• Pour une politique du travail : contribution aux débats du mouvement social | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/ateliers-travail-et-democratie/blog/170423/pour-une-politique-du-travail-contribution-aux-debats-du-mouvement-s

    En défendant la « réforme » des retraites, les thuriféraires de la « valeur travail » cherchent à maintenir invisibles l’étendue et les caractéristiques concrètes des atteintes à la santé du fait du travail. Celles-ci sont aujourd’hui massives en France mais pourtant dramatiquement ignorées dans le débat public, comme s’il ne s’agissait que d’un phénomène marginal, d’un corollaire inévitable à l’exercice du travail. Qu’on y regarde de plus près : il y a dans ce pays chaque année plus de 700 personnes qui meurent officiellement d’un accident du travail dans le secteur privé. Mathieu Lépine, professeur d’histoire-géographie qui en effectue un recensement à travers la presse locale et régionale, évoque une « hécatombe invisible »[4].

    A raison quand on sait que ces chiffres sont fortement sous-estimés, que le secteur public ne produit toujours pas de données précises sur sa situation, que les suicides au travail demeurent massivement dans l’ombre, ou encore qu’entre 50 000 et 80 000 nouveaux cas de cancers seraient, dans notre pays, d’origine professionnelle, selon un récent rapport de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail[5].

    A raison encore, si l’on note que la France est aussi un pays qui reconnaît près de 900 000 accidents du travail chaque année, dont 650 000 avec arrêt de travail (soit 12 500 par semaine !). Qui connaît un nombre important des maladies professionnelles, 50 000 reconnues chaque année – en particulier les troubles musculosquelettiques, dont pourtant la moitié ne sont pas reconnus. Qui laisse se développer exponentiellement les affections psychiques, évaluées à 108 000 par an par la Sécurité sociale, dont moins de 10% sont reconnues (surtout en accidents du travail). Car la sous-déclaration demeure un fait social massif, comme le reconnaît la Caisse nationale d’assurance maladie elle-même[6] ainsi que les historiens de la santé au travail[7].

    A raison enfin, si l’on constate, avec la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de travail, à quel point les conditions de travail en France sont dégradées en comparaison de la moyenne des pays européens : avec la Pologne et la Slovaquie, la France figure en 2021 parmi les trois pays où la proportion de travailleurs et travailleuses ayant de bonnes conditions de travail est la plus faible[8].

  • Lettre ouverte à Muriel Pénicaud : « Cessez votre politique criminelle ! »

    Chaque jour, des millions de salarié.es de #secteurs_non_essentiels sont contraint.es d’aller au travail au risque de contracter et de propager le virus. Muriel Pénicaud et le gouvernement multiplient les #pressions en ce sens, sapant ainsi l’efficacité du #confinement. Nous, responsables syndicaux et associatifs, chercheur.es et citoyen.nes, lui disons : ça suffit !

    https://blogs.mediapart.fr/ateliers-travail-et-democratie/blog/020420/lettre-ouverte-muriel-penicaud-cessez-votre-politique-criminelle
    #travailleurs #coronavirus #covid-19 #économie #secteurs_essentiels #produits_essentiels #produits_non_essentiels