Des animaux au grand coeur

/des-animaux-au-grand-coeur_fr_29774.htm

  • Des animaux au grand coeur
    http://www.scienceshumaines.com/des-animaux-au-grand-coeur_fr_29774.html

    Un chien mord accidentellement à la main son maître. Sachant que cette morsure n’était pas intentionnelle, le maître ne le punit pas : au contraire il le caresse et le réconforte. Mais le chien reste couché sur le tapis pendant des jours, respirant à peine. Est-ce à dire que le chien éprouve un sentiment de culpabilité ? Assurément, affirme l’éthologue Dalila Bovet dans une étude récente où elle recense toutes les expériences scientifiques qui ont permis de déceler l’existence de sentiments moraux chez l’espèce animale. De la sympathie à l’altruisme en passant par le respect de normes sociales, l’éthologue explique que les valeurs et les notions que nous jugeons fondamentalement humaines peuvent être également étudiées chez les animaux grâce à une méthodologie expérimentale. En plaçant artificiellement les animaux dans des conditions où un être humain aurait à exercer son sens moral, les éthologues seraient parvenus à observer des attitudes animales proprement éthiques. Par exemple, en plaçant un plateau contenant une pomme trop lourde à porter pour un singe capucin, des chercheurs ont incité des capucins à faire équipe à deux pour obtenir la pomme. Mais alors que la récompense, une pomme, est proposée à un seul capucin, considéré comme le seul récompensé, ce dernier décide de partager son gain avec son collaborateur sans même que celui-ci l’exige. Reprenant la théorie des « quatre ingrédients » des chercheurs Jessica Flack et Frans de Waal qui définissent les normes morales selon quatre éléments (la sympathie, les normes sociales, la réciprocité et la bonne entente), D. Bovet cherche à tordre le cou à la représentation simpliste d’animaux soumis à leurs seuls instincts, façonnés par la sélection naturelle et obéissant aveuglément à la loi de la jungle.

    Encore une bonne raison de devenir végétarien/végétalien, si ce n’est déjà fait, et de donner par là même des droits à ces êtres que l’on méprise tant.