Washington demande un pas de côté à Guaido pour chasser Maduro

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  • Venezuela : Washington demande un pas de côté à Guaido pour chasser Maduro
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    Face à l’échec de leur stratégie pour chasser Nicolas Maduro du pouvoir, les Etats-Unis ont appelé, mardi 31 mars, à la création d’un gouvernement de transition au Venezuela, demandant à leur allié Juan Guaido de faire un pas de côté dans l’attente d’élections « libres et justes ».

    Depuis janvier 2019, Washington reconnaît l’opposant comme président par intérim du pays en crise et n’a cessé de renforcer ses sanctions pour obtenir le départ du dirigeant socialiste. Mais, malgré le soutien de plus de cinquante pays, c’est l’impasse. La diplomatie américaine a donc proposé mardi un nouveau « cadre pour une transition démocratique ».

    Selon ce schéma, Nicolas Maduro et Juan Guaido, qui se disputent la présidence, devraient « tous les deux » renoncer dans l’immédiat au pouvoir exécutif, confié pendant « une période de transition » à un « Conseil d’Etat » mis en place par « des élus de l’Assemblée nationale issus des deux camps », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo. Ce Conseil d’Etat serait chargé d’organiser des élections présidentielle et législatives « libres et justes » dans un délai de six à douze mois.

    L’administration de Donald Trump, qui a fait du « régime Maduro » sa principale bête noire en Amérique latine, a toutefois confirmé son soutien à Juan Guaido, qui resterait président de l’Assemblée nationale durant cette transition et serait ensuite autorisé à briguer la présidence. « C’est l’homme politique le plus populaire au Venezuela, et s’il y avait une élection aujourd’hui, il aurait un résultat incroyablement bon », a même affirmé Mike Pompeo devant la presse.

    Juan Guaido a réagi sur Twitter en appelant Nicolas Maduro à « accepter la proposition de la communauté internationale ».

    Proposition immédiatement rejetée par Caracas
    Mais le gouvernement de Caracas l’a immédiatement rejetée. « Le Venezuela est un pays libre, souverain, indépendant et démocratique, qui n’accepte pas et n’acceptera jamais une quelconque tutelle d’un gouvernement étranger », s’est offusqué le chef de la diplomatie vénézuélienne, Jorge Arreaza, dénonçant un plan « extravagant ».
    Un plan qui semble d’autant plus voué à l’échec que les Américains ont clairement fait savoir qu’ils voulaient toujours le départ du président socialiste. « Nicolas Maduro doit partir », a martelé Mike Pompeo. « Nous avons toujours dit que Nicolas Maduro ne gouvernerait plus jamais le Venezuela. »

    En fait, la proposition américaine ne lui interdirait pas formellement de se présenter à une future présidentielle. Mais « il est impossible que Nicolas Maduro soit reconduit au pouvoir si les Vénézuéliens ont vraiment leur mot à dire sur leur avenir et élisent leurs dirigeants », a assuré l’émissaire américain pour le Venezuela, Elliott Abrams, s’appuyant sur des sondages qui ne le créditent, selon lui, que de « 12 % à 15 % » des intentions de vote. Le diplomate a a par ailleurs affirmé que les Etats-Unis respecteraient l’issue d’un scrutin tenu dans le cadre d’un tel processus.

    Promesse d’une levée progressive des sanctions
    En échange d’un accord sur leur plan, les Américains promettent de lever progressivement leurs sanctions draconiennes au rythme de la mise en place de cette transition. Mais d’ici là ils n’entendent pas baisser la garde, au contraire – pour preuve, Nicolas Maduro vient d’être inculpé pour « narcoterrorisme » par la justice américaine et une prime de 15 millions de dollars a été promise pour son arrestation.