• (893) CHRONIQUE GEOVIRALE 3 par Michel Lussault
    https://www.youtube.com/watch?v=BsaKg8bbgVQ

    Le coronavirus est un opérateur spatial très puissant, capable de franchir les frontières et d’atteindre des territoires très lointain. Il est doté d’une grande force géographique, tirant parti des caractéristiques spatiales de notre monde.
    La carte de son déploiement coïncide avec les concentrations humaines fortes, là où les liens sont puissants, avec la carte des agglomérations principales. Les lieux de rassemblements sont des vecteurs majeurs (église, temple, etc.) : des lieux de coprésence forte, d’interaction sociale intense.
    Le confinement se traduit par remise en question de l’urbanité, cad la vie relationnelle au fondement de l’avantage comparatif des villes. Géographie du virus suit celle de l’urbanisation planétaire. Elle emprunte les réseaux de liens entre les villes. Le virus s’est adapté à la mobilisation générale : tout, tous et toutes circulent tout le temps. Il devient un voyageur planétaire. Accompagne ses hôtes dans leurs déplacements. Il a pris l’avion, mais pas que. Il témoigne de combinaison mobilitaires. Chacun d’entre nous est devenu le logisticien de sa vie quotidienne.
    Il n’est pas étonnant que le tourisme mondialisé soit un vecteur de la diffusion du virus, comme l’ont montré plusieurs cas de croisiéristes contaminés. Le premier touriste planétaire est le virus. Il a joui de l’hyperspatialité contemporaine, cad cette caractéristique du monde de nous mettre au contact immédiat d’autres acteurs spatiaux, y compris les plus distants.
    How The Virus Got Out, The New York Times, https://www.nytimes.com/interactive/2020/03/22/world/coronavirus-spread.html
    Conseil de lecture : J. Lévy, D. Retailé et F. Durand, Le monde espaces et systèmes, 1992, Presses de ScPo
    #coronovirus #mondialisation #tourisme #rapidité #circulation