• Louis Gallois, de la compétitivité à la charité, par Sophie Hancart
    http://www.actuchomage.org/2012121023512/Social-economie-et-politique/louis-gallois-de-la-competitivite-a-la-charite.html

    « Construit au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans une période de croissance, le système de protection sociale se révèle aujourd’hui inadapté aux nouvelles donnes économiques », annonce-t-il. Ce que Louis Gallois se garde bien de dire, c’est que notre système de protection sociale a été instauré alors que la France était complètement ruinée — ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui puisque nous sommes toujours la 5e puissance économique mondiale. Certes, tout était à reconstruire et la croissance ne pouvait qu’être au rendez-vous ; mais celle-ci a été longtemps stimulée par les diverses conquêtes sociales qui, obligeant à une meilleure répartition des richesses, ont permis à l’économie de prospérer.

    La « nouvelle donne économique » dont parle Louis Gallois s’est brusquement dessinée dans les années 80 où un virage ultralibéral a transféré 10 points de PIB du salariat aux profits. Ce retournement de tendance n’a cessé de se renforcer avec la dérégulation financière, un libre-échange et une rapacité débridés aboutissant à un court-termisme suicidaire. Chômage de masse, accès à l’emploi de plus en plus difficile, insécurité sociale grandissante, telle est « la réalité économique et sociale d’aujourd’hui », nous dit Louis Gallois qui oublie de préciser que cette réalité inclut toujours plus de dividendes aux actionnaires, et moins d’impôts aux plus riches. Pas un mot sur les causes de la crise actuelle qui sont à chercher du côté du creusement des inégalités, de l’appauvrissement progressif des populations et du surendettement privé.