/un-inspecteur-en-compagnie-du-commissai

  • Dérogations de sorties : avec la police de Saint-Malo dans les grandes surfaces - Saint-Malo - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/saint-malo/derogations-de-sorties-avec-la-police-de-saint-malo-dans-les-grandes-su


    Un inspecteur, en compagnie du commissaire Guillaume Catherine et du commandant Pascal Le Mestreallan, explique la marche à suivre à un Slovaque.
    PHILIPPE DELACOTTE

    Mardi 24 mars après-midi, Le Télégramme a suivi quatre policiers malouins, dans une opération de contrôle. Leur mission : vérifier si les consignes gouvernementales sont suivies par les clients des supermarchés.

    Il est près de 16 h et le soleil donne, ce mardi après-midi : la police de Saint-Malo entame une tournée de contrôle dans les grandes et moyennes surfaces. Deux cibles : le Lidl du quartier Alsace-Poitou et l’Intermarché de la Découverte.

    Les deux voitures de police banalisées, à bord desquelles se trouvent le commissaire Guillaume Catherine et le commandant Pascal Le Mestreallan, se garent sur le parking du magasin de la rue d’Alsace. Il n’y a pas grand monde dans la moyenne surface. Les policiers vérifient si les clients respectent les règles de distance dans les allées et les marquages au sol près des caisses.

    Pas de courses en couple
    Audrey, la cheffe caissière, porte casque de protection et masque. « Il y a toujours des récalcitrants qui achètent une bière ou de l’alcool », reconnaît la responsable. La veille, elle s’est « embrouillée » avec un client qui n’a pas apprécié la remarque. « On a aussi beaucoup d’auxiliaires de vie qui viennent plusieurs fois par jour. Mais, en général, les clients viennent deux fois par semaine ».

    En revanche, pas question de rentrer à deux. C’est la remarque que le commissaire Guillaume Catherine adresse à un couple. « Regardez, c’est bien indiqué : une personne, un chariot ». L’homme ne conteste pas et reste à l’entrée du magasin pendant que sa femme fait quelques courses.

    On fait encore beaucoup de pédagogie

    Une cigarette à 135 €
    « Avec cet affichage, les commerçants font des efforts », indique l’officier de police. « On est à leur côté et on les aide à faire respecter les règles. On fait encore beaucoup de pédagogie ». La preuve, un des inspecteurs explique à un Slovaque, encore pas au fait de la nouvelle réglementation, la marche à suivre.

    En revanche, pas d’indulgence pour l’homme découvert sur le parking à « fumer une clope ». C’est un parisien logé en AirBnB et sans travail depuis la fermeture des restaurants. Pas de papier, pas de formulaire. La cigarette lui coûtera 135 €.

    « Un appui précieux »
    Dix minutes plus tard, les deux voitures de police stationnent sur le parking de l’Intermarché, quasi désert. Un petit flux de clients longe les boutiques de la galerie marchande qui ont baissé leurs rideaux de fer avant de pénétrer dans la grande surface. Spontanément, à la vue des uniformes, les clients présentent leur formulaire. Un vieil homme tend sa dérogation mais pas remplie. Là encore, on fait preuve de mansuétude.

    « Votre appui nous est précieux », lance au commissaire Jean-Yves Hamon, le président de la société qui exploite l’Intermarché. « Nous-mêmes avons deux agents de sécurité qui filtrent et régulent. On diffuse toutes les demi-heures des messages rappelant les consignes à observer ».

    Le magasin n’a pas tardé à réagir. Bien avant l’appel au confinement, le directeur avait fait installer des plaques de plastique transparent devant les caisses. Le Groupement des Mousquetaires a fourni masques et gel hydroalcoolique. Libre aux caissières d’utiliser ou non une protection.

    Des « courses » à la Découverte
    « Notre action, aujourd’hui, c’est une manière de nous réapproprier le terrain », confie Guillaume Catherine qui a libéré beaucoup de ses hommes de tâches administratives et d’enquêtes pour être davantage au contact des concitoyens. « C’est cela la police de proximité au quotidien ».

    Dehors, sur le parking toujours peu fréquenté, deux jeunes hommes semblent désœuvrés. Les policiers s’approchent. L’un habite Miniac-Morvan, l’autre Tinténiac. Ils sont venus faire leurs « courses » à la Découverte. Sans papier, sans dérogation. Devant le peu de coopération, le ton monte vite. La pédagogie laisse alors place à la fermeté.

    #la_pédagogie_laisse_la_place_à_la_fermeté