• Coronavirus. Nantes n’échappe pas aux fake news
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    « "L’Armée est déjà sur place" ». Au soir de l’annonce présidentielle, le 17 mars, sur le confinement de la population, les réseaux sociaux se sont enflammés. Photo à l’appui d’un convoi de véhicules militaires, d’aucuns affirmaient sur Snapchat que l’armée avait déjà pris position à Nantes.

    En toute bonne foi, ce jeune Nantais a relayé auprès de son père le screen (capture d’écran) de ladite photo sur laquelle était mentionné : « "Le périphérique de Beaujoire. Rentrez chez vous ça démarre". Ni une ni deux, le père a repoussé l’information via Messenger. « "L’Armée est déjà sur place" ».
    « Je l’ai screenée sur le compte d’un ami qui l’avait lui-même screenée sur Snapchat »

    Sauf que les véhicules militaires en question, photographiés à travers le pare-brise d’une voiture ne sont pas des véhicules de l’Armée française. Et si la photo a bien été réalisée sur une voie rapide ou une route à quatre voies, rien ne permet de localiser précisément le lieu et encore moins de dire qu’il s’agît du périphérique nantais. L’information était fausse, comme l’ont confirmé les autorités militaires. Le jeune Nantais explique l’avoir « "screenée" » sur Snapchat. « "C’est un ami qui l’avait lui-même screenée sur le compte d’un ami qui lui-même l’avait déjà screenée chez un autre…" ». Le circuit classique des fake news et de la rumeur.

    Mais les réseaux sociaux ne sont pas les seuls vecteurs de fausses nouvelles. Le bouche-à-oreille fonctionne également à plein régime. Vendredi, avec le plus grand sérieux, un habitant du nord du département nous rapportait qu’une infirmière de 28 ans était décédée au CHU de Nantes du coronavirus. Il l’avait entendu au bureau de tabac d’une femme, très persuasive, qui tenait l’information d’une cousine dont la meilleure amie connaît le mari d’une aide-soignante… Là aussi, fausse information.
    « "La d" "iffusion d’informations fausses pour alimenter une certaine vie sociale a toujours existé"

    « "La d" "iffusion d’informations fausses pour alimenter une certaine vie sociale a toujours existé. C’est la même logique qui prévaut avec les réseaux sociaux, parfois avec la volonté de nuire ou de faire pression" », constate Olivier Ertzscheid, professeur d’information et de communication à l’Université de Nantes. « "Les réseaux offrent cependant un champ de développement plus rapide et plus large qui donne cette chaîne de viralité" ». Pour Olivier Ertzscheid, la banalisation des outils de trucage, que l’on trouve facilement sur Internet, favorise également le phénomène. « "N’importe qui peut récupérer une image sur Internet et y ajouter ce qu’il veut !" ».

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    « Il faut se méfier de ce qui nourrit nos propres angoisses »

    Pour autant, les réseaux sociaux, restent à ses yeux, une source d’information vitale. « "Les fake news ne sont que la partie émergée de l’iceberg. L’essentielle de l’information qui figure sur les réseaux est vérifiée et validée". Quels sont alors les bons réflexes à adopter pour faire la part des choses sur les réseaux ? « "Il faut se méfier de ce qui nourrit nos propres angoisses et nos convictions. Si on lit quelque chose qui va dans notre sens, on aura tendance à moins vérifier avant de cliquer sur partager" ». Olivier Ertzscheid met également en garde contre l’élément contextuel : « "On voit réapparaître sur les réseaux, c’est notamment vrai sur Facebook, des articles anciens. Il faut donc toujours voir la source dans son contexte maximal, la provenance, la date…"

    #Fake_news #Coronavirus