Charte des grands principes rédactionnels : à faire, à ne pas faire

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  • Charte des grands principes rédactionnels : à faire, à ne pas faire | Gouvernement.fr
    https://www.gouvernement.fr/charte/charte-des-grands-principes-redactionnels/a-faire-a-ne-pas-faire

    Orwell bonjour, le gouvernement à désormais une « charte des grands principes rédactionnels » pour fabriquer sa #novlangue. On y apprend que l’on ne devra plus dire « depuis 36 ans », mais « depuis 1984 »

    Ce genre de guide des bonnes pratiques est parfaitement adapté pour des techniciens de la communication sans passé militant, qui ne connaissent pas le peuple à qui ils parlent. Les playmobils pourront ainsi optimiser leur benchmarks en suivant des règles qui, bien appliquées, leur éviteront de se faire taper sur les doigts par leur hiérarchie.

    • Marrant de voir que les tournures négatives sont remplacées par une tournure affirmative synonyme. Ce qui n’est pas forcément un défaut quand on veut communiquer une information avec plus d’efficacité.

      @rastapopoulos : ton exemple est assez intéressant en ce sens qu’il met l’accent sur un aspect très important dans la transmission de l’information, à savoir la « redondance ». Quand tu lis l’expression « depuis 36 ans » dans un texte, tu es forcement tenté (ou pas d’ailleurs, ça dépend de ton attention et du fait que tu es pressé ou pas de passer à autre chose) de faire un retour en arrière pour relire l’information que tu as peut-être perdue entre temps, c’est à dire l’année à prendre en compte pour situer l’origine du temps écoulé. Et, c’est vrai qu’il faut prendre le temps de faire ce retour. Par contre, à l’oral, il est plus facile d’exprimer cette durée et son origine en disant : « Depuis 36 ans, depuis 1984 en fait, il s’est passé plein de trucs, etc. »

    • Maintenant, @yohooo , les textes de l’administration ont toujours eu cette caractéristiques de « Novlangue » pour qui n’en maîtrise pas les codes. Je dirais plutôt jargon professionnel que novlangue : chaque domaine de l’administration a ses codes et évoque souvent les domaines où il faut légiférer et décider en termes « choisis » et compréhensibles par les seul·es membres du « sérail ». Prises de décision qui auront la fâcheuse tendance d’impacter notre quotidien sans nous demander notre avis. Du coup, c’est plutôt du côté de la transmission qu’il faut se poser les questions et aussi (surtout) de remettre en cause la chaîne de transmission descendante des ordres et décisions prises « au sommet de l’état » (ou de tout autres instances). Et là, il faut bien avouer que c’est mal barré. Et sinon, quand au sommet on sent que la base va renauder, et bien on organise des « consultations » de la base dont on se contrefout royalement que ça va continuer à coincer. Et si coince trop, que ça commence à se voir, que « l’opinion » s’émeut, les « directeurs » envoient une escouade de keu-flis tout en se retranchant derrière le fait qu’ils ont « consulté ».

    • @RastaPopoulos : Adieu double discours ! il y a 36 ou 68 chandelles, mon grand frère (en anglais) se la jouait plus beau et rebel qu’après l’invention du télécran.

      Mais sortons de cet exemple précis : donner une boîte-à-outils en communication à un gratte papier sans accroche sur le monde, c’est un peu comme donner un flingue à un soldat sans expérience de la vie. ça tue le discernement. On crée des Sibeth Ndiaye en série, prêtes à communiquer sans se poser de question.

    • @sombre : C’est justement le contraire qui se produit ici. Le gouvernement veut sortir de son jargon ( Parler « d’accident de voiture » plutôt que de « sinistre automobile » ). Et ça m’inquiète davantage. Parce que pue l’enfumage à plein nez.

      Quand on remplace « caissière » par « hôtesse de caisse », on peut se moquer du jargon hypocrite, mais on voit l’arnaque comme le nez au milieu de la figure.

      Ici, c’est le contraire, le gouvernement se dote d’un guide pour « parler vrai », et quand tu as besoin d’un guide, c’est que tu es étranger à la notion.

      Vous avez remarqué, en ce moment, tous les politiques utilisent le verbe « savoir ». Surtout à la place des verbes « connaître », « comprendre », « observer » ou « entendre » .

      Je sais votre dévouement...

      Déjà c’est faiblard, c’est pas beau à l’oreille, mais en plus ça présuppose qu’on est trop ignare (nous, le populo) pour comprendre de verbes un peu plus élaboré que « être », « avoir », « faire », « savoir », « pouvoir » et quelques autres notions communes que ma fille de 9 ans a assimilé depuis la maternelle. C’est de la condescendance pure.

    • le gouvernement se dote d’un guide pour « parler vrai »

      @yohooo je suis d’accord mais tu connais les principes de l’écriture pour le web (notamment les dates de type hier ne sont pas conseillées) et la théorie du KISS Keep It Simple and Stupid pour faciliter la compréhension de tous. (tout en pouvant parfaitement réduire à rien socialement les populations les plus fragiles)

    • .../... ça présuppose qu’on est trop ignare (nous, le populo) pour comprendre de verbes un peu plus élaboré que « être », « avoir », « faire », « savoir », « pouvoir » et quelques autres notions communes que ma fille de 9 ans a assimilé depuis la maternelle. C’est de la condescendance pure.

      Ah ça, ils ont une certaine expertise dans le domaine du #mépris_de_classe, les membres de l’aristocratie élective au suffrage majoritaire à deux tours.

      (tout en pouvant parfaitement réduire à rien socialement les populations les plus fragiles)

      Oui, de toute façon, quelque soit l’emballage des directives coercitives, les dites populations seront toujours réduites à pas grand chose, vu que on est dans une transmission à sens unique descendante sans l’ombre d’un espoir que les doléances remontent.
      – Ah oui, mais pour ça on a nos « institutions démocratiques » (nous disent-ils du haut de leurs mandats électoraux avec la morgue qui caractérise leurs « bien-naissances »).
      – Démocratiques, nos institutions ? Sans déc’ ...

    • j’avais pas creusé les textes, c’est assez énorme, ne serait-ce que le titre.

      La marque de l’État

      #sans_vergogne #Etat_danonisé #communikateurs

      Il n’est pas encore trop tard pour... Il est encore temps de...

      Cette tournure pour refuser d’inclure du négatif est enseigné quand tu fais du #commerce par exemple pour la vente téléphonique. Etudiante, j’ai fait une courte formation de téléopératrice dont je me suis enfuie justement à cause de cela. Tu avais aussi « la pilule rouge ou la bleue ? » à la place de « voulez-vous une pilule ? ».

      https://www.gouvernement.fr/charte/charte-graphique-les-fondamentaux/introduction

      La présente charte graphique s’inscrit dans le projet de refonte des fondamentaux de la communication de l’État.
      La raison d’être de cette charte s’appuie sur un constat partagé : nos concitoyens ont exprimé des difficultés à identifier, à comprendre, à s’approprier l’action gouvernementale et plus généralement l’action publique. La diversité de ses champs d’action, jeux d’échelles, ainsi que la multiplicité de nos institutions publiques, impliquent de gagner en simplicité et en clarté pour faciliter l’appropriation par les citoyens.

      Cette charte est ainsi la résultante de trois objectifs :

      Prolonger notre héritage graphique existant, héritage plébiscité par les Français. La Marianne, le drapeau français et notre devise sont des éléments patrimoniaux auxquels nous sommes tous attachés. Cette charte capitalise sur cet attachement et inscrit chacun de ces signes dans la longue histoire des emblèmes de la République Française.

      Actualiser et rationaliser notre système identitaire commun pour correspondre aux nouveaux formats et aux nouveaux usages auxquels font face tous les professionnels de la communication.

      Simplifier la compréhension du citoyen et sa perception de l’action publique.

      Et il y a un menu déroulant absolument vertigineux et illisible sur ce qu’il faut faire ou pas pour promouvoir « La marque de l’Etat »

      #publicitaires_à_l'œuvre
      #Etat

    • @touti il y a aussi la mise au pas de tous les ministères sous le même logo bleu blanc rouge. J’ai vérifié quelques sites, tous les logos sont désormais au garde à vous. Le message est clair : plus de contre pouvoir, même dans le faible espace d’imaginaire qui peut émaner d’un logo.

      ça fait partie de la lutte contre le « mille-feuilles » tant argué par les playmobils.