• Violences masculines en période de confinement : « Personne ne viendra m’aider » | Camille Wernaers
    https://www.axellemag.be/violences-masculines-confinement

    Avec le confinement, les femmes ont moins d’échappatoires face à un conjoint violent. La crise sanitaire rappelle que l’espace privé n’est pas sécurisé pour les femmes. Sur le terrain, les associations adaptent leurs services pour rester au plus près de celles qui en ont plus que jamais besoin. Source : Axelle Mag

    • Delphy a publié cet article avec d’autres encore.

      https://christinedelphy.wordpress.com/2020/04/04/coronavirus-et-confinement-vie-feminine-appelle-a-des-mes

      Avec le confinement, c’est l’explosion des violences intrafamiliales - regards.fr
      http://www.regards.fr/politique/a-l-heure-du-covid-19-chroniques-de-clementine-autain/article/avec-le-confinement-c-est-l-explosion-des-violences-intrafamiliales

      En temps normal, si j’ose dire, un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de l’un de ses parents, selon un rapport de l’IGAS (Inspection générale de l’action sociale) remis en avril 2019. Un chiffre sans doute sous-estimé puisqu’il ne tient pas compte des meurtres non révélés, des nouveaux nés tués à la naissance. On constate toujours, avant le geste létal, des violences antérieures répétées. Le coup fatal n’arrive pas du jour au lendemain, il s’inscrit dans un processus d’humiliations psychologiques et d’agressions physiques. Les parents violents, à égalité entre les pères et les mères (en particulier dans les familles monoparentales), souffrent souvent de troubles psychiatriques ou d’addictions. Et les violences conjugales constituent un environnement favorable à l’enfance maltraitée.

      En période de confinement, tout s’accélère. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a révélé, lors d’une émission spéciale de France 2 sur la crise sanitaire (si spéciale d’ailleurs qu’aucun membre de l’opposition n’a eu le droit de s’exprimer, comme si la démocratie était elle-même confinée !), que les violences conjugales ont augmenté de 36% en une semaine dans la zone de la préfecture de police de Paris et de 32% en zone gendarmerie. À vrai dire, je n’avais pas imaginé un tel niveau de carnage. On observe d’importantes variations en fonction des territoires, le Nord étant plus touché que l’Ouest par exemple. À Reims, je lisais hier dans Le Parisien que ces violences ont représenté 40% des gardes à vue la semaine dernière !

      Autant vous dire que le milliard que nous n’avons pas réussi à arracher au gouvernement après tant de mobilisation grâce à la vague #MeToo contre les violences conjugales me fait plus mal au bide que jamais.

      Les bonnes nouvelles ne viennent pas du gouvernement mais de la mobilisation sociale et citoyenne.

      Soins et féminisme en temps de pandémie - Autres Brésils
      https://www.autresbresils.net/Soins-et-feminisme-en-temps-de-pandemie

      Au Brésil, bien que la maladie soit arrivée par l’intermédiaire de gens riches venant de l’étranger, les deux premières victimes sont des femmes pauvres qui ont été contaminées parce qu’elles travaillaient. En temps de démantèlement de l’État, il est toujours bon de rappeler que c’est l’État lui-même qui est en mesure de garantir la protection et l’assistance économique en cas de calamité. L’isolement peut paraître une option ou un privilège individuel, mais c’est une question politique qui exige des réponses collectives [1]. Le manque de protection est une imposition systémique - patriarcale, raciste et de classe, et par conséquent son contraire (la protection contre la pandémie) est un droit inaccessible.

      L’émergence de la pandémie appelle avec insistance à la redéfinition de la place des hommes dans le maintien de la vie reproductive, des liens affectifs et des soins, une tâche qui n’est pas considérée comme essentielle ou positive dans nos sociétés, et donc exercée de manière inégale par les femmes.

      Et si nous avions des politiques publiques telles que des écoles à plein temps, des laveries et des restaurants communautaires pour ces activités dans notre vie quotidienne ? Et si les soins aux enfants, aux personnes âgées et à ceux qui ne peuvent se prendre en charge n’étaient pas la responsabilité exclusive des familles – c.à.d. des femmes et des filles - mais plutôt discutés et partagés par toute la société ; les hommes et les entreprises aussi. Il s’agit de propositions que les mouvements féministes brésiliens ont formulées et exigées des gouvernements au cours des dernières années, défendues en conférences et dans les programmes de politiques en faveur des femmes, mais qui n’ont guère avancé. Il suffit de se souvenir de la longue lutte pour l’universalisation des crèches et de l’école maternelle, autre revendication insuffisamment satisfaite.

      « Le coronavirus met plus que jamais en danger les Néo-Zélandaises de l’industrie du sexe ; pourquoi est-ce que le lobby pro-décriminalisation ne les aide pas ? »
      https://seenthis.net/messages/838522

      De nombreux Néo-Zélandais sont fiers de l’esprit de leadership de Mme Ardern. Le gouvernement a préparé des mesures de compensation financière pour les employés, les entreprises et les entrepreneurs individuels afin de réduire leur fardeau financier, car il est demandé aux gens de s’isoler pour empêcher le virus de se propager. Elle en a présenté les détails sur un site web intitulé Unite Against COVID-19.

      Women’s Refuge, une organisation qui coordonne un réseau de refuges pour les victimes de violence conjugale dans toute la Nouvelle-Zélande, a reconnu que l’une des plus grandes préoccupations de cette mise en quarantaine est que de nombreuses femmes et de nombreux enfants ne sont pas en sécurité à la maison. La directrice générale de l’organisation, la Dre Ang Jury, a expliqué que « bien que cela soit clairement très nécessaire, l’auto-isolement signifiera probablement une escalade de la violence pour de nombreuses femmes ».

      L’alternative pour de nombreuses femmes serait de rejoindre les 34 000 Néo-Zélandais-es et plus qui souffrent d’une grave pénurie de logement. Or, les femmes sans-abri sont plus vulnérables que leurs homologues masculins, notamment en raison du risque élevé de violence sexuelle. Pour les femmes, les menaces de violence conjugale, de sans-abrisme et de prostitution sont liées, et bon nombre des femmes en prostitution ont connu la violence conjugale, ainsi que le sans-abrisme et l’itinérance.

      (...)

      Les adeptes d’une dépénalisation intégrale de la prostitution affirment souvent qu’il n’est pas possible d’éliminer complètement le risque de violence et de maladie lié à la prostitution, parce que la prostitution est inévitable et ne peut être arrêtée, et parce qu’elle est essentielle — certains hommes ne pouvant tout simplement pas survivre sans avoir accès à des femmes sur le plan sexuel. Ainsi, offrir aux femmes des brochures et des préservatifs, et normaliser la prostitution en la légitimant au plan juridique serait le mieux que l’on pourrait faire.

      Pourtant, après l’annonce de la quarantaine liée à la COVID-19, le NZPC a mis à jour la page d’accueil de son site web pour annoncer que la prostitution devait être stoppée avant minuit mercredi. Cette page se lit maintenant comme suit :

      « INFORMATION SUR LA COVID-19 : DIRECTIVES POUR L’ARRÊT DU TRAVAIL SEXUEL PAR CONTACT PHYSIQUE AVANT MINUIT MERCREDI 25 MARS 2020

      La NZPC reconnaît que le travail du sexe est un travail et constitue la principale forme de revenu pour un certain nombre de personnes.

      Cependant, comme la Nouvelle-Zélande passe au niveau d’alerte 4, les travailleuses du sexe sont priées de se conformer à l’obligation de rester chez elles pendant la période d’isolement de quatre semaines indiquée par le gouvernement. Seuls les travailleurs des services essentiels seront autorisés à travailler. Le travail du sexe n’est pas classé parmi les services essentiels (médecins, pharmaciens, police, ambulance, pompiers, vétérinaires, production alimentaire et supermarchés).

      C’est pourquoi la NZPC souhaite que toutes les travailleuses du sexe respectent l’interruption de quatre semaines.

      En cas de non-respect, des fonctionnaires pourraient se rendre sur votre lieu de travail pour faire respecter cette directive ».

      Le message se termine par un lien vers le site web Work and Income New Zealand (WINZ) et vers le site gouvernemental Unite Against COVID-19.

      Cette notification sur le site web de la NZPC comporte quelques concessions. La première est que la prostitution peut être arrêtée — et immédiatement — si la volonté politique est présente et si le besoin est considéré comme urgent. Le fait que le taux de violence sexuelle contre les femmes dans la prostitution soit plus élevé que celui commis dans tout autre contexte n’a tout simplement jamais constitué une menace suffisamment urgente à leurs yeux. La deuxième concession est que les hommes n’ont pas réellement besoin de la prostitution – celle-ci n’est ni essentielle, ni un besoin humain, ni un droit. C’est une chose dont les hommes peuvent se passer.