Coronavirus - Informations sur la pandémie

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  • Covid-19 : la circulation de BA.5 en forte progression en France - Coronavirus - Le Télégramme

    Surprise ! … ou pas…

    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-les-dernieres-infos-en-bretagne-et-en-france-direct-14-09-2020

    Santé publique France ne communique pas le nombre de nouvelles contaminations enregistrées ce vendredi 10 juin, « suite à l’identification d’une anomalie dans le processus de transmission des données en amont ». Le taux d’incidence, lui, n’est pas impacté. Toujours en augmentation, il est ce vendredi 10 juin de 251,59 cas pour 100 000 habitants. 14 028 patients covid sont actuellement hospitalisés, dont 869 en réanimation (7 de moins qu’hier). 39 personnes sont mortes ces dernières 24h en France.

  • Covid-19 : 3,6 millions en France, 1,1 million au Danemark... Pourquoi tant de doses doivent être jetées - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/vaccins-contre-le-covid-19-pourquoi-des-millions-de-doses-doivent-etre-je

    D’après nos informations, 3,6 millions de doses AstraZeneca reçues par la France périment au mois de mai et vont être jetées, faute d’avoir pu être livrées à des pays pauvres. Rançon du succès des campagnes de vaccination ou gaspillage qui aurait pu être évité ?

    Un problème de riches. Bon nombre de pays occidentaux se retrouvent avec des stocks de vaccins contre le Covid-19 inutilisés, et qui finissent par être jetés. Le Danemark a annoncé ce lundi qu’il allait mettre à la poubelle « dans les prochaines semaines » 1,1 million de doses de Moderna, dont la date de péremption a expiré et qu’il n’a pas été possible de donner à des pays pauvres. « Le Danemark a suivi une stratégie consistant à acheter tous les vaccins possibles pour garantir que la population danoise puisse être vaccinée », explique le Statens Serum Institut (SSI) dans son communiqué. Environ 90 % des habitants éligibles y sont immunisés, comme dans la plupart des États d’Europe de l’Ouest.

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    • info reprise sous forme de brève dans le fil Direct du Télégramme :

      DIRECT - Covid-19 : 3,6 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca jetées par la France - Coronavirus - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-les-dernieres-infos-en-bretagne-et-en-france-direct-14-09-2020

      3,6 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca jetées par la France
      D’après « Le Parisien », 3,6 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca reçues par la France, qui seront périmées au mois de mai, vont être jetées, faute d’avoir pu être livrées à des pays pauvres. Ainsi, un lot de 2,3 millions de doses destinées à Covax, qui a pour objectif de distribuer des millions de doses de vaccin dans les pays en difficulté, n’a pas été livré, « faute de pays récipiendaires », et un autre de 1,3 million de doses « était alloué à un don bilatéral qui a été annulé à cause du désistement du pays récipiendaire », a indiqué la Direction générale de la santé.

  • « C’était ubuesque » : dans les coulisses du ministère de la Santé, pendant la crise du covid - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/c-etait-ubuesque-dans-les-coulisses-du-ministere-de-la-sante-pendant-la


    Olivier Véran est à la tête du ministère de la Santé.
    Photo illustration EPA

    Le journaliste Marc Payet raconte, dans un livre-enquête (), comment le ministère de la Santé a géré la crise sanitaire de l’intérieur. Lourdeurs administratives, rivalités internes, ratés, manque de moyens : les anecdotes, nombreuses, dressent un constat sévère.

    *Pourquoi qualifiez-vous le ministère de la Santé de « Ministère des bras cassés » ?
    Pour plusieurs raisons : parce qu’il y a eu un certain nombre de ratages dans ce ministère au début de la crise (sur le dépistage, les masques…) ; parce que c’est aussi un ministère à qui on a cassé des bras (ils ont de moins en moins de moyens ; à la Direction générale de santé par exemple, ils sont passés de 420 à 270 en 16 ans) et qui enregistre un grand nombre de « gueules cassées » (beaucoup de fonctionnaires ressortent de cette crise en burn-out, alors qu’ils ont tout donné). C’est un ministère qui a mené une « guerre » - pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron - mais qui en ressort blessé. En off, dans les couloirs, les fonctionnaires de Bercy disaient aussi « à tiens, voilà les bras cassés » pour désigner ceux de la Santé.

    Que reproche-ton à ce ministère ?
    On reproche à Agnès Buzin, qui a vu venir le virus, de ne pas avoir pris les bonnes décisions à la mesure du risque. À Olivier Véran, de ne pas avoir su donner, au début, des masques et des équipements aux soignants. Plus généralement, les autres ministères reprochent aux fonctionnaires de la Santé de ne pas avoir été réactifs dans leurs prises de décision et d’avoir été trop bureaucratiques. Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée chargée de l’Industrie, m’a raconté que quand Bercy a voulu commander des masques, ils se sont cassé les dents face à Santé Publique France qui traînait des pieds, car l’agence voulait que ça soit validé par son conseil d’administration. Pour Bercy, c’était ubuesque et ça montrait toute la lourdeur et la lenteur de l’administration de la santé.

    Vous épinglez notamment l’ARS Bretagne. Pourquoi ?
    La maire de Rennes, Nathalie Appéré, m’a confié qu’en mars 2020, en pleine pénurie de masques, elle se rend compte qu’elle a 800 000 masques en stock. Elle veut les distribuer aux agents municipaux et à ceux des Ehpad. Mais elle est tombée sur un haut fonctionnaire de l’ARS Bretagne [Stéphane Mulliez, le directeur, NDLR] qui lui dit « Mais non, vous ne pouvez pas les distribuer ! Cela va créer des inégalités sur le territoire. En plus, les masques, ce n’est pas utile pour protéger la population. » On lui sort tout un tas d’arguments, même judiciaires, pour lui interdire de distribuer les masques. Cela a duré quinze jours avant que l’ARS change d’avis. Cet épisode montre qu’au début de la crise, l’administration de la santé a été inefficace. Elle était en panique, elle ne savait plus quoi faire, jusqu’à en prendre des décisions qui sont absurdes - même si elle se retranchait derrière les consignes de Paris et de l’OMS. On a des élus qui veulent faire bouger les choses, mais l’administration met des bâtons dans les roues ! Les personnels de l’État étaient, à ce moment-là, comme des généraux qui n’arrivait pas à mener la bataille, voire même étaient en perdition…

     Justement, vous racontez que l’administration a bien failli imploser au début…
    Richard Lizurey, qui a rédigé un rapport sur les six premiers mois de la crise, m’a raconté comment les dysfonctionnements ont été incroyables au tout début. À la cellule de crise interministérielle, il y avait tellement de courriels échangés que les messageries plantées ! Il y avait aussi des problèmes de communication, car les réseaux étaient saturés : résultat, les acteurs de terrain, notamment dans le Grand Est, n’arrivaient plus à faire remonter des informations urgentes et à joindre des gens à la cellule de crise. Dans la guerre, le combat était très difficile à mener. À cela s’ajoutent les rivalités internes. Ceux qui devaient mener la guerre, c’étaient les ARS, sous tutelle du ministère de la Santé. Mais les préfets, émanation de l’Intérieur, voulaient aussi en être. Donc on a eu une rivalité de compétences et ça a posé pleins de problèmes. Les uns et les autres se plaignaient et se dénigraient. Ça a été un vrai casse-tête. Dans les cellules de crise, ils étaient tous au pied du mur. L’administration toute seule n’arrivait plus. L’État était proche d’être nu.

    On apprend dans votre livre qu’Olivier Véran et Jérôme Salomon (le directeur de la DGS) ne s’apprécient pas. Cela a-t-il eu un impact sur la gestion de la crise ?
    Je ne sais pas si cela a eu un impact négatif : ils ont quand même fait une campagne de vaccination qui a bien marché. Mais c’est une réalité : ces deux personnages ne s’entendaient pas, ils ont été rivaux pendant la campagne de 2017 pour devenir le futur ministre de la Santé… Pendant la crise, Jérôme Salomon s’est retrouvé à faire des conférences de presse tous les soirs sur le suivi des chiffres de la covid. Il était très populaire, très identifié. Alors que le ministre était, lui, dans l’ombre. Olivier Véran a voulu changer cela : il a repris la main, pris la lumière et remis Salomon dans son bureau. Mais de nombreuses sources m’ont raconté que ces jeux d’influence et de rivalité ont compliqué le quotidien en interne.

    Le ministère de la Santé était en première ligne dans la crise. Était-il structuré pour ?
    Non, historiquement, le ministère de la Santé est faible. Il n’est pas fait pour être en première ligne, c’est plutôt le rôle de la Défense ou de l’Intérieur. Beaucoup de gens a haut niveau me l’ont dit : c’est un bon ministère en temps de paix, pas en temps de guerre. Sylvain Fort, l’ancienne plume de Macron, dit même qu’ils ont « été étonnés de voir à quel point le ministère était en vrac ; il était déserté par les énarques, ce sont surtout des apparatchiks aux manettes ». Il est aussi faible car il est au carrefour de lobbies puissants (médecins libéraux, pharmaciens, médecins hospitaliers…) qui ne veulent pas que le ministère soit trop fort pour pouvoir défendre leur intérêt. Pour suppléer à la défaillance de Ségur, une partie de la crise a fini par être gérée par d’autres : les préfets, Bercy, le conseil de défense, les conseillers d’Emmanuel Macron, le président lui-même…

    Vous racontez aussi que la bureaucratie de la santé, avec toutes ces procédures, a eu pour effet de retarder les prises de décision…
    Je me souviens d’un médecin qui m’a raconté que monter un centre de vaccination était un casse-tête. Beaucoup de paperasse, des dizaines de formulaires à remplir, qu’il fallait avoir plein d’autorisations… Des tracasseries sans nom ! L’administration était aussi très tatillonne : elle en était à demander « est-ce que votre frigo pour les vaccins fait du froid à 2 °C ou 2,2 °C ? Vous ne pouvez pas vérifier que ce n’est pas 2,4 °C ? »… La qualité c’est très bien, on ne peut pas leur reprocher ça, mais la qualité qui devient bureaucrate, ça devient un problème, car ça ralentit la riposte.

    Les fonctionnaires se cachaient-ils derrière les procédures administratives pour se prémunir de poursuites judiciaires ?
    Oui, car ils se disaient « si on a des inspections très pointues, on pourra peut-être nous reprocher telle ou telle chose ». C’était vrai lorsque les ARS ont transformé des services de réanimation pour accueillir plus de monde. C’était des services en « mode dégradé ». Ils disaient « qu’ils devaient prendre leur risque, car il fallait accueillir plus de gens ». Le ministère est composé de pleins de gens de bonne volonté, qui ont sauvé des vies et qui n’ont pas compté leur heure. Mais il y avait dans le même temps une peur de la poursuite judiciaire. Cela fait écho à tous les drames qu’a connus le ministère de la Santé, comme avec le sang contaminé ou l’affaire du Mediator. Pendant la crise, il y a eu aussi la Cour de justice de la République qui s’est mise a enquêté ou des inspecteurs de police qui ont déboulé dans le bureau de Véran pour perquisitionner. Ça paralyse l’action et explique les lenteurs dans la prise de décision.

    La crise n’a-t-elle pas mis en lumière le manque de moyens humains de ce ministère ? Il y a tellement peu de monde que vous qualifiez l’agence Santé Publique France de « désert de Gobi »…
    En France, on a toujours plus misé sur les moyens dans les hôpitaux que la santé publique (la prévention, l’épidémiologie, les masques). À Santé Publique France, il n’y avait que deux équivalents temps plein pour garder le stock stratégique des masques ! Deux personnes seulement en charge de tout l’approvisionnement des masques ! La suppression des postes de fonctionnaires (avec la RGPP, sous Sarkozy) a beaucoup impacté l’administration de la santé. On en paie le prix maintenant. On a beaucoup mis de moyens sur l’Intérieur et le terrorisme - qui sont des risques indéniables, certes - mais on a des effectifs qui ont fondu à la Santé.

    Ce qui explique pourquoi le gouvernement a dû avoir recours à des cabinets privés, comme McKinsey, pour gérer la crise, au prix de gros billets...
    Oui ! Ils ont donné beaucoup de budget à ces agences. Peut-être qu’ils travaillent très bien, mais s’ils ont dû en arriver là, c’est qu’il y avait un gros problème d’effectifs à la Santé.

    Vous distinguez deux périodes dans la crise. La première, jusqu’à février 2021, où l’administration enchaîne les ratages. La seconde, à partir de février 2021, où ça a mieux fonctionné. Pourquoi ?
    À partir de février 2021, ils ont appris de leur erreur et ont progressé. Au ministère de la Santé, ils ont réussi à se réorganiser. Ça s’est révélé efficace : la campagne vaccinale est montée en puissance à ce moment-là, le passe sanitaire a bien fonctionné. À partir de cette date, Emmanuel Macron a aussi arrêté de suivre les avis des scientifiques, qui demandaient de reconfiner le pays. Ça a permis de donner un cap plus clair et efficace. Mais là, au début de l’année 2022, ça recommence : ça redevient compliqué, avec l’Éducation nationale et les protocoles à l’école. Les fonctionnaires de la Santé le reconnaissent : c’est très compliqué avec le ministère de l’Éducation nationale, qui n’écoute personne.

    Que faut-il faire pour renforcer le ministère de la Santé ?
    Le ministère est composé de dizaines d’agences, très éparpillées : Santé Publique France, la Haute autorité de Santé, les ARS, le HCSP… C’est très bureaucratique et c’est un frein à la réactivité. Je pense qu’Emmanuel Macron et Olivier Véran auraient tout intérêt à réformer le ministère, à regrouper en une ou deux agences tout ce millefeuille administratif. Un rapport a demandé cette réforme, Macron a dit qu’il allait en tirer toutes les conséquences. Mais, pour l’instant, il ne l’a pas fait. Tant qu’on n’a pas fait cela, ça ne fonctionnera pas.

    « Le ministère des bras cassés », Marc Payet, Albin Michel, février 2022, 18,90 €.

  • Covid-19 : ces rescapés de la réanimation devenus des militants de la vaccination - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-ces-rescapes-de-la-reanimation-devenus-des-militants-de-la-vac

    Leur passage en réanimation a laissé des traces : trois anciens patients témoignent de la dure réalité de la covid-19 à l’hôpital et militent pour la vaccination.

    Selon Santé publique France, près de 90 000 passages en réanimation ont été recensés depuis le début de la crise sanitaire en France. (Lionel Le Saux/Le Télégramme)
    « Ça fait plus d’un an et je ne m’en suis toujours pas remis totalement » : Hugues, 23 ans, a vécu le « cauchemar » de la réanimation. Depuis, comme d’autres rescapés, il se mobilise pour sensibiliser à l’importance de la vaccination contre la covid-19. « Quand je tombe sur des personnes qui ne veulent pas se faire vacciner, je suis plus dans la pédagogie que dans le pathos », explique cet élève ingénieur hospitalisé en avril 2020, dont le séjour en réanimation a été beaucoup médiatisé, vu son jeune âge (21 ans alors).

    Souffrant au départ de « simples symptômes grippaux », il s’est retrouvé alité pendant dix jours avec un masque d’oxygène. Une myocardite aiguë et une embolie pulmonaire ont eu de lourdes conséquences respiratoires : à son grand désarroi, Hugues, qui avait une santé de fer, ne peut plus pratiquer de sport.

    Des séquelles psychologiques aussi
    Les séquelles sont aussi psychologiques. « Avec la covid, certaines personnes ont vécu des formes de terreur qu’on n’avait pas vues chez d’autres patients en réanimation », explique le Pr Didier Cremniter, psychiatre. Ce fut le cas pour Hugues, qui a été diagnostiqué d’un syndrome de stress post-traumatique qui se traduit par des crises de panique et des cauchemars dans lesquels il entend le bruit des machines en soins critiques.

    Aujourd’hui, il témoigne de son vécu tout en « évitant de prendre les gens par les sentiments », un « -dernier recours- ». « J’essaye avant tout de renseigner des personnes qui seraient réticentes à se faire vacciner en leur envoyant des articles ciblant les fake news ou des liens vers des comptes Twitter de personnes plus compétentes », détaille-t-il. « Si le vaccin avait existé à l’époque, j’aurais peut-être évité tous ces problèmes, donc c’est pour ça qu’il faut le faire », plaide Hugues.

    Je n’ai plus ma forme d’avant et je suis traumatisée : j’ai fait un gros "bad trip"

    La pédagogie, c’est aussi l’approche choisie par Cindy Bonnefoi, 35 ans, qui a passé dix jours en réanimation en novembre, dont quatre jours en coma artificiel. Depuis, « je n’ai plus ma forme d’avant et je suis traumatisée : j’ai fait un gros "bad trip" durant lequel j’ai mordu un infirmier et je ne peux plus écouter les pubs et jingles des radios car ça tournait en boucle dans ma chambre  », confie-t-elle.

    Des détails « chocs » pour éveiller les consciences
    « Puisque certains ne croient pas mon témoignage, je privilégie l’information. Je montre les études qui prouvent que les vaccins protègent des formes graves et les chiffres, comme la part majoritaire des non-vaccinés en réanimation », explique-t-elle. Selon des chiffres de la Drees, le service statistique des ministères sociaux, 87 % des entrées en soins critiques fin juillet concernaient des personnes non vaccinées.

    Avec des séquelles plus importantes, Philippe Herbel (nom d’emprunt), 45 ans, estime que les détails « chocs » de son témoignage, qui fera l’objet d’un roman, parviennent à convaincre. Plongé dans un coma artificiel pendant neuf jours début avril, il s’est réveillé avec du diabète, de l’hypertension, une insuffisance rénale et des délires hallucinatoires qui l’ont « convaincu que tout le monde voulait (le) tuer ». Il dit réapprendre « petit à petit à marcher, à l’aide d’un déambulateur ».

    J’ai raconté qu’on se fait en permanence dessus en réa et qu’au moins 30 personnes différentes m’ont nettoyé durant mon séjour
    Plus des deux tiers des patients sortent de réanimation avec des séquelles physiques, toujours présentes un an plus tard pour 50 % d’entre eux, selon Serge Carreira, chef de la réanimation de l’hôpital Saint-Camille à Bry-sur-Marne, près de Paris. Et « il est même possible que (la situation des patients covid) soit plus difficile compte tenu des séquelles pulmonaires de la maladie », ajoute-t-il.

    « L’enjeu de la vaccination, c’est maintenant »
    « Si j’avais été vacciné, j’aurais divisé par dix le risque de faire une forme grave », affirme Philippe. « On ne peut pas se permettre d’attendre pour "avoir plus de recul", l’enjeu de la vaccination, c’est maintenant », martèle-t-il. Il n’hésite pas à mettre en avant la réalité parfois « trash » de son expérience : « J’ai raconté qu’on se fait en permanence dessus en réa et qu’au moins 30 personnes différentes m’ont nettoyé durant mon séjour. Pour certains, ça a été un déclic, ils ne voulaient pas que ça leur arrive à eux ».

    Entre le début de l’épidémie au premier trimestre 2020 et la mi-août 2021, près de 90 000 passages en réanimation ont été enregistrés dans les hôpitaux français, selon Santé publique France.

  • Rentrée scolaire : le protocole sanitaire laisse de nombreuses questions en suspens - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/rentree-scolaire-le-protocole-sanitaire-laisse-de-nombreuses-questions-


    Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE). (Xavier Pierre/FCPE)

    Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération de parents d’élèves FCPE, déplore un protocole sanitaire de rentrée à deux vitesses et des moyens insuffisants pour éviter la diffusion de la covid-19 à l’école.

    Comment réagissez-vous aux précisions données par Jean-Michel Blanquer sur le protocole sanitaire de cette rentrée scolaire ?
    Au collège et au lycée, les cas contacts ne seront pas évincés massivement. C’est aux parents qu’il appartiendra d’entreprendre les démarches pour savoir s’ils ont la covid, ou non. Mais le traitement différencié des classes maternelles et primaires, fermées dès le premier cas de contamination, est incompréhensible. Il est plus important de tester les enfants à l’école - Blanquer évoque d’ailleurs un objectif 600 000 tests salivaires par semaine - que d’organiser l’éviction « au cas où ». Tout le monde a intégré les gestes barrières. La priorité consiste donc à mettre les moyens suffisants pour que la classe continue d’exister pour tout le monde.

    C’est-à-dire ?
    Les vraies mesures nécessaires, on les connaît, elles forment un tout et elles ne sont pas mises en œuvre par l’Exécutif. C’est embaucher des enseignants pour ne plus avoir des classes de 30 élèves, c’est fournir des masques gratuits pour qu’ils puissent être changés toutes les trois heures, c’est aider financièrement les collectivités locales pour équiper les établissements en purificateurs d’air et capteurs de CO2. Blanquer parle de les accompagner mais ça reste flou : avec quelque budget, dans quelles quantités ?

    C’est à nous de protéger les enfants et non l’inverse !

    La vaccination des adolescents est pourtant présentée comme une nécessité pour sortir de cette crise sanitaire ?
    Le vaccin n’offre pas un passeport d’immunité et, objectivement, aucun enfant n’est en covid long. On est en train de vacciner les 12-17 ans pour protéger les adultes. Or, c’est à nous de protéger les enfants et non l’inverse ! Cette campagne autour de la vaccination obligatoire pour ne pas être exclu de la vie sociale sert surtout à masquer le fait que les investissements pour l’école n’ont pas été faits depuis le début de cette crise sanitaire. Il est plus facile de jouer sur les peurs et d’évincer ceux qui ne se conforment pas à la règle. Une règle qui n’en est même pas une car, rappelons-le, un enfant ou un enseignant qui n’est pas vacciné aujourd’hui ne fait rien d’illégal…

    Des points positifs malgré tout dans les annonces de Jean-Michel Blanquer ?
    Je me félicite d’une clarification en ce qui concerne les sorties scolaires. Il était inconcevable, à nos yeux, que les enfants ne puissent pas entrer à la piscine, à la bibliothèque ou au cinéma avec leurs camarades faute d’être vaccinés. Cela aurait obligé les enseignants à choisir, entre les élèves autorisés à participer et ceux écartés d’office. Au final, le passe sanitaire ne sera pas requis dans les lieux qui ont des créneaux réservés aux scolaires. Mais il s’appliquera là où la classe peut croiser du public. Un non-sens car les musées respectent une jauge. Le personnel peut y réguler le flux de visiteurs et, surtout, rien n’empêche d’effectuer des tests salivaires à l’entrée.

    Le remplacement du prof par un robot qui est une catastrophe pour les élèves.

    Quels problèmes va poser le placement à l’isolement des cas contacts qui n’auront pas été vaccinés ?
    Les enseignants ne pourront pas assurer à la fois des cours en présentiel et à distance. Quelle continuité pédagogique pour les élèves renvoyés chez eux ? En tant que parent, je dis stop : les algorithmes et les applications numériques, ça ne marche pas. Parce que l’école n’a pas développé ses propres outils, on assiste à une commercialisation de l’éducation au profit de boîtes privées, un remplacement du prof par un robot qui est une catastrophe pour les élèves. Personne ne parle des effets en termes de santé publique : enfants hyperconnectés, qui parfois perdent la notion du temps, ont des réactions d’agressivité avec leurs parents et qui, en plus d’une addiction aux écrans, subissent un ciblage publicitaire permanent sur les réseaux sociaux.

    Quelles sont les questions qui, selon vous, restent en suspens ?
    Comment rattraper le retard scolaire ? Comment va de passer la classe quand l’enseignant sera absent puisqu’il n’y a pas eu de recrutements et qu’on continue de fermer des classes, y compris en milieu rural, pour une ou deux inscriptions manquantes ? Comment fait-on si on est amené à reconfiner puisqu’on n’a toujours pas formé les profs aux usages numériques ? Comme s’il suffisait de scanner son cours manuscrit pour faire de l’enseignement à distance ! À long terme, les défis sont aussi ceux d’une génération trop souvent dite « perdue », avec un bac qui ne vaudrait plus rien. Quel filet social met-on en place pour que la préoccupation des étudiants, à l’université, soit d’apprendre, et non de trouver un petit boulot pour joindre les deux bouts ?

    Jean-Michel Blanquer a changé les fondements mêmes de l’école.

    Vous êtes plutôt sévère sur l’action de ce gouvernement…
    Le ministre de l’Éducation nationale a réussi son pari structurel : Jean-Michel Blanquer a réformé le bac mais il a échoué sur la pédagogie. Avec Parcoursup, il a organisé une école de la détection. Décrocher son bac ne permet plus de choisir sa filière, c’est désormais le parcours qui détermine la possibilité des choix. C’est à la fois une individualisation et une clientélisation de l’école, avec une mise en avant des formations privées. En organisant une course sociale à travers la course scolaire, et en précarisant les plus précaires, il a changé les fondements de l’école. Et ça, nous allons forcément le payer.

  • Covid-19 : pourquoi l’immunité collective pourrait ne jamais être atteinte - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-pourquoi-l-immunite-collective-pourrait-ne-jamais-etre-atteint


    Il faudrait que 90 % de la population soit vaccinée ou ait déjà été touchée par le virus pour parler d’une immunité de groupe.
    FRANÇOIS DESTOC/LE TÉLÉGRAMME

    Avec le variant Delta, les scientifiques émettent des doutes sur la possibilité d’atteindre un jour l’immunité collective. Mais cela n’est pas une fin en soi.

    Peut-on encore compter sur l’immunité collective pour sortir de la crise de la covid-19 ? Non, selon de nombreuses voix scientifiques, qui parlent aujourd’hui d’un seuil « hors d’atteinte » et même « d’un mythe ». En France, Alain Fischer ne souhaite même pas se positionner dans le débat tant le « challenge » pour atteindre cette immunité est qualifié de « très ambitieux ».

    « La vision que l’on peut avoir de l’immunité de groupe aujourd’hui n’est malheureusement pas celle d’il y a 18 ou 6 mois », a reconnu le « monsieur vaccin » du gouvernement, dimanche, dans le JDD.

    Il y a encore quelque temps, cette immunité était présentée comme la clé pour stopper la circulation du virus : avec 60 % de la population immunisée - soit par la contamination, soit par la vaccination -, le virus ne parviendrait plus à se reproduire, faute d’un nombre suffisamment d’hôtes à infecter, le condamnant à disparaître.

    Le Delta contamine davantage les vaccinés
    Mais les variants sont apparus, rebattant toutes les cartes. Est-ce le petit dernier, le variant Delta, qui va mettre définitivement un terme à l’utopie d’une immunité collective ? Sa dangerosité pourrait le lui permettre : il est deux fois plus contagieux que la souche d’origine. Avec un taux de reproduction aussi élevé, il faudrait que 90 % de la population soit protégée. Illusoire, estiment les scientifiques. Le variant est également plus féroce : quatre fois plus d’anticorps sont nécessaires pour neutraliser le Delta qu’il n’en faut pour neutraliser l’Alpha (anglais).

    « Il réussit toujours à infecter les individus vaccinés », s’alarme Andrew Pollard, à la tête de l’Oxford Vaccine Group. Dans une proportion moindre qu’un non-vacciné, certes, mais toujours plus qu’avec les anciens variants. Ce qui conduit à un cercle sans fin : un vacciné contaminé peut en contaminé un autre et ainsi de suite. « Cela signifie que quiconque n’est toujours pas vacciné à un moment donné rencontrera le virus… Et nous n’avons rien qui arrêtera complètement cette transmission ».

    Face à la mutation devenue majoritaire, les vaccins montrent aussi leurs limites : ils ne sont plus aussi efficaces pour éviter l’infection. Selon une récente étude américaine, non relue par les pairs, l’efficacité du vaccin Pfizer pour éviter la contamination tombe à 42 % avec le variant Delta, alors que la sécurité s’élevait à 76 % face au variant Alpha (anglais).

    À l’inverse, le vaccin Moderna conserve une efficacité de 76 % (contre 86 % auparavant), grâce à sa solution plus concentrée. Mais en France, huit injections sur dix sont réalisées avec Pfizer, contre 1 sur 10 avec Moderna.


    Sources : Mayo Clinic et Nference, via medRxiv (Le Télégramme)

    Protection contre les formes graves
    Si atteindre l’immunité collective semble une chimère, « s’en approcher permettrait déjà de retrouver une vie normale », avance Alain Fisher. En ce sens, la vaccination reste un outil très efficace : à défaut d’atteindre le seuil de protection de groupe, les vaccins réduisent d’au moins 75 % les risques de formes graves, quelle que soit la marque de la solution. Cela permet d’éviter les décès, les hospitalisations et les séquelles lourdes.

    « De manière indirecte, elle permet d’éviter des déprogrammations de soins : on peut continuer à prendre en charge le plus grand nombre », explique, à Numérama, Éric Billy, chercheur en immuno-oncologie à Strasbourg. « Ainsi, elle permet d’échapper à de nouveaux reconfinements avec les conséquences économiques et sociales que l’on connaît ». « La vaccination est aussi déterminante pour protéger les plus vulnérables (immunodéprimés…). Ce qu’oublient les défenseurs de la liberté… de contaminer autrui », ajoute Alain Fischer, dans Le Figaro.

    Éviter un futur variant pire encore
    Mais au regard des trous dans la raquette sur la contamination et la transmissibilité, « le seul levier de la vaccination ne sera pas suffisant pour faire régresser l’épidémie », reconnaît l’épidémiologiste Mircea Sofonea, dans les colonnes du Monde. D’autres couches de protection devront continuer à être appliquées. La fin du port du masque, celle de l’aération dans les lieux clos ou du contact tracing n’est donc pas pour tout de suite. Il faudra vivre avec, et avec le virus, comme pour la grippe.

    Et si l’immunité de groupe ne peut être atteinte, Alain Fisher rappelle que la stratégie française reste « de limiter la circulation du virus ». Car c’est bien connu : plus un virus se diffuse et réplique, plus il a des chances de muter. Ce qui laisse craindre aux scientifiques l’apparition d’un nouveau monstre, pire encore que le Delta, qui serait non seulement plus transmissible, mais qui arriverait à rendre caduque l’efficacité des vaccins sur les formes graves. Et notamment dans les populations déjà vaccinées.

  • Passe sanitaire : une panne géante empêche les pharmaciens de délivrer les QR Codes - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/passe-sanitaire-une-panne-geante-empeche-les-pharmaciens-de-delivrer-le


    Le logiciel SI-DEP permet aux pharmaciens de rentrer les résultats des tests antigéniques contre la covid-19 et de délivrer un QR code lorsque celui-ci est négatif.
    JULIETTE PAVY/LE TÉLÉGRAMME

    Le système informatique n’arrête pas de planter depuis vendredi après-midi. Une réunion de crise s’est tenu samedi midi au Ministère de la Santé. La SNCF annonce faire preuve de tolérance sur les certificats papiers présentés.

    L’incident tombe au plus mauvais moment, en plein week-end du 15 août. Depuis vendredi après-midi, de très nombreux pharmaciens n’arrivent plus à se connecter au portail SI-DEP. La plateforme internet est pourtant capitale dans la crise contre le coronavirus : c’est elle qui permet aux professionnels de santé de rentrer les résultats des tests antigéniques et d’éditer un QR Code servant de passe sanitaire.

    La Direction générale de la santé (DGS) a reconnu que SI-DEP connaissait des difficultés depuis « vendredi, 15 h 30 ». Mais elle conteste le caractère « généralisé » de la panne, indiquant au Parisien qu’elle ne se produit que « pour les tests antigéniques, pas les tests PCR ». « Nos équipes et celles de la Cnam sont mobilisées pour résoudre le problème », informe-t-elle.

    Surcharge des serveurs
    Le service est revenu brièvement vendredi soir, vers minuit, mais était de nouveau en rade samedi matin, 8 h 50, lorsque les pharmacies ont réouvert leurs portes. Car derrière la panne, il ne s’agit pas d’un problème logiciel : les difficultés sont plutôt le fruit d’une surcharge des serveurs du site Internet.

    « Cette panne est probablement du fait des fortes demandes de tests et de saisies des résultats par les pharmacies », avance Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

    SI-DEP est régulièrement critiqué par les professionnels de santé pour ses bugs à répétition, qui ne durent généralement que quelques minutes ou quelques heures. La panne qui paralyse le service depuis vendredi est donc inédite par sa durée.

    Certificats papiers faute de mieux
    Le bug a pour conséquence de ne pas pouvoir générer de certificats officiels attestant la négativité ou la positivité des personnes venues se faire dépister. Et donc de ne pas pouvoir éditer les précieux passes sanitaires pour prendre l’avion, aller au restaurant, au cinéma ou à la piscine.

    Les pharmaciens impactés - 90 % de la profession, selon les syndicats - font, pour le moment, dans le système D et réalisent des attestations papiers, non sécurisées. Philippe Denry a appelé le ministre de la Santé Olivier Véran à augmenter la capacité des serveurs, ces bugs arrivant « assez souvent en fin de semaine », lorsque la demande est la plus forte.

    Tolérance à la SNCF
    Il a également incité les personnes en charge du contrôle du passe sanitaire à de la tolérance envers les documents qui ont dû être édités à la main. Pour le moment, la DGS se refuse à acter une telle mesure. La SNCF a de son côté annoncé qu’elle ferait preuve de souplesse dans ses contrôles tant que la panne persisterait.

    Une réunion de crise se tenait, samedi matin, au ministère de la Santé, a indiqué Philippe Denry. L’occasion pour lui de réclamer « un outil plus adapté » pour traiter les quelque 300 000 tests journaliers réalisés par les pharmaciens « sur les journées chargées ».

    Depuis la mi-juillet et la mise en place du passe sanitaire, il n’y a, en effet, jamais autant de personnes à vouloir se faire dépister en pharmacie. Les professionnels croulent sous la demande et s’attendaient à un « week-end noir » ce 15 août.

  • Pressions, menaces de mort : deux médecins bretons racontent les affres de la vaccination - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/pressions-menaces-de-mort-deux-medecins-bretons-racontent-les-affres-de

    La vaccination contre la covid-19 est le sujet brûlant du moment. Les médecins, en première ligne, sont le réceptacle des incompréhensions, de la colère et, parfois, de menaces, notamment sur les réseaux sociaux comme Twitter. Deux généralistes bretons témoignent.

    « Ce poison que tu injectes dans les veines, on te le fera payer. Tu mérites de recevoir trois balles dans la tête et j’espère qu’un taré sautera le pas d’aller tous vous zigouiller dans ces camps de la mort que vous appelez centre de vaccination. Tu mérites pas de vivre. » Ce sinistre message privé (dont nous avons corrigé les nombreuses fautes d’orthographe) a été envoyé le 30 juillet au Docteur Pepper, un médecin généraliste breton très suivi sur Twitter. Il l’a ensuite partagé sur le réseau social, en guise de preuve de la dérive de certains utilisateurs. L’auteur de la missive ? Un compte créé pour l’occasion et supprimé dans la foulée.

    La crise sanitaire en direct
    Le cas n’est pas isolé, d’autres médecins vaccinateurs ont aussi révélé avoir reçu le même type de menace de mort. Certains portant plainte, d’autres préférant simplement les transférer vers la plateforme Pharos, qui recueille les signalements de contenus et comportements en ligne illicites.

    Ces événements extrêmes restent tout de même rares, dans un contexte rendu brûlant par l’instauration du passe sanitaire et de la vaccination obligatoire des soignants contre la covid-19.

    « Cas de conscience »
    Suivi par plus de 26 000 personnes, Docteur Pepper privilégie l’anonymat sur Twitter afin de jouir d’« une liberté de parole plus grande ». Il fait partie du club des 200 à 300 médecins qui ont fait de ce réseau social, un terrain de discussions, parfois animées, de diffusion d’information scientifique, souvent sourcée, et de blagues potaches, toujours assumées. Le médecin breton y raconte aussi ses expériences de vie dans un centre de vaccination de la région. « Emmanuel (sic) a dit que l’on était en guerre, alors j’ai enfilé mon petit costume de soldat », sourit-il. Au bilan : 4 000 vaccinés au compteur et quelques histoires à partager, comme ce « cas de conscience » face à un ado de 16 ans, accompagné par son frère étudiant en médecine, dont les parents, antivaccins, ne voulaient pas signer l’autorisation…

    Je pense que prochainement, on connaîtra des agressions, le climat est vraiment délétère.

    Avec d’autres médecins présents sur Twitter, il a aussi lancé une initiative « afin de répondre aux questions des gens qui n’osent plus en poser sur la vaccination. Car, à chaque fois, ils se font harceler par des antivaxx ». Pour recevoir ces questions, les médecins volontaires ont ouvert leur boîte de messages privés à tous. « J’en ai reçu plus de 200 avec, hélas, dans le lot, des insultes et des menaces de mort », souffle Docteur Pepper.

    Le médecin s’inquiète de cette « violence grandissante, certains sont en train de se radicaliser. On commence à voir des centres de vaccination vandalisés. Je pense que, prochainement, on connaîtra des agressions, le climat est vraiment délétère ». En vaccinodrome, l’arrivée de personnes qui pestent contre l’obligation d’être immunisées, occasionne des situations déontologiquement compliquées. « Je dois même en reconduire certains à la porte… », soupire le médecin généraliste.

    « Semi-gourou »
    Un confrère des Côtes-d’Armor, le docteur Yvon Le Flohic, connaît aussi les turpitudes de Twitter, qui le poussent, parfois, à quitter momentanément le réseau social. « À un moment, je subissais beaucoup de contestation violente, mais maintenant, je suis un peu surpris, car j’ai l’impression d’avoir acquis un statut de semi-gourou », rigole-t-il. Il faut dire que le médecin, suivi par près de 20 000 « followers », a eu le nez creux sur quelques sujets, dès le début de la pandémie, comme le rôle des aérosols dans la transmission du virus et celui des hôpitaux dans les contaminations, les fameux cas nosocomiaux.

    Sur les vaccins, Yvon Le Flohic, alias @DrGomi, n’est pourtant pas du genre tiède : archi-convaincu de leur efficacité, il garde le souvenir amer de cette « patiente décédée récemment qui ne voulait pas se faire vacciner ». Il est également en faveur de l’obligation vaccinale pour les soignants. « Nous, médecins, avons vu des personnes aller à l’hôpital pour une prothèse de hanche, ou tout autre chose, et attraper la covid là-bas. Et ça s’est mal passé par la suite… »

    Mais Yvon Le Flohic ne veut pas rajouter d’huile sur le feu de Twitter. Il affirme même s’être déjà trouvé « vraiment en désaccord avec certains confrères qui étaient extrêmement agressifs et insultants vis-à-vis de personnes paumées. Elles sont perdues par tant de messages contradictoires depuis le début de l’épidémie ». En revanche, le médecin costarmoricain en veut « à certains leaders qui tiennent des discours déconnectés de la science et de la réalité. Ils le font de manière tout à fait consciente et envoient les gens dans le mur ». Toutefois, selon lui, les « antivaxx primaires sentent qu’ils perdent la main. Avec la vaccination, on commence à aprecevoir des signaux épidémiques positifs dans plusieurs pays. Et on ne voit personne tomber dans la rue ni mourir du vaccin... ».

  • Covid-19 : face aux dégradations, Darmanin veut renforcer la surveillance des vaccinodromes - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-les-dernieres-infos-en-bretagne-et-en-france-direct-14-09-2020


    Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.
    Loïc Venance / AFP

    17:12 – Face aux dégradations, Darmanin appelle à renforcer la surveillance des vaccinodromes
    Gérald Darmanin a appelé ce mercredi les préfets à renforcer la surveillance devant les centres de vaccination et les pharmacies, cibles d’actes de malveillance répétés en pleine contestation contre la généralisation du passe sanitaire. Dans un télégramme envoyé à la demande d’Emmanuel Macron et consulté par l’AFP, le ministre de l’Intérieur appelle les préfets à mobiliser policiers et gendarmes pour renforcer la « surveillance de ces établissements ». « Les maires pourront utilement être sensibilisés à l’opportunité de mobiliser leurs polices municipales et leurs dispositifs de vidéoprotection sur le sujet », ajoute-t-il. Depuis le 12 juillet, 22 faits de dégradations dans les centres de dépistage, de vaccination et les pharmacies ont été recensés par le ministère de l’Intérieur. 59 faits de menaces envers des élus ont également été enregistrés.

    • Les maires pourront utilement être sensibilisés à l’opportunité de mobiliser leurs polices municipales…

      Ben voyons ! dans une commune littorale (population multipliée par 10 par rapport au reste de l’année), le maire va bloquer LE policier municipal ou L’ASVP en renfort saisonnier pour renforcer la surveillance

  • Des vaccinés et des pro-vaccins dans les manifestations contre le passe sanitaire - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/des-vaccines-et-des-pro-vaccins-dans-les-manifestations-contre-le-passe


    Plus de 200 000 manifestants ont été comptabilisés samedi dernier par les autorités, comme ici à Paris. Parmi eux, certains sont pour le vaccin, mais contre le passe sanitaire.
    Alain Jocard/AFP

    Ils sont vaccinés et défendent même l’importance de la vaccination contre la covid-19. Mais ils protestent dans la rue contre l’imposition du passe sanitaire… Ces Français le rejettent au nom de la défense des libertés et du refus d’une société de contrôle.

    « L’autoritarisme n’est pas la solution », lance Alexander Samuel, un professeur de maths qui a manifesté à Nice contre le passe sanitaire tout en se battant contre les théories anti-vaccin. Pour cet homme de 36 ans, qui se revendique Gilet jaune, la « communication délétère » du gouvernement ne fait qu’accentuer la défiance contre les vaccins.

    « Au lieu d’inviter McFly et Carlito (à l’Élysée en mai, pour une vidéo avec Emmanuel Macron, NDLR), on aurait pu faire appel à Fred et Jamy », déplore-t-il, en référence aux anciens animateurs de l’émission télévisée de vulgarisation scientifique « C’est pas sorcier ».

    « Obligation déguisée »
    L’enseignant reproche aussi au gouvernement de mettre en avant le discours anti-vaccin porté par certains manifestants pour mieux discréditer tout le mouvement. Pour lui, l’extension du passe « soulève une inquiétude légitime au niveau des libertés individuelles », mais il dénonce surtout « l’hypocrisie » d’une « obligation vaccinale déguisée » qui risque de « générer sur le long terme des gens beaucoup plus défiants ».

    Déjà obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux culturels et de loisirs, le passe doit être étendu lundi aux cafés, restaurants, trains grandes lignes, cars longue distance et vols intérieurs, ainsi qu’aux patients non urgents et visiteurs dans les établissements de santé et maisons de retraite. Sous réserve de la décision ce jeudi du Conseil constitutionnel, saisi par Matignon et des députés de gauche.

    Les manifestants qui s’y opposent sont toujours plus nombreux depuis trois semaines. Samedi, plus de 200 000 ont été recensés par les autorités, 160 000 une semaine plus tôt.

    Directeur de l’Observatoire de l’opinion de la fondation Jean Jaurès, Antoine Bristielle a assuré lundi sur France Inter qu’« à l’heure actuelle, il n’y a plus que 17 % de la population qui refuse de se faire vacciner contre la covid-19, alors qu’autour de 40-45 % de personnes expriment leur soutien ou leur sympathie » au mouvement anti-passe.

    Moi je suis serveur, j’ai jamais voulu être flic

    Porte-parole d’Attac, Raphaël Pradeau appelle ainsi à manifester tout en disant : « Dès que j’ai pu être vacciné, je l’ai fait, en mesurant ma chance d’être dans un pays où j’y ai accès ». Il a signé le 22 juillet, aux côtés de responsables associatifs et d’élus, la tribune intitulée « Refusons le projet de loi sanitaire et les régressions sociales ».

    « Ce que je reproche à Macron, c’est ce discours contraignant qui masque l’absence d’une politique de santé », explique Raphaël Pradeau, en soulignant que « les personnes les moins vaccinées habitent dans des déserts médicaux ». Il demande la « levée des brevets », pour permettre aux autres pays de produire des vaccins et d’accélérer leur vaccination.

    « Diviser pour mieux contrôler »
    La crainte de l’instauration d’une société de contrôle est également source de mobilisation. « Moi je suis serveur, j’ai jamais voulu être flic », a expliqué samedi Stéphane Grand, 27 ans, manifestant à Montpellier. « Ça me dégoûte qu’on nous demande de vérifier qui est vacciné et qui ne l’est pas, ça rend mon travail impossible ».

    Cette question fait partie des dix points d’alerte listés le 20 juillet par la Défenseure des droits, qui dénonce « le contrôle d’une partie de la population par une autre » et juge que la vérification du passe sanitaire doit « relever des autorités publiques ».

    Nombre de manifestants s’inquiètent qu’on construise un affrontement entre vaccinés et « antivax » qui empêche la nuance et une position critique. « C’est difficile d’en parler autour de moi », confie Loïc, 48 ans, cadre commercial rencontré dans la manifestation à Bordeaux, assurant n’être « pas contre le vaccin, mais contre le passe sanitaire, comme mesure liberticide ». « On a l’impression qu’il y a comme une volonté de diviser la France. Diviser pour mieux contrôler. »

    Loïc ne manifeste pas habituellement, même s’il avait « fait un peu la Manif pour Tous ». « Mais là, ce qui est frappant, c’est qu’il y a des gens de tous milieux : quelqu’un comme moi plutôt d’un milieu bourgeois, des Gilets jaunes, des syndicalistes, des soignants… ».

    Dans un entretien vidéo avec le député de La France Insoumise, François Ruffin, diffusé le 19 juillet sur la chaîne Youtube de ce dernier, la philosophe Barbara Stiegler déplore elle aussi la fabrication d’une « mise en scène d’un conflit entre les pro et les anti ». Un procédé qui « tue la pensée », selon elle. Pour la philosophe, le manque de débat de la part du gouvernement marque un « risque de basculement dans un régime autoritaire », en raison notamment de « mesures de plus en plus répressives ».

  • La fin du port du masque dans les lieux soumis au pass sanitaire fait débat - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/la-fin-du-port-du-masque-dans-les-lieux-soumis-au-pass-sanitaire-fait-d


    La fin du port du masque dans les lieux dont l’accès est soumis à la présentation du pass sanitaire ne fait pas l’unanimité parmi les politiques et les épidémiologistes.
    Lionel Le Saux

    Un décret publié mardi au Journal Officiel autorise le public des lieux soumis à la présentation du pass sanitaire à ne pas porter de masque. L’épidémiologiste Antoine Flahault apporte son éclairage sur une décision controversée.

    Publié mardi, et confirmé par le ministre de la Santé, Olivier Véran, le décret qui autorise le public à se démasquer dans les lieux dont l’accès est soumis à la présentation du pass sanitaire provoque des remous. Qu’il s’agisse des politiques à l’Assemblée nationale ou de scientifiques, la mesure suscite des inquiétudes, à l’heure où certaines villes et certains départements commencent à imposer de nouveau le port du masque à l’extérieur.

    Une mesure incitative
    Pour Antoine Flahault, spécialiste des épidémies et de santé publique à l’université de Genève, en Suisse, ce décret incite à la vaccination : « Le gouvernement français entend favoriser les vaccinés. Ce décret va dans ce sens ». Après avoir indiqué, ce mercredi, à l’AFP, qu’avec des contrôles, le risque de transmission serait faible, le chercheur a précisé, sur Twitter, trois cas dans lesquels le masque doit être conservé : « En présence d’enfants de moins de 12 ans dans des lieux clos et mal ventilés. Ils ne sont pas vaccinés et donc à haut risque d’être contaminés. Il en est de même dès que des personnes vulnérables ou âgées de plus de 80 ans se trouvent dans des lieux clos ». Enfin, il prévient, en pleine montée du variant Delta : « Cette mesure doit s’accompagner de contrôles stricts et de sanctions en cas de manquement aux règles ».

    Responsabiliser les non-vaccinés
    Antoine Flahault balaie la question de la discrimination des non-vaccinés. Selon lui, le gouvernement les responsabilise : « Tous les scientifiques qui adossent leurs raisonnements sur les observations, par exemple celles venant de l’expérience israélienne ou britannique, estiment que l’on ne sortira pas de ce cauchemar sans vaccination massive. Sans la vaccination, nous assisterions à une hécatombe en France et dans tous les pays occidentaux. Grâce au vaccin, on échappe à ce que vivent certains pays d’Afrique, qui aimeraient disposer des doses que certains Européens refusent. Les Russes, peu enclins à se faire vacciner (moins de 25 % de personnes ont reçu au moins une dose), paient un très lourd tribut, avec près de 800 décès rapportés par jour depuis plusieurs semaines. Comment, au vu de ces différences, peut-on être réticent à la vaccination sûre et efficace qui est à la disposition de la population européenne gratuitement ? »

    Une réponse « proportionnée »
    Cette mesure, dévoilée après les annonces d’un durcissement des règles d’accès aux lieux publics, vise-t-elle à favoriser l’acceptabilité sociale des décisions prises pour freiner la propagation de la covid-19 ? Pour Antoine Flahault, « chacun est dans son rôle : les scientifiques débattent des données de la recherche et de l’observation de la situation épidémique et conseillent les autorités et la population, tandis que les politiques prennent des décisions intégrant les différents aspects du problème, dont les aspects scientifiques, mais pas seulement ceux-là. L’acceptation sociale est très importante à gagner et à conserver pour lutter contre cette pandémie. La réponse française me semble proportionnée. Elle tente à la fois de contrer la quatrième vague et de préserver l’été des Français et des nombreux Européens qui séjournent sur son territoire pour s’y reposer, après un hiver éprouvant ».

  • Covid-19 : la Bretagne ne sera pas la région la plus à risque épidémique cet été - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-la-bretagne-ne-sera-pas-la-region-la-plus-a-risque-epidemique-


    La Bretagne ne devrait pas être la région à être frappée la première par la quatrième vague.
    Le Télégramme/Nicolas Arzur

    Selon une étude de l’Inserm, la quatrième vague frappera de manière très forte en premier lieu dans le Sud et le Sud-Ouest de la France. La Bretagne devrait être moins exposée, grâce à un afflux moindre de touristes et à la vaccination.

    La Bretagne ne devrait pas être la première région frappée par la quatrième vague. C’est l’un des enseignements des projections réalisées par les scientifiques de l’Inserm et de Sorbonne Université. Ils ont recensé les territoires où l’épidémie risque d’être la plus active dans les semaines à venir, et donc où la quatrième vague frappera le plus fort.

    La région Bretagne devrait donc être, pour le moment, un peu moins exposée que les autres à une vague épidémique forte. Mais elle ne sera pas, pour autant, le territoire le plus préservé. Les régions du nord de la France (Hauts-de-France, Ile-de-France, Grand Est, Normandie et Bourgogne-Franche-Comté) le seront davantage.

    Selon les calculs des scientifiques, le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d’Armor ont un « risque moyennement élevé » (compris entre 0,2 et 0,4 sur une échelle allant jusqu’à 1) d’être exposés à une quatrième vague forte dans le mois et demi à venir. Le département d’Ille-et-Vilaine a, lui, un « risque faible » (compris entre 0 et 0,2).

    Arrivée des touristes
    Pour arriver à une telle conclusion, les scientifiques se sont appuyés sur différents paramètres, qui ont fait évoluer, à la hausse comme à la baisse, le risque global. Ils ont, par exemple, estimé que la « surpopulation durant la saison estivale » dans le Morbihan, avec l’afflux des touristes, était un risque épidémique qui pouvait accroître, avec le déplacement des populations, la présence du variant Delta sur le territoire. Et donc faire repartir à la hausse les contaminations, la mutation étant plus contagieuse.

    D’autres critères viennent néanmoins contrebalancer cette variable. Comme l’immunité acquise par les Bretons : avec une population à 60 % de primo-vaccinés, les Bretons ont su compenser leur très faible immunité naturelle (par la contamination, 8,7 %). La présence moins forte, pour le moment, du variant Delta en Bretagne (69 % des tests positifs), par rapport à d’autres régions, est aussi un atout.

    Risque très fort dans le Sud-Ouest
    Si la Bretagne devrait tirer son épingle du jeu, ce n’est pas le cas d’autres régions. « Le risque épidémique est estimé plus élevé dans le Sud et le Sud-Ouest de la France », constatent les scientifiques. En cause : « Un déplacement net de population vers le sud, les côtes et les régions de montagne pendant l’été ».

    Les Landes et des Hautes-Alpes sont ainsi les deux départements à « risque maximal ». En cas de quatrième vague cet été, ils seront frappés les premiers. « Le département des Landes a le risque le plus élevé de tous, dominé par la prévalence locale de la variante Delta parmi les personnes dépistées. Les Hautes-Alpes ont un risque dominé par le surpeuplement élevé pendant l’été », estiment les chercheurs. L’Ardèche, les Alpes-de-Haute-Provence, l’Aude, la Lozère et la Vendée sont, eux, considérés comme des territoires « très exposés ». Douze départements sont à un niveau « élevé » de reprise active. Le cas de la Corse, particulièrement prisée l’été, n’est pas étudié.

    Reste que ces projections ne sont pas des prédictions. L’extension récente du pass sanitaire n’a pas été prise en compte, ni la ruée dans les centres de vaccination. Mais si le relâchement de la population est plus important qu’estimé, le risque pourrait être plus important qu’estimé dans certains territoires.

  • #Covid-19 : plusieurs cas de variant Delta détectés en #Bretagne et des suspicions

    Plusieurs cas de #variant_Delta (indien) ont été officiellement détectés en Bretagne. Ce sont les tout premiers cas dans la région. D’autres suspicions sont également signalées. Ce variant devrait devenir majoritaire dans la région à très court terme.

    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/premier-cas-de-variant-indien-detecte-en-bretagne-cinq-autres-suspicion

  • Covid-19 : la nouvelle stratégie pour traquer les mutations - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-la-nouvelle-strategie-pour-traquer-les-mutations-10-06-2021-12

    La traque aux variations de la covid-19 s’améliore en France, avec le déploiement cette semaine d’une nouvelle stratégie de dépistage.

    Finis les « variants », place aux « mutations » : pour traquer de façon « plus précise » et « plus réactive » la progression de formes préoccupantes du coronavirus sur le territoire français, la stratégie change à partir de cette semaine.

    « Aujourd’hui on observe une variété croissante de variants, qui font que rechercher spécifiquement un, deux ou trois variants ne répond plus au besoin de surveillance de la problématique "variants du Sars-CoV-2" », a expliqué jeudi une responsable de Santé publique France, lors d’un point presse en ligne. « Tout test positif doit toujours donner lieu à un criblage », mais l’idée est désormais « de suivre des mutations d’intérêt qui sont retrouvées dans un nombre important de variants », a poursuivi Sibylle Bernard-Stoecklin de la direction des maladies infectieuses de l’agence publique.

    Des résultats plus rapides
    Le criblage consiste à utiliser des kits de dépistage particuliers, qui passent au « crible » les tests PCR positifs pour savoir si le patient est porteur d’une forme préoccupante du virus Sars-CoV-2. Cette méthode a été mise en place en janvier, pour repérer l’émergence du variant « Alpha », identifié pour la première fois au Royaume-Uni en décembre 2020 et désormais majoritaire dans les cas positifs en France. Les kits utilisés ont ensuite été adaptés pour détecter les variants préoccupants « Bêta » (repéré pour la première fois en Afrique du Sud) et « Gamma » (qui a émergé au Brésil), avant l’arrivée du variant « Delta » (sous-lignée venue d’Inde).

    Si cette stratégie permet d’obtenir des résultats plus rapidement que par le séquençage, qui consiste à analyser l’ensemble de l’ARN du virus, elle comporte de nombreuses limites. D’abord, les laboratoires d’analyse français sont équipés de kits différents, qui ne détectent pas tous les mêmes mutations. Ensuite, un résultat positif signifie la « suspicion » de la présence d’un variant préoccupant, mais seul un séquençage permet de s’en assurer. Enfin, une même mutation pouvant être présente sur plusieurs variants, un même résultat de criblage pouvait être attribué à des variants différents selon les laboratoires.

    Nouvelle méthode lancée ce jeudi
    Par exemple, le variant responsable d’un cluster à Bordeaux fin mai, s’apparentant au variant « Alpha » mais ayant acquis plusieurs mutations supplémentaires, dont la E484Q, pouvait être répertorié abusivement comme variant « Bêta » ou « Gamma », ou en « variant indéterminé » ou en « absence de variant ». Ces dernières semaines, Santé publique France avait averti que les pourcentages de répartition des différents variants préoccupants étaient « à interpréter avec précaution ».

    Depuis fin mai, les laboratoires ont commencé à s’équiper avec les nouveaux kits de criblage, qui deviendront les seuls autorisés à partir de la mi-juin. Et Santé publique France cesse dès ce jeudi de publier la répartition des variants sur le territoire selon l’ancienne méthode, pour passer à la nouvelle nomenclature.

    Trois mutations ont été retenues, appelées E484K, E484Q et L452R. Présentes notamment sur les variants « Bêta », « Gamma » et « Delta », elles sont considérées « d’intérêt » car elles peuvent avoir un impact sur l’échappement immunitaire, la transmissibilité ou encore la gravité de l’infection. La liste se limite à trois car « plus on ajoute de mutations dans un kit de criblage, plus la sensibilité diminue », a souligné Sibylle Bernard-Stoecklin.

  • Antoine Flahault : « Le rôle des aérosols dans les contaminations a été trop longtemps négligé » - Coronavirus - Le Télégramme

    La PQR enfonce le clou : deuxième article en deux jours,…
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-le-role-des-aerosols-dans-les-contaminations-a-ete-trop-longte


    Antoine Flahault, ici à l’automne 2015, est épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale (ISG) à l’université de Genève, en Suisse. Son ouvrage « Covid : le bal masqué » a été publié en début d’année chez Dunod.
    Photo Catherine Bulle

    Commerces, musées, cinémas : de nombreux lieux clos vont rouvrir à partir de ce mercredi. Avec masque obligatoire pour éviter de diffuser des « aérosols », le mode de contamination prépondérant de la covid-19. L’épidémiologiste Antoine Flahault estime que sa prise en compte tardive a nui à la riposte contre la pandémie.

    Quels sont les différents modes de transmission du Sars-CoV-2 ?
    Il y en a trois. Tous concernent les microgouttelettes que nous exhalons en respirant, parlant ou chantant, voire en éternuant ou toussant. Lorsqu’elles dépassent 100 microns, elles retombent vers le sol dans un rayon de un à deux mètres. Elles peuvent alors rencontrer sur leur trajectoire les conjonctives oculaires, les narines ou la bouche d’une personne non protégée située très près. On appelle ce mode de contamination, la voie directe, ou balistique. Elles peuvent aussi retomber sur des surfaces planes comme nos smartphones ou des poignées de portes. On peut alors se contaminer en touchant ces surfaces infectées et en portant ses mains contaminées à la bouche, aux narines ou aux yeux. C’est la voie manuportée. Si les microgouttelettes font moins de 100 microns, elles peuvent flotter dans l’air plusieurs minutes, se déplacer au gré des courants d’air à plusieurs mètres, et si elles ne font que quelques microns seulement, elles peuvent flotter dans l’air jusqu’à plusieurs heures dans une pièce mal ventilée. C’est ce que l’on appelle la voie aérosol.

    Les aérosols sont-ils le mode qui pèse le plus lourd dans les contaminations ?
    Il semble que les voies balistique et manuportée soient très anecdotiques et seule, à ce jour, la voie aérosol a été largement rapportée dans la littérature scientifique sur le coronavirus. C’est la seule voie qui permet d’expliquer les chaînes de supercontaminations que l’on observe au cours d’une chorale, dans un restaurant ou une discothèque, dans un karaoké ou un club de fitness, ou encore dans un bus.

    Pourquoi les pouvoirs publics français ont-ils tardé à tenir compte du rôle des aérosols dans les contaminations ?
    La plupart des agences de sécurité sanitaire et de santé publique dans le monde, à commencer par l’OMS, ont mis beaucoup de temps à reconnaître le rôle prépondérant de la voie de transmission par aérosol. La France, comme les autres pays développés, ont donc tardé à tenir compte de l’importance de cette voie de contamination qui s’est imposée dans toute la littérature sur la covid-19. Cela a malheureusement nui à la qualité et l’efficacité de la riposte à la pandémie. Il faut aussi reconnaître que le discours négligeant la voie aérosol a été trop longtemps soutenu par de nombreux scientifiques.

    Le gouvernement ne s’est-il pas trompé sur ses préconisations, notamment sur le port du masque ?
    On a longtemps entendu, en France comme en Suisse ou ailleurs dans le monde, la recommandation de ne porter le masque en milieu intérieur que si l’on ne pouvait pas respecter la distance physique. C’était un non-sens à l’intérieur, il faut porter en permanence le masque, sauf, bien sûr, si l’on mange ou l’on boit. On voit encore de trop nombreux plateaux de télévision où présentateurs et invités ne portent pas de masque, or, on sait qu’ils jouent un rôle important en matière d’éducation sanitaire vis-à-vis du public. En revanche, on continue à imposer le port du masque à l’extérieur alors que les contaminations ne s’y font pas par voie aérosol. Il conviendrait de n’en réserver l’usage qu’aux personnes se rencontrant à l’extérieur à très faible distance et se faisant face. Les pouvoirs publics ont, hélas, réussi à inverser les priorités de leurs recommandations, par un discours peu cohérent et évoluant tardivement avec les connaissances accumulées sur le sujet.

    Quels sont les conseils que l’on peut donner pour bien ventiler et éviter les contaminations ?
    L’objectif de l’aération d’une pièce est de tendre le plus possible vers le milieu extérieur où le risque de contamination est très inférieur, peut-être 18 à 20 fois moins fréquent, que le milieu intérieur. Pour cela, il faut aérer au maximum la pièce. Il est très difficile de proposer des normes d’aération du genre « ouvrir les fenêtres trois fois par heure ». Il ne faut pas espérer l’absence de risque de contamination, quel que soit le milieu intérieur, en pratique, il vaut mieux viser la réduction du risque de transmission. Cela passe par une ventilation efficace des lieux clos, le port de masques faciaux en tissu, chirurgicaux ou FFP2 en permanence - sauf en mangeant ou buvant - des jauges de fréquentations appropriées, une durée de présence dans ces lieux la plus courte possible, et la distance physique maximale entre les personnes.

    En quoi les capteurs de CO2 permettent-ils de savoir si une pièce est bien ventilée ?
    Le problème que l’on rencontre avec l’aération d’une pièce est que l’on ne peut pas savoir aisément en entrant dans un local fermé s’il est suffisamment aéré ou non. Le capteur de CO2 est l’instrument qui permet de mesurer l’état de la ventilation d’une pièce à un moment donné. Une pièce peut tout à fait être correctement aérée au début d’un spectacle ou d’un cours, puis à mesure que le temps passe, la concentration en CO2 augmente jusqu’à un niveau qui indique que le confinement ou le manque d’aération de la pièce peut représenter un risque vis-à-vis de la transmission par aérosols du coronavirus. Lorsque la concentration de CO2 est inférieure à 800 ppm, le cours ou la représentation peut avoir lieu. Si le capteur indique une concentration entre 800 et 1 000 ppm, il est temps d’ouvrir les fenêtres ou de pousser le système de ventilation au maximum. Si le capteur passe à plus de 1 000 ppm, on peut sonner une récréation anticipée ou un entracte et sortir calmement de la salle, le temps qu’on l’aère efficacement et que les indicateurs reviennent au vert.

    Quels sont les autres dispositifs qui fonctionnent, comme les purificateurs d’air ?
    Il peut arriver que l’on n’arrive pas à ventiler efficacement une pièce, pour plusieurs raisons : absence d’ouverture possible des fenêtres, ventilation mécanique contrôlée pas assez puissante, etc. Dans ces cas, un spécialiste de la ventilation des espaces intérieurs peut apporter son expertise pour déterminer le type et la puissance du purificateur d’air qu’il conviendrait d’installer pour débarrasser l’air de ses particules fines, incluant les microgouttelettes de respiration humaines. Ces purificateurs, généralement équipés de filtres HEPA, sont très efficaces, lorsqu’ils sont correctement dimensionnés et bien maintenus, pour réduire le risque de transmission du coronavirus. Bien entendu, les purificateurs d’air ne modifient pas la concentration en CO2 de la pièce mais débarrasseront l’air du coronavirus, à défaut de rejeter à l’extérieur l’air vicié de la pièce. Lorsqu’un purificateur d’air est installé, le capteur de CO2 n’est donc plus informatif.

    Et les « gadgets » qui ne fonctionnent pas ?
    Beaucoup de fabricants de gadgets, par exemple les filtres à UV, proposent leurs services mais ne bénéficient pas d’homologation de la part des agences de sécurité sanitaire. Il faut donc en rester aux appareils et dispositifs homologués et recommandés par les autorités de santé et fondés sur un haut niveau de preuve scientifique de leur efficacité et innocuité.

  • La pandémie aurait pu être évitée, selon un rapport d’experts - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/la-pandemie-aurait-pu-etre-evitee-selon-un-rapport-d-experts-12-05-2021


    Wuhan, la ville chinoise considérée comme étant le berceau de la pandémie.
    Roman Pilipey/EPA

    Dans un rapport sévère, des experts indépendants mandatés par l’ONU ont estimé que la pandémie de covid-19 « aurait pu être évitée » et est due à « une myriade d’échecs, de lacunes et de retards ».

    La pandémie de covid-19 qui a tué plus de 3,3 millions de personnes, en a infecté des dizaines de millions d’autres et terrassé l’économie mondiale « aurait pu être évitée », selon des experts indépendants mandatés par l’OMS.

    Dans un rapport publié ce mercredi, ils dénoncent ce véritable « Tchernobyl du XXIe siècle » et réclament d’urgence de vastes réformes des systèmes d’alerte et prévention.

    « La situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui aurait pu être évitée », a déclaré l’une des coprésidentes de ce panel, Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria.

    S’il est sévère, le rapport ne pointe pas du doigt un seul coupable. Contrairement à l’ancien président américain Donald Trump, pour qui la Chine et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qu’il jugeait trop à la botte de Pékin, étaient les seules responsables du désastre sanitaire et économique dans lequel se trouve le monde.

    Au contraire, « cette situation est due à une myriade d’échecs, de lacunes et de retards dans la préparation et la réponse » à la pandémie, a souligné Ellen Johnson Sirleaf, en conférence de presse.

    Le rapport l’écrit aussi : « il est clair que la combinaison de mauvais choix stratégiques, d’un manque de volonté de s’attaquer aux inégalités et d’un système manquant de coordination a créé un cocktail toxique qui a permis à la pandémie de se transformer en une crise humaine catastrophique ».

    « Des retards partout »
    Institué par le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus en application d’une résolution adoptée en mai 2020 par les États membres de l’organisation, le panel indépendant, constitué de 13 experts, a passé les huit derniers mois à examiner la propagation de la pandémie et les mesures prises par l’agence sanitaire et par les États pour y faire face.

    Car depuis le début de la crise, l’OMS a été critiquée pour ses réponses à la crise, tardant notamment à recommander le port du masque. Surtout, elle a été accusée par les États-Unis d’avoir été extrêmement complaisante avec la Chine, où est apparu le coronavirus, et d’avoir tardé à déclarer l’état d’urgence sanitaire mondiale. La Chine quant à elle été accusée d’avoir essayé de camoufler l’épidémie.

    Certes, « nous pouvons dire qu’il y a eu clairement des retards en Chine, mais il y a eu des retards partout », a commenté l’ancienne Première ministre de la Nouvelle-Zélande Helen Clark, qui copréside le groupe d’experts.

    « Trop de temps s’est écoulé », constatent les experts, entre la notification d’un foyer épidémique de pneumonie d’origine inconnue dans la deuxième quinzaine de décembre 2019 et la déclaration, le 30 janvier par l’OMS, d’une urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut niveau d’alarme.

    Pour les experts, cette déclaration aurait pu être faite dès la première réunion du comité d’urgence de l’OMS le 22 janvier. Mais quand bien même l’OMS aurait décrété l’urgence sanitaire une semaine plus tôt, les choses n’auraient guère changé face à « l’inaction de tant de pays », a reconnu Helen Clark. Car ce n’est que le 11 mars, lorsque le Dr Tedros a qualifié la situation de pandémie, que les capitales ont véritablement pris mesure du danger.

    Février 2020, un « mois perdu »
    À cet égard, février 2020 a été un « mois perdu » durant lequel bon nombre de pays auraient pu prendre des mesures pour enrayer la propagation du virus. En définitive, « retards, hésitations et dénis » ont permis à l’épidémie, puis à la pandémie d’éclore, conclut le rapport.

    Le groupe d’experts recommande aux gouvernements et à la communauté internationale d’adopter sans délai un ensemble de réformes visant à transformer le système mondial de préparation, d’alerte et de réponse aux pandémies.

    Pour cela, le rapport propose plusieurs pistes, dont la création d’un Conseil mondial de lutte contre les menaces sanitaires, ainsi que la mise en place d’un nouveau système mondial de surveillance fondé sur une « transparence totale ». Ce système donnerait à l’OMS le pouvoir de publier immédiatement des informations sur les épidémies susceptibles de donner lieu à une pandémie sans demander l’approbation des pays.

    Le rapport formule également une série de recommandations pour application immédiate afin de mettre fin à la propagation de la covid, appelant notamment les pays riches à fournir plus de deux milliards de doses de vaccin d’ici mi-2022, dont au moins un milliard d’ici septembre.

  • DIRECT - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-les-dernieres-infos-en-bretagne-et-en-france-direct-14-09-2020

    02/05/2021 à 18:36
    Jean-Michel Blanquer : « Il faut arrêter d’être obnubilé par le rôle de l’école dans les contaminations »
    Après deux semaines d’enseignement à distance, qui encadraient deux semaines de congés, les lycéens retrouveront, ce lundi, leur établissement en demi-jauge, avec une alternance de classe en présentiel et distanciel. Pour les collèges, la rentrée s’effectuera en présentiel, sauf pour les élèves de 4e et 3e des quinze départements les plus touchés par la pandémie. « Nous appliquons un protocole très strict, avec la fermeture de la classe dès le premier cas de covid et des demi-jauges dans tous les lycées et dans les classes de certains collèges », a expliqué Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, dans une interview au JDD. Avant d’ajouter : « Il faut arrêter d’être obnubilé par le rôle de l’école dans les contaminations. C’est loin d’être le facteur principal. »

  • DIRECT - Covid-19 : la réouverture des écoles « pas très raisonnable » pour le Pr Éric Caumes - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-les-dernieres-infos-en-bretagne-et-en-france-direct-14-09-2020

    09:16
    Le Pr Eric Caumes juge « pas très raisonnable » de rouvrir les écoles
    Les écoles primaires et maternelles rouvrent ce lundi, en France. Une décision que le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, juge « pas très raisonnable », ce lundi matin, sur BFM TV. "Je pense qu’il y avait d’autres choses qui ont emporté cette décision, des phénomènes qui ne relèvent de la médecine", a-t-il indiqué.

  • Covid-19 : le virus est-il très présent dans les eaux usées en Bretagne ? - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/le-virus-de-la-covid-est-il-tres-present-dans-les-eaux-usees-en-bretagn


    La station d’épuration de la zone portuaire de Brest figure, depuis quelques semaines, dans le réseau de surveillance du virus de la covid-19 dans les eaux usées.
    Archives Le Télégramme

    Un an tout juste après sa création, le réseau de surveillance du virus de la covid-19 dans les eaux usées diffuse des résultats détaillés, notamment pour la Bretagne. Enfin un indicateur miracle ? Pas encore, mais le recul temporel montre l’intérêt de suivre ces tendances.

    Traquer la reprise, ou la baisse : depuis un an, c’est l’enjeu crucial face à la circulation du coronavirus responsable de la covid-19. Comment estimer, le plus rapidement et le plus efficacement possible, si une mesure est efficace ? Si l’épidémie accélère soudain dans un territoire ? Parmi les pistes, celle que suivent des chercheurs français depuis un an, au sein du réseau Obépine, s’appuie sur les eaux usées : le virus s’y retrouve, puisqu’il est présent dans le tube digestif des personnes infectées. Pour la première fois, les données détaillées élaborées par cette équipe sont rendues accessibles.

    Plus de 160 stations de traitement font désormais l’objet de cette surveillance en France. On en compte sept en Bretagne (Saint-Malo, Rennes, Vannes, Lorient, Saint-Brieuc, Quimper et Brest). L’analyse y a toutefois débuté à des dates différentes. Les premiers résultats pour les eaux traitées à Rennes remontent à janvier, quand ceux de Brest n’existent que depuis quelques semaines. Le décalage temporel reste aussi important : les données les plus récentes disponibles correspondent au 11 avril.

    Une corrélation avec l’incidence
    Il ne s’agit donc pas (encore) d’un indicateur miracle. « Il convient de manipuler et d’interpréter ces indicateurs avec prudence en les croisant avec d’autres indicateurs épidémiologiques », soulignent les chercheurs du réseau. Certains éléments extérieurs, tels qu’un orage, peuvent d’ailleurs perturber les résultats ponctuellement. Mais la diffusion de ces tendances vise, justement, à développer leur usage et leur analyse.

    En les croisant ? Précisément, on peut ainsi les comparer plus facilement avec le taux d’incidence diffusé par Santé publique France, qui constitue l’un des principaux indicateurs actuels de suivi. En Bretagne, on remarque ainsi que l’augmentation de la présence du virus dans les eaux usées a augmenté, de la fin février à la fin mars. Ce qui correspond à une hausse observée de l’incidence sur cette période.

    Des tendances localisées sans dépistage
    Cette similarité des courbes avait déjà été observée du côté de l’Île-de-France, première zone à avoir été suivie par le réseau. Les chercheurs y avaient repéré une tendance à l’augmentation au cours de l’été 2020, avant l’explosion à l’automne de la « 2e vague ». Avec un atout potentiel : les hausses, comme les baisses, semblent s’amorcer plus tôt du côté des eaux usées. Et quelques jours d’avance, c’est précieux, face à ce virus.

    Au final, pourquoi s’intéresser aux eaux usées à l’heure où les capacités de dépistage sont importantes ? Parce que sans même avoir à utiliser un écouvillon, ce suivi pourrait permettre d’observer des tendances sur des zones localisées. L’évolution sur une semaine sur chaque station permet, par exemple, d’identifier des zones où plusieurs stations de traitement indiquent une augmentation de la présence du virus. Reste, à ce stade, à affiner davantage le lien entre tendance dans les eaux usées et évolution épidémique.

  • EXCLUSIF - Olivier Véran : « Depuis cinq jours, nous amorçons une décroissance de l’épidémie » - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/exclusif-olivier-veran-depuis-cinq-jours-nous-amorcons-une-decroissance


    Olivier Véran, ministre de la santé, s’est dit favorable à un déconfinement territorialisé en France à partir de mi-mai, dans une interview accordée en exclusivité au Télégramme.
    EPA

    Dans une interview exclusive accordée au Télégramme, le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonce la création, pour 2027, d’un nouveau site hospitalier près de Saint-Malo et la rénovation du centre hospitalier Rance Émeraude. L’Etat s’engagera à hauteur de 100 millions d’euros. Il se déclare par ailleurs favorable à un déconfinement territorialisé et salue la mobilisation des personnels soignants durant les trois vagues épidémiques.

    1. Déconfinement
    Vous espériez atteindre le pic épidémique à la mi-avril. L’a-t-on dépassé ?
    Depuis cinq jours, nous amorçons une décroissance de l’épidémie. Il y a moins de nouveaux cas au quotidien : on était monté à 40 000, on est aujourd’hui aux alentours de 33 000 cas chaque jour en moyenne. Mais cette diminution reste fragile : nous sommes toujours à un niveau très élevé de l’épidémie et la descente n’est pas encore suffisamment rapide et tranchée. Il nous faut continuer nos efforts.

    Malgré cette fragilité, peut-on encore imaginer une levée des restrictions à la mi-mai ?
    Nous sommes en train d’y travailler et cela fera l’objet d’annonces en temps voulu. À ce jour, le calendrier est le suivant : le 26 avril, la réouverture des écoles en présentiel ; le 3 mai, la réouverture des collèges et lycées en présentiel ; et nous pourrons envisager ensuite un certain nombre d’allégements des mesures à partir de la mi-mai.

    Êtes-vous favorable à un allégement différencié des mesures de restriction, en fonction du contexte sanitaire local ?
    Je suis ouvert à l’idée d’une approche territoire par territoire dans la levée des mesures de freinage, comme j’y étais favorable lors de leur mise en place. Lorsqu’on envisage de lever un certain nombre de contraintes, il faut regarder la situation épidémique dans chaque territoire, la situation hospitalière et, de façon générale, le niveau de saturation des hôpitaux en France.

    On peut espérer que la descente soit plus rapide et précoce en Bretagne. Nous regardons la situation bretonne très attentivement
    Au regard de la situation sanitaire en Bretagne, la région peut-elle prétendre à voir toutes ses restrictions se lever rapidement ?

    La situation épidémique en Bretagne a toujours été moins préoccupante que dans le reste du territoire, et cela depuis la première vague. La Bretagne a été moins touchée par l’épidémie que le reste de la France. Mais elle n’a pas été épargnée non plus : sur la dernière semaine, l’incidence était en hausse de plus de 25 points, le taux d’incidence y a même dépassé les 200 malades pour 100 000 habitants sur sept jours. Et même 300 en Ille-et-Vilaine. Clairement, cela justifiait la mise en place des mesures de freinage. Étant donné que les indicateurs sont moins élevés dans la région qu’ailleurs - le Finistère a, par exemple, une incidence en dessous des 100 cas pour 100 000 - on peut espérer que la descente soit plus rapide et précoce en Bretagne. Nous regardons la situation bretonne très attentivement.

    Une levée du couvre-feu est-elle prévue avant le début des vacances d’été ?
    L’ensemble des mesures de freinage sera amené à être réévalué à différents moments, de façon progressive. J’espère qu’on aura un été serein, mais vigilant, comme celui de l’année dernière. Que les Français puissent retrouver le plus de libertés possible. Si nous tenons ensemble, alors nous y arriverons.

    Êtes-vous aussi optimiste que certains scientifiques qui affirment que la troisième vague peut être la dernière, malgré les variants ?
    Je m’efforce de n’être ni optimiste, ni pessimiste, mais d’être rigoureux avec les données que j’observe. Ce qui est vrai, c’est que nous vaccinons très vite, 350 000 Français chaque jour, l’équivalent d’un département français. C’est une bonne dynamique. Je constate aussi que la mortalité, bien que toujours élevée, est moins forte que ce qu’elle aurait pu être si nous n’avions pas vacciné les personnes âgées avant cette troisième vague. Nous avons su protéger les Ehpad. Nous maîtrisons également mieux le fonctionnement de ce virus donc, comme la vaccination se poursuivra crescendo, on pourrait sortir de la crise pour de bon. Mais avec la covid-19 et ses variants, nous ne sommes jamais à l’abri de mauvaises nouvelles… Je souhaite que les Français puissent enfin souffler. Pour ma part, je resterai sur le pont, comme depuis 14 mois, pour sonner l’alerte si des signaux de reprise épidémique devaient réapparaître ça et là.

    2. Création d’un nouvel hôpital en Bretagne
    L’État doit participer à un grand projet de rénovation du centre hospitalier Rance Émeraude. Que prévoyez-vous ?
    Je vous annonce que l’État va soutenir le projet hospitalier Rance Émeraude à hauteur de 100 millions d’euros [sur 400 millions, NDLR], grâce au plan d’investissement du Ségur de la santé. C’est un projet ambitieux et nécessaire, qui va rénover les deux sites hospitaliers existants, Dinan et Saint-Malo, et construire un nouvel hôpital à proximité de Saint-Malo. Ce projet, dont les habitants verront la concrétisation projet après projet au cours des prochaines années, sera terminé d’ici 2027.

    À Dinan, nous allons restructurer et rénover l’hôpital. Il accueillera un service d’urgences et une structure mobile d’urgence et de réanimation 24h/24. Il sera doté de services de médecine avec de l’hospitalisation conventionnelle, mais aussi de l’hôpital de jour, des consultations et des explorations spécialisées ; de la chirurgie ambulatoire sera également assurée grâce au plateau technique de la clinique privée de Dinan, tout comme l’imagerie médicale. Par ailleurs un service périnatal de proximité sera maintenu. Le site de Dinan verra également la construction d’un Ehpad et d’un service de soins de suite et de réadaptation. Enfin, un projet de relocalisation de l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) sur le site GH Rance Émeraude à Dinan est en cours, en accord avec le conseil régional.

    À Saint-Malo, l’hôpital est trop vétuste pour être rénové. Dès lors, l’idée est de le reconvertir en site ville-hôpital, avec des activités de consultations, d’exploration fonctionnelle, d’imagerie et d’hospitalisation de jour. Il y aura également un Ehpad et un service de soins de suite et de réadaptation. Les actes médicaux complexes seront envoyés à proximité, dans le nouvel hôpital.

    Enfin, à Cancale, ce seront un Ehpad et un service de soins de suite et de réadaptation qui seront développés, avec des consultations avancées de gériatrie. Nous y développerons aussi de la télémédecine.

    Que proposera le nouvel hôpital, situé près de Saint-Malo ?
    Il sera doté d’un plateau technique qui proposera un service d’urgences et de l’hospitalisation conventionnelle. Il y aura aussi un plateau interventionnel et opératoire, des soins critiques - donc de la réanimation.

    Pourquoi avoir retenu ce projet en particulier ?
    Les hôpitaux de Saint-Malo, Dinan et Cancale ont formé l’une des premières communautés hospitalières du territoire de France, au début des années 2009. C’est la première fois en France que plusieurs hôpitaux développaient un projet en commun, avec une direction commune. Pour autant, ce sont des établissements qui connaissent depuis plusieurs années des difficultés importantes : une offre de soins en miroir ; des ressources humaines contraintes, qui rendent difficilement soutenable la permanence des soins à Dinan et qui peuvent impacter la qualité et la sécurité des soins ; un déséquilibre budgétaire et un domaine immobilier vétuste.

    La restructuration des hôpitaux va permettre d’éviter d’avoir, au sein d’un même territoire, deux établissements qui développent les mêmes activités et mettent d’autres de côté. Chacun sera complémentaire et permettra de proposer l’ensemble des soins nécessaires pour la population. Ce projet est le parfait exemple de la nouvelle méthode du Ségur de la santé.

    Combien d’emplois seront créés et combien seront « délocalisés » depuis Dinan et Saint-Malo ?
    Je ne veux plus que des projets nouveaux soient synonymes de fermetures de lits ou de suppression de personnel. Je le montre, projet après projet : la donne a changé. J’ajoute que s’agissant de ces hôpitaux, 120 à 150 lits de soins de suite et de réadaptation seront ouverts. Reste maintenant aux acteurs sur le terrain - médecins, soignants, administrations, élus - de préciser l’organisation qu’ils souhaitent retenir pour ce bel outil de travail que constituera leur groupement hospitalier.

    L’ARS avait promis de tout faire pour sauver la maternité de Dinan en 2019, mais elle a finalement fermé en novembre 2020 faute de médecins voulant venir y travailler…
    La maternité avait constaté une baisse de son activité, elle avait même été interrompue en 2019 faute d’avoir suffisamment de personnel. Le dernier gynéco obstétricien titulaire menaçait de partir en octobre. Il a fallu que l’ARS transforme, avec les acteurs du territoire, la maternité en centre de périnatalité de proximité. Les syndicats étaient d’ailleurs favorables à cette transformation qui permet de réaliser le suivi pré et postnatal.

    3. Le variant breton
    L’apparition d’un variant local en Bretagne vous a-t-elle inquiété ?
    Je mentirais si je disais que sa détection ne m’avait pas interpellé très fortement. J’ai eu connaissance du premier diagnostic en mars, et le 14, il était classé comme variant à suivre. Nous avons mobilisé beaucoup de forces pour faire une cartographie des cas, assurer le contact tracing dans les meilleurs délais. Grâce au travail de séquençage, on a vu qu’il n’y avait pas beaucoup de diffusion de ce variant et qu’il n’était pas en train de déclencher une nouvelle épidémie. Il a été très bien maîtrisé. Nous avons également vacciné massivement à l’hôpital de Lannion et je constate que ça a été très efficace.

    Sa difficile détectabilité aurait pu remettre en cause tout le dispositif du tester-tracer, basé sur le PCR…
    Toute découverte d’un variant fait l’objet d’une mobilisation très forte pour pouvoir cerner, diagnostiquer. Je suis plutôt rassuré aujourd’hui que ce variant soit resté circonscrit [à l’hôpital de Lannion, NDLR], mais nous ne relâchons pas notre vigilance.

    4. La tension en réa
    Les personnels soignants sont épuisés. Quand prévoyez-vous de repasser sous la barre des 3 000 personnes en soins intensifs ?
    On est plutôt proche de la barre des 6 000 patients en soins intensifs et critiques pour cause de covid, bien que cela se stabilise depuis quelques jours… Plutôt qu’un objectif chiffré, ce qui m’importe, c’est qu’on puisse reprendre les opérations déprogrammées le plus vite possible, pour soigner les malades qui n’ont pas la covid dans les meilleures conditions.

    Dans cette crise, les personnels soignants ont été exemplaires. La France n’a pas à rougir de la manière dont les patients ont été traités durant les trois vagues. On n’a pas vu dans notre pays des scènes comme en Italie, Portugal ou en Angleterre, où les patients étaient sur les parkings des hôpitaux avec de l’oxygène ou s’en voyaient refuser l’entrée. En France, la gestion des patients a été possible grâce à la solidarité de l’ensemble des soignants de la nation. Certains, comme en Bretagne, ont pu quitter leur territoire pour aller aider dans le Grand Est, en Île-de-France ou en Hauts-de-France. C’est remarquable. Les hôpitaux de la région Bretagne ont aussi accueilli 174 patients en réanimation d’autres régions depuis le début de la crise sanitaire, dont 48 depuis le début de l’année 2021.

    Le Ségur de la santé permet de reconnaître cette mobilisation. On a revalorisé comme jamais les salaires. En Bretagne, cela représente 78 000 personnels paramédicaux et administratifs revalorisés (58 000 à l’hôpital, 20 000 en Ehpad), 4 500 médecins de l’hôpital public, 4 100 étudiants paramédicaux, 1 500 étudiants en médecine et 1 300 internes en médecine. On a investi en Bretagne 737 millions d’euros pour les hôpitaux et les Ehpad, auxquels on a ajouté 25 millions d’euros d’investissement pour le quotidien des établissements de santé bretons. Ce sont les plus importants investissements et hausses de salaire, aussi loin qu’on remonte.

    5. La campagne de vaccination
    De nombreux professionnels particulièrement exposés au virus ne sont toujours pas éligibles à la vaccination : les caissières, les chauffeurs de taxi, les commerçants… Comptez-vous leur ouvrir des créneaux dédiés, comme pour les enseignants ?
    Nous avons ouvert des créneaux spécifiques pour les enseignants et les forces de sécurité de plus de 55 ans car ce sont des professionnels qui sont susceptibles d’être en contact avec des personnes qui ne portent pas forcément un masque et qui ne peuvent pas forcément respecter les gestes barrières. Une concertation est menée par la Ministre du travail pour les salariés du privé. Mais notre priorité reste l’âge, car plus on est âgé, plus on a de risques de faire des formes graves et donc d’être hospitalisé. Quelqu’un qui n’a pas de travail mais qui est âgé de plus de 60 ans a beaucoup plus de risque de faire des formes graves que quelqu’un qui exerce un travail en première ligne mais qui est âgé de 30 ans. Jusqu’à ce que l’on soit descendu à un âge suffisamment bas dans la campagne vaccinale, nos priorités resteront l’âge et les comorbidités, seuls facteurs qui exposent à des formes graves. Quand nous en aurons fini, on pourra rediscuter de l’accès de tel ou tel à la vaccination. En définitive, nous visons une protection pour 100 % des Français.

    La défiance du public pour le vaccin d’AstraZeneca vous inquiète-t-elle ? Ce week-end, des centres de vaccination ont dû fermer plus tôt faute de volontaires, alors que les doses étaient bien là…
    La Bretagne est l’une des régions dans laquelle on a eu la meilleure adhésion à l’AstraZeneca ce week-end. Dans d’autres endroits, c’est vrai, c’est plus difficile. Mais vendredi, 100 000 Français se sont fait vacciner avec ce vaccin. AstraZeneca souffre d’une mauvaise presse. J’entends les inquiétudes mais je veux dire que nous y avons répondu avec les mesures les plus justes. On a même anticipé les recommandations internationales en limitant son administration aux plus de 55 ans. Aujourd’hui, j’invite les Français à se faire vacciner avec tous les vaccins disponibles, y compris l’AstraZeneca, car on a toutes les garanties qu’ils sont efficaces pour eux et qu’ils les protègent des risques de formes graves. Et je continuerai de porter ce message.