Petit traité de confinement à l’usage des réfractaires (de Belgique et d’ailleurs) → Gwenaël Breës
Vu de #Bruxelles, le récit de trois semaines où nos vies ont basculé dans une hallucination collective, dans les prémisses d’une société de la « distanciation sociale ». Trois semaines entre « pouvoirs spéciaux », impréparation et gestion criminelle de la crise sanitaire, au bout desquelles la colère, elle aussi, pourrait devenir virale.
Une « guerre » capable de provoquer la fermeture des frontières, l’effacement des parlements, l’installation de mesures d’« exception » (dont certains ont immédiatement œuvré pour obtenir la « prolongation illimitée », à l’instar du Premier ministre hongrois)... et qui avait même réussi à doter la Belgique d’un gouvernement après 10 mois d’affaires courantes et de négociations politiques infructueuses ! Certes provisoire, ce « gouvernement Corona » relevait d’une quasi union nationale qui l’avait doté des « pouvoirs spéciaux ». Il avait le soutien d’un très large éventail de forces politiques, à quelques exceptions près dont celle des partis nationalistes flamands (les plus importants du pays en nombre de voix), qui avaient préféré rester en embuscade. Le gouvernement soignait sa communication et avait d’emblée porté au pinacle le personnel soignant, à qui il offrait en guise de gage de confiance une équipe ministérielle composée de professionnels de la « restructuration » des soins de santé. À sa tête : la première femme Première ministre du pays, dont le caractère calme et rassurant plaisait à une partie de la population, même si elle justifiait les coupes draconiennes dans le domaine de la Santé (902 millions d’euros !), lorsqu’elle occupait auparavant le poste de Ministre du Budget, en évoquant le « manque d’efficience » et la « surcapacité dans l’offre » des hôpitaux… Et au poste clef de la Santé : la ministre qui s’employait depuis six ans, avec une dévotion presque touchante, à réaliser méthodiquement « des réformes et des économies, non pas à la hache, mais au scalpel fin » pour « contribuer à l’équilibre budgétaire. » Celle-là même qui déclarait il y a quelques années que « Si les infirmières se plaignent, c’est qu’elles ont du temps libre. » .
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