien plus léger).

      Dans l’actualité locale, celle de la proche banlieue, on découvre qu’une usine rachetée par un fond de pension étranger puis vendue à la découpe, et maintenant en liquidation judiciaire, est la seule à produire de ce produit en France... Peut-être va-t-elle finalement trouver un repreneur ? :-D

    • Sans vouloir donner raison à Raoult dont je passe mon temps à dire du mal à mon entourage, si j’ai bien compris, la dose « max » de doliprane pour un adulte c’est 4g, la surdose mortelle commence à 10, c’est des rapports relativement similaires.

    • @biggrizzly personne ne conteste ça en fait, le problème c’est que pour le moment il n’y a aucune preuve de son efficacité mais l’autre barbu marseillais clame sur tous les toits que ça soigne le covid, forcément on va avoir de plus en plus de cas d’automédication avec de funestes résultats.