Cargo Supermarket from Volga-Dnepr. Air Freight and Door to Door Logistics Solutions

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  • 600 millions de masques : l’objectif du « pont aérien » en préparation entre la Chine et la France, Piotr Smolar et Nathalie Guibert
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/27/600-millions-de-masques-l-objectif-du-pont-aerien-en-preparation-entre-la-ch
    Déchargement par des soldats de l’armée tchèque de matériel médical en provenance de Chine, sur l’aéroport de Pardubice, le 22 mars. JOSEF VOSTAREK / AFP

    La rotation des avions pourrait durer plusieurs mois, en fonction des aléas de la production, afin de combler la pénurie de matériels dont souffrent les hôpitaux français.

    Six cents millions de #masques chinois, dont 74 millions de FFP2, les protections respiratoires les plus performantes. Tel est l’objectif spectaculaire du marché, en plusieurs volets, qu’est en train de passer la France avec des fabricants de la région de Shenzhen, en urgence. Confronté à la nécessité de reconstituer des stocks quasi vides, pouvant mettre en danger la vie des Français, selon ses détracteurs , le gouvernement compte initier un « pont aérien » avec la Chine.

    Des #appareils_respiratoires sont aussi prévus, mais la question des tests du coronavirus demeure irrésolue. La rotation des avions pourrait durer près de 14 semaines, selon les informations du Monde, en fonction de la rapidité de la production sur place. Un avion-cargo doit décoller le 29 mars, pour ramener dix millions de masques. Un autre le 31 mars, avec une quantité similaire attendue.

    « Nous avons prévu des avions-cargos qui iront en Chine chercher les masques. Ils sont prévus, ils sont affrétés, on peut évoquer l’image du pont aérien. De fait, c’est ce qui va se passer », a expliqué le premier ministre, Edouard Philippe, au Sénat, le 25 mars. Il a fallu raccourcir au maximum les délais, trouver les premiers trajets, sans disposer de toutes les garanties sur la qualité des livraisons à venir. Un marché interministériel d’affrètement en urgence a été passé le week-end des 21 et 22 mars, mentionnant déjà quatre vols – à 1,5 million d’euros l’aller-retour – de 10 millions de masques chacun. L’ordonnateur est la Direction des achats de l’Etat (DAE), qui relève du ministre des finances et des comptes publics. La DAE procède à ces achats sous l’autorité du premier ministre.

    Un défi logistique

    Reste à faire voler des avions, ce qui est une gageure dans la période, des professionnels du secteur logistique évoquant une situation « non plus de crise mais de chaos ». Avico, le courtier privé de la défense qui a effectué, sur divers appareils, une trentaine de vols de rapatriement de Français depuis l’étranger, a ainsi tenté de trouver un avion immédiatement après l’appel gouvernemental. Un A340 portugais qui partait de Shanghaï dans le week-end avec une cargaison de masques disposait de place pour un fret supplémentaire. Mais ce créneau n’a pu être pris.

    Les cinq prestataires du ministère des armées pour les affrètements urgents de fret n’ont toutefois pas été sollicités pour ces vols de matériel médical. Et dans les circonstances actuelles, extrêmement précaires sur le plan de la circulation aérienne, il a été décidé de scinder le marché. En ce qui concerne la partie acheminement, c’est la société Geodis qui en a la charge. A elle de trouver les appareils capables de maintenir ce pont aérien. L’agence nationale Santé publique France est responsable de l’approvisionnement en masques. L’ambassade de France à Pékin essaiera, dans la mesure du possible, de vérifier la qualité de la production chinoise.

    Une fois en France, les équipements seront dans un premier temps acheminés dans les huit entrepôts de Santé publique France, répartis sur tout le territoire. Puis la livraison envisagée par le gouvernement serait confiée à différents prestataires. Selon nos informations, Girodmedical, un distributeur en ligne qui livre de grands comptes tels que les hôpitaux, est concerné. L’entreprise située dans la région de Nantes, a toutefois répondu au Monde : « Nous ne pouvons commenter aucune information ».

    La Chine « veut montrer sa force »

    D’autres pays européens ont procédé différemment, et plus vite. La République tchèque et la Slovaquie ont utilisé leur cotisation au contrat de transport stratégique Salis géré par l’OTAN avec un Antonov 124, le plus gros porteur du monde, pour acheminer des matériels médicaux depuis Shenzen, soit 70 tonnes le 21 mars, opération qui devait être renouvelée les 23 et 31 mars.
    A l’Elysée, on tient à souligner la réciprocité qui a existé entre Européens et Chinois, pour rejeter toute idée de sauvetage du Vieux Continent par Pékin. On rappelle qu’à la fin janvier, le gouvernement chinois avait sollicité l’aide de la Commission européenne, qui avait envoyé 56 tonnes de matériel sanitaire, notamment des combinaisons de protection, du désinfectant et des masques chirurgicaux. Aucune publicité n’avait alors été faite sur ce sujet, pour ne pas embarrasser la Chine. La réciproque n’est guère vraie.

    Aujourd’hui, la donne a changé. « On voit bien le récit géopolitique qui s’installe côté chinois, et dans une moindre mesure côté russe, dit une source à l’Elysée. Pékin veut montrer sa force, prétend avoir surmonté la crise et battu le virus au point de venir en aide au monde entier, en ciblant à court terme l’Europe. Il faut assumer le fait qu’on a besoin de ces masques à court terme, dans la guerre sanitaire dont parle le président. Ensuite, on aura une question plus générale à traiter, sur la dépendance économique, qu’on fait mine de découvrir sur les médicaments par exemple. Comment peut-on produire et distribuer nous-mêmes ? »

    Des contacts nourris entre Paris et Pékin

    Pékin n’a pas seulement davantage de moyens de production que les Européens. Le régime chinois accompagne ses cargaisons d’une puissante propagande, destinée à faire oublier son déni et ses mensonges pendant les deux premiers mois de la crise sanitaire, à Wuhan. Au cours des derniers jours, la Chine a envoyé des équipements respiratoires, des cargaisons de gants et de masques, à de nombreux pays européens, dont l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Serbie, et bien entendu la France. Des fournitures qui comportent de sérieux risques : le quotidien espagnol El Pais soulignait jeudi que les 640 000 tests envoyés au pays étaient défectueux, pas assez sensibles.
    Le milliardaire chinois Jack Ma a aussi organisé son propre réseau d’aide, par exemple vers la Belgique. Mais l’ampleur du marché passé par le gouvernement français dépasse largement les aides ponctuelles, de type humanitaire. Les contacts politiques entre les deux pays ont été nombreux ces derniers jours. En début de semaine, Emmanuel Macron s’est entretenu avec le président chinois Xi Jinping. De son côté, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a dialogué par téléphone avec son homologue Wang Yi, jeudi 26 mars.

    Pékin est reconnaissant à la France de s’être opposée, parmi d’autres, lors de la visioconférence du G7 tenue la veille, aux propos incriminants tenus par le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo. Celui-ci souhaitait que les participants emploient dans un communiqué final l’expression « virus de Wuhan ». Le responsable américain a mis en cause directement le Parti communiste chinois pour l’ampleur de la crise. Ne pas reconnaître cette responsabilité équivaudrait, selon lui, à une forme de complicité passive, a rapporté une source française au Monde. D’où l’atmosphère extrêmement houleuse de la discussion, par écrans interposés.

    Le 14 mars : Covid-19 : la discrète bataille des masques entre la France, l’Allemagne et l’Italie

    La Commission européenne presse Paris et Berlin de partager leurs stocks avec d’autres pays.

    Montrer l’exemple. Empêcher que d’autres Etats soient tentés, eux aussi, de garder pour eux leurs masques, gants et autres combinaisons médicales. Neuf jours après que la France et l’Allemagne, selon des modalités différentes, ont décidé de conserver les matériels médicaux de protection dont elles disposaient sur leur territoire, alors que la situation italienne commençait à devenir préoccupante, la Commission européenne a fini par réussir, vendredi 13 mars, à les faire revenir à des considérations plus altruistes.

    Face à la progression dramatique de l’épidémie de coronavirus en Italie, Bruxelles ne pouvait pas rester inactive. D’abord, parce que le décret de réquisition de Paris et l’ordonnance d’interdiction d’exportation de Berlin, tous deux publiés le 4 mars, contrevenaient à l’un des principes fondamentaux régissant le marché intérieur de l’Union européenne (UE) : le droit à la libre circulation des marchandises. Ensuite, parce que les deux pays possèdent une quantité importante de matériels médicaux de protection : tandis que la France a constitué des stocks stratégiques, l’Allemagne en fabrique en grande quantité et a sur son territoire le centre de distribution d’un producteur américain.

    Indifférence
    « Les deux cas de figure étaient différents. La France voulait lutter contre la spéculation et garder les masques pour son personnel médical, les chercheurs en laboratoire et les malades. L’Allemagne, elle, gardait ses masques chez elle mais n’empêchait pas quiconque le souhaitait de s’approvisionner pour constituer des stocks », explique une source européenne. Deux situations distinctes, donc, mais pas de différence essentielle du point de vue de Bruxelles : pour la Commission, le décret de réquisition français comme l’interdiction d’exportation allemande étaient tout aussi inacceptables.
    Accusée d’indifférence à l’égard du drame que vivait l’Italie, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a compris qu’elle avait personnellement intérêt à se saisir du dossier. De son côté, le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, a pris contact avec les industriels pour faire un état des lieux des stocks et des capacités de production. Le sujet a été évoqué, le 6 mars, lors de la réunion extraordinaire des ministres européens de la santé, à Bruxelles. Mais c’est la tribune libre de l’ambassadeur italien auprès de l’UE, Maurizio Massari, publiée sur le site Politico, mardi 10 mars, qui a accéléré les choses. Le diplomate y racontait que son pays avait demandé des masques à ses partenaires, mais sans succès. « Seule la Chine a répondu. Ce n’est pas bon signe en ce qui concerne la solidarité européenne », écrivait-il.

    La Chine – d’où la pandémie est partie – a tout fait, de son côté, pour que son geste ait le plus de retentissement possible. Ainsi, dans la soirée de jeudi, un Airbus A350 en provenance de Shanghaï a atterri sur l’aéroport romain de Fiumicino. A son bord, neuf palettes contenant du matériel respiratoire, des électrocardiogrammes et plusieurs dizaines de milliers de masques, et d’autres matériels mis à disposition par la Croix rouge chinoise, mais aussi neuf médecins spécialistes chinois, ayant tous œuvré dans la lutte contre la propagation du virus dans l’empire du Milieu. A l’arrivée de l’avion, le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, a chaleureusement salué les autorités chinoises : « C’est ce que nous appelons de la solidarité et je suis certain que d’autres arrivées se produiront », a-t-il remercié, ajoutant : « Nous ne sommes pas seuls, il y a des personnes dans le monde qui veulent aider l’Italie. » Comment mieux souligner que les partenaires le plus proches de l’Italie, eux, ont manqué à l’appel ?

    Bruxelles a donc demandé à la France et à l’Allemagne de revoir leur copie et d’y stipuler clairement que les matériels de protection présents sur leur sol pouvaient être mobilisés pour les appels d’offres conjoints de l’UE et les besoins de tel ou tel pays. « Il est possible de prévoir des restrictions d’exportations, mais il faut que ceux qui sont en contact avec les malades ou le virus, partout en Europe, soient prioritaires », explique un fonctionnaire.

    Réaction en chaîne

    Compte tenu de l’explosion des besoins en France et en Allemagne, les décisions de leurs gouvernements n’auraient sans doute pas bouleversé la donne. Outre-Rhin, par exemple, une entreprise comme Gehe Pharma Handel, qui fournit quotidiennement plus de 6 500 pharmacies dans le pays, a vu ses demandes en masques de protection respiratoire multipliées par dix depuis février. « Aujourd’hui, nous ne sommes que très partiellement en capacité de livrer les masques qui nous ont été commandés », explique la direction de l’entreprise. Et ce, alors que l’Allemagne – avec plus de 3 600 cas détectés dont 8 mortels – a été pour l’instant beaucoup plus épargnée que la France ou l’Italie.

    Berlin s’y sera repris à deux fois avant de fournir un texte qui convienne aux autorités européennes. Jeudi, le gouvernement allemand a proposé une mouture qui n’a pas été jugée à la hauteur, même si elle prévoyait la possibilité d’exporter du matériel de protection sous certaines conditions. Vendredi soir, Berlin était encore en train de travailler à la modification de son ordonnance. Selon le journal La Repubblica, samedi, l’Allemagne aurait autorisé l’envoi d’un million de masques et autre matériel de protection dans la péninsule.
    Trois autres pays ont cependant notifié à la Commission leur intention d’interdire l’exportation de matériel de protection médicale : la République tchèque, la Bulgarie et… l’Italie. D’autres, comme la Pologne, l’envisagent également. Face à ce début de réaction en chaîne en contradiction avec les promesses de solidarité formulées par Emmanuel Macron et Angela Merkel, la Commission a donc décidé de réagir. Vendredi, Mme von der Leyen a ainsi regretté que des « Etats membres empêchent les équipements de protection médicale d’arriver jusqu’aux patients et médecins qui en ont besoin, en ces temps où la solidarité est nécessaire ».

    Le 7 mars : Pékin a augmenté ses capacités de production et mène une diplomatie du masque à travers le monde pour redorer son blason.

    Foyer principal de l’épidémie due au coronavirus, la Chine démultiplie ses capacités de production de masques. Malgré les pénuries, elle met désormais un point d’honneur à en redistribuer à travers le monde – au côté souvent de matériel médical et de kits de test du virus. L’Iran, qui avait puisé dans ses stocks pour envoyer un million de masques en Chine début février au point d’en manquer très vite, en a reçu 250 000 de Pékin fin février. La Corée du Sud et le Japon, qui en ont fourni plusieurs millions, en ont reçu en retour des centaines de milliers récemment.

    Outre les donations gouvernementales chinoises, les patrons du privé sont appelés à la rescousse : Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, a annoncé, lundi 2 mars, une donation d’un million de masques au Japon et à l’Iran. La presse chinoise a rapporté début mars la distribution, fin février, de masques gratuits dans la rue à Nagoya, au Japon, par des étudiants chinois présents dans le pays dans le cadre d’un échange universitaire.

    Eviter la stigmatisation du pays
    Voici le temps de la « diplomatie du masque », devenu un signe de good will (« bonne volonté »), d’abord en Asie puis dans le reste du monde, après les fortes tensions géopolitiques générées par la propagation du coronavirus.
    Séoul était en plein réchauffement avec Pékin quand le Covid-19 a frappé – ce qui explique que la Corée du Sud n’ait pas imposé de quarantaine aux voyageurs venant de Chine – tout comme le Japon, qui devait accueillir Xi Jinping fin avril pour la première visite d’Etat d’un président chinois depuis 2008, après des années d’animosité. Le voyage a été repoussé.

    Dans les premières semaines de l’épidémie, la Chine s’était indignée de voir certains pays, notamment les Etats-Unis, fermer leurs frontières ou stigmatiser ses ressortissants – jusque des pays « amis » comme la Russie – tout en couvrant de louanges les alliés les plus fidèles, comme le Cambodge.
    « Quand une idéologie, une personne détenant des secrets comme Snowden, un nuage radioactif ou des migrants traversent une frontière entre deux pays, et ce faisant, provoquent des conséquences sur les rapports de pouvoir de part et d’autre, on est face à un facteur géopolitique. C’est le cas du virus, et il entraîne une géopolitique du masque », souligne, depuis Taipei, le sinologue Stéphane Corcuff, de Sciences Po Lyon.

    Les masques sont d’autant plus symboliques pour Pékin que Peter Navarro, le conseiller pour le commerce de Donald Trump, connu pour son hostilité à la Chine, en a fait fin février un enjeu stratégique de la bataille pour la « relocalisation » des industries parties dans l’ex-empire du Milieu : Pékin a « placé des restrictions à l’exportation des masques N95 [la meilleure qualité] » fabriqués en Chine par la société américaine 3M « pour que nous n’en recevions pas, elle a nationalisé nos usines », avait-il déclaré le 26 février sur la chaîne conservatrice Fox News, annonçant le projet de construire de nouvelles lignes de production de masques aux Etats-Unis. Dans un communiqué publié le 5 mars, le ministère chinois du commerce a déclaré « n’avoir jamais placé aucune restriction » à l’exportation de masques fabriqués en Chine.

    « L’usine du monde »
    Depuis quelques jours, les médias officiels chinois consacrent une grande place au boom de la production de masques dans le pays : celui-ci produit désormais 1,66 million de masques N95 par jour – soit cinq fois plus que début février. Il produit chaque jour 110 millions de masques toutes qualités confondues – soit douze fois plus que début février. Un long article sur le site de l’agence de lutte contre la corruption, publié le 3 mars, décrit cette montée en puissance industrielle comme un « code secret chinois », entendre, une « arme secrète ».

    « Le masque est devenu l’objet symbolique de la lutte contre l’épidémie. A travers les donations à l’extérieur, la Chine veut aujourd’hui démontrer que l’usine du monde a toujours d’énormes capacités de production », explique le chercheur en sciences politiques indépendant Chen Daoyin. « Avec l’épidémie, il y a eu beaucoup d’interrogations, en Chine comme à l’étranger, sur le “destin commun de l’humanité” [une antienne de la propagande] promis par la Chine, et aussi sur les risques pour les autres pays de mettre tous leurs œufs dans le même panier en faisant tout produire en Chine. Maintenant que l’épidémie s’est stabilisée en Chine et qu’une deuxième phase est en cours dans le reste du monde, Pékin redouble d’efforts pour reconstituer une image de leadership », poursuit-il.

    Le point d’orgue de ce retour en force d’une Chine volontariste et fière devait être un livre publié par le département de la propagande du Parti communiste, et intitulé Da guo zhan yi, soit « La grande puissance combat l’épidémie ». Les médias officiels ont annoncé sa publication officielle le 26 février – mais sa distribution n’a pas encore eu lieu. « L’annonce de la sortie du livre a généré plein de quolibets sur Internet, ils se sont sans doute dit que c’était prématuré et qu’il y aurait un retour de bâton. Donc ils attendent », explique un observateur des réseaux sociaux chinois, qui préfère garder l’anonymat.

    #Chine #usine_du_monde

    • Depuis quelques jours, les médias officiels chinois consacrent une grande place au boom de la production de masques dans le pays : celui-ci produit désormais 1,66 million de masques N95 par jour – soit cinq fois plus que début février. Il produit chaque jour 110 millions de masques toutes qualités confondues – soit douze fois plus que début février.

      C’est dément ces chiffres. Par jour !

    • Coronavirus : 16 millions de masques destinés à la France bloqués en Chine
      https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/les-infos-de-05h-coronavirus-16-millions-de-masques-destines-a-la-france-bloques

      Deux avions cargos n’ont pas pu décoller de Paris à cause de l’évolution récente des contrôles sanitaires effectués par les autorités chinoises à l’arrivée.
      L’annulation fait suite à l’évolution récente des contrôles sanitaires effectués par les autorités chinoises. Par peur d’une nouvelle vague de contamination, elles testent obligatoirement les pilotes à l’arrivée. Par ailleurs, le 31 mars, un pilote d’Air France a été testé positif et a été placé en quarantaine comme l’expliquait Le Monde.

      Les autorités chinoises sont très tatillonnes et des discussions sont en cours pour tenter de trouver une solution rapide. « On est sur de grosses négociations » explique une source gouvernementale. La solution serait peut être de passer par un autre pays et que Shanghai ne soit finalement qu’une escale.

      Cela éviterait aux pilotes de dormir en Chine et donc d’éviter un test à l’arrivée puisqu’ils resteraient tout simplement dans l’avion avant de repartir en France. Lundi 6 avril, ce sont 16 millions de masques qui devaient donc arrivés en France.

      Il n’y a aucun problème sur la marchandise, elle est actuellement sous haute protection à Shanghai mais il manque l’essentiel : l’avion pour les ramener en France. Chaque semaine, Air France a pourtant prévu 6 rotations entre les deux pays. Les négociations se poursuivent en ce moment pour faire redécoller les avions au plus vite et chargés de millions de masques.

    • l’article du monde en paywall
      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/04/coronavirus-foire-d-empoigne-mondiale-pour-l-achat-de-masques-chinois_603556
      J’écoutais un texte sur yt qui demandait la levée des paywall des journaux nationaux (grassement subventionnés) en ce moment où l’information est nécessaire à tout le monde.
      Du coup, je dois comprendre par hypothèse que la france envoie des pilotes non testés en chine dont certains sont donc porteur du virus. #pas_de_tests = #pas_de_masques

    • Coronavirus : toute la planète cherche à acheter des masques de protection en Chine, 4 avril 2020

      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/04/coronavirus-foire-d-empoigne-mondiale-pour-l-achat-de-masques-chinois_603556

      Cette foire d’empoigne se fait dans l’urgence, car chaque pays est confronté à la pénurie et à des opinions publiques abasourdies par le manque d’anticipation.

      L’avion d’une équipe de football américain déchargé de sa cargaison de masques en provenance de Chine, à Boston (Massachusetts), le 2 avril. JIM DAVIS / REUTERS

      C’est la grande cohue aux portes des ­usines chinoises, auprès desquelles toute la planète cherche à se procurer des masques de protection pour freiner la propagation du coronavirus. Dans cette foire d’empoigne se font concurrence les Etats entre eux, mais aussi les collectivités locales et les entreprises. Le tout dans l’urgence, car chacun est confronté à la pénurie et à des opinions publiques abasourdies par le manque d’anticipation de leurs dirigeants, et ce alors que l’essentiel du trafic aérien à destination de la Chine a été supprimé. « Il y a une course aux masques en Chine, il faut être prêt à dégainer tout de suite pour ­réussir à passer une commande », résume Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine.

      Le gouvernement français a lancé ce qu’il compare à un « pont aérien » avec la Chine – des vols cargos payés au prix fort pour importer 600 millions de masques. Ils doivent notamment approvisionner les hôpitaux. Mais les régions conservent la responsabilité de trouver des masques pour les établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes et les soignants à domicile. La Nouvelle-Aquitaine devait réceptionner une commande de 2,6 millions de masques ce week-end, à l’issue d’un parcours du combattant : la cargaison devait d’abord décoller de Shenzhen (sud), grand centre industriel qui jouxte Hongkong. Mais face à l’engorgement du terminal cargo de l’aéroport, elle a été envoyée par camion jusqu’à Shanghaï (est). Là, l’attente s’annonçait si longue que le tout a finalement été convoyé pour un décollage depuis Zhengzhou, 950 km à l’ouest.

      « Course contre la montre »

      L’Ile-de-France a connu pire déconvenue. Lorsque, le 20 mars, le gouvernement lève sa réquisition des masques sur le territoire, Valérie Pécresse, présidente de la région, se précipite car les besoins sont grands. Elle procède à une commande de plusieurs millions de masques auprès d’un fournisseur chinois. Mais très vite, sans nouvelles de la cargaison, la région se rend compte que le stock a été tout simplement vendu à une autre partie, plus offrante. « Nous ne savons même pas qui l’a acheté finalement, on parle d’Américains, mais en réalité, c’est difficile à dire », précise-t-on dans l’entourage de la présidente.

      Cette situation ubuesque est la conséquence d’une demande en flux hypertendu et d’une concurrence impitoyable. Il faut désormais payer rubis sur l’ongle dès l’ordre passé, parce que les producteurs peuvent se permettre de l’exiger, mais aussi en raison du coût de leurs matières premières. « Auparavant, il fallait un premier versement, d’environ 30 %, puis le reste après livraison. La nouveauté, c’est que les usines veulent 100 % comptant à la commande, sinon les autres passent avant », explique Melvin Gerard, consultant dans l’import-export avec la Chine.

      L’Ile-de-France a fait appel aux réseaux de ses entreprises, mais également à la communauté d’origine chinoise afin de trouver un producteur fiable. « Nous nous sommes battus car la recherche de masques est une course contre la montre pour identifier les producteurs et, surtout, faire décoller les cargaisons. Nous avons pu sécuriser une filière d’approvisionnement grâce à la communauté franco-chinoise en Ile-de-France », explique Valérie Pécresse.

      Dans un dépôt stockant des masques, à Marolles (Marne), le 30 mars. Photo fournie par l’armée. THOMAS PAUDELEUX / ECPAD VIA AP

      Les différents chefs d’Etat, Emmanuel Macron en tête, ont beau promettre de réfléchir à terme à cette dépendance à la Chine, dont ils prennent conscience avec la crise sanitaire, la République populaire se révèle plus incontournable que jamais. Dès janvier, alors que le virus faisait ses premiers ravages, sa propre demande et celle de ses voisins asiatiques l’ont poussée à augmenter ses capacités de production : 3 000 nouveaux fabricants se sont lancés sur un marché qui en comptait déjà 4 000. La Chine – qui, l’année dernière, livrait la moitié des masques sur la planète – aurait dopé sa capacité de production à 110 millions d’unités par jour fin février, selon les chiffres officiels, cinq fois plus qu’un mois plus tôt.

      Le constructeur automobile BYD se targue d’avoir lancé en deux semaines la plus grosse ligne de production mondiale, et assure au Monde qu’elle sort désormais 10 millions d’unités par jour. Le géant de l’assemblage des smartphones Foxconn s’est jeté dans la mêlée au même moment. Un producteur de serviettes de protection contre l’incontinence de la province rurale de l’Anhui, U-Play, explique s’être converti aux masques en trente-cinq jours car le gouvernement local peinait à en trouver, confronté à la demande des autres provinces.

      Dans cette bataille, la qualité laisse souvent à désirer. Les Pays-Bas ont rappelé 600 000 masques FFP2 défectueux, réceptionnés le 21 mars d’un fabricant chinois. Mais Pékin est soucieux de son image, et se pose désormais d’autant plus en position de sauveur qu’il a été accusé d’avoir étouffé la révélation, par des médecins de la ville de Wuhan, de l’existence d’un nouveau virus, fin décembre 2019. Depuis mardi 31 mars, les usines du pays ne peuvent plus exporter de matériel médical ou de protection si elles n’ont pas reçu la licence les autorisant à vendre sur le ­marché chinois. Selon une source au ministère français de la santé, aucun problème de qualité n’a été décelé sur les premiers arrivages en France, par deux avions affrétés lundi 30 mars et mercredi 1er avril par la société Geodis, qui ont ramené près de 20 millions de masques.

      L’amertume des pilotes

      L’autre défi est logistique. Outre Geodis, qui doit affréter une quinzaine de vols Antonov pendant ce mois d’avril dans le cadre du « pont aérien » avec la Chine, Air France prévoit six rotations par semaine. Les deux premiers vols de la compagnie française ont eu lieu dimanche 29 mars et mercredi 1er avril, acheminant chacun 80 tonnes de matériels – essentiellement des masques, près de 8 millions au total – à destination de la France. Une grande partie, le 29 mars, a été importée à l’initiative du groupe LVMH. Le prochain vol est prévu le 5 avril. En privé, le président Emmanuel Macron a critiqué la lenteur du ministère de la santé, qui s’est fait prendre de vitesse, pour des raisons administratives, dans la prise en charge des masques sur le terrain, en Chine.

      Les équipages qui participent à ces vols à vide dans le sens de la Chine sont soumis à un protocole sanitaire très strict. C’est dans ce cadre qu’un pilote d’Air France a été retenu sur place, selon nos informations, confirmées par Air France. A la suite d’un test positif au Covid-19, il a été « placé en observation dans un centre médicalisé » chinois le 31 mars, précise la compagnie, qui s’efforce d’obtenir son retour « le plus rapidement possible ».

      Du côté des syndicats de pilotes, une certaine amertume s’exprime en raison de l’écho donné aux vols affrétés par Geodis. « On aimerait que le travail d’Air France soit davantage mis en valeur par le ministère des affaires étrangères, dit une source syndicale. On s’offusque du fait que les vols d’Antonov soient tant évoqués, alors qu’ils sont à un tarif délirant de 1,5 million d’euros pièce. »

      La ruée mondiale sur le matériel de protection chinois est source de vives crispations diplomatiques. Le ministre de l’intérieur du Land de Berlin, Andreas Geisel, a ainsi accusé les Etats-Unis de « piraterie moderne » dans un article de vendredi du Tagesspiegel révélant qu’une cargaison de masques de type FFP2 de la marque américaine 3M, produits en Chine à destination des soignants de la capitale allemande, a été « confisquée » lors d’un transbordement à l’aéroport de Bangkok. L’entreprise du Minnesota résiste à une injonction de l’administration de Donald Trump d’expédier l’intégralité de sa production asiatique vers les Etats-Unis et de cesser de fournir le Canada et l’Amérique latine. Cet ordre, qui aurait des « implications humanitaires importantes », selon l’industriel, suscite l’ire du premier ministre canadien, Justin Trudeau.

      Les Etats américains eux-mêmes se plaignent de voir l’administration fédérale se montrer plus offrante à chaque fois qu’ils tentent de passer une commande aux Etats-Unis. Au point que le gouverneur du Massachusetts, Charlie Baker, a utilisé un avion de l’équipe de football des New England Patriots pour aller chercher une livraison en Chine pour sa région. Cette concurrence américaine nourrit la guerre au plus offrant. Un membre de l’état-major américain, l’amiral John Polowczyk, chargé de l’approvisionnement, a assumé avoir une équipe qui « parcourt le monde » pour prendre tous les équipements nécessaires que les Etats-Unis peuvent récupérer. Il a précisé que six avions-cargos avaient déjà ramené du matériel médical et que 28 autres avions étaient prévus dans les jours à venir. Il parle lui aussi de « pont aérien ».

    • Le 28 mars, je taggais ici même #engraissement_en_vue, ben voila, #Geodis (Mediapart ne relève même pas l’incongruité monstrueuse de ces spéculateurs opportunistes dans son article masques-les-preuves-d-un-mensonge-d-etat) bref, voila donc la preuve que Geodis se gave honteusement.
      J’ai du mal à comprendre qu’avec le fric de dingue qu’avale l’armée, pour une fois qu’elle pouvait servir à quelque chose avec ses avions, ben non, faut passer par des boites privées qui vont dealer avec l’industrie de l’armement russe …

      merci @colporteur pour l’article

      C’est dans ce cadre qu’un pilote d’Air France a été retenu sur place, selon nos informations, confirmées par Air France. A la suite d’un test positif au Covid-19, il a été « placé en observation dans un centre médicalisé » chinois le 31 mars, précise la compagnie, qui s’efforce d’obtenir son retour « le plus rapidement possible ».

      Du côté des syndicats de pilotes, une certaine amertume s’exprime en raison de l’écho donné aux vols affrétés par Geodis. « On aimerait que le travail d’Air France soit davantage mis en valeur par le ministère des affaires étrangères, dit une source syndicale. On s’offusque du fait que les vols d’Antonov soient tant évoqués, alors qu’ils sont à un tarif délirant de 1,5 million d’euros pièce. »

      Donc, des avions russes
      https://geodis.com/fr/newsroom/press-release/geodis-realise-un-pont-aerien-entre-la-chine-et-la-france-pour-acheminer


      Tu peux même lire l’url du site sur l’avion de Geodis …
      http://www.volga-dnepr.com/en
      le President de “Volga-Dnepr Group” est Anatoly Isaikin[1] que tu retrouves donc chez Rosoboronexport
      https://en.wikipedia.org/wiki/Rosoboronexport

      The Rosoboronexport Federal State Unitary Enterprise (FSUE) was set up in 2000 by a Decree of the President of Russia and is charged with implementation of the policy of the State in the area of military-technical cooperation between Russia and foreign countries.

      bisou poutine, bouark

    • L’Antonov 225 est tout simplement (et de loin) le plus gros porteur existant actuellement, il détient un monopole total sur le transport de très gros volume.

      Bon, là, c’est du gros volume, mais parfaitement fractionnable. Si on recourt à lui, c’est que c’est le seul moyen trouvé pour aller vite.

      Je ne suis pas sûr que le tarif soit délirant. L’Antonov transporte 250 tonnes, là où un Airbus A-310 en emmène 36 et un A-330, 70…