• Santé Publique France, 17/12/2020 :
    • décès covid à l’hôpital : 258 (corr. var. hebdo : 244, extrapolé sous l’hypothèse d’une tendance constante : 317)
    • hospitalisations covid : 25 149 (-133)

    on est bien sur une (lente) décroissance des décès et (encore plus lente) baisse des hospitalisations

    par ailleurs, ici, dans le Morbihan, on a ce jour des informations alarmantes sur l’impact dans plusieurs EHPAD. À voir demain…

  • En Guyane, un couvre-feu évolutif efficace contre la première vague de l’épidémie de Covid-19
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/10/15/en-guyane-un-couvre-feu-evolutif-efficace-contre-la-premiere-vague-de-l-epid

    Territoire français amazonien peuplé de 283 500 habitants, la Guyane est sortie de l’état d’urgence sanitaire le 17 septembre par décret. On y recense jusqu’à présent plus de dix mille cas de coronavirus (dont près de 9 900 guérisons), 69 décès en milieu hospitalier, 14 patients hospitalisés et cinq en réanimation.D’après une étude mise en ligne le 12 octobre, qui associe notamment l’Institut Pasteur, Santé publique France, le Centre hospitalier de Cayenne, l’Université de Guyane et l’Agence régionale de santé, le couvre-feu a eu un impact significatif au plus fort de l’épidémie, en juin et juillet. « En deux ou trois semaines, il y a eu une baisse de plus de 30 % du taux de reproduction du virus. On est passé de 1,7 à 1,1 », observe le docteur Mathieu Nacher, professeur en épidémiologie au Centre hospitalier de Cayenne, l’un des coauteurs de l’étude
    « Les modèles montrent que les lits de réanimation occupés ont été divisés par trois ou quatre » en quelques semaines, précise-t-il. « Certains voulaient tout fermer ; d’autres étaient pour le contraire. On a choisi une voie médiane, qui a eu un impact », poursuit M. Nacher, qui a participé à la réflexion sur la gestion de la crise avec le professeur Félix Djossou, chef du service des maladies infectieuses au Centre hospitalier de Cayenne, également coauteur de l’étude. « La vague a été plus longue, mais moins haute que partout ailleurs, ce qui a permis à notre système de santé de faire face plus facilement, nous évitant d’être submergés », ajoute le professeur Djossou.« Le couvre-feu a été un mécanisme évolutif : on resserre quand l’épidémie est à son pic, et on desserre quand il y a moins de cas. Cela permet de ne pas étouffer totalement l’économie », argumente-t-il. L’étude aborde d’autres mesures : le confinement de 23 zones de cluster et le développement d’une grande capacité de test. La jeunesse de la population guyanaise – vingt-sept ans en moyenne – a contribué aussi à faire baisser le risque d’hospitalisation.L’analyse du cas guyanais révèle également la nécessité d’adapter les mesures à un territoire grand comme le Portugal, dont l’intérieur forestier n’est accessible qu’en pirogue ou en avion, avec un mode de vie différent du littoral. Ainsi, Camopi, commune amérindienne à la frontière avec le Brésil, a été reconfinée le 30 septembre pour deux semaines par le préfet, après une cinquantaine de cas en septembre sur 1 800 habitants. Les écoles et le collège de la commune ont été fermés.
    « Une atteinte à la liberté de travailler et de circuler »
    « C’est difficile de faire passer le message de rester en famille isolée à une population qui vit en communauté, où un foyer peut abriter deux à trois familles », souligne Laurent Yawalou, le maire de Camopi. « L’arrêté préfectoral qui couvre toute la Guyane n’est pas très relayé ici, car il n’y a pas de contrôle, et on ne circule quasiment pas la nuit, à part des chercheurs d’or clandestins », poursuit l’édile. Pour réduire le risque sanitaire, « nous avons demandé à la population de se confiner par famille dans leurs abattis – les zones agricoles traditionnelles », précise M. Yawalou.

    #Covid-19#migrant#migration#france#guyane#sante#couvrefeu#territoire#frontiere#circulation

  • A Madrid, le système de santé déjà submergé par la deuxième vague
    https://actu.orange.fr/monde/a-madrid-le-systeme-de-sante-deja-submerge-par-la-deuxieme-vague-CNT000001sZnYg/photos/chantier-d-un-nouvel-hopital-d-urgence-specialise-dans-les-pandemies-a-v

    « Nous sommes au bord de l’effondrement », confirme José Molero, du syndicat Csit. « La prochaine étape sera quand la population ira directement à l’hôpital, faute de pouvoir être reçue par le médecin » traitant.

    Manque de personnel, de ressources et... de repos : les médecins sont « exsangues », épuisés car ils reçoivent « jusqu’à 60 patients » quotidiens, poursuit-il.

    Je vais publier ce truc sur mon fil Facebook avec une légende du type « La propagande bat son plein, on continue à nous faire croire que le covid-19 existe, et qu’il fait des morts, alors que moi, je le sais que c’est faux, car il y a des gens biens qui parlent à la télé et qui disent que les masques ne servent à rien, et que l’épidémie est terminée, et qu’il n’y a jamais eu de deuxième vague, et que d’ailleurs, c’est une grippette, et que les hôpitaux continuent de se vider »

    • C’est pas la peine : les forums de l’article sont déjà entièrement remplis de ce genre de messages. Le premier par exemple :

      Il n’y a pas de 2ème vague. Il s’agit plutôt d’une nouvelle phase d’adaptation du virus lié aux conditions saisonnières et environnementales. En revanche il y a une énorme 2ème vague de la peur pour faire accepter la vaccination inutile puisque le virus mute de plus en plus vite. C’est comme la 5G ça va de plus en plus vite et consomme de plus en plus d’énergie. L’homme joue à l’apprenti sorcier et c’est le retour de bâton. Loi de cause à effet. Pour stopper cela ? arrêter d’avaler des couleuvres

    • Sujet que je suggère, pour le prochain cluster de famille :
      « Hitler aurait-il pu décider de faire porter le masque aux peuples inférieurs s’il avait eu l’idée d’inventer la Covid ? »

      Quoi que cette formulation ne me donne pas entière satisfaction. J’essaie autrement.

      « Fallait-il vraiment inventer la Covid pour imposer le port du masque à toute la population, et Hitler aurait-il pris le pouvoir plus rapidement s’il avait eu l’idée d’inventer la Covid ? »

  • Un fil de Maître Panda de début juillet 2020 consacré aux effets à long terme du Covid :
    https://twitter.com/panda31808732/status/1280973285363200006

    Dans le lot, ces articles :

    « Est-ce que je vais guérir ? » : des malades du Covid-19 témoignent de symptômes persistants après plusieurs mois (8
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/est-ce-que-je-vais-guerir-des-malades-du-covid-19-temoignent-des-sympto

    Sur les réseaux sociaux, leurs témoignages apparaissent accompagnés du hashtag #apresJ20, #apresJ60, parfois même #apresJ100. Des personnes affirmant avoir souffert du Sars-CoV-2 disent connaître encore de lourds symptômes, longtemps après leur apparition. D’après un suivi du CHU de Rennes, entre 10 et 15% des patients non-hospitalisés interrogés n’avaient toujours pas repris leur activité, six semaines après la maladie. « Ils présentaient toujours des symptômes inattendus, très invalidants », développe Pierre Tattevin, chef du service des maladies infectieuses. « Un tiers des patients avaient l’impression d’avoir perdu leur capacité respiratoire. Et 40% exprimaient une grande fatigue. »

    Coronavirus : l’odyssée sans fin des patients « au long cours » - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/coronavirus-l-odyssee-sans-fin-des-patients-au-long-cours_145935

    Selon une étude sur 143 patients italiens sortis de l’hôpital, publiée jeudi dans la revue médicale Jama Network, 87% souffraient encore d’au moins un symptôme 60 jours après le début de la maladie. Fatigue et difficultés respiratoires le plus fréquemment.

    Une autre étude publiée la semaine dernière par l’agence de santé publique des Etats-Unis montrait que sur 350 personnes interrogées deux à trois semaines après avoir été testées positives, environ 60% des patients hospitalisés et un tiers des malades à domicile n’étaient pas guéris.

    Coronavirus warning from Italy : Effects of COVID-19 could be worse than first thought | World News | Sky News
    https://news.sky.com/story/coronavirus-warning-from-italy-effects-of-covid-19-could-be-worse-than-fir

    So little is known of the virus that any long-term planning is guess work.

    Doctors believe that even the youngest and mildest infected are at risk of their lives being changed forever, and it could take years to become apparent. Whole workforces could become less productive as a consequence.

    The advice from Italy is simple: Don’t get infected.

  • Bref /.../ l’insouciance du monde d’avant #Covid_19, les bars avec 5 personnes au m², etc., ça va bien 2 secondes. On peut se voir, on peut s’amuser sans être dans le n’importe quoi total avec zéro effort.

    Maitre Pandaï a fait un fil twitter très long et très explicatif sur la situation contradictoire actuelle en France alors que la pandémie donne des signes de potentielle reprise :
    source rassemblée https://threadreaderapp.com/thread/1290755509394509826.html
    source directe https://twitter.com/Panda31808732/status/1290755509394509826

    1. Bon, ils vont regarder combien de temps la courbe grimper avant de réagir ?

    2. On est repartis en croissance exponentielle depuis plus d’un mois. Cela signifie que plus le temps passe, plus notre position se dégrade. Avec pour horizon la rentrée dans 4 semaines, et 6 mois de saison froide en intérieur.

    Visiblement, les bases sur ce qu’est une exponentielle de SARS-CoV-2 ne sont toujours pas acquises.

    • Ça ne se calme pas tout seul
    • Ça empire si on ne fait rien
    • Ça finit, au bout d’un certain temps, par faire de gros dégâts

    Exponentielle SARS-CoV-2 = bombe à retardement

    /.../

    • Encore parlé ce midi avec les festivals et rassemblement de plus de 5000 personnes de nouveau autorisés… et toutes les contradictions du genre « avec un siège d’écart » (et toutes les musiques actuelles debout ?), « avec un masque » (pourtant au cinéma tout le monde l’enlève une fois assis, alors même que dans les transports on doit l’avoir en continue) etc. Bref tout le monde s’en bat apparemment, faut que tout reparte… tout ça pour s’arrêter dans 2 mois de nouveau… Ce qui me fait le plus chier c’est pour mon fils, qui va galérer encore si enfermé sans profs en face à face pour réellement apprendre des choses (pas juste faire des exos).

    • Je suis 100% d’accord. Et je vous dit pas comment c’est géré en Belgique... Ex : quarantaine obligatoire quand tu rentres de Suède. Sauf si tu atterris en France puis que tu rentres en Belgique. Option surveillance sécuritaire priorisée (amendes à 250€, plus de police dans les quartiers populaires...) et toujours pas de tests rapides en pharmacie alors que pas assez de capacité globale de testing. Résultats centres de tests encombrés par des personnes non contaminées... etc.

  • Maître Pandaï sur Twitter : « Un autre aspect vicieux qui peut inciter les dirigeants crétins à l’inaction (ou à sous-réagir), c’est que les exponentielles post-déconfinement ne montent pas forcément très vite. Elles peuvent ressembler plus à la courbe verte ci-dessous qu’à la rouge. » / Twitter
    https://twitter.com/Panda31808732/status/1284245804933353476

    La courbe rouge est tellement brutale qu’elle force à la fermeture, personne ne peut tenir ça bien longtemps, les quantités deviennent très vite intenables. La violence du phénomène appelle sa propre solution, la suppression. C’est la rouge qui a fait les confinements de mars.

    La verte, le dirigeant crétin se dit : oui, mais c’est parce qu’on teste plus, et puis ce ne sont que les jeunes, il n’y a pas de hausse des hospitalisations, etc. Donc il ne fait rien, et au bout d’un mois il a quand même mangé un facteur 6. Typiquement, la Floride actuellement.

  • Maître Pandaï sur Twitter : ""Après un foyer de contamination où seuls ceux qui portaient des visières en plastique ont été infectés, le gouvernement suisse avertit que les #visières [seules] sont une protection inadéquate et ne devraient être portées qu’en combinaison avec un #masque."" / Twitter
    https://twitter.com/Panda31808732/status/1284069235455655936

    https://www.thelocal.ch/20200715/only-those-with-plastic-visors-were-infected-swiss-government-warns-against-face-shields/amp

    #covid-19

  • Coronavirus : un peu moins de 6 patients sur 10 souffrent de problèmes neurologiques. Étude sur 841 patients hospitalisés à Albacete en Espagne

    6 de cada 10 pacientes con coronavirus desarrollaron algún problema neurológico
    https://www.elnacional.com/ciencia-tecnologia/6-de-cada-10-pacientes-con-coronavirus-desarrollaron-algun-problema-neur

    Un estudio publicado en la revista Neurology, el más extenso hasta la fecha, revisa a un total de 841 pacientes hospitalizados en Albacete, España, durante el mes de marzo

    Hasta 57,4% de los pacientes afectados por coronavirus ha desarrollado algún tipo de síntoma neurológico, según queda recogido en el trabajo llevado a cabo por un grupo de investigadores, liderado por el profesor de la Universidad de Castilla-La Mancha y jefe de Neurología del Hospital Universitario de Albacete, Tomás Segura.

    El trabajo, publicado en la revista Neurology, el más extenso hasta la fecha, revisa a un total de 841 pacientes hospitalizados en Albacete, España, durante el mes de marzo, informó en nota de prensa la universidad.

    Mialgias principalmente, además de cefaleas y encefalopatías son algunos de los síntomas neurológicos que han desarrollado hasta el 57,4% de los 841 pacientes que fueron hospitalizados en Albacete por covid-19 durante el mes de marzo, tal y como revela esta publicación de gran relevancia a nivel internacional, pues es uno de los primeros artículos que se publican sobre complicaciones neurológicas y sirve de base para sucesivas investigaciones y revisiones de la comunidad científica.

    • Neurologic manifestations in hospitalized patients with COVID-19: The ALBACOVID registry | Neurology
      https://n.neurology.org/content/early/2020/06/01/WNL.0000000000009937

      Abstract
      Objective: The coronavirus disease 2019 (COVID-19) has spread worldwide since December 2019. Neurological symptoms have been reported as part of the clinical spectrum of the disease. We aim to determine whether neurological manifestations are common in hospitalized COVID-19 patients and to describe their main characteristics.

      Methods: We systematically review all patients diagnosed with COVID-19 admitted to hospital in a Spanish population during March 2020. Demographic characteristics, systemic and neurological clinical manifestations, and complementary tests were analyzed.

      Results: Of 841 patients hospitalized with COVID-19 (mean age 66.4 years, 56.2% men) 57.4% developed some form of neurological symptom. Nonspecific symptoms such as myalgias (17.2%), headache (14.1%), and dizziness (6.1%) were present mostly in the early stages of infection. Anosmia (4.9%) and dysgeusia (6.2%) tended to occur early (60% as the first clinical manifestation) and were more frequent in less severe cases. Disorders of consciousness occurred commonly (19.6%), mostly in older patients and in severe and advanced COVID-19 stages. Myopathy (3.1%), dysautonomia (2.5%), cerebrovascular diseases (1.7%), seizures (0.7%), movement disorders (0.7%), encephalitis (n=1), Guillain-Barré syndrome (n=1), and optic neuritis (n=1) were also reported, but less frequent. Neurological complications were the main cause of death in 4.1% of all deceased study subjects.

      Conclusions: Neurological manifestations are common in hospitalized COVID-19 patients. In our series, more than half of patients presented some form of neurological symptom. Clinicians need to maintain close neurological surveillance for prompt recognition of these complications. The investigation of the mechanisms and emerging consequences of SARS-CoV-2 neurological involvement require further studies.

    • Il y a bien sûr une différence entre symptômes neurologiques et atteinte directe du système nerveux ; les symptômes par mécanisme indirect sont beaucoup plus fréquents : par exemple les insuffisances respiratoire, rénale, hépatique qui peuvent se voir dans toutes les infections graves et pas seulement dans la covid-19 se répercutent toutes sur le cerveau ; sans même aller jusque là une simple fièvre quelque soit son origine ou même une simple cystite sans fièvre peuvent entraîner une confusion mentale chez le sujet âgé.

    • emerging spectrum of COVID-19 neurology : clinical, radiological and laboratory findings | Brain | Oxford Academic
      https://academic.oup.com/brain/article/doi/10.1093/brain/awaa240/5868408

      Quand les symptômes neurologiques peuvent être regroupés en syndromes, les auteurs retiennent, de manière isolée ou associés, 5 mécanismes : les effets systémiques d’une infection grave (dans lesquels on peut compter les défaillances d’organes évoqués dans mon précédent post) le choc cytokinique et l’hyperinflammation (entre autres cérébrale) qui en résulte ; auto-immunité dite post infectieuse (dirigée contre le système nerveux central ou périphérique) ; atteinte vasculaire et/ou de la coagulation (responsable d’infarctus ou d’hémorragies cérébraux) ; une atteinte directe, mécanisme a priori exceptionnel.

      The potential mechanisms underpinning the syndromes described include either individually, or in combination, direct viral injury, a secondary hyperinflammation syndrome related to cytokines including IL-6 (Mehta et al., 2020), vasculopathy and/or coagulopathy, post-infectious inflammation including autoantibody production to neuronal antigens, and the effects of a severe systemic disorder with the neurological consequences of sepsis and hypoxia. Evidence of direct viral infection has proved elusive so far with only a few cases with SARS-CoV-2 in CSF reported, and few supportive histopathological features , though clearly further study would be helpful (Reichard et al., 2020, Von Weyhern et al., 2020). Elevation of pro-inflammatory cytokines was found to correlate with COVID-19 disease severity (Herold et al., 2020; Huang et al., 2020), and some patients responded to IL-1 or IL- 6 blockade (Cavalli et al., 2020; Price et al., 2020); in support of this possible mechanism, transient splenial lesions have been reported in a number of cases, including in children with multisystem inflammatory syndrome (MIS-C), in which elevated cytokines are thought to play a role (Starkey et al., 2017; Abdel-Mannan et al., 2020; Hayashi et al., 2020; Riollano- Cruz et al., 2020). Interestingly, some of the clinical features seen in our youngest patient (Patient 39, aged 16 with pseudotumour cerebri with cranial nerve palsies) overlapped with those seen in MIS-C, including gastrointestinal symptoms, rash and cardiac involvement (Supplementary Table 1). Exact mechanisms in each case will be largely speculative until clear clinical, radiological and histological correlates have been drawn; given the breadth of clinical presentations, it is likely that a number or spectrum of these mechanisms are involved.

    • Defining causality in #COVID-19 and neurological disorders | Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry
      https://jnnp.bmj.com/content/early/2020/06/04/jnnp-2020-323667

      Introduction

      Clinicians are increasingly recognising neurological presentations occur in some patients.1 A case series from Wuhan described associated neurological syndromes (eg, ‘dizziness’ and ‘impaired consciousness’), but with little detail regarding symptomatology, and cerebrospinal fluid (CSF) and neuroimaging findings.2 The extent to which these disorders were caused by the virus per se, rather than being complications of critical illness, unmasking of degenerative disease, or iatrogenic effects of repurposed medications is not clear.

      Numerous case reports have since emerged and, at the time of writing, published cases include encephalopathy,3 encephalitis,4 Guillain-Barré syndrome (GBS)5 and stroke.6 In most of these cases, the virus has been identified in respiratory samples, and in a small number in CSF. So far, the reporting of clinical features has been extremely variable, for example, several cases have claimed to report encephalitis without clear evidence of central nervous system (CNS) inflammation, which would not meet established definitions of the disease.7

      Whether severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV2) is associated with neurological manifestations is of critical importance as this may result in substantial morbidity and mortality.

      Defining causality
      It is crucial that neurologists and neuropsychiatrists apply a systematic strategy to determine whether there is evidence that SARS-CoV2 is causing these manifestations, whether they are a consequence of severe systemic disease alone, or simply coincidence. In 1965, Hill proposed criteria on which to build an argument for disease causation, which can be applied to COVID-19.8

      What is the strength of the association?
      So far, it appears fairly weak . >2.5 million people have been infected with SARS-CoV2 and to date (to the authors’ knowledge) there have been only 93 published cases of neurological manifestations (about 5/100 000). However, reported cases are an underestimate of the real incidence, and this underscores the need for proper epidemiological study.

    • #Anosmie, #migraines… : ces symptômes neurologiques qui persistent #post-COVID
      https://francais.medscape.com/voirarticle/3606119

      Medscape édition française : Quels sont les troubles neurologiques que vous observez en post-Covid ?
      Pr Dominique Salmon–Ceron : Notre consultation post-Covid, où il y a beaucoup de passage, nous a permis de repérer un certain nombre de symptômes neurologiques persistants. Les patients rapportent notamment des sensations de fourmillements, de ruissellement qui touchent le plus souvent les membres mais qui peuvent aussi se situer autour du nez, de la tête ou ailleurs.
      Nous observons aussi des dysrégulations thermiques, des problèmes de déglutition, des migraines prolongées et des anosmies.
      Ces symptômes apparaissent quelque temps après la phase aiguë de l’infection alors que les patients vont mieux. Ils évoluent parfois par poussées successives. Mais, avec le temps, les poussées ont tendance à diminuer.

      Nous avons donc la preuve que le SARS-CoV-2 s’attaque au système nerveux ?
      Pr Salmon–Ceron : Le SARS-CoV-2 est clairement un virus avec un neurotropisme, une avidité pour le cerveau. Mais, nous ne savons pas trop ce qui se passe. Est-ce une réponse immune disproportionnée, la myéline est-elle atteinte ? Les études débutent. Pour l’instant nous n’avons pas de réponse.

      #covid-long

    • Maître Pandaï sur Twitter : "Étude de cohorte sur 60 patients, par IRM : « Nos résultats révèlent une possible perturbation de l’intégrité fonctionnelle du cerveau dans la phase de récupération du Covid-19, suggérant un potentiel de neuro-invasion de SARS-CoV-2. » https://www.thelancet.com/journals/eclinm/article/PIIS2589-5370(20)30228-5/fulltext" / Twitter
      https://twitter.com/Panda31808732/status/1292046348016066561

    • Neurological associations of COVID-19 - The Lancet Neurology
      https://seenthis.net/messages/872464

      Precise case definitions must be used to distinguish non-specific complications of severe disease (eg, hypoxic encephalopathy and critical care neuropathy) from those caused directly or indirectly by the virus, including infectious, para-infectious, and post-infectious encephalitis, hypercoagulable states leading to stroke, and acute neuropathies such as Guillain-Barré syndrome. Recognition of neurological disease associated with SARS-CoV-2 in patients whose respiratory infection is mild or asymptomatic might prove challenging, especially if the primary COVID-19 illness occurred weeks earlier. The proportion of infections leading to neurological disease will probably remain small . However, these patients might be left with severe neurological sequelae. With so many people infected, the overall number of neurological patients, and their associated health burden and social and economic costs might be large.

  • Can Air Conditioning Spread COVID-19? Probably Not
    https://www.healthline.com/health-news/can-air-conditioning-spread-covid-19-probably-not

    The American Society of Heating, Refrigerating, and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE) says it’s concerned about the possibility of #aerosol transmission of COVID-19.

    So, it has set up its own pandemic task force with industry scientists looking at the data.

    William P. Bahnfleth, PhD, PE, is a professor of engineering at the Pennsylvania State University and chair of the ASHRAE Epidemic Task Force.

    Bahnfleth points to an analysis of the restaurant study that found there was no outdoor air supply in the restaurant and that window exhaust fans were not operating.

    It concluded that “Aerosol transmission of #SARS-CoV-2 due to poor ventilation may explain the community spread of #COVID-19.”

    “A well-functioning air conditioning system in the #restaurant that actively provided the appropriate amount of ventilation and had good filters for particulate matter would have greatly lowered the concentration of SARS-CoV-2 in the air, perhaps to the point that fewer diners would have contracted COVID-19,” Bahnfleth told Healthline.

    Meanwhile, Bahnfleth says ASHRAE is advising its members to:

    consider bringing in more outside air or opening windows upgrade filters in air conditioning systems control airflow directions in a building to move from clean to less clean follow the recommendations of the CDC and others regarding physical distancing and hygiene

    #air_conditionné #aérosol

  • #Savoir et #prévoir. Première #chronologie de l’#émergence du #Covid-19

    Que pouvait-on savoir et prévoir de l’actuelle #pandémie et de son arrivée sur le territoire français ? Premiers éléments de réponse à partir d’un corpus bien défini : le très réputé magazine « Science », et les déclarations de l’OMS depuis fin décembre 2019.

    Depuis l’interview d’Agnès Buzyn au Monde mardi 17 mars, les critiques pleuvent de toutes parts sur le gouvernement français. La déclaration de l’ex-ministre de la santé, selon laquelle dès janvier elle aurait prévenu le Premier ministre de la gravité potentielle de l’épidémie de nouveau coronavirus – le mettant même en garde sur le fait qu’il faudrait peut-être reporter les élections municipales – a été interprétée comme un aveu terrible : la ministre de la Santé et le reste du gouvernement savaient ce qui risquait d’arriver, et pourtant ils n’auraient pas agi à la hauteur du risque. Depuis, chaque jour qui passe, avec son cortège d’informations sur la pénurie de tests de dépistage et de masque pour les personnels soignants, ne fait que renforcer le discrédit d’un pouvoir politique dont la cote de confiance était déjà largement entamée par la crise des gilets jaunes et la réforme des retraites.

    Le 19 mars, un collectif de plusieurs centaines de médecins a porté plainte au pénal contre Agnès Buzyn et Édouard Philippe, au motif qu’ils « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ». Le lendemain, le président Emmanuel Macron a refusé de se prêter au jeu de l’auto-critique, suggérant que la crise touchant la France n’aurait pas pu être prévue : « Je félicite ceux qui avaient prévu tous les éléments de la crise une fois qu’elle a eu lieu ».
    Une histoire du présent

    Parlons-en. Ce texte se propose de contribuer par quelques données empiriques à une première chronologie de la crise du Covid-19. Il s’agit d’étudier ce que pouvaient en savoir les femmes et les hommes qui nous gouvernent, ce qu’elles et ils pouvaient prévoir, aussi. Il s’agit d’une histoire du présent, circonscrite aux trois derniers mois, quand bien même il apparaît clairement que dans le cas de la France, certaines décisions prises dans les dernières années, voire décennies – en termes de stockage de masques, et plus généralement de financement de l’hôpital public – jouent un rôle déterminant dans l’évolution de cette crise de santé publique.

    Depuis les premières informations fin décembre sur une mystérieuse maladie respiratoire à Wuhan, qu’a-t-on appris, et quand ? À chaque étape de cet apprentissage, quels scénarios d’évolution étaient sur la table ? Était-on vraiment obligé d’attendre jusqu’au moment où le confinement de toute la population, mesure mal ciblée par excellence, devienne incontournable pour permettre aux hôpitaux de soigner correctement les malades ?

    Le projet d’esquisser une telle chronologie à chaud peut sembler compliqué. Autour de la maladie Covid-19, les informations sont foisonnantes, de qualité inégale, partagées largement, et évoluent à une vitesse phénoménale. Sur le plan scientifique, on a souligné l’importance inédite prise par les preprints, les articles soumis à publication mais non encore revus ni acceptés, qui permettent un partage beaucoup plus rapide des données et des résultats, avec néanmoins le risque de prêter crédit à certaines publications bancales qui ne passeront pas le peer-review (« ‘A completely new culture of doing research.’ Coronavirus outbreak changes how scientists communicate », Kai Kupferschmidt, Science, 26 février 2020). La controverse autour de l’administration d’hydroxychloroquine aux malades du Covid-19

    a également illustré le conflit qu’il peut y avoir entre la logique de la rigueur scientifique (un résultat n’est pas vrai tant qu’il n’a pas été démontré dans les règles) et celle de l’urgence thérapeutique (dans une situation de vie ou de mort, on fait feu de tout bois tant qu’on ne nuit pas aux malades, et a fortiori s’il y a des signaux encourageants).

    Pour ne pas avoir à trancher sur ces débats, j’ai choisi un indicateur assez simple de l’état d’une pensée mainstream sur ce que l’on savait, ou croyait savoir, sur ce que l’on reconnaissait comme incertain, et enfin sur ce que l’on pouvait prévoir à chaque instant : les articles de synthèse dédiés au nouveau coronavirus parus dans un journal de réputation internationale, Science. Je crois ne pas trop m’avancer en suggérant qu’au ministère de la Santé, on lit Science.

    Le premier article de Science sur le sujet date du 3 janvier. Depuis, il en est paru une soixantaine (à la date du 21 mars). Ces articles, écrits par des journalistes scientifiques spécialisés (notamment Jon Cohen, Kai Kupferschmidt), ont tous une structure similaire : ils font le point sur le débat scientifique en cours sur certaines grandes questions (type de virus, transmission, durée d’incubation, symptômes, mortalité...), en se fondant sur les études publiées ou soumises à publication, et en se faisant également l’écho des décisions et recommandations des grands organes de gouvernance sanitaire – au premier chef, l’Organisation mondiale de la santé. Ce sont des articles accessibles à quiconque a une culture scientifique et médicale de base. A fortiori, à ceux qui gouvernent les risques sanitaires dans notre pays. Dans ces articles, les journalistes mettent en lumière aussi bien les consensus qui se dégagent que les incertitudes qui subsistent, ainsi que les différents scénarios d’évolution qui sont envisagés.

    Toutes les dates qui suivent sont celles des articles de Science. Dans ce texte, je me concentre sur quelques moments charnière dans la découverte d’aspects-clé de la maladie et les réflexions sur la prise en charge de l’épidémie. Du point de vue de la gestion politique de l’épidémie, j’identifie quatre grands moments : l’émergence de la maladie (première quinzaine de janvier), la prise au sérieux de la possibilité d’une pandémie (article du 5 février), la confirmation qu’il y a bien une pandémie (article du 25 février), les leçons à tirer de la gestion chinoise (2 mars).

    J’interprète ces bornes temporelles comme des dates-limites : lorsque l’information (qui peut être le constat d’une incertitude) est relayée par Science, c’est qu’elle a atteint un certain degré de consensus. Cela n’exclut pas des signaux plus faibles, moins consensuels, qui auraient circulé plus tôt, et qui auraient pu également informer l’action de responsables politiques mus par les principes de la prévision et de la précaution.
    Début janvier : l’émergence de la maladie

    3 janvier : Science fait le point sur une information qui circule depuis plusieurs jours déjà dans les milieux spécialisés (« Scientists urge China to quickly share data on virus linked to pneumonia outbreak », Dennis Normile, Jon Cohen, Kai Kupferschmidt, Science, 9 janvier 2020). Plusieurs dizaines de cas d’une pneumonie atypique ont été identifiés dans la ville chinoise de Wuhan.

    9 janvier : les autorités chinoises ont confirmé quelques jours plus tôt qu’il ne s’agit ni du SRAS ni du MERS, virus impliqués dans de précédentes épidémies (« Scientists urge China to quickly share data on virus linked to pneumonia outbreak », Dennis Normile, Jon Cohen, Kai Kupferschmidt, Science, 9 janvier 2020). Elles déclarent qu’elles ont isolé le virus – il s’agit d’un coronavirus – séquencé son génome, et déjà mis au point un test de dépistage (jamais dans l’histoire la connaissance sur un nouveau virus n’a progressé aussi rapidement). Les autorités chinoises annoncent également qu’il n’y aurait pas de transmission du virus d’humain à humain. Peter Daszak, un spécialiste des maladies infectieuses interrogé par Science, se montre circonspect sur ce point : « je ne comprends pas comment on peut avoir autant de cas sans une transmission d’humain à humain. (...) Je place un drapeau rouge (red flag) sur ce point
     » (quelques jours plus tard, de nouvelles données confirmeront qu’il a raison

    ).

    11 janvier : les chercheurs chinois ont déjà partagé la séquence génétique du virus avec le reste du monde, permettant la fabrication de tests de dépistage (« Chinese researchers reveal draft genome of virus implicated in Wuhan pneumonia outbreak », Jon Cohen, Science, 11 Janvier 2020).
    Début février : la possibilité d’une pandémie

    Avançons maintenant jusqu’à un article du 30 janvier (« Outbreak of virus from China declared global emergency », Kai Kupferschmidt, Science, 30 janvier 2020). Le monde a déjà bien changé. Science rapporte que l’OMS considère désormais le nouveau coronavirus comme une urgence de santé publique au niveau mondial (Public Health Emergency of International Concern). La maladie s’est déjà propagée à 18 pays. Près de 8000 personnes ont été dépistées positives dans le monde, et 170 d’entre elles sont mortes (toutes en Chine). La transmission « communautaire » (c’est-à-dire sans lien immédiat avec une personne rentrant du foyer chinois) est avérée en Allemagne, au Japon, en Thaïlande, et aux États-Unis. Comme l’explique le docteur Tedros, directeur de l’OMS : « la raison principale de cette déclaration n’est pas ce qui est en train d’arriver en Chine, mais ce qui est en train d’arriver dans d’autres pays.

     ». Ou plutôt ce qui n’est pas en train d’arriver : pour l’OMS, il faut que chaque pays se prépare. Science rapporte que pour beaucoup d’observateurs, cette annonce de l’OMS a tardé. Elle aurait pu être faite une semaine plus tôt, mais le comité de l’OMS était encore trop partagé.

    Le 5 février, le titre de l’article de Science explicite l’incertitude sur l’avenir : « Le nouveau coronavirus sera-t-il contenu – ou évoluera-t-il en pandémie ? » (« ‘This beast is moving very fast.’ Will the new coronavirus be contained—or go pandemic ? », Kai Kupferschmidt, Jon Cohen, Science, 5 février 2020). L’article fait le point sur trois tournants cruciaux dans la connaissance de la maladie et de la gestion de l’épidémie.

    Le premier tournant a trait à l’existence de patients asymptomatiques. Fin janvier, 565 citoyens japonais ont été rapatriés de Wuhan et ils ont tous fait l’objet d’un test de dépistage. C’est la surprise : parmi les 8 qui ont été dépistés positifs, 4 ne présentent aucun symptôme. Il s’agit d’un nouveau drapeau rouge pour les épidémiologistes : une maladie qui présente des formes asymptomatiques complique grandement les efforts pour contenir l’épidémie, parce qu’on ne peut savoir avec certitude où elle se trouve à un instant t sans dépister tout le monde.

    Non seulement il existe des patients asymptomatiques, mais ces derniers sont peut-être contagieux. Le même article de Science évoque une autre étude, réalisée en Allemagne, qui fait polémique depuis sa publication quelques jours plus tôt (« Study claiming new coronavirus can be transmitted by people without symptoms was flawed », Kai Kupferschmidt, Science, 3 février 2020) : les chercheur.es avaient d’abord conclu qu’une patiente asymptomatique avait un potentiel contaminateur (en anglais on dit poétiquement she sheds the virus, elle perd du virus, à la manière d’un serpent qui mue et perd sa peau...). Il a ensuite été révélé que la patiente n’avait pas fait l’objet d’un examen clinique en bonne et due forme, mais simplement d’un appel téléphonique, ce qui ne correspond pas aux standards habituels.

    Les auteurs se sont déjà excusés, la faute ne semble pas imputable à la fraude mais à la vitesse avec laquelle la science est faite en ces temps de crise. Quelques jours plus tard, ils apportent une nouvelle conclusion modifiée à l’article, tout aussi intéressante et inquiétante : il s’avère que oui, la patiente avait bien des symptômes, mais très modérés (au point qu’il serait possible pour un.e patient.e de ne pas s’en rendre compte). Ce qui est déjà en soi un obstacle majeur pour les stratégies visant à contenir l’épidémie.

    Le deuxième enseignement important de l’article du 5 février concerne l’avenir. Deux scénarios possibles alternatifs sont présentés : soit le containment réussit ; soit il ne réussit pas, et c’est la pandémie. Les experts interrogés avouent qu’il n’y a pas moyen d’éliminer l’un des deux scénarios avec certitude. Ils semblent même parier plutôt sur le second. Marc Lipsitch, épidémiologiste à l’école de santé publique de l’université Harvard, penche résolument vers la pandémie : « Je serais vraiment stupéfait si, dans deux ou trois semaines, il n’y avait pas une transmission en cours avec des centaines de cas dans plusieurs pays sur plusieurs continents.

     »

    Enfin, l’article du 5 février est également le premier dans Science à consacrer un paragraphe à l’un des grands défis dans la gestion de la maladie : la gestion des cas graves. À cette date, les études réalisées sur les patients en Chine ont établi un taux de mortalité aux alentours de 2 %. Mais un autre chiffre a émergé, et il est tout aussi préoccupant : plusieurs études montrent qu’environ 20 % des personnes infectées souffrent de formes graves de la maladie, nécessitant une hospitalisation. « Des cas graves en plus grands nombre mettraient plus de pression sur les systèmes de santé – les hôpitaux de Wuhan sont déjà saturés

     », soulignent les deux journalistes scientifiques.

    Le 11 février, un article de Science rapporte que dans les pays infectés, les laboratoires sont lancés dans une course effrénée pour dépister (« Labs scramble to spot hidden coronavirus infections », Jon Cohen, Kai Kupferschmidt, Science, 11 février 2020). « Aujourd’hui, il n’y a pas du tout assez de kits de dépistage disponibles pour le nombre exponentiel de cas

     », expliquent les auteurs. Dans certaines parties de la province de Hubei, des récits journalistiques témoignent d’une pénurie de dépistages.
    25 février : la pandémie l’a emporté

    Le 25 février, Science est formel, la pandémie l’a emporté : « Le coronavirus semble impossible à arrêter. Que doit faire le monde maintenant ? » (« The coronavirus seems unstoppable. What should the world do now ? », Jon Cohen, Kai Kupferschmidt, Science, 25 février 2020). L’Italie vient de confiner dix villes du nord. L’OMS n’a pas encore officiellement déclaré l’état de pandémie, elle continue de parler d’« épidémies dans différentes parties du monde
     », mais les raisons de cette timidité sont politiques plutôt que scientifiques. Le Dr. Tedros et ses collègues sont soucieux de la passivité de nombreux États dans le monde, comme si la menace n’était pas à prendre au sérieux. Les journalistes estiment que l’OMS souhaite différer le moment de déclarer officiellement la pandémie parce qu’elle a peur que le message soit interprété comme un aveu de défaite, et conduise les États à baisser encore davantage les bras face à un mal désormais invincible (l’OMS déclarera la pandémie le 12 mars

    ).

    Cependant, sur le plan scientifique, les experts du monde entier sont d’accord que la situation est déjà celle d’une pandémie. Christopher Dye, épidémiologiste à l’université d’Oxford, est interviewé par Science : « Il me semble que le virus s’est vraiment échappé de la Chine et est en train d’être transmis largement. (...) Je suis maintenant bien plus pessimiste quant aux chances de réussir à le contrôler.

     »

    Quant à Marc Lipsitch de Harvard, il insiste sur l’importance d’une stratégie qui sera résumée ensuite par la phrase « aplatir la courbe » (flatten the curve) : retarder la maladie peut être vraiment payant, estime l’épidémiologiste. Cela signifiera une contrainte moins forte exercée sur les hôpitaux, plus de temps pour former les professionnels de santé vulnérables sur comment se protéger, plus de temps pour que les citoyens se préparent, plus de temps pour tester des médicaments qui pourraient potentiellement sauver des vies et, à plus long terme, des vaccins. « Si j’avais le choix entre attraper le Covid-19 aujourd’hui ou dans six mois, je préfèrerais clairement l’attraper dans six mois.

     »

    L’article de Science cite une étude co-signée par Christopher Dye qui montre qu’en Chine, ce sont la suspension des transports publics, la fermeture des lieux de loisir, l’interdiction des rassemblements qui semblent avoir été les mesures les plus efficaces pour ralentir la progression de la maladie. Ne pas faire cela, ne pas fermer les écoles et les entreprises, ne pas entourer les foyers d’infection d’un cordon sanitaire, « c’est une décision assez importante en matière de santé publique, » estime Dye. « Ça revient à dire, au fond, bon, on laisse ce virus se propager.

     »

    Dans le même article, Bruce Aylward, l’un des principaux experts de l’OMS sur le Covid-19, estime qu’il y a une leçon principale à apprendre de la Chine : « Tout est question de vitesse » (speed is everything). Plus les mesures seront prises tôt, plus elles seront efficaces (on estime alors qu’en l’absence de toute mesure préventive, le nombre de cas réels dans un foyer double tous les six jours environ

    ).
    Début mars : la réussite de la stratégie chinoise

    Le 2 mars, Science présente les conclusions d’un important rapport du 28 février rédigé par l’équipe de l’OMS qui, sous la direction de Bruce Aylward, a passé deux semaines en février à visiter les foyers de Covid-19 en Chine (« China’s aggressive measures have slowed the coronavirus. They may not work in other countries », Kai Kupferschmidt, Jon Cohen, Science, 2 mars 2020). Ce rapport est un tournant majeur, comme l’a fait remarquer dès sa publication le journaliste de Science Kai Kupferschmidt sur son fil Twitter

    .

    Le principal résultat : les Chinois ont réussi à contenir l’épidémie. Les chiffres qui montrent une diminution du nombre de nouveaux cas quotidiens dépistés et de nouveaux décès quotidiens ne sont pas faux. Tim Eckmanns, épidémiologiste à l’Institut Robert Koch qui a fait partie du voyage, le reconnaît : « Je pensais qu’il n’y avait pas moyen que ces chiffres soient réels.

     » Il a changé d’avis. Il y a de plus en plus de lits vides dans les hôpitaux.

    Je m’appuierai ici sur le contenu détaillé du rapport public de l’OMS, un document PDF de quarante pages qu’un lien dans l’article de Science permettait de télécharger. Le contenu de ce rapport a également été bien résumé par Bruce Aylward dans une interview au New York Times le 4 mars.

    Le rapport insiste en particulier sur la qualité, la rapidité et l’extensivité de la politique de dépistage et de traçage des contacts des personnes positives.

    Assez tôt dans l’épidémie, la Chine a mis en place une politique de tests généralisés de la température corporelle des individus à l’aide de thermomètres infrarouges, jusqu’à arrêter systématiquement les voitures pour de tels tests. Certes, cela n’est pas très précis : on rate les porteurs asymptomatiques ou les individus qui ont fait baisser leur température avec des médicaments, alors qu’on attrape dans son filet les individus qui ont la fièvre pour d’autres raisons que le Covid-19. Mais cela permet un premier tri. En parallèle, toute la population des foyers de contagion est sommée de porter des masques et de se laver les mains très régulièrement.

    Les individus potentiellement positifs, du fait de leurs symptômes ou de leurs contacts avec des malades, sont dépistés. Les tests de dépistage sont réalisés en quatre heures, pendant lesquelles les personnes dépistées doivent attendre leurs résultats. En l’absence des tests biologiques de dépistage (il y a des cas de pénurie) ou en complément, on réalise des scanners rapides, qui permettent de mettre en évidence les opacités pulmonaires qui sont considérés comme des signes cliniques de la maladie. Chaque machine de scanner en effectue jusqu’à 200 par jour (5 à 10 minutes par examen).

    À Wuhan, il existe plus de 1800 équipes d’épidémiologistes (avec un minimum de cinq personnes par équipe), qui sont occupées à plein temps à tracer les contacts des personnes positives. Selon la région, 1 à 5 % des contacts identifiés sont ensuite eux-mêmes dépistés positifs au virus, et on recommence l’enquête de traçage des contacts avec elles et eux. Chaque fois qu’un agrégat (cluster) est identifié, on ferme les écoles, théâtres et restaurants, on confine les personnes-contacts. Seule la métropole de Wuhan, où est née l’épidémie, est placée en confinement total.

    La durée moyenne entre les premiers symptômes et l’hospitalisation/l’isolement est prodigieusement réduite, d’environ 15 jours au début de l’épidémie à 2 jours, ce qui permet de réduire le potentiel contaminateur d’une personne malade.

    Dans son interview par le New York Times, Bruce Aylward raconte que les hôpitaux vus par l’équipe de l’OMS sont équipés massivement en respirateurs artificiels et en machines ECMO, qui permettent une oxygénation du sang lorsque les poumons n’y parviennent plus. Les experts invités sont stupéfaits, les hôpitaux semblent mieux équipés que des centres spécialisés en Suisse ou à Berlin.

    La conclusion du rapport de l’OMS est sans appel : « Ces mesures [prises en Chine] sont les seules à l’heure actuelle qui ont prouvé qu’elles pouvaient interrompre ou minimiser les chaînes de transmission chez les humains. Au fondement de ces mesures est la surveillance extrêmement proactive, afin de détecter immédiatement les cas, de procéder à des diagnostics très rapides et à un isolement immédiat des patients positifs, au traçage rigoureux et à la mise en quarantaine des contacts proches.

     » Le rapport insiste aussi sur l’importance de la compréhension et l’acceptation de ces mesures par la population.

    Dans l’article de Science du 2 mars, deux experts, Lawrence Gostin et Devi Sridhar, mettent néanmoins en garde : le caractère autoritaire du régime chinois et les entorses aux droits humains ont certainement joué un rôle dans l’efficacité de la politique de gestion de l’épidémie. Jeremy Konyndyk, expert en santé publique dans un think tank à Washington, invite à regarder plutôt du côté de Singapour et de Hong Kong, deux régimes démocratiques qui seraient de meilleurs exemples à suivre : « Il y a eu un degré similaire de rigueur et de discipline, mais appliqué d’une manière beaucoup moins draconienne.

     »

    Remarquons que le rapport de l’OMS du 28 février n’encourage à aucun moment la mise en quarantaine de toute la population du pays, solution de dernier ressort. Les experts suggèrent qu’il y a encore le temps d’une politique plus ciblée et efficace en ressources, à base de dépistage massif et de traçage et isolement des contacts.
    Conclusion

    Cette brève esquisse permet de décrire quatre moments dans l’appréhension de l’épidémie du coronavirus Covid-19 pour qui lit Science. Début janvier 2020, on apprend l’existence de cette nouvelle maladie dont les caractéristiques sont inconnues. Début février, on doit se rendre à l’évidence : les spécialistes ne peuvent exclure le scénario de la pandémie, voire semblent penser que ce scénario est le plus probable des deux (l’autre étant la réussite du containment). Le 25 février, il est désormais établi que la pandémie l’a emporté. Le 2 mars, l’analyse du rapport de la visite de l’OMS montre deux choses : il est possible d’arrêter la course folle du virus ; la manière de le faire est de procéder à des dépistages massifs et ultra-rapides, avec traçage et isolement immédiat des contacts des personnes positives.

    Soulignons au passage que dès le 11 février, les lecteurs de Science sont alertés sur la possible pénurie de tests biologiques de dépistage. Le rapport de l’OMS du 28 février confirme qu’il existe d’autres techniques, à allier ou à substituer aux tests biologiques de dépistage en fonction des circonstances : la prise régulière des températures, l’examen des poumons par scanner.

    Cette chronologie appelle à être complétée. Il sera intéressant, notamment, de retracer l’historique en se plaçant à l’intérieur de l’espace de la France, en regardant par exemple ce qu’ont dit et écrit les institutions spécialisées en maladies infectieuses telles que l’Institut Pasteur, ou encore les chercheuses et chercheurs spécialistes de ces questions en France.

    D’autres travaux permettront aussi, je l’espère, de mettre en regard cette esquisse de chronologie avec ce qu’a fait et ce que n’a pas fait le gouvernement français. Je me permettrai une seule remarque sur ce point.

    Le 28 février est publié le rapport crucial de l’OMS sur ce qui a été fait en Chine. Il montre que seule une mobilisation de « tout le gouvernement » (all-of-government) et « toute la société » (all-of-society) permet de vaincre l’épidémie. On se souviendra sans doute longtemps du fait que le lendemain, le samedi 29 février d’une année bissextile, le premier ministre Édouard Philippe a décidé de détourner un conseil des ministres « exceptionnel dédié au Covid-19 » pour annoncer l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution afin d’adopter sans vote la réforme des retraites. Alors que l’OMS démontrait l’urgence de l’action collective et solidaire face à une pandémie bientôt incontrôlable, le gouvernement s’est dit que le plus urgent était de profiter de la dernière fenêtre de tir pour faire passer son projet de loi tant décrié.

    Lorsque le temps de la justice et des comptes sera venu, il nous faudra comprendre comment nous en sommes arrivés à la situation actuelle : une pénurie absolue de masques, ne permettant pas de protéger convenablement les soignant.es qui sont au front – qui sont infecté.es, et infectent à leur tour –, bien trop peu de tests de dépistage (ce qui semble avoir été une décision assumée, y compris aux temps où l’épidémie était encore balbutiante en France, et n’est pas une fatalité en Europe, comme le montre l’exemple de l’Allemagne), et finalement la décision de dernier ressort de confiner toute la population pour une période indéterminée, une arme non discriminante qui est terriblement coûteuse en termes humains, sanitaires (santé mentale) et économiques.

    https://laviedesidees.fr/Savoir-et-prevoir.html
    #coronavirus

    –----

    voir aussi :
    Savoir et prévoir. Première chronologie de l’émergence du Covid-19
    https://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2019-4-page-171.htm

    ping @simplicissimus @fil @reka

    • 28 janvier 2020 dans ma boîte aux lettres...

      Mesdames, Messieurs, Chères et Chers Collègues,

      Suite à la dégradation de la situation liée à l’épidémie du coronavirus 2019-NCov en République Populaire de Chine (fermeture des universités, engorgement des hôpitaux publics, difficultés de transports), la Direction de l’INALCO a décidé de prendre les mesures suivantes à compter d’aujourd’hui :

      – Suspension de toutes les mobilités sortantes des étudiants - et de toutes les missions des personnels administratifs et enseignants-chercheurs - vers le territoire de la Chine continentale, Hong Kong et Macao compris.
      – L’Inalco demande à tous les étudiants et personnels actuellement en mobilité ou mission sur le territoire de la Chine continentale, Hong Kong ou Macao d’interrompre leur mission ou mobilité, et de rentrer instamment en France.

      Tous les étudiants et personnels de retour de Chine doivent observer scrupuleusement les mesures suivantes :

      – Vous signaler à l’arrivée à l’aéroport et également au 15 si vous avez voyagé ou séjourné dans la province du Hubei. Un médecin conseil du SAMU (composer le 15) vous orientera.
      – Signaler tout symptôme d’infection respiratoire - fièvre, toux, difficultés respiratoires - en appelant le 15 (ne pas aller chez votre médecin).
      – Observer, pour protéger votre entourage, des mesures d’hygiène strictes - s’isoler, rester à distance, se protéger la bouche lors de la toux au besoin par un masque, d’utiliser des mouchoirs jetables et de bien se laver les mains - la période d’incubation du virus étant de 14 jours.
      – Ne pas vous rendre à l’INALCO durant les 2 semaines qui suivent votre retour.

      Je vous remercie de bien vouloir accorder une grande attention à ces recommandations sanitaires.

      Bien cordialement,

      Je rappelle que l’Inalco, c’est une école de langues... visiblement mieux informée que les « connards » qui vont s’abriter les uns derrière les autres (en effet, peu de pays européens ont brillé dans leur gestion de la crise) ou dire avec leur morgue « zézayante » habituelle que personne ne savait.

    • #le_sens_des_priorités, encore :

      Le 28 février est publié le rapport crucial de l’OMS sur ce qui a été fait en Chine. Il montre que seule une mobilisation de « tout le gouvernement » (all-of-government) et « toute la société » (all-of-society) permet de vaincre l’épidémie. On se souviendra sans doute longtemps du fait que le lendemain, le samedi 29 février d’une année bissextile, le premier ministre Édouard Philippe a décidé de détourner un conseil des ministres « exceptionnel dédié au Covid-19 » pour annoncer l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution afin d’adopter sans vote la réforme des retraites. Alors que l’OMS démontrait l’urgence de l’action collective et solidaire face à une pandémie bientôt incontrôlable, le gouvernement s’est dit que le plus urgent était de profiter de la dernière fenêtre de tir pour faire passer son projet de loi tant décrié.

      #49.3 #quaranteneuftroisvirus #salops #qu'ils_chopent_tous_Ebola

    • " Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du #retard sur la prise de décision s’agissant du confinement" Édouard Philippe.
      Tout est « en retard », et la décision de confiner résulte elle même du retard sur tout ce qui compte et qui est éludé jusqu’à une levée du confinement, l’arrivé de millions de masques chinois (20 millions d’ici la fin du mois ? 600 millions annoncés)
      https://seenthis.net/messages/835160
      toujours sans dépistage de masse, lits de réa, matériel de protection pour les soignants
      10 000 blouses pour le CHU de Dijon
      https://seenthis.net/messages/835629

      soignants (l’Allemagne embauche hors de ses frontières, ici on met les élèves infirmières au taff à un euro de l’heure, sous peine de ne pas valider leur formation). Pourtant hier encore je ne sais quel responsable politique osait vanter à nouveau l’agilité de la start-up nation.

      #attardés #criminels #crime_d'État